Le gouvernement du Cauca a indiqué que dans les semaines à venir, il renforcerait les opérations militaires dans la municipalité de Saint-Sébastien, suite à des patrouilles effectuées par l’ELN dans la zone urbaine. Le 23 décembre, des vidéos ont, en effet circulé, où des combattant·es et des militant·es de la guérilla se mobilisaient sans aucune restriction dans les rues du quartier d’El Rosal.

Une patrouille de l'ELN dans la municipalité de Saint-Sébastien

Une patrouille de l’ELN dans la municipalité de Saint-Sébastien

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Le parti Partido Alternativa Revolucionaria del Común (Farc), né après l’accord de paix signé entre le gouvernement et les FARC en novembre 2016, a annoncé le meurtre de deux anciens combattants de la guérilla. Manuel Alonso, 55 ans, a été assassiné dimanche 27 décembre dans la commune de Miranda, dans le département colombien du Cauca (sud-ouest). Il s’était consacré à soutenir les causes sociales et communautaires des chefs paysans et autochtones du nord du Cauca et du sud de la vallée, en les aidant dans la gestion de leurs projets. Rosa Mendoza (Karen Palmera), une autochtone de 25 ans, signataire de la paix et membre fondateur de l’ASOVISBOL Asociación de Vivienda Agraria y Ambiental del Sur de Bolívar, a été assassinée le même jour. Cela porte à 249 le nombre des anciens combattants assassinés en Colombie depuis le désarmement de la guérilla.

Rosa Amalia Mendoza et Manuel Alonso Villegas

 

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Dans une opération appelée « Opération Santa Marta », aux premières heures de ce mercredi 16 décembre, Robert Daza, un agriculteur de Nariño qui était le fondateur du « Coordinador Nacional Agrario » (CNA), a été arrêté à Pasto, Nariño. L’arrestation a eu lieu moins de 12 heures après celles effectuées, le 15 décembre, contre Teólifo Acuña et Adelso Gallo, membres du « Congreso de los Pueblos » et du CNA. Les trois sont accusés d’appartenir à une équipe clandestine de l’ELN chargée d’établir des liens avec  les organisations sociales. Robert Daza aurait été délégué comme porte-parole du mouvement de masse, du secteur paysan dans le département de Nariño aux différents congrès de l’ELN. Il a été arrêté sur base d’un mandat d’arrêt pour le crime de « rébellion aggravée », délivré par le 174e bureau du procureur de la Direction spécialisée contre le crime organisé de Santa Marta.

Robert Daza, fondateur du "Coordinador Nacional Agrario" (CNA)

Robert Daza, fondateur du « Coordinador Nacional Agrario » (CNA)

Samedi 28 novembre, l’ELN a mené une grève armée dans le sud du département du Cauca. Cette grève a eu ses effets les plus importants dans des municipalités comme Argelia, Patía, Bolívar ou encore Almarguer. Cette grève a été déclenchée par le front « José María Becerra » de la guérilla au soir du 27 novembre. Les seules personnes autorisées à se déplacer dans cette région du pays étaient celles qui fournissent des services d’ambulance ou celles qui ont besoin de soins médicaux. La population a choisi de rester chez elle et suivi les instruction de la guérilla. L’annonce gouvernementale d’un conseil de sécurité extraordinaire pour empêcher les actions de l’ELN n’a eu aucun effet. La guérilla a également interdit l’entrée de carburants ou de matières pour transformer la coca et les boissons alcoolisées pendant un mois à compter du 27 novembre au soir en Algérie, à Argelia, López de Micay et El Tambo.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

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Dimanche 25 octobre, le président Ivan Duque a annoncé la mort du commandant l’ELN Andres Felipe Vanegas Londono, allias Uriel. Cet important commandant de la guérilla a été tué dans le département du Choco (dans le nord-ouest du pays) au cours d’une opération militaire baptisée Odin. Il était connu pour ses apparitions dans les médias, ses vidéos en ligne ainsi que sur son compte Twitter et était l’une des figures les plus médiatiques du changement de génération au sein de l’ELN.

Le commandant Uriel

Le commandant Uriel

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Lundi 12 octobre, des milliers de membres des communautés indigènes de Colombie ont manifesté lundi, jour de commémoration de l’arrivée de Christophe Colomb sur le continent américain et de la fête nationale en Espagne. Les manifestant·es ont convergé vers Cali pour dénoncer les massacres systématiques. Ils demandent également à être consultés sur les grands projets qui impactent leurs territoires, et la pleine mise en oeuvre des accords de paix de 2016 entre le gouvernement et les FARC. Ils se sont mis en route, aujourd’hui, vers Bogotá pour exiger une rencontre avec le président Ivan Duque. Cette rencontre a pour but de protester contre la violence et le non-respect des accords de paix de 2016 avec les FARC.

