Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le président du syndicat indépendantiste de Nouvelle-Calédonie USTKE, Gérard Jodar, a été condamné lundi à Nouméa à un an de prison ferme pour ‘entrave à la circulation d’un aéronef‘. La même peine a été prononcée à l’encontre d’un autre responsable du syndicat, Michel Safoka. En tout, vingt-huit militants étaient poursuivis; de 4 à 12 mois de prison ferme ont été prononcés pour six d’entre eux. Tous vont faire appel. En mai dernier, dans le cadre du conflit déclenché par le licenciement abusif d’une employée de la compagnie Aircal, plusieurs centaines de militants USTKE avaient marché sur l’aérodrome de Magenta. Le Haut commissaire de la République, Yves Dassonville, avait fait donner les gendarmes mobiles et le GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale). Des échauffourées avaient éclaté avec la police et certains manifestants étaient montés à bord de deux appareils de la compagnie Aircal.

Après le conflit chez Carsud (Veolia) en janvier 2008, qui avait déjà mené ses dirigeants au tribunal, l’organisation, majoritaire en Nouvelle-Calédonie fait surtout les frais, une fois de plus, de la répression féroce qui sanctionne toute action syndicale sur l’île. Sur ce territoire, le code du travail français ne s’applique pas, les conseils de prud’hommes n’existent pas, et le Mouvement des entreprises de France (Medef) local appelle les entreprises à sanctionner les travailleurs qui se mettent en grève pour défendre le droit syndical. L’USTKE a encore aggravé son cas en étant à l’origine de la création du Parti travailliste, parti indépendantiste radical dont la naissance inquiète autant la droite que les indépendantistes institutionnels.

Les No Border, samedi à Calais, manifestaient contre l’Europe forteresse, et pour l’ouverture des frontières aux migrants. Le trajet avait été négocié entre les syndicalistes de Sud et la Préfecture sur le mode ‘c’est ça ou rien’ et la manif est passée par les rues, voire les routes les moins habitées de la ville. Tout le long, un mur de casques, bottes, boucliers, et même de camions-boucliers. La police dans tous les intersitices de la ville: aux entrées de rues, des cours d’immeubles, sur les quais, sous un panneau publicitaire, et même des policiers à cheval, dans un champ de colza. Enfin, un hélicoptère pour surveiller tout ça de haut. Les No Border étaient autour de 2000, les policiers plus nombreux. Installés dans un campement autogéré au Beau Marais, les No Border avaient été harcelés toute la semaine, plusieurs dizaines arrêtés. Le matin même, fouilles au corps avant le départ des jeunes vers le point de rendez vous. Les bâtons qui servaient à tenir les banderoles et les drapeaux, confisqués. Avant la manif, un arrêté préfectoral interdisait d’être plus de 4 dans les rues, des militants ont été arrêtés alors qu’ils tractaient dans Calais. Les flics qui ont empêché les No Borders de sortir du camp pendant une demi-journée, ont même lancé une attaque contre le camp à coup de lacrymo et de grenades.

‘No Border No Nation’

Le 30 avril dernier, le tribunal d’application des peines de Paris a accordé à Georges Cipriani un régime de semi-liberté d’une durée d’un an, étape préalable à sa libération conditionnelle. Georges aurait dû ainsi sortir de la prison d’Ensisheim le 19 mai, mais le parquet a fait appel du jugement. L’audience d’appel a eu lieu le 25 juin. Le procureur a répété les mêmes objections (absence de regrets, non-indemnisation des victimes…) alors que le dossier de Georges est parfaitement recevable. La décision a été mise en délibéré pour le 20 août, un délai particulièrement long. Pour Georges, après plus de 22 ans de prison, encore un été à attendre une réponse pour une demande déposée en novembre 2007!

