Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

À Los Angeles, la police fédérale de l’immigration (ICE) mène des raids massifs pour expulser les migrants illégaux. Face à cette politique de plus en plus décriée, des citoyens s’auto-organisent pour repérer les raids en cours et tenter de prévenir les personnes ciblées. Ils s’organisent en patrouillant dans les quartiers pour surveiller les activités de l’ICE puis tentent de prévenir les citoyens de leur présence.

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En juillet 2025, la police néerlandaise a fait une descente au domicile d’un militant de l’organisation maoïste Communistisch Comité van Nederland.  Il a été arrêté dans son lit, transporté à l’autre bout du pays, à Dordrecht, et détenu pendant 18 heures. Il est accusé de sédition pour avoir dénoncé le rôle des entreprises opérant aux Pays-Bas dans le génocide en cours en Palestine. Par ailleurs, l’État néerlandais a imposé des interdictions de circulation temporaires, notamment d’entrer dans les zones entourant les entreprises Fokker GKN et Maersk. Il passera en jugement le 4 novembre 2025.

Après huit mois de détention dans les prisons israéliennes, la jeune palestinienne Karmel Khawaja a été libérée le dimanche 2 novembre 2025 (voir notre article). Étudiante à l’université de Birzeit et militante de gauche, Karmel a été privée d’études pendant sa détention. Ses codétenues la surnommaient « Une épine dans le pied des geôliers » en raison de sa détermination et de la façon dont elle les a défendues.

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Suite à un mandat d’arrêt émis par la Hongrie qui l’accuse d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis à Budapest en février 2023, Zaid a passé deux ans dans la clandestinité puis s’est rendu aux autorités allemandes et a été emprisonné de janvier à mai 2025. Après s’être réfugié en France en octobre de la même année (voir notre article), il est sous la menace d’une extradition. Si l’État français décide de le remettre aux autorités hongroises, Zaid encourt jusqu’à 24 ans de prison. Le mercredi 12 novembre à 14h30, le militant antifasciste comparaîtra devant la Cour d’Appel de Paris qui décidera ou non de son extradition. Au même moment, ses soutiens appellent à se rassembler place Louis Lépine (métro Cité, Paris) afin de le soutenir.

Dimanche 2 novembre à la prison de Bronzefield, Qesser Zuhrah (à gauche sur la photo) et Amu Gib ont refusé de s’alimenter. Ce sont les deux premières personnes mobilisées du groupe « Prisonniers pour la Palestine » qui commencent une grève de la faim tournante. Celle-ci débute à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 qui a acté le soutien britannique au projet sioniste. Iels protestent contre leur détention provisoire dans le cadre de l’affaire dite des Filton 24 (voir notre article) et une autre action de Palestine Action, les mauvais traitements qu’iels subissent en prison et revendiquent plusieurs choses, dont le droit à un procès équitable et l’abandon de toutes les charges liées au « terrorisme ». Cette mobilisation débute deux semaines avant l’ouverture du premier procès des Filton 24, le 17 novembre. Iels sont poursuivi·es suite à une action contre une usine du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems organisée par Palestine Action, une campagne qui a été depuis désignée comme « organisation terroriste » (voir notre article). Au total, 33 prisonnier·es de la cause palestinienne sont actuellement en détention provisoire au Royaume-Uni.

Dans un communiqué publié depuis la prison de Bronzefield, annonçant le début de sa grève de la faim, Qesser a déclaré : « Pendant quinze mois, nous, prisonnier·es pour la Palestine, avons mis à l’épreuve ce “système judiciaire”. Pendant quinze mois, nous avons vu Elbit Systems, l’entité sioniste, et notre gouvernement bafouer la justice et prolonger notre incarcération, exigeant que nous renoncions à notre cause en échange de notre liberté. Aujourd’hui, nous sommes contraints de confronter ceux qui refusent de nous regarder en face avec le fondement même de l’humanité qu’ils nient reconnaître en nous : notre vie et notre droit à la vie. »

