Les représentants des communautés indigènes dénoncent une nouvelle proposition de loi qui réduira à néant les droits fonciers des autochtones et la protection de l’environnement. La loi a été adoptée par la chambre basse du Congrès brésilien mardi en fin de journée et devrait passer devant le Sénat. Parmi ses dispositions, elle limitera la création de nouvelles réserves indigènes aux terres qui n’étaient occupées par les autochtones qu’en 1988. Il s’agit de la date de promulgation de la dernière constitution brésilienne. Cette approbation accélérée met en évidence la puissance du lobbying de l’industrie agricole brésilienne.

Les manifestants indigènes ont bloqué une grande autoroute pour protester contre la proposition de loi. Nombre d’entre eux brandissaient des pancartes indiquant que « nous existions avant 1988 ». Ils se sont heurtés à la police, utilisant des arcs et des flèches contre les forces de sécurité, qui ont dispersé la foule à l’aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Les opposants à la loi affirment que de nombreuses tribus ont été expulsées de leurs terres pendant la dictature militaire brésilienne, qui a pris fin en 1985, et qu’elles n’y sont retournées que des années plus tard. Le Brésil compte 764 territoires indigènes, mais plus de 300 d’entre eux n’ont pas encore été officiellement délimités et restent dans le flou juridique. La plupart sont situés en Amazonie et sont considérés comme des zones tampons essentielles contre la déforestation.

Le 29 octobre, des policiers du BOPE (Bataillon d’opérations spéciales) ont assassiné Gedeon José Duque et Rafael Gasparini Tedesco dans la région de Nova Mutum, dans des zones envahies par la police militaire. Celle-ci mène une opération d’expulsion de 700 familles malgré deux décisions de la Cour suprême qui a interdit toutes les expulsions et opérations dans les bidonvilles pendant la pandémie de covid-19. Gedeon et Rafael, militants de la Ligue des Paysans Pauvres, se battaient avec des centaines de familles paysannes pour un bout de terre pour survivre. L’opération d’expulsion a été menée principalement par la police militaire, mais aussi par la force de sécurité nationale et de dizaines de pistoleros au service des grands propriétaires terriens. Les familles expulsées sont entassées dans des conditions insalubres dans une école, sans eau ni nourriture, elles sont soumises à des fouilles humiliantes, des passages à tabac, des menaces, des intimidations. Les forces répressives ont détruit les habitations et volé le bétail et les biens des paysans . Une bonne partie des familles n’ont pas été retirées de leurs parcelles, elles ont continué et continuent de résister. L’assassinat de Gedeon et Rafael s’ajoute aux autres, qui, au cours des deux derniers mois seulement, ont fait sept victimes sur les mêmes terres.

Gedeon José Duque

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Pour la deuxième fois ce moins-ci, ce samedi, de grandes manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du Brésil pour s’opposer à Bolsonaro. Plus de 500 000 Brésiliens sont morts du COVID-19 sous la direction de Bolsonaro, qui a été largement critiqué pour avoir rejeté la gravité de la maladie et s’être opposé aux masques et aux mesures de distanciation physique. Bolsonaro fait aussi l’objet d’une enquête au Sénat, qui étudie la possibilité de corruption liée à l’achat d’un vaccin indien contre le coronavirus. Sur l’avenue Paulista de Sao Paulo, lieu traditionnel des manifestations politiques, les manifestants se sont rassemblés à 16 heures heure locale. Il y a eu plus tard des affrontements entre les manifestants et la police.

 

Des manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes du Brésil, entre la fin de l’après-midi et le début de la soirée du mardi 13, pour exiger la destitution du président Jair Bolsonaro.  A São Paulo, la manifestation a été suivie de près par un important contingent de la police militaire. Les manifestants ont quitté la Praça da República, dans le centre de São Paulo, et avaient l’intention de marcher jusqu’à la Praça Roosevelt, mais en ont été empêchés par la police militaire. Au moins une personne a été arrêtée. A Rio de Janeiro, la manifestation, qui thématisait aussi le refus de la privatisation de Correios, s’est soldé par une forte répression de la police militaire. Les manifestants ont été la cibles de gaz et de balles en caoutchouc. Deux manifestants ont été arrêtés.