Jean-Marc Rouillan a réintégré la prison des Baumettes, après un séjour à l’Unité hospitalière sécurisée interrégionale de Marseille, où un syndrome de Chester-Erdheim a été diagnostiqué. Le traitement (expérimental) de cette maladie très rare et évolutive étant incompatible avec le maintien en prison, une demande de suspension de peine pour raison médicale a été déposée. Un médecin-expert a été désigné par le juge, mais pour l’heure, au mépris des conséquences pour sa santé, Jean-Marc reste en prison. Après une récente décision de justice arrachée par Jean-Marc, prenant en compte le temps de semi-liberté déjà accompli, le parquet avait déposé un recours. Le 24 juin, la cour de cassation a définitivement confirmé la révocation de la semi-liberté de Jean-Marc qui, s’il dépose une nouvelle demande de libération conditionnelle, devra reprendre au début la longue procédure prévue par la loi sur la rétention de sûreté (passage au Centre national d’observation de Fresnes, avis de la commission multidisciplinaire…).

Régis Schleicher a récemment obtenu une décision de placement en semi-liberté, mais le parquet a fait appel. L’audience a également eu lieu le 25 juin dernier et la décision a été mise en délibéré pour le 23 juillet prochain. Après 25 ans de prison, Régis sortira-t-il de Clairvaux au mois d’août?

Face à la vengeance infinie de l’État, nous voyons qu’il faudra lui arracher un à un les prisonniers révolutionnaires. Prochains rendez-vous du Collectif Ne Laissons pas Faire!:

Jeudi 2 juillet, de 18h à 19h: Rassemblement en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – métro L1-L11 Hôtel-de-Ville).

Lundi 13 juillet, à partir de 19h30: Soirée de soutien: Le 5e Bal antinational annuel fêtera la destruction de la prison de la Bastille. Ce sera aussi une soirée de soutien aux prisonnier(e)s d’Action directe. De la musique, avec Riton la Manivelle et son ogre de barbarie, Hardcore et Ame… Puis soirée D.J.’s (Dansante et Joyeuse), avec 1984 Victory Orchestra et d’autres pousseurs de disques… Ambiance cabaret assurée. Soutien 5 euro (un apéritif offert et menu gargote à prix libre). CICP, 21 ter rue Voltaire, Paris 11e (métro Rue des Boulets ou Nation)

Ce dimanche 28 juin, afin de refouler les manifestants opposés au Sommet du G8, le gouvernement Berlusconi a suspendu l’accord de Schengen sur la libre circulation des personnes, et ce jusqu’au 15 juillet. Quant à l’ennemi intérieur, il sera tenu à bonne distance par pas moins de quinze mille agents des forces de l’ordre.

Le programme du contre-sommet est le suivant:

-4 juillet: Manifestation contre la base militaire Dal Molin à Vicence (Vénétie).
-La nuit, entre le 5 et 6 juillet, exactement à 3h et 32 minutes (l’heure à laquelle s’est produit le tremblement de terre dévastateur du 6 avril dernier), aura lieu à L’Aquila, la veillée ‘Mémoire, vérité et justice’ pour se souvenir des victimes et des responsabilités.
-7 juillet: Manifestation internationale à Rome pour l’accueil des Puissants de la Terre.
-7 juillet: Forum des communautés locales rebelles dans le parc de l’UNICEF à L’Aquila, sur les modèles de développement, la démocratie et la participation.
-8 et 9 juillet: Révolte générale, avec des manifestations sur l’ensemble du territoire et des actions surprises.
-10 juillet: Manifestation internationale à L’Aquila. Départ de la gare Paganica. Passage par les lieux symboliques du tremblement de terre. Fin à l’entrée du centre-ville.

Voir le site français de NoG8

Un important rassemblement de soutien à la lutte du peuple iranien a eu lieu ce samedi de 14h à 16h30 devant l’ambassade d’Iran, avenue Franklin Roosevelt, à Bruxelles. Le rassemblement était composé de deux parties égales bien distinctes, et qui ne se sont pas mélangées: les forces monarchistes/pro-occidentales, et les forces de la gauche anti-islamiste et anti-impérialiste. Le Secours Rouge avait répondu à l’appel des forces révolutionnaires iraniennes qui appelaient à cette manifestation pour soutenir les masses confrontées à la répression des milices du régime islamique. Une prise de parole du SR a permis de rappeler la situation abominable des prisonniers révolutionnaires dans les prisons iraniennes, et notament le massacre des prisonniers appartenant à l’organisation des Guérilleros Fedayins du Peuple d’Iran.

