Dans la nuit de mardi à mercredi, les vitres d’une agence Fortis, d’une agence Dexia, d’une agence de la Citybank ainsi que celles d’une banque de la poste ont été brisées à Ixelles et Neder-over-Hembeek en soldiarité avec les deux antifascistes passant en procès ce jour-là à Gand et avec les prisonniers en lutte. Un distributeur de billets a aussi été défoncé.

Paolo est une des deux personnes arrêtées suite à la ‘nuit antifasciste’ du 6 au 7 octobre. Une de ses lettres a été rendues publique:

Mes chers, Le 25/10/2009, à 7h50 j’étais cerné dans la rue, alors que je sortais mon chien, par trois membres de la SRN, la Service Nationale de Recherche. Je devais les accompagner au commissariat pour un interrogatoire. Au coin de la rue, un escadron d’intervention spéciale attendait dans un combi blindé au cas où je résisterais. Ces enfoirés ne m’ont même pas laissé dire au revoir à ma fille qui allait à l’école à ce moment-là.

La veille, le même service de police avait perquisitionné mon domicile en mon absence. Ils ont confisqué mon ordinateur portable et ont pris toute une série de photos d’affiches politiques etc.

Au poste, ils m’ont demandé un alibi pour la nuit de 6 au 7 octobre et ils m’ont posé toute une série de questions à propos de numéros de portables et d’un ami. Après lui avoir montré des photos, un témoin m’aurait reconnu comme une des deux personnes qui auraient incendié un conteneur de chantier cette nuit-là.

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Hier soir, quelques 409 antifascistes de gauche ont été arrêtés administrativement par les forces de police de Gand dans le cadre d’une nouvelle manifestation de protestation contre le cortège de la NSA (groupement d’extrême droite) prévu dans la journée. Deux policiers ont été blessé lors de confrontations au moment des interpellations. Selon la police, les personnes ont été arrêtées pour s’être écartées du tracé prévu. Aujourd’hui, elles ont toutes été libérées.

Manifestation antifa à Gand

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Manifestation antifa à Gand

Sur la place Sint-Pieters, le KVHV (organisation flamande d’étudiants catho-fascistes) organise un débat sur l’islam en Europe. Un petit comité de ‘démocrates’ de la droite dure avec la présence de Dewinter (leader flamboyant du parti fasciste Vlaams Belang), Dedecker (leader d’un parti de droite) & co et les islamistes de l’AEL [organisation identitaire arabe et musulmane] en face. Un peu plus loin à Gand, dans la Haute Ecole sur l’avenue Voskes, le NSV (ce club d’étudiants officieux du Vlaams Belang) fête le début de l’année universitaire.

L’année passée, le NSV avait organisé un débat avec entre autres Filip Dewinter comme orateur invité. Le bâtiment universitaire où se déroulerait ce débat, avait alors été occupé avec succès par des antifascistes. Une attaque des fascistes avait été repoussée. Alors cette année, un dispositif policier impressionnant avait été mobilisé pour faire en sorte que les combattants de la démocratie flamande puissent procéder sans encombrements. La riposte n’est pas venue sous la forme de la contre-manifestation attendue par la police.

Gand, la nuit du 6 au 7 octobre: Des vitres qui volent en éclats, de la peinture qui dégouline, des poubelles et des distributeurs de billets en flammes. Les vitres du palais de justice détruites. Des dizaines de milliers d’euros de dégâts. Les pompiers et la police doivent se rendre en toute hâte partout au même moment, tandis que quelques étudiants fascistes (entre autres le président du NSV) ramassaient des coups.

