Six soldats colombiens ont été tués au cours d’une de leur patrouille dans le sud-ouest du pays dans une embuscade imputée à la guérilla. D’après la police locale, les officiers ont été abattus par des guérilleros présumés des FARC. Cette attaque intervient alors que les pourparlers entre le gouvernement et les FARC doivent reprendre pour leur deuxième phase la semaine prochaine à Cuba. Les négociations de paix ont été officiellement lancées le 18 octobre à Oslo. La semaine prochaine doit être consacrée à des réunions de préparation avant le début réel des discussions le 15 novembre prochain. Celles-ci doivent porter sur la fin du conflit armée, la mise en place de la réforme agraire, les garanties d’exercice d’une opposition et d’une participation citoyenne et les droits des victimes du conflit.

La Colombie a suspendu 191 mandats d’arrêt visant une trentaine de membres des FARC, (dont la néerlandaise Tanjia Nijmeier) désignée par la guérilla comme délégués pour les négociations de paix avec le gouvernement. Le parquet a suspendu les mandats à l’encontre des guérilleros impliqués dans le processus de paix dont le coup d’envoi a été donné la semaine dernière en Norvège avant de se poursuivre à Cuba en novembre. La suspension est limitée géographiquement et n’est effective qu’à Oslo et à La Havane. Si un des guérilleros est surpris en dehors de l’une de ces juridictions, il pourra être interpellé immédiatement.

L’armée colombienne a annoncé hier que cinq de ses soldats avaient été tués par des guérilleros des FARC. Il s’agit de la première action de la guérilla depuis le début des pourparlers entre les FARC et les négociateurs de gouvernement jeudi à Oslo. L’attaque a eu lieu vendredi soir dans un bastion de la guérilla dans la région de Putumayo, à la frontière avec l’Equateur. Avant le début des négociations, le président colombien avait clairement refusé l’offre de cessez-le-feu de la guérilla, affirmant que celui-ci ne ferait que lui donner la possibilité de se réarmer. Les troupes stationnées près de la ville de Puerro Assis ont été attaquées avec des armes non-conventionnelles tard dans la soirée et cinq soldats ont été tués dans l’assaut.

À Bogotá, une grande manifestation anti-gouvernementale s’est terminée par des affrontements avec la police. Pierres, cocktails Molotov et grenades artisanales ont été lancés sur les policiers. Huit personnes ont été blessées et au moins 71 sont détenues. Des groupes d’étudiants, des syndicalistes et des membres de mouvements politiques de gauche manifestaient ensemble, appelant tout à la fois à la négociation avec les FARC et à la satisfaction des revendications étudiantes et ouvrières.

Colombie: Affrontements à Bogota
Colombie: Affrontements à Bogota

La grève des travailleurs du transport à Cali débouche sur des incidents de plus en plus nombreux et violents. 500 travailleurs se sont affrontés aux policiers anti-émeutes del’ESMAD qui ont blessé six manifestants. Par ailleurs, cinq personnes ont été blessées alors qu’un cocktail Molotov ait été lancé contre un bus conduit par un jaune.

Le dialogue de paix en Colombie entre le gouvernement et les FARC débutera le 15 octobre prochain à Oslo. Le début des négociations destinées à jeter les bases à un éventuel accord de paix, était en principe prévu le 8 octobre. Les négociations se poursuivront ensuite à La Havane, Cuba étant avec la Norvège l’un des pays garants du processus de paix.

Il y a eu des affrontements entre la police anti-émeute de la police (ESMAD) et des étudiants de l’Universidad Industrial de Santander défendant le recteur de l’université mis à pied par la Cour supérieure de Bucaramanga. Les étudiants ont usé de petites grenades artisanales (« papás-bomba ») tandis que les policiers usaient de gaz et de grenades incapacitantes.

Colombie: Affrontements entre étudiants et policiers