L’armée colombienne a tué hier sept membres présumés de la guérilla des FARC lors de combats dans le sud du pays. Les affrontements sont intervenus alors que des soldats inspectaient le lieu-dit de San Antonio de Getucha (département de Caqueta, sud) en pleine jungle. Les militaires ont saisi des fusils, des munitions, et des moyens de communications.
Par ailleurs, l’armée colombienne a interpellé un membre présumé des FARC, Victor Ramon Vargas Salazar (photo), recherché en Espagne pour ses liens présumés avec l’ETA. Il faisait l’objet d’un avis de recherche d’Interpol, et a été arrêté dans la ville de Caucasia (département d’Antioquia, nord-ouest) jeudi soir. Victor Vargas, alias «Chato» et «Juancho», aurait selon la police participé à la coordination d’actions en Espagne visant le président colombien Juan Manuel Santos et les ex-présidents Alvaro Uribe (2002-2010) et Andrés Pastrana (1998-2002).

Victor Ramon Vargas Salazar

Victor Ramon Vargas Salazar

Trois policiers ont été tués et trois autres blessés dans une embuscade du 6e Front des FARC, près de la ville de Miranda, dans la province de Cauca province, au sud-ouest de la Colombie.

Par ailleurs, des guérilleros du 59° Front des FARC ont fait exploser un pipeline dans la région de Maicao, au nord de la Colombie. L’oléoduc, long de plus de 224 kilomètres, dont 88 sur le territoire colombien, transporte du gaz naturel depuis le champ de gaz naturel de Campo Ballenas – exploité par Ecopetrol et Chevron – vers la ville portuaire vénézuélienne de Maracaibo. L’explosion, qui a eu lieu samedi soir à 20h30, a détérioré le pipeline sur 25 mètres, et a occasionné un cratère profond de sept mètres. Le transport trans-national du gaz, estimé à 200 millions de mètres cubes par jour a immédiatement été interrompu et ne devrait pas reprendre avant mardi. Avant d’entamer les travaux de réfection, le personnel militaire doit en effet déminer le terrain.

Explosion d’un oléoduc par les FARC

Explosion d'un oléoduc par les FARC

Au moins dix membres présumés des FARC ont été tués dans des rencontres armées avec des troupes colombiennes dans le secteur montagneux à la frontière entre les départements du Chauco occidental et du Cauca. Quatre autres guérilleros ont été arrêtés – dont trois blessés. L’opération conjointe police-armée, qui bénéficiait d’un appui aérien, visait une unité du 30ème Front des FARC. Une grande quantité d’armes a été saisie, y compris des lances-grenades, des fusils d’assaut et des pistolets.

L’explosion d’une voiture piégée à blessé au moins 28 soldats jeudi matin, dans la ville de Tame, située à 65 kilomètres de la frontière vénézuélienne dans le département d’Arauca. Selon le commandant de la 18ème brigade de l’armée, les soldats surveillaient une bombe qui avait été découverte mercredi après-midi dans la ville. Plusieurs heures après que les soldats aient bouclé la zone et avant l’arrivée des démineurs, la bombe a explosé. Des renforts de l’armée ont été envoyé sur place. Cette action est la dernière attaque en date des FARC alors qu’ils semblent avoir relancé leur campagne d’attentats à la bombe. Plus tôt mercredi, un véhicule piégé avait été découvert à proximité de Nieva, capitale du département de Huila dans le sud-ouest du pays.

La justice colombienne a rendu public la semaine dernière un rapport documenté concernant les enquêtes sur les actions menées par les Autodéfenses Unies de Colombie (AUC – dissoutes en 2006). Le registre recueille les données depuis 2005 jusqu’au 1 décembre de l’année dernière. De nombreux cas ont été confessés par les paramilitaires dans le cadre du processus dit de ‘justice et paix’ pour lequel une loi polémique a été adoptée: moyennant des aveux complets, les paramilitaires qui rendent les armes ne peuvent pas être condamnés à plus de huit ans de prison.

