Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’Armée de libération nationale (ELN), engagée dans des négociations de paix avec le gouvernement (voir notre article), a annoncé la reprise des enlèvements de membres de l’oligarchie contre rançon (une pratique qu’elle avait suspendue unilatéralement en janvier), estimant que l’exécutif n’avait pas tenu son engagement de lui fournir des dons provenant de la communauté internationale.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

La société israélienne BlueBird Aero Systems (détenue en partie par l’entreprise publique Israel Aerospace Industries) a annoncé le démarrage prochain d’une unité de production de drone au Maroc. Aucun détail n’a filtré sur l’emplacement de cette installation ni sur la date de démarrage de la production.  Cependant, on sait que BlueBird Aero Systems produit des drones comme le WanderB-VTOL (2,5 heures d’autonomie avec des communications d’une portée de 50km) ou le ThunderB (24 heures d’autonomie et une portée des communications de 150 km). Ces appareils sont principalement destinés à des missions de reconnaissance, de renseignement et de détection de cibles. En 2022, Rabat en avait commandé cent cinquante exemplaires, dont une partie sera donc produite sur le sol marocain.

Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise israélienne montre son intérêt à développer cette industrie avec et au Maroc. En 2023, Elbit Systems, entreprise concurrente de BlueBird, avait indiqué qu’elle projetait d’y ouvrir deux sites de fabrication de drones. Le Maroc possède l’une des plus importantes flottes de drones militaires sur le continent. Les Forces armées royales auraient fait l’acquisition de 223 aéronefs pilotés à distance auprès de fournisseurs étrangers entre 1980 et 2024. Ceux-ci sont notamment utilisés dans le cadre de frappes contre le mouvement de libération du Sahara occidental (voir notre article).

Drone marocain (archive)

Drone marocain (archive)

« L’Offensive » une organisation écologiste révolutionnaire prônant la démocratie directe, fait l’objet depuis plusieurs mois d’un harcèlement de l’extrême-droite et de la police. Ce harcèlement se traduit d’une part par du vandalisme récurant contre son local (comme par exemple, le 30 avril où la façade a été recouverte d’un tag néo-nazi et la vitrine brisée) et d’autre part par une surveillance policière particulièrement serrée. Le 4 mai, un palier a été franchi avec l’arrestation d’un militant de l’organisation. Il était accusé d’avoir participé à une action antifasciste la veille contre une soirée de l’Union des droites. Cette opération policière particulièrement réactive a été réalisée à la suite d’une accusation de Aurélien Verhassel, un leader d’extrême droite bien connu (gérant le bar/local fasciste « la Citadelle »).  Le militant est sorti libre de sa très longue garde à vue et totalement blanchi des accusations portées contre lui.

Logo de L'Offensive

Logo de L’Offensive

De violents affrontements ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants au sujet d’un projet minier accordé à une entreprise canadienne dans les montagnes andines au sud-ouest de Quito. Les habitants des villages voisins espéraient assister à une consultation publique organisée par le ministère de l’Environnement et la société minière dans le village principal, Palo Quemado. Ils accusent l’entreprise de ne pas permettre à tous les résidents concernés par le projet de participer à la consultation et contre la militarisation de la région.

Les habitants craignent que la mine ne provoque une pollution susceptible d’endommager leurs cultures de canne à sucre. La région est connue pour son sucre produit de manière biologique. À la suite des affrontements, qui ne sont pas les premiers autour de ce projet (voir notre article), le maire du canton a émis une ordonnance de protection suspendant le processus de consultation. La majeure partie des forces de police a évacué la zone le 29 mars.

Les forces de sécurité indiennes ont tué au moins 12 rebelles maoïstes lors d’une fusillade en hier vendredi, dans le centre de l’Inde. La fusillade a eu lieu dans le district Bijapur, dans de l’État du Chhattisgarh. Un paramilitaire de la District Reserve Guard (DRG) a été blessé par un IED lors de l’opération.

C’est le troisième revers majeur pour la guérilla maoïste en quelques semaines, dans un contexte national tendu en raison des élections en cours. Les affrontements de vendredi surviennent près d’un mois après que 29 maoïstes ont été tués dans l’État, tandis que 10 autres ont été tués le 30 avril. Le scrutin pour tous les sièges de l’État s’est achevé lors de la troisième phase des élections générales le 7 mai. Les votes doivent être comptés le 4 juin. Les maoïstes ont appelé au boycott de ces élections par des meetings, des affiches et des banderoles.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Plusieurs étudiants d’un camp de protestation pro-palestinien ont été arrêtés mercredi à l’université d’Amsterdam, lorsque la police a mis fin au blocus de l’université. Et les étudiants et des militants pro-palestiniens se sont une nouvelle fois heurtés à la police anti-émeute lors d’une manifestation à Amsterdam jeudi soir contre l’intervention policière de la veille. La police a  arrêté trois manifestants. À l’université d’Utrecht, à quelque 40 km au sud d’Amsterdam, la police locale a mis fin à une manifestation pro-palestinienne à la bibliothèque de l’université. Ces manifestations font suite à des mouvements similaires aux États-Unis et en Europe au cours des dernières semaines. Des protestations contre les relations académiques avec Israël ont également lieu dans d’autres universités européennes.

