Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’audience du 4 mai avait été choisie par la Commission pour un Secours Rouge International comme journée d’action internationale pour les groupes membres du processus de construction d’un SRI. A ce procès, où sont jugés 17 militants communistes, syndicalistes, antifascistes (parmi lesquels quatre se renvendiquent de l’organisation clandestine révolutionnaire Parti Communiste Politico-Militaire), se sont rendues des délégations des Secours Rouge d’Espagne, de France, d’Allemagne, d’Italie, de Suisse et de Belgique. Trois membres et un sympathisant de notre Secours Rouge/APAPC avaient fait le voyage à Milan pour intégrer la délégation internationale. Le dimanche, une réunion a eu lieu où se sont confrontées les expériences de chaque pays, le lundi une présence a été organisée dans et devant le tribunal. La journée s’est terminée par une manifestation improvisée dans les rues de Milan.

Délégation suisse du SR

Calicot belge

Manifestation à Milan

Délégation suisse du SR
Calicot belge
Manifestation à Milan

Atenco est une bourgade des environs de Mexico. En 2001, ses habitants, mobilisés pour défendre leurs terres, ont réussi à empêcher la construction de ce qui devait être le nouvel aéroport de Mexico. Les gouvernements locaux et fédéraux leur en ont gardé une rancune farouche. Les 3 et 4 mai 2006, profitant d’un conflit mineur portant sur la vente de fleurs au marché, la police a lancé une opération qui s’est soldée par deux morts, des centaines d’arrestations brutales, le viol d’environ trente femmes. Ces violences policières ont été reconnues, le 12 février 2009, par la Cour Suprême de Justice du Mexique. Mais dans sa délibération, la Cour Suprême de Justice a évité de se prononcer sur les responsabilités des dirigeants policiers et politiques qui ont participé à ces faits.

Parmi les personnes arrêtées les 3 et 4 mai se trouvaient les principaux organisateurs des mobilisations contre le projet d’aéroport. Douze d’entre eux ont été condamnés à des peines aberrantes, jusqu’à 112 ans d’emprisonnement dans le cas d’Ignacio del Valle (détenu dans une prison de haute sécurité avec isolement presque total, cellule éclairée jour et nuit,…). Ces peines reposent sur des délits fabriqués et arguent également que des fonctionnaires municipaux auraient été retenus par la population, puis relâchés. Trois ans après la répression des 3 et 4 mai 2006 et l’emprisonnement arbitraire de douze personnes, une campagne est organisée au Mexique et à travers le monde pour exiger la libération des prisonniers d’Atenco.

Voir une vidéo sur les événements d’Atenco

(version en espagnol, sous-titrée anglais, la VF a été censurée sur DailyMotion)

Michel Collon a rendu public une lettre envoyée il y a quelques semaines aux bourgmestres, échevins et conseillers de la Ville de Bruxelles, et restée sans réponse.

Dans cette lettre, Michel Collon demande que la Ville de Bruxelles applique le jugement de la Cour d’Appel de Bruxelles, prononcé en septembre 2005. Il y a plus de quatre ans déjà, la Cour a condamné deux policiers brutaux de la Ville de Bruxelles qui l’avaient arrêté arbitrairement et tabassé (quatre côtes fracturées) lors d’une manifestation pour la paix en 1999. Persistant à mentir pendant des années malgré les preuves évidentes, les policiers brutaux avaient néanmoins été condamnés en première instance d’abord, puis en appel à quatre mois de prison avec sursis, 495€ d’amende, 2.560€ de dommages pour la victime. Et aussi – c’est une première devant un tribunal pénal belge – ils ont été condamnés à rembourser les frais d’avocat, puisque ce procès n’a eu lieu et n’a duré aussi longtemps qu’à cause de leur mauvaise foi. Mais quatre ans après ce jugement, la Ville de Bruxelles refuse toujours de payer ce à quoi elle a été condamnée, en tant qu’employeuse des dits policiers.

Voir le dossier sur le site de Michel Collon

Miguel Ángel Bergado Martínez, détenu politique antifasciste, aura accomplit le 8 mai 28 ans de prison. Bergado a pris un contact avec les GRAPO en 1979, en se mettant à faire partie de ses commandos opérationnels. Il est passé à la clandestinité en 1980 et il a pris part à l’infrastructure qui a obtenu la liberté des 5 militants du PCE (r) et des GRAPO qui se sont évadés de la prison de Zamora le 17 décembre 1979. Il a également participé aux actions armées qui ont coûté la vie à un général de l’Armée espagnole et à un sous-officier de la police nationale.