Les manifestants indigènes manifestaient devant le Parlement à Brasilia contre un projet de loi portant atteinte à leurs droits, quand ils ont été attaqués par des membres des forces de l’ordre. Dans les affrontements qui ont suivi, au moins trois policiers ont été blessés par des flèches. L’Association des peuples indigènes du Brésil, a indiqué que deux autochtones avaient été hospitalisés après avoir été grièvement blessés et qu’une dizaine d’enfants, d’anciens et de femmes avaient été légèrement atteints. Les affrontements ont provoqué la suspension de la séance de la commission parlementaire qui débattait du texte controversé. Divers groupes indigènes manifestent depuis le début du mois à Brasilia contre ce projet de loi qui modifie les règles en vigueur de délimitation de leurs terres. Ils craignent que leurs terres ancestrales, où leur droit de vivre est garanti par la Constitution, soient ouvertes à l’exploitation commerciale, notamment à l’abattage des forêts et à l’extraction minière. Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président Bolsonaro prône l’exploitation des ressources des terres indigènes et zones protégées d’Amazonie.

Des centaines de manifestants antifascistes ont marché Avenida Paulista, dans le centre de São Paulo, sur un rassemblement de plusieurs centaines de partisans du président Bolsonaro. Il y a eu des heurts car les barrages policiers n’ont pas su tout à fait protéger les fascistes venus protester contre les mesures de confinement décidées par de nombreux gouverneurs des États brésiliens contre l’avis de Bolsonaro. Les manifestants anti-Bolsonaro ont incendié des poubelles et ont lancé des pierres sur les fascistes et sur les policiers, qui ont tiré du gaz lacrymogène. Au moins trois personnes ont été arrêtées. Le rassemblement antifasciste avait notamment été convoqué par les supporters de plusieurs clubs de football de São Paulo, principalement les Corinthians, mais aussi Palmeiras, São Paulo et Santos. Le Brésil est de loin le pays d’Amérique latine le plus touché par l’épidémie de Covid-19 avec plus de 500.000 cas et près de 30 000 décès.

Les affrontements de Sao Paulo

Samedi 2 mai, les prisonniers de la prison de Puraquequara à Manaus, au Brésil, se sont mutinés et ont pris 7 gardiens en otage. La révolte a commencé vers 6 heures du matin, pendant le petit déjeuner, lorsque les prisonniers ont scié à travers les grilles de deux cellules et ont capturés les gardiens. Les prisonniers se sont ensuite rassemblés dans des tours à eau situées à l’extérieur de la prison pour protester en amenant les gardiens capturés avec eux. Les prisonniers réclament de meilleures conditions à l’intérieur de la prison et pour protester contre la suspension de toutes les visites. La prison compte actuellement 1 079 prisonniers. Environ 200 proches des prisonniers se sont rassemblaient à l’extérieur de la prison durant la révolte. Les gardiens ont finalement été libérés et la révolte s’est clôturée, semble-t-il, sans aucun mort, ni blessé.

Mutinerie à la prison de Puraquequara

Mutinerie à la prison de Puraquequara

 

Dimanche 19 avril, le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a rejoint une manifestation de 300 personnes devant le Quartier Général de l’Armée. Cette manifestation réclamait la fin du confinement et la fermeture du Congrès et de la Cour suprême par une intervention militaire directe. Il ensuite prononcé un discours, entouré de 200 soldats de l’armée. Les manifestants demandaient l’application de l’article AI-5 (le décret appliqué par les militaires lors du coup d’État de 1968) et que les forces armées descendent dans la rue. Par ailleurs ces derniers jours, ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta, favorable au confinement a été limogé tandis que le ministre de la Justice du Brésil Sergio Moro a démissionné. Plus d’infos ici.

Bolsonaro durant son discours contre le confinement

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Une enquête est ouverte par la police de la zone de Bruxelles-Capitale/Ixelles afin d’identifier les auteurs de jets de peinture et de tags sur le bâtiment de l’ambassade du Brésil à Bruxelles la nuit de mercredi à jeudi. Une inscription « Bolsonaro=ecocide » a été taguée sur la façade de l’ambassade et la façade a été couverte d’empreintes de mains à la peinture rouge, comme ensanglantées. Ces tagues sont a mettre en lien avec les graves incendies qui ravagent la forêt amazonienne au Brésil. Le président brésilien, Jair Bolsonaro, est accusé d’être en partie responsable de la destruction de cet écosystème.

L'ambassade brésilienne à Bruxelles taguée

L’ambassade brésilienne à Bruxelles taguée