Le président de Aix Marseille Université – (AMU), à convoqué pour sanction disciplinaires deux étudiants du Comité de Lutte-AMU pour avoir distribué des tracts contre le génocide à Gaza et la collaboration d’AMU avec l’armée française et ses guerres impérialistes. Le président a constitué un dossier politique a leur encontre, où figure notamment l’occupation du campus Aixois durant le mouvement retraites en soutien aux raffineurs grévistes interpelés chez eux et mis au travail forcé. Sur la même période le président à par ailleurs interdit la tenue d’une conférence au sujet de la Palestine, animée par le porte parole de l’Union Juive pour la Paix, Pierre Stambul. Le rassemblement de soutien aux étudiants mobilisés sera le 13 mai à partir de au siège de l’AMU, à Marseille.

 

Quatre soldats israéliens, tous sous-officiers du 931e bataillon de la brigade Nahal ont été tués au cours de combats contre les forces de la résistance dans le quartier de Zeitoun à Gaza ce vendredi matin. Un autre officier et un soldat du 931e bataillon ont été grièvement blessés. Les quatre soldats ont été tués par un ou plusieurs engins explosifs dans une ruelle où ils effectué un raid sur un complexe scolaire où ils pensaient y avoir des activités de la résistance. Les forces d’occupation israéliennes sont revenues à plusieurs reprises dans le quartier de Zeitoun depuis le début de la guerre, la résistance ayant réussi à se regrouper dans des zones précédemment « nettoyées » par l’occupant. La mort de ces quatre soldats porte à 267 le nombre de soldats tués lors de l’invasion dans la bande de Gaza. Par ailleurs, deux autres soldats du 9e bataillon de la 401e brigade blindée ont été grièvement blessés par des tirs de RPG sur un char dans la zone de Rafah, au sud de Gaza.

En signe de solidarité avec les Palestiniens, un millier de manifestants, brandissant des drapeaux palestiniens et des banderoles proclamant « Ne touchez pas à Rafah ! », se sont rassemblés mardi devant le bâtiment du parlement sur la place Syntagma, à Athènes. La tension est montée d’un cran lorsque la police a tenté de disperser un groupe de manifestants qui avaient escaladé le portail de l’ambassade d’Égypte, en face du parlement, ce qui a donné lieu à une brève confrontation. La police anti-émeute a fait usage de matraques, de gaz lacrymogènes et de grenades flash pour repousser les manifestants. Quelques minutes plus tôt, des gaz lacrymogènes avaient été utilisés lorsque des manifestants avaient tenté de se diriger vers la Tombe du Soldat Inconnu, située sous le bâtiment du Parlement.

Dossier(s): Grèce Tags: , ,

Le lundi 6 mai, à partir de 8 heures, dans le quartier de Gostenhof, à Nuremberg, il y a eu une perquisition domiciliaire, dirigée par la LKA (la police judiciaire) du Land de Saxe, avec le soutien de la police anti-émeute bavaroise. La raison est que le Parquet fédéral accuse l’antifasciste Hanna de participation à une association de malfaiteurs, qui aurait mené des attaques contre des néonazis à Budapest. En plus de cette participation, elle est accusée d’avoir pris partie à deux des attaques de Budapest. Peu de temps après le début de la perquisition, des camarades et des voisin.es se sont rassemblé.es pour manifester leur solidarité avec l’antifasciste concernée. La perquisition a duré en tout plus de sept heure. La police a bloqué plusieurs rues et ne laissait plus passer les passant.es et les riverain.es. Déjà au mois d’octobre, des perquisitions domiciliaires avaient eu lieu à Nuremberg, aux dépenses de plusieurs jeunes antifascistes. Là aussi, l’accusation était la constitution d’une association de malfaiteurs, dont l’objet du délit n’auraient été que des tags, que le Parquet de Munich qualifie de « glorification de l’Antifa ».

Étant donné que c’est le Parquet fédéral qui enquête sur cette affaire, après la longue perquisition de son appartement, Hanna a été emmenée à Karlsruhe, où le juge d’instruction a ordonné son placement en détention préventive. Cette décision a été motivée, entre autres, par le risque de fuite, par la grande solidarité, en Allemagne, envers les clandestin.es et par l’importance de la peine encourue. Depuis le 6 mai, Hanna se trouve dans la maison d’arrêt de Nuremberg. Tout comme Maja, Hanna aussi risque d’être extradée vers la Hongrie.

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