Dans cette nuit du 6 octobre, Jürgen a été arrêté par la police, traîné devant le juge d’instruction et incarcéré à la prison de Gand. Jürgen est accusé d’avoir participé aux actions antifascistes de la nuit. Les jours suivants, nombre de gens ont été harcelés par les policiers. Une semaine plus tard, la police perquisitionne le domicile de Paulo. Il est sommé de se présenter au commissariat deux jours plus tard, le 21 octobre, pour un interrogatoire. Ce jour-là, il est arrêté en rentrant chez lui. Il est lui aussi emprisonné. Le 9 novembre, ils sont passés devant la Chambre du Conseil qui a prolongé leur détention préventive. La Chambre a renvoyé l’affaire au tribunal correctionnel. Le procès aura lieu dans deux semaines, la date exacte doit encore être confirmée.

Pour leur écrire, voici leurs adresses:

-Gian-Paolo Melis
-Nieuwe Wandeling 89
-9000 Gand

-Jürgen Goethals
-Nieuwe Wandeling 89
-9000 Gand

Du soutien financier peut être versé sur le compte 000-3244460-04 en mentionnant J+P.

Le 6 novembre, de nombreuses perquisitions ont visé des militants antifascistes à Florence, avec l’arrestation et la mise en isolement dans la prison Sollicciano d’un militant du CPA (Centro Popolare Autogestito). Les accusations vont de la possession présumées d’explosifs, des rapports de solidarité internationale, les initiatives contre la présence de fascistes dans la ville, les initiatives contre Forza Nuova Rignano Arno. Le même jour, un verdict sévère de la Cour d’appel a rejeté la demande de libération de trois anti-fascistes arrêtés à Pistoia il ya quelques semaines.

Avant-hier à 12h, le parti fasciste nazi Alianza Nacional avait convoqué un rassemblement pour le jour de l’hispanité sur la place centrale de Zocodover à Tolède. Quelques dizaines d’antifascistes se sont concentrées dans les environs de la place pour montrer leur opposition aux fascistes et pour essayer d’empêcher le rassemblement d’Alianza Nacional. La police anti-émeute surveillait la place depuis le début de la matinée. Quand les antifascistes ont essayé de s’approcher de la place, la police anti-émeutes s’est trouvée débordée et s’est retirée du lieu. A ce moment, les nazis et les antifascistes se sont jetés des pierres, des bouteilles et d’autres objets, en arrivant à être presque face à face. À côté des antifascistes sont tombés des écrous et des vis, une munition préparée d’avance par les nazis. Les nazis et la police ont alors chargés ensemble. Six jeunes hommes ont été arrêtés dans une zone lointaine où se sont produits les affrontements. Ils se trouvent dans le commissariat central de police nationale de Tolède et on ignore les charges qui leurs sont imputées.

Le 25 juillet, les militants de l’Associazione Solidarietà Proletaria ont organisé une patrouille antifasciste à Massa, près de l’endroit où le Parti des CARC (Parti des Comités d’Appui à la Résistance – pour le Communiste) et l’ASP tenaient leur rassemblement national. Il s’agissait de s’opposer à la campagne d’extrême-droite, elle même appuyée par des patrouilles de SSS, dirigée par un ancien sous-officier des Carabiniers. Un fasciste provocateur s’en est pris à des militants du service de sécurité. Au moment où ceux-ci réagissaient, les policiers et la police politique (Digos) ont immédiatement attaqué. Après une bagarre, quatre antifascistes ont été arrêtés: Rinaldo et Alessandro du Parti des CARC, Marco et Samuele de l’ASP. Les assistants au Rassemblement se sont alors rendu à la caserne de Carabiniers et aux siège de la police. Trois antifascistes ont été relâché, mais on reste sans nouvelle d’Alessandro, le secrétaire du Parti des CARC pour la Toscane. Les manuifestants se sont rendus à la gare où ils ont bloqué les trains. Des manifestations de solidarité – et un blocage de la gare – ont eu lieu à Naples où se tenait la fête de Resistenza, le journal du parti des CARC.

Les détails de l’affaire sur le site de l’ASP (en italien)

Le 23 mai dernier, une manifestation contre la répression d’État s’était déroulée à Lille. Elle s’est terminée devant la ‘Maison flamande’ de Lambersart, un lieu fondé par les fascistes de Jeunesse identitaire et Terre celtique. Son portail est dégradé. Vingt-six manifestants sont placés en garde à vue. Seuls quelques-uns sont poursuivis.