Arrêté le 8 mai 1981, quand il avait 23 ans, il a été cruellement torturé et emprisonné. Condamné à 55 ans de prison en 1990 et transféré à la prison de Puerto II, pendant la grève de la faim développée pendant 435 jours par 58 prisonniers et prisonniers politiques du PCE (r) et des GRAPO, il a eu un grave affrontement avec un gardien de prison qui se montrait spécialement brutal avec les grévistes. Comme résultat de l’affrontement, le gardien de prison a été gravement blessé. Depuis cette date, encore plus s’il tient, il a été spécialement soumis à un contrôle absolu, à des isolements et à des mauvais traitements. Il a été transféré dans 22 prisons.

Il devait être remis en liberté en novembre 2006, après avoir accompli 25 ans et demi de prison, mais on lui a appliqué de fait la réclusion perpétuelle, et selon la dernière loi, appliquée avec un caractère illégal rétroactif, il ne sera pas libéré avant 2011. Il se trouve actuellement prisonnier 1er degré dans la prison de Puerto de Santa Maria, à 1000 kilomètres de sa famille et de son entourage. Il est, à côté du militant d’ETA Joxe Mari Sagardui ‘Gatza’ (qui aura accompli le 8 juillet 29 ans de détention!) le prisonnier politique qui aura accompli le plus d’années.

Rappelons que pendant ce temps, les assassins de l’État jouissent d’une liberté absolue. C’est le cas des membres des Groupes Antiterroristes de Libération (Grupos Antiterroristas de Liberación, GAL), ces escadrons de la mort créés dans les services spéciaux espagnols (CESID), la Guardia Civil et la Policía Nacional, sous le gouvernement socialiste de Felipe González, sous la responsabilité du ministre de l’intérieur José Barrionuevo et dont le but était de lutter contre ETA au moyen d’enlèvements, de tortures et d’assassinats extra-judiciaires (avec la complicité de policiers français). Quatre exemples (deux dirigeants, deux exécutants):

* Enrique Rodríguez Galindo. Ce général de la Guardia Civil est le principal fondateur et un exécuteur des GAL. Après une détention préventive entre le 23 mai et le 2 août 1996 et entre le 15 septembre 1997 et le 26 juin 1998, Galindo a été condamné par la cours Suprême pour la séquestration, l’assassinat et la disparition des militants basques Lasa et de Zabala à 75 ans et 6 mois de prison le 9 mai 2000. Le 1er octobre 2004, il est sorti dans un régime ouvert pour ‘raisons de santé’. Au total, cinq ans et cinq mois en prison de luxe. Sa liberté conditionnelle – sans un contrôle mensuel, bien que les Institutions Pénitentiaires disent qu’il est hebdomadaire, chose démontrée incertaine – en 2013. Il vit dans un quartier riche de Saragosse, sans aucun problème de santé et d’argent. Pour avoir organisé sept assassinats, dirigé les GAL et ordonné centaines de tortures: 5 ans de prison.

* José Julián Elgorriaga Goyeneche. Ce dirigeant du parti socialiste espagnol (ex-délégué du Gouvernement au Pays Basque), commanditaire des GAL, a été condamné à 75 ans de prison pour assassinats, séquestration, disparition et pour avoir dirigé une organisation terroriste. Il a été admis en prison le 9 mai 2000 – il a été avant en préventive sept mois – et est sorti un an après, le 23 juillet 2001, pour ‘raison de santé’. Au total, un an et neuf mois en prison de luxe (3% de la condamnation).

* Enrique Dorado Villalobos. Ce sergent de la Guardia civil était un exécuteur des GAL et un tortionnaire identifié par des centaines de prisonniers torturés. Condamné pour l’assassinat des militants basques Lasa et de Zabala à 71 ans de prison, il a été admis pour la première fois en réclusion préventive en mai 1996 et, condamné, le 9 mai 2000. Le 16 mars 2002, il est sorti en 3eme degré de Alcalá-Meco. Au total, il aura fait six ans pour terrorisme, assassinats et séquestration. En plus d’être un mafieux impliqué dans le trafic de stupéfiants de centaines de kilogrammes de cocaïne et d’autres drogues et dans des dizaines de vols, certains avec une violence extrême, il a seulement accompli deux ans de prison pour une condamnation précédente pour un vol dans un magasin d’Irún.

* Felipe Bayo Leal. Membre des GAL et de la Guardia Civil avec le même pedigree que celui de Dorado: condamné pour la séquestration, l’assassinat et la disparition de Lasa et de Zabala à 71 ans de prison, il a été admis en préventive en mai 1996 et il s’est mis, avec différentes périodes d’une liberté, à exécuter une forte peine quatre ans après. Il est sorti en mars 2002. Au total, six ans dans une prison de luxe.