Manif en soutien au peuple iranien

Manif en soutien au peuple iranien

La Cour française de Cassation a rejeté le pourvoi formé par le parquet général contre l’annulation du procès d’appel dans l’affaire du McDonald’s de Quévert (l’explosion avait causé la mort d’une personne le 19 avril 2000). En novembre 2008, la Cour d’Assises d’Appel (spécialement composée) de Paris avait rejeté l’appel formé par le parquet contre trois militants de la gauche indépendantiste bretonne, Christian Georgeault, Pascal Laizé et Gaël Roblin, qui avaient été acquittés dans l’Affaire de Quévert le 26 mars 2004. L’acquittement de ces militants est donc définitif.

Aujourd’hui commence à Istanbul le sixième procès contre les militants révolutionnaires proches du MLKP: 130 journalistes, animateurs de radio, écrivains, syndicalistes, femmes militantes et jeunes activistes avaient été mis en garde à vue à la suite de vastes opérations policières et 45 d’entre eux ont été emprisonnés. Le Président Général de Limter-Is Union, Cem Dinc ainsi que son Secrétaire General, Zafer Tektas, le Président Général du syndicat Tekstil-Sen, Ayse Yumli Yeter et son Secrétaire Général Sevim Kaptan Olcmez, le nouveau coordinateur du journal Atilim, Sinan Gercek, la Présidente de l’Association des Femmes Travailleuses (EKD) à Istanbul, Cicek Otlu, le représentant de la Plateforme Socialiste des Opprimés (ESP) à Istanbul Figen Yuksekdag, l’éditeur du journal Dayanisma, Emin Orhan, le chroniqueur du journal Atilim Hasan Cosar et ses travailleurs Ozge Kelekci, Mehmet Guzel, Serdal Isik, se trouvent également parmi ceux qui ont été emprisonnés.

Voir le site de la campagne

Lire le communiqué de la Commission pour un Secours Rouge International

Les animateurs de Passe-Muraille vont arrêter l’émission (tout en espérant et cherchant d’autres pour prendre le relais). Ils comptent faire une dernière avec ceux et celles qui l’ont fait vivre pendant presque 30 ans! Cette émission aura lieu ce dimanche 28, sur 87.7 fm, avec comme invités les ancien(ne)s animateurs et animatrices de l’émission depuis les années ’80 jusqu’à aujourd’hui.

Dans son rapport annuel, le Comité public contre la torture en Israël affirme que les détenus palestiniens sont systématiquement ‘menottés pendant de longues heures de façon à leur infliger de la douleur et les humilier‘ lors des arrestations ou des interrogatoires. Ces mauvais traitements ‘peuvent être assimilés à la torture et sont contraires aussi bien à la loi israélienne qu’à la loi internationale et aux décisions de la Cour suprême interdisant l’usage de la torture‘, écrit l’ONG, faisant état de 547 témoignages de détenus recueillis ces douze derniers mois. Le rapport s’appuie également sur le témoignage d’un soldat ayant servi en Cisjordanie occupée. Il affirme que dans les centres d’interrogatoire ‘les détenus sont menottés durant de longues heures et parfois des jours entiers, alors qu’il n’existe aucun risque d’évasion‘. Il cite des cas où des détenus sont menottés également au niveau des coudes et tiraillés douloureusement.

Suite au blocage du centre de rétention administratif pour les migrants de Lesquin le mercredi 24 juin, vingt-six personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue. Quinze ont été libérées après 24 heures de garde à vue avec un rappel à la loi pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable, et onze sont encore en rétention au commissariat central de Lille. Aucune dégradation ne leur est reprochée mais leur garde à vue a été prolongée de 24 heures ce matin pour des raisons qui nous restent inconnues, sauf qu’une majorité d’entre eux refusent de déposer leurs empreintes digitales. Les avocats de l’équipe juridique ne parviennent pas à avoir de nouvelles et parlent d’éventuelles comparutions immédiates. D’après les témoignages des personnes libérées, les conditions de détention ne sont pas respectées (pas d’eau ni de boissons, aucune nourriture pendant 24 heures pour les nombreux végétariens, refus d’accès à un médecin, obligés de dormir sur le sol nu sans couverture, provocations…).