Dans la soirée du 8 mars 2012, onze militant-es antifascistes ont été interpellé-es à Paris et placé-es en garde-à-vue pour « dégradation de bien public », parce qu’ils participaient à un affichage contre la tenue des « Assises Nationales de la Nationalité, de la Citoyenneté et de l’Identité », qui doivent avoir lieu le 10 mars à Paris. Ce colloque raciste est organisé par le Bloc identitaire, pour la deuxième année consécutive.

Jeudi soir, plusieurs dizaines d’antifascistes du mouvement IPEH Antifaxista se sont regroupé devant l’hôtel où dix fascistes du Bloc Identitaire organisaient une réunion pour créer une section Pays basque. Des pierres et de la peinture ont été jeté sur l’établissement, des container à poubelle ont été incendiés. Le commissariat a alors déployé la Section d’intervention départementale (SID) et des affrontements qui ont opposé forces de l’ordre et militants antifascistes.

Un manifestant a été interpellé pour « dégradation, violence contre personne dépositaire de l’autorité publique » (il a été placé en garde à vue, puis laissé libre pour la poursuite de l’enquête). Une deuxième personne a été interpellée le soir même par la Brigade anticriminalité qui l’accuse d’avoir tenté de mettre le feu à des poubelles. Il a été présenté samedi devant le magistrat et placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé ce mois à l’audience correctionnelle. La police a interpellé le lendemain une autre personne qu’elle accuse d’avoir jeté des pierres.

Nikita, un anarchiste antifasciste russe né en 1991 a été assassiné le 9 février. Poignardé a 61 reprises, son corps a été retrouvé à Samarra. Ses côtes étaient fracturées à de multiples reprises et sa tête était blessée. La police a déclaré de façon officieuse à la mère du jeune militant que le suspect arrêté -avec le sang de Nikita sur ses vêtements- était un militant nazi. Il semble pourtant évident, vu la gravité des blessures, que Nikita n’a pas été agressé par un seul individu mais bien par une de ces milices nazies qui sévissent en Russie. Une association des Droits de l’Homme a fournit un avocat à la mère de Nikita, mais le soutien financier est nécessaire puisque la police russe cherche vraisemblablement à enterrer l’affaire, et que les frais funéraires sont à la charge de la famille de Nikita. C’est l’Anarchist Black Cross de Moscou qui prend en charge la solidarité dans cette affaire, elle cherche à récolter des fonds.

Artem Bystrov, Albert Gaïnoutdinov, Pavel Krivonosov, Dmitri Kolesov et Oleg Gembarouk risquent jusqu’à 7 ans de prison pour plusieurs chefs d’inculpation. L’accusation principale de la police politique (le « Centre Anti-Extrémiste » ou Centre-E) est d’avoir créer à Nijni-Novgorod l’organisation extrémiste « Antifa RASH », qui aurait comme but, selon la police, d’agir violemment envers « des skinheads, fans de foot » et « les citoyens riches de Russie ». Leurs amis et camarades, anarchistes et antifascistes de Nijni Novgorod, déclarent que cette organisation n’a jamais existé et que l’affaire est fabriquée par le Centre-E. Parmi les faux, des statuts et des « cartes de membre » avec les noms complets des membres et avec pour nom d’organisation « Red anarhia skinheads » (« anarhia » au lieu de « anarchy », RASH qui signifierait « l’anarchie rouge des skinheads »). Ce seraient les nombreux tags «  »RASH » et « Antifa » qui auraient inspiré ce faux grossier aux policiers du Centre-E.

Les faits évoqués sont trois banales bagarres entre antifascistes et néonazis, n’ayant provoqué que des blessures légères. Pavel et Artem n’ont même pas participé à ces bagarres, ils ont des alibis inattaquables, et les fascistes ne les ont pas reconnus. Mais ils restent tout de même accusés pour ces bagarres en raison de motivations « idéologique de haine contre des groupes sociaux ». Début mars auront lieu les premières réunions au tribunal. Les antifascistes russes appellent à des journées internationales de solidarité les 16-18 mars.

« Smily » est un membre actif du RASH et a été arrêté le 8 février par l’unité spéciale de la police du land. Plusieurs initiatives solidaires ont eu lieu, notament dans les tribunes du match opposant St Pauli et le VFL Bo­chum le 12 février.

FC ST Pauli vs Bochum antifa

Une mobilisation aura lieu le 17 février à 9H00 au palais de justice de Stutt­gart, 5 Hauffstrasse.

RASH Stuttgart

Lien vers le site du RASH Stuttgart

FC ST Pauli vs Bochum antifa
RASH Stuttgart

Jock Palfreeman, un jeune Australien en voyage en Bulgarie, était intervenu pour empêcher un rom de se faire passer à tabac par un groupe de hooligans nazis. Le jeune rom est parvenu à fuir mais Jock se fait agresser à son tour par les nazis et en tue un avec son couteau. Le jeune nazi est un rejeton d’un politicien bulgare bien connu.