Et il en va de même pour tous les commanditaires, fondateurs, dirigeants et exécutants des GAL. Certains n’ont tout simplement pas été inquiétés (ainsi la direction du PSOE alors au pouvoir), d’autres ont purgés des peines de prison symboliques. Pour rappel, entre 1983 et 1987, les GAL ont assassinés 27 personnes et gravement blessés de nombreuses autres.

Pour écrire au camarade:

-Miguel Ángel Bergado Martínez
-PRISIÓN DE PUERTO DE SANTA MARÍA I, a.c. 555
-11500 Puerto de Santa María (Cádiz)
-ESPAGNE

Pour en savoir plus sur le GAL

L’animatrice du comité de soutien parisien aux membres du ‘groupe de Tarnac’ qui avait été interpellée mardi dans le XXe arrondissement de Paris sur commission rogatoire du juge Thierry Fragnolia été remise en liberté vendredi à l’issue de 72 heures de garde à vue. Interrogée par les policiers à la Sous-direction anti-terroriste (Sdat) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), elle était soupçonnée d’avoir été en contact avec plusieurs membres du groupe soupçonné d’avoir commis des sabotages de lignes TGV. Sa garde à vue a été levée vendredi en début d’après-midi sans charge retenue contre elle, selon cette source. Les policiers souhaitaient notamment connaître les raisons pour lesquelles Benjamin Rosoux, Gabrielle Hallez et Manon Glibert, trois des mis en examen, dormaient à bord d’une voiture lui appartenant lorsqu’ils avaient été contrôlés par les gendarmes le 7 novembre en Moselle, non loin du lieu d’un des cinq sabotages commis en France cette nuit-là.

Constatant l’impossibilité de réaliser un premier mai unitaire à Bruxelles, le Secours Rouge avait décidé d’aller diffuser des tracts appelant à la mobilisation pour le procès ‘DHKP-C’ (25 mai, 8h30 au palais de justice de Bruxelles) aux différents cortèges et rassemblements à Bruxelles et à Liège. C’est ainsi que 100 tracts ont été distribués à la manifestation partant de la place Van Meenen, 500 à la manifestation partant de l’Office des étrangers, 1.100 à la fête syndicale et associative de la place Saint-Paul (à Liège) et 3.200 à la fête syndicale de la place Rouppe.

Tract du premier mai

Lire le tract – format pdf

Calicot SR au premier mai

Cortège à Liège

Cortège à Bruxelles

Calicot SR au premier mai
Cortège à Liège
Cortège à Bruxelles

Georges Cipriani est en prison depuis 1987, condamné à la perpétuité pour les exécutions du responsable des ventes d’armes françaises à l’étranger, le général Audran et du PDG de Renault, Georges Besse. Georges Cipriani a aujourd’hui 59 ans. Il a déjà passé 22 ans en prison. Le tribunal d’application des peines de Paris lui a accordé un régime de semi-liberté pour une durée d’un an, à compter du 18 mai prochain. Mais le parquet a fait appel de cette décision. C’est sa troisième demande de semi-liberté – les précédentes, en 2005 et 2007, avaient été rejetées. Cette fois encore, le procureur s’y était opposé, invoquant un risque de récidive et la crainte qu’il puisse ‘être instrumentalisé par des anarcho-autonomes‘…

Ce mardi 28 avril, dans le cadre de l’enquête ‘anti-terroriste’ sur le sabotage des lignes SNCF en novembre 2008, Tessa Polak a été violemment interpellée dans son véhicule, arme sur la tempe, et son domicile perquisitionné. Depuis, elle est maintenue en garde à vue. Membre d’un comité de soutien ‘aux inculpés du 11 novembre’, il semble lui être reproché d’avoir prêté sa voiture à des personnes mises en garde à vue dans cette affaire.

Récit de l’arrestation: Nous sommes en plein Belleville, il est trois heures de l’après midi, le temps est incertain mais le soleil pointe. Nous sommes à bord d’une auto, nous rentrons à la maison après une course sans importance. A l’angle de la rue Jourdain et de l’avenue des Pyrénées, une voiture pile devant nous, une bande de types patibulaires surgit de tous les côtés, armes au poing. La fenêtre est ouverte et je vois un gros calibre s’approcher tout contre mon visage, je crois à une sorte de car-jacking sur-armé. ‘les mains sur le tableau de bord’, ‘on ne bouge plus…’, ‘sors de là’, ‘les mains sur la voiture’… palpations, menottes, la conductrice est emmenée aussi sec dans le véhicule de devant, un des sales types armés prend le volant de la voiture et part avec. On enlève les menottes du passager: ‘toi tu peux y aller c’est après elle qu’on en a, et ne viens pas nous faire chier chez elle’. Je reste seul sur le trottoir, ayant juste eu le temps de reconnaître un des enquêteurs de la section anti-terroriste, que j’avais déjà eu le plaisir de rencontrer. (…)