Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Originaire de Jénine, le prisonnier palestinien Mohammed Ghawarda est décédé ce lundi 2 novembre dans les prisons israéliennes. Son décès porte à 81 le nombre de prisonniers palestiniens décédés dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023, en raison des conditions de détention et des mauvais traitements infligés aux détenus.

Lundi 2 novembre, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) en soutien à un étudiant sous le coup d’une procédure disciplinaire en raison de son engagement en soutien à la Palestine (voir notre article). Parallèlement, un drapeau palestinien géant de 18 mètres sur 9 a été déployé sur la façade du bâtiment A du campus du Solbosch de l’ULB pour dénoncer la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien sur ce campus. Cette mobilisation était initiée par plusieurs associations étudiantes et membres du corps académique.

Lundi 3 novembre, une manifestation de soutien au peuple palestinien était organisée, mais le bourgmestre N-VA l’a interdit sur la Suikerrui, à côté de l’hôtel de ville, et sur la Grand-Place devant l’hôtel de ville. Suite à un recours devant le Conseil d’Etat, les organisateurs ont décidé de maintenir l’initiative après que l’institution administrative a estimé que la Ville n’avait pas fourni suffisamment d’arguments pour justifier sa décision, mais aussi qu’il n’y avait pas d’urgence et que la procédure d’urgence n’était donc pas justifiée. Finalement, la police a violemment dispersé le rassemblement en utilisant un canon à eau et du spray au poivre, tout en procédant à 3 arrestations administratives.

Ce dimanche 2 novembre à Nîmes, deux jeunes femmes ont été placées en garde à vue. Elles sont soupçonnées d’avoir déployé une banderole « Bardella, casse-toi » en face d’un immeuble où le leader d’extrême droite Jordan Bardella recevait des personnes pour une séance dédicaces de son dernier livre. Un rassemblement a été organisé le soir même, devant l’hôtel de police de Nîmes, pour demander leur libération.

Mumia a récupéré une partie de sa vue après une opération au laser de son œil gauche (voir notre article). L’intervention pour son œil droit n’est toujours pas programmée, pas plus que le traitement rétinien dont des experts indépendants viennent de confirmer l’urgence. Pour mémoire, Mumia souffre d’une insuffisance cardiaque congestive, de complications liées à une opération de la cataracte, d’une rétinopathie diabétique et d’un glaucome avancé pour lesquels l’absence de traitements depuis des mois menace désormais de le rendre définitivement aveugle.

Comme chaque premier mercredi du mois, le comité Libérons Mumia appelle à un rassemblement ce 5 novembre place de la Concorde à Paris à proximité de l’ambassade des Etats-Unis : angle rue de Rivoli et du jardin des Tuileries. Ce sera l’occasion d’attirer une fois de plus l’attention des autorités américaines sur les graves problèmes de santé auxquels Mumia et beaucoup d’autres prisonniers âgés sont exposés en l’absence de traitements et de soins (voir leur tract).

Le Groupe d’enquête et de détection criminelles de la police nationale philippine (PNP-CIDG) a délivré plusieurs citations à comparaître à l’encontre de dirigeants étudiants, de militants et de journalistes de campus qui ont participé aux manifestations anticorruptions du 21 septembre à Mendiola. Au moins quatre leaders étudiants ont reçu une convocation, les plus récents étant Tiffany Faith Brillante, présidente du Sentral na Konseho ng Mag-aaral de l’Université polytechnique des Philippines, et Joaquin Buenaflor, président du Conseil étudiant de l’Université des Philippines Diliman. Outre Brillante et Buenaflor, les dirigeants étudiants et journalistes de campus qui ont reçu des citations à comparaître sont Jacob Baluyot (président national de l’Alyansa ng Kabataang Mamamahayag – PUP et rédacteur adjoint de la revue étudiante The Catalyst) et Aldrin Kitsune (responsable de Kalayaan Kontra Korapsyon).

Lundi 3 novembre, Prisoners For Palestine annonce que Heba Muraisi est la troisième prisonnière pro-palestinienne à se joindre à la grève de la faim tournante et collective (voir notre article). Accusée d’avoir causé des dommages au plus grand fabricant d’armes israélien Elbit Systems dans le cadre de l’affaire des Filton 24, elle risque jusqu’à deux ans de détention provisoire avant son procès, ce qui dépasse largement la durée maximale de six mois prévue pour la détention préventive. D’origine yéménite et dont la famille vit à Gaza, elle a souvent été prise pour cible par les autorités pénitentiaires et placée à l’isolement pour avoir manifesté son soutien à la Palestine. Collectivement, les grévistes de la faim réclament leur libération sous caution, le droit à un procès équitable, l’accès au courrier et la levée de l’interdiction de Palestine Action.

Alors qu’une quinzaine de prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée contre les prisons de type puits (voir notre article), une manifestation était organisée dans la ville kurde de Wan pour dénoncer ces prisons S, R et Y connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines. En effet, elles soumettent les détenus à un isolement à long terme, la majorité étant détenue dans des cellules individuelles et passant 22,5 heures par jour en isolement cellulaire. Par ailleurs, ces nouvelles prisons sont construites de manière à garantir l’isolement social, que les heures d’aération sont limitées et que les détenus ne peuvent même pas voir le ciel.

Il y a 12 ans, Mahmoud Saïd Abu Foul avait perdu une jambe lors d’un bombardement israélien sur le camp de Jabalia. Avec plus de 200 soignants et déplacés réfugiés dans l’hôpital Kamal Adwan de Gaza, il avait été arrêté le 27 décembre 2024. Il a été libéré dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu. Durant les dix mois de détention dans la prison israélienne de Sde Teiman, comme des centaines d’autres prisonniers qu’il a croisés, il a subi de sévères tortures. En particulier, il a perdu la vue, après qu’un soldat israélien l’a frappé violemment à la tête avec une chaise métallique, un mois et demi après son arrestation. « J’ai senti un éclair blanc avant que tout ne devienne noir. Depuis, je n’ai plus revu la lumière », raconte-t-il. Il explique que ses paupières se sont ensuite collées entre elles, laissant couler du sang et des larmes, et dégageant une odeur nauséabonde. Laissé sans traitement adéquat, il a perdu la vue et souffre de douleurs constantes aux yeux et à la tête. Mahmoud est installé avec sa famille déplacée dans une tente à Az-Zawaida, après la destruction de leur maison à Beit Lahia.