L’enquête judiciaire a documenté 173.183 cas d’homicides, 1597 massacres et 34.467 disparitions commises par les paramilitaires. Elle documente également le déplacement forcé massif de 74.990 communautés. Selon le rapport, les confessions ont permis de trouver 1037 fosses communes contenant 3678 cadavres, dont 1323 ont pu être identifiés.

Il y a un an, le chef de l’unité ‘justice et paix’ qui reçoit les confessions avait affirmé que les paramilitaires pourraient reconnaître 120.000 meurtres. Son estimation s’avère encore trop basse. Et selon plusieurs sources, malgré la dissolution de l’AUC en 2006, les paramilitaires continuent à sévir. Ils commettent toujours des délits depuis leur prison et plusieurs bandes existent encore sous d’autres noms.

Ce vendredi, des guérilleros colombiens ont lancé une attaque dans le département de Caqueta, au sud du pays. Ils se déplaçaient dans deux véhicules et ont été arrêté par un groupe de soldats alors qu’ils se préparaient à prendre d’assaut un poste avancé de police. Un violent combat s’est alors déclenché, au cours duquel cinq guérilleros, quatre soldats et un civil sont décédés. Selon le général Juan Carlos Salazar, le commandant du bataillon déployé dans la région, l’objectif de cette action était d’attaquer la ville de San Vicente. Cette offensive fait suite à une série d’attaques à la bombe dans la ville de Nieva, un peu plus au nord.

Une commission de défense des droits de l’homme a exhumé les restes de 66 personnes dans le département de la Meta, ce qui porte à 1.505 nouveaux restes humains découverts en quatre mois dans des fosses communes du département de la Meta, la région où fut découverte en décembre 2009 la plus grande fosse commune du continent, avec 2.000 cadavres de personnes assassinées par l’armée dans la commune de la Macarena, près d’une base d’un bataillon de contre-guérilla (Force Oméga).

Trois soldats et un conducteur de bus public ont été tués quand le véhicule a éclaté devant le commissariat central dans la ville de Vegalarga, dans le département Huila du Sud-Ouest. En plus des policiers, une unité militaire était au commissariat lors de l’explosion, qui a blessé au moins 16 autres personnes (dont huit policiers). La ville de Vegalarga avait été prise d’assaut en 2000 par une force combinée de 350 guérilleros des 23ème et 47ème Front des FARC.

Colombie: Explosion au QG de la police de Vegalarga

Les guérilleros du 6e Front des FARC ont réalisés plusieurs actions dans le département du Caucan.

10 novembre: Attaque de la localité de Tambo; la Banque Agricole et une bijouterie sont expropriées.

15 novembre: Mitraillage du commissariat de police de Jambaló.

18 novembre: Attaque du commissariat du centre-ville de Toribío. Un policier et une femme sont tués.

18 novembre: Nouveau mitraillage du commissariat de Jambaló qui est également grenadé.

22 novembre: Trois policiers sont tués par des IED dans une embuscade dans une zone rurale de la municipalité de Morales.

25 novembre: Attaque à l’explosif et à l’arme automatique des campements de la XXIX Brigade de l’Armée près du centre-ville d’Inzá. Trois militaires dont un lieutenant ont été tués (photo).

Par ailleurs, le 24 novembre, différentes attaques attribuées aux FARC avaient déjà coûté la vie à cinq membres des forces de l’ordre et à un guérillero dans le centre et le sud du pays.

Colombie: Le 6e Front des FARC à l’offensive

Les représailles de l’état colombien contre ceux qui ont dénoncé l’existence de la fosse de la Macarena (photo, qui recèlent les dépouilles de 2000 civils abattus par les militaires ces dernières années) continuent. Norma Irene Pérez a été assassinée en août dernier. Marisela Uribe García a été incarcérée en septembre et a perdu le 22 octobre ses deux bébés lors du cinquième mois de grossesse suite aux tortures et mauvais traitements infligées en prison dans les installations du DAS (sécurité d’état colombienne). Elle n’a pas reçu l’attention médicale adéquate. De plus elle fut nourrie avec des aliments avariés et crus.

Colombie: Représailles contre les dénonciateurs de la fosse de Macarena