Le procès s’est tenu entre le 21 mai 2008 et le 2 décembre 2009 et a condamné l’antifasciste à 20 ans de prisons. Le procès en appel qui s’est tenu dés le 21 octobre 2010 a conclu le 19 janvier 2011 que la version de Jock était la vraie : le groupe agressait effectivement un homme. Mais les condamnations ne sont pas révoquées et Jock est toujours en prison. Le tribunal a été jusqu’à refuser de laisser la défense visionner les vidéos tournées par les caméras de sécurité. Par la suite, la cour de cassation a confirmé le verdict de la cour d’appel. La famille et le comité de soutien (Lien : http://www.freejock.com) examinent maintenant les possibilités que sont une plainte devant la CEDH ou un rapatriement en Australie où il purgerait sa peine.

Bulgarie: Un antifasciste condamné

Le 26 février 2011 à Cuneo, dans les Alpes, a eu lieu l’ouverture d’un siège de Casapound, les « fascistes du troisième millénaire ». Le contre-rassemblement, bien qu’organisé par la gauche officielle, tourne vite à l’émeute (photo), avec plusieurs blessés parmi les fascistes et les policiers. Le 27 mai, une opération de police mène à l’incarcération de deux anarchistes, Fabio et Luca, accusés d’avoir participé aux incidents. D’autres personnes sont mises en résidence surveillée, et deux autres restent introuvables.

Samedi 26 novembre a commencé le procès pour les 19 accusés, avec l’audience préliminaire. Après 6 mois de cavale, Guido, un anarchistes connu de Cueno, se présente et est immédiatement emprisonné. En attendant la seconde date du procès, le 25 janvier, il risque donc de rester en préventive. Il y comparaîtra avec 16 autres accusés. Pendant le procès, un rassemblement d’une centaine de personnes s’est déroulé à l’extérieur. Après le rassemblement, la voiture où se trouvait Arturo a été stoppée par les carabiniers, qui l’ont à son tour amené en prison. Arturo doit purger deux mois de prison ferme restant d’une vieille condamnation (en partie effacée par l’amnistie de 2006) et s’attendait à cette arrestation depuis un mois que ce calcul lui avait été notifié.

Italie: Deux antifascistes en procès

Dans le cadre de l’enquête ouverte suite à la contre-manifestation anti-nazie de Dresde et du 1er mai à Berlin cette année, les autorités ont perquisitionné un lieu d’habitat collectif situé dans le quartier du Kreuzberg à Berlin. Hier, à six heures du matin, un contingent de la police anitcriminelle assisté par des hommes de la police locale ont pris d’assaut l’immeuble, visiblement à la recherche, entre autre, de pull à capuche noir. Trois personnes ont été interpellées, interrogées, puis relâchées. C’est une nouvelle fois en vertu de l’article 129a de la loi antiterroriste qui porte sur la ‘constitution d’organisations terroristes’ que les autorités sont intervenues

Le militant antifasciste russe Petr Silaev (ou Peter Silaeva) aurait été arrêté par la police belge, en collaboration avec le FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie), apparemment suite à un avis de recherche d’Interpol. Selon l’agence de presse russe Interfax, il serait actuellement détenu en Belgique en vue d’une prochaine extradition en Russie. Petr est accusé d’avoir été un des organisateurs de la protestation/attaque contre l’édifice de l’administration de Khimki, lors de l’importante mobilisation populaire de l’été 2010 en défense à la forêt de Khimki. Depuis que les autorités russes l’ont dénoncé comme que « criminel international » l’an dernier, il est devenu fugitif à travers l’Europe.

Cette semaine à Khimki, deux autres participants présumés à la manifestation de Khimki ont été jugés: Maxime Solopov a reçu une probation de deux ans tandis que le deuxième accusé, Alex Gaskarov, a été acquitté. En outre, à Kiev, Denis Solopov est détenu depuis le 2 mars 2011 en attente d’extradition de l’Ukraine vers la Russie.

Antifasciste russe

Antifasciste russe

Finalement, ce sont effectivement environ 150 manifestants du bloc anti-capitaliste qui sont parvenus à rejoindre la manifestation syndicale en début d’après-midi. Dès le départ, la police tente de séparer le groupe du reste de la foule, en se rapprochant petit à petit des militants (il y a de nombreux policiers en civil) pour finalement les encercler. Arrivés à la Porte de Hal, les forces anti-émeute bloquent l’entièreté du groupe à coups de matraques et de jets de gaz lacrymogène. De nombreux militants sont blessés et certains d’entre eux sont emmenés à l’hôpital. Une cinquantaine de personnes sont arrêtées alors qu’une trentaine d’autre est forcée de s’asseoir à même le sol dans le bas de la chaussée de Waterloo (Saint-Gilles). Les policiers exigent d’elles le silence, et matraquent pour l’obtenir. Vers 17h, tous les membres du bloc anti-capitaliste encore présents sont arrêtés en emmenés en fourgon. La police déclare qu’ils seront tous relâchés à la fin de la manifestation. Il semblerait que depuis 18h30, ils soient relâchés au compte goutte.