Le 9 juin, sur YouTube, une vidéo est diffusée par la ‘Maison flamande’. Un montage de photos montre notamment des images des incidents du 23 mai. Des remerciements finaux sont adressés sur le mode ironique aux 26 interpellés, dont des coordonnées défilent à l’écran: prénom, première lettre du nom et ville de chacun! Parmi ces communes, le petit village italien, inconnu des autres manifestants, donné aux policiers par une jeune manifestante originaire d’Italie mais vivant en Belgique. Le six juillet, deux de ces manifestants ont été agressés en rue par des skinheads à deux endroits et deux moments différents. Une plainte contre X a été envoyée vendredi au procureur et au préfet pour ‘avoir divulgué ou s’être procuré illégalement des informations personnelles‘. Les sept plaignants ont joint la vidéo incriminée, retirée au bout de quelques jours du site mais téléchargée, et des témoignages.

La nuit de samedi à dimanche à Hambourg a été marquée par des affrontements suite à une traditionnelle fête du quartier de Schanze relevant de la culture des autonomes d’Allemagne. A la tombée de la nuit, la police a attaqué la fête; un millier d’autonomes se sont confrontés à 1.800 policiers. ‘Cette année, le potentiel d’aggressivité était plus élevé’, certains manifestants faisant usage de cocktails Molotovs et édifiant des barricades, a précisé le porte-parole de la police. Plusieurs poubelles et une voiture de police ont été incendiés. Les forces de l’ordre ont employé des canons à eau et des matraques pour repousser les manifestants. 27 policiers ont été blessés (trois hospitalisés), plus de 80 personnes arrêtées pour ‘incendie volontaire, jet de pierres et de bouteilles sur des policiers, dommages volontaires et rébellion‘.

De tels affrontements éclatent de façon traditionnelle à l’issue de la fête annuelle du quartier de Schanze à Hambourg. Plusieurs sites internet d’organisations comme les Red Skins, les Skinheads Anti-Fascistes, ou les Autonomes de gauche avaient appelé à participer au rassemblement. Hambourg est un des bastions du mouvement autonome. Le 1er Mai y est l’occasion d’affrontements (23 arrestations cette année) et il s’y pratique de manière ininterrompue une ‘guérilla diffuse’. Dans cette ville, ce jeudi 2 juillet, 9 voitures de luxe et de sociétés ont été incendiées quasi simultanément en six endroits. Il y a eu officiellement 701 actions de ce type en RFA en 2008.

Manifestation à Hamburg

Voiture incendiée en marge de la manif à Hamburg

Incidents en marge de la manif à Hamburg

Manifestation à Hamburg
Voiture incendiée en marge de la manif à Hamburg
Incidents en marge de la manif à Hamburg

Le premier juillet 2009, à 9h, devant la 2ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, trois antifascistes parisiens passeront devant la justice, soupçonnés d’avoir participé en mai 2008 à des actions antifascistes contre un meeting du groupuscule néofasciste Les Identitaires. Les faits incriminés (des graffitis…) sont sans rapport avec l’acharnement policier et judiciaire dont ils ont fait l’objet: perquisitions, gardes à vue prolongées, mobilisation d’une dizaine de fonctionnaires pendant 4 mois, technologies de repérage des téléphones portables et d’Internet, relevés d’empreintes ADN…

Ce procès nous rappelle que l’antifascisme est une lutte qui se mène sur deux fronts: contre les mouvements d’extrême droite et néofascistes, mais aussi contre l’Etat bourgeois qui ne s’est jamais privé d’instrumentaliser le fascisme ou d’emprunter ses techniques pour assurer la stabilité de l’ordre social. Rendez-vous mercredi 1er juillet à 9h, en soutien avec les antifascistes criminalisés, à la 2e chambre du tribunal correctionnel de Paris!