Manifestations des natifs contre les violences et pour le respect des accords de paix avec les FARC

Manifestations des natifs contre les violences et pour le respect des accords de paix avec les FARC

Après une pause de quelques jours, des milliers de Colombiens ont de nouveau protesté lundi 21 septembre contre les violences policières et contre la politique du gouvernement, onze jours après les manifestations déclenchées par l’assassinat, le 9 septembre, de Javier Ordonez par la police (voir notre article). Syndicalistes et étudiants ont pris la tête de rassemblements et de défiles qui ont abouti à des heurts avec les forces de sécurité dans le centre de Bogota, principal théâtre de ces mouvements de protestation. Des manifestants ont lancé des pierres contre des policiers qui ont riposté avec du gaz lacrymogène et des grenades incapacitantes. Des unités anti-émeutes sont intervenues à Bogota ainsi qu’à Medellin et à Pasto, respectivement dans le nord-ouest et le sud-ouest de la Colombie. Au moins neuf personnes ont été arrêtées pour participation au saccage d’agences bancaires et d’équipements publics. Lors des manifestations consécutives à la mort de Javier Ordonez, des membres des forces de sécurité avaient ouvert le feu, tuant 12 personnes.

La manifestation à Bogota

De violentes émeutes ont éclaté mercredi 9 septembre à Bogotá et dans d’autres régions de Colombie, après la mort d’un homme qui avait reçu des décharges électriques répétées administrées par des policiers qui l’immobilisaient au sol. La scène de l’arrestation, a été diffusée sur les réseaux sociaux. La séquence de près de deux minutes montre deux motards de la police colombienne, tous deux casqués, mettre au sol un avocat de 46 ans, Javier Ordoñez, puis lui administrer à plusieurs reprises de longues décharges avec leurs pistolets à impulsions électriques. «S’il vous plaît, arrêtez», entend-on répéter à plusieurs reprises l’homme au sol. Les témoins de la scène interpellaient également les policiers: «Arrêtez s’il vous plaît, on vous filme» avec un téléphone portable.

Dans l’après-midi, des centaines de personnes se sont rassemblées pour protester devant le poste de police où la victime a été emmenée avant de mourir. Les manifestants ont aspergé de peinture rouge la façade de l’immeuble et lancé des pierres en scandant «résistance». La police a tenté de disperser la foule avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes mais les protestations se sont étendues à d’autres quartiers de Bogotá. Des émeutes, des incendies et d’autres attaques contre 56 commissariats de police ont eu lieu dans le nord et l’ouest de la capitale mais aussi à Medellín, Barranquilla, Popayan, Cali et Neiva. Sept personnes ont été tuées lors de ces émeutes et 70 personnes ont été arrêtées pour « violence contre les forces de l’ordre ».

Emeute à Bogota

Aujourd’hui, l’ELN a annoncé avoir découvert un plan du gouvernement visant à assassiner les membres de sa délégation participant aux négociations de paix. L’idée était de les mener à La Havane, grâce à une fausse proposition de reprendre les pourparlers, puis de les assassiner à leur retour. Selon la guérilla, il existait déjà un plan visant assassiner des membres du commandement central de l’ELN élaboré à l’époque du gouvernement de Juan Manuel Santos. Cependant comme ce dernier avait remporté le prix Nobel de la paix après l’accord signé avec les FARC, le plan avait dû être abandonné. Le gouvernement de Ivan Duque a repris et développé ce plan. L’idée de Ivan Duque était donc d’imposer des conditions très difficiles à la reprise des pourparlers, mais si cela ne fonctionnait pas ils réutiliseraient ces plans d’assassinat. La délégation de l’ELN est cependant restée à La Havane suite à la rupture des négociations par le gouvernement (voir notre article).

Des membres de la délégation de l'ELN à La Havane

Des membres de la délégation de l’ELN à La Havane

Deux manifestants, membres des communautés autochtones, ont été tués, et trois autres blessés, lors d’opérations d’expulsion de terres occupées. Ces opérations ont été menées par l’armée et la police nationale dans le secteur d’El Barranco, une zone rurale de la municipalité de Corinto, dans le Cauca. Les victimes ont été identifiées comme Abelardo Liz, journaliste et membre d’une radio communautaire, et Johel Rivera, qui a participé à des activités d’occupation appelées «libération de la terre mère». L’Association des Cabildos autochtones du Norte de Cauca, a accusé que l’armée d’avoir tiré à balle de guerre sur les manifestants et empêché l’arrivée de véhicules de secours pour aider les blessés. Les autochtones occupent des terres suite au non-respect, par le gouvernement national, des accords sur l’achat de terres pour élargir les réserves communautaires.

Une des victimes emportée