« Nous sommes habitués à combattre qui que ce soit. Nous avons toujours été de farouches opposants à l’empire américain », a déclaré l’état-major central des FARC, la principale dissidence des FARC, dans un texte transmis aux journalistes. « Nous n’accepterons aucune intervention militaire ni violation de la souveraineté colombienne. » Parallèlement à un renforcement militaire d’envergure, les États-Unis ont mené au moins dix frappes aériennes contre des navires dans les Caraïbes et le Pacifique Est, tuant au moins 43 personnes qu’ils accusent, sans preuve, d’être impliquées dans le trafic de drogue. Ces attaques sont largement considérées comme des exécutions extrajudiciaires et sont manifestement illégales. Le commandant de l’état-major central des FARC, Ivan Mordisco, est la personne la plus recherchée du pays, à la tête duquel se trouve le président Gustavo Petro, lui-même qualifié par Trump de « chef du trafic de drogue ». Jeudi, Petro a déclaré que toute agression terrestre constituerait « une invasion et une violation de la souveraineté nationale ». Le président vénézuélien Nicolás Maduro, lui aussi confronté à des menaces similaires de la part de Trump, a accusé la Maison Blanche de « fabriquer une nouvelle guerre sans fin ».

Prisonnier du Parti communiste de Turquie/Marxiste-Léniniste (TKP/ML) condamné à la réclusion à perpétuité aggravée, Ali Gülmez se voit refuser une hospitalisation pour ses problèmes de santé et une opération d’une hernie, en raison de son refus d’être transporté dans un véhicule connu pour imposer des conditions particulièrement dégradantes. Ces véhicules sont conçus pour empêcher les détenus de communiquer en entassant chaque prisonnier dans un espace exigu, ce qui les expose à des conséquences très graves en cas d’accident. Plusieurs prisonniers politiques se mobilisent pour exiger que leurs transferts vers les hôpitaux se fassent dans des conditions humaines et aussi sûres que possible.

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Comme l’usine, le quartier ou l’université, la prison n’est pas isolée de la société et elle est aussi un espace de résistance individuelle et collective à l’ordre établi. En Turquie, il y a une longue tradition de la gauche révolutionnaire turque et du mouvement kurde de transformer les prisons en des espaces d’auto-organisation et de combat. Afin de tenter d’y mettre un terme, l’État fasciste turc intensifie ses mesures contre les prisonnier·es politiques révolutionnaires dans le cadre d’une stratégie globale de destruction de l’opposition révolutionnaire et progressiste au régime. Contre cette politique, plusieurs révolutionnaires emprisonné·es mènent actuellement une grève de la faim illimitée contre les prisons de type S, R et Y qui imposent des conditions d’incarcération très sévères et déshumanisantes. Face à cette situation, nous devons affirmer que la lutte des prisonnier·es révolutionnaires est partie intégrante du combat anticapitaliste, anti-impérialiste et antifasciste.

Mercredi 12 novembre à 19H au Chat Noir, le Secours Rouge Toulouse propose sa troisième soirée mensuelle Faisons Front sur le thème « Résistances dans les prisons du fascisme turc » avec l’organisation de jeunesse socialiste Young Struggle et Şükriye Akar (ancienne prisonnière politique et épouse du prisonnier en grève de la faim Fikret Akar). Par ailleurs, nous lirons également des extraits du livre « Résistance et victoire dans les centres de torture secrets du fascisme » d’Ayten Oztürk.

La prisonnière révolutionnaire Daniela Klette fêtera ses 67 ans le 5 novembre prochain. Alors que son procès se poursuit ce même jour, un rassemblement de soutien est organisé à Verden le 5 novembre à 8h, suivi d’une manifestation jusqu’au tribunal. Par ailleurs, une manifestation est également prévue le 8 novembre prochain devant la prison de Vechta, avec l’organisation de bus de plusieurs villes allemandes. 

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