Monica Echeverry, le pseudonyme « Ledis », une militante célèbre des FARC a été capturée hier lundi par la police colombienne à Florencia, la capitale de la province du sud Caqueta. Elle était membre de la colonne mobile « Teofilo Forero », une des unités les plus actives des FARC, qui a réalisé les attaques sur des commissariats de Palimira et Cauca, qui avaient fait six morts dans les rangs de la police.

L’armée gouvernementale colombienne a affirmé avoir tué six guérilleros des FARC dans la journée de dimanche dans le centre-ouest du pays. Elle a ajouté que 18 autres guérilleros avaient été arrêtés. Selon le général Henry Torres, six membres du Front ‘Angelino Godoy’ ont été abattus dans la région rurale de la ville de Nelva, dans la province de Hulla. Un soldat colombien a également été tué lors de l’affrontement. Il paraîtrait que le dirigeant du Front, ‘Rigo’, fait partie des guérilleros tués. ‘Rigo’ est soupçonné d’avoir organisé un certain nombre d’attaques.

Durant une autre opération de l’armée ce dimanche, un membre des FARC a été arrêté dans la province d’Arauca, à la frontière vénézuélienne. La police aurait également arrêté 17 autres guérilleros dans la région de Buenaventura Port dans le sud-est du pays. Le frère du commandant du Front 30, alias ‘Mincho’ ferait partie des personnes capturées.

L’association paysanne du Catatumbo (Ascamcat), est une organisation fondée à la fin de l’année 2005 par les habitants de la zone rurale formée par les municipalités de Convención, Teorama, El Tarra et El Carmen. Cette région frontière avec le Vénézuela est une région stratégique riche en ressource pétrolière et carbonifère, en ressource aquifère et minérale (gisement de coltan et d’or notamment). L’Ascamcat s’appuie sur ces quelques points : La défense du territoire et le refus de tout nouveau déplacement de population ; le respect des communautés indigènes, et plus avant de tous les hommes et femmes, ainsi que des enfants du Catatumbo ; l’interdiction de la fumigation et l’arrêt de l’éradication de la coca sans plan de substitution ; la résolution des facteurs socio-économiques qui ont donné naissance à l’expansion des cultures de coca ; la défense des ressources naturelles et la préservation des écosystèmes ; la participation dans les prises de décisions concernant l’aménagement du territoire ; le respect à la vie et la défense des droits de l’homme dans la région.

L’Ascamcat s’est fondée dans une région où de 5.000 à 15.000 personnes ont été assassinées depuis 2000 par les paramilitaires puis par la « sécurité démocratique » du président Uribe. Le scandale des “faux positifs » est né par là-bas, avec la 30e brigade, aujourd’hui dissoute. Avec un programme opposé aux intérêt de l’oligarchie, l’Ascamcat s’exposait à la répression. Plusieurs membres ou proches de l’Ascamcat ont déjà été assassiné, le corps de certains d’entre eux ayant été retrouvés avec des traces de tortures.

En février 2010, suite aux témoignages de supposés démobilisés de la guérilla, la justice colombienne a promulgué 68 ordres de capture à l’encontre d’affiliés de l’Ascamcat. La communauté à pourtant reconnu le supposé démobilisé de la guérilla et formellement identifié comme un délinquant du coin, impliqué dans des vols et des extorsions. Il faut noter que le statut de démobilisé et de collaborateur de “la justice” offre, outre une protection policière et un salaire, la permission de ne pas être contre-interrogé par les avocats de la défense comme de ne pas participer à un éventuel procès, pour “sa sécurité”.
19 membres de l’Ascamcat sont actuellement incarcérés dans le cadre d’une juridiction exceptionnelle pour les accusations de narcotrafic et de terrorisme, ce qui permet à “la justice” de les maintenir jusqu’à un an en prison, le temps de l’enquête.

l’ascamcat, une association paysanne persécutée en Colombie

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l'ascamcat, une association paysanne persécutée en Colombie

Avant-hier mardi, Tony Efren Murillo, un fonctionnaire de la ville-frontière colombienne d’Arauquita a été libéré par les FARC. Le fonctionnaire a été remis par les guérilleros des FARC à la Croix-Rouge. La guérilla avait enlevé Murillo le 9 février dans le centre-ville d’Arauquita. Les FARC détiendraient actuellement 22 soldats et policiers colombiens qu’ils espèrent échanger pour des membres de FARC emprisonnés en Colombie et aux USA.

En février dernier a été découvert à La Macarena, en Colombie, une fosse commune contenant plus de 2.000 dépouilles ‘SN’ (Sans Nom), enterrées sans avoir été identifiées. Un mois plus tard, Johnny Hurtado, militant syndical et des droits humains était assassiné dans sa ferme. C’est lui qui avait dénoncé l’existence du charnier. Victime de menaces de mort qui l’avaient contraint au déplacement forcé, le militant dérangeait énormément du fait de ses activités de dirigeant social et d’avocat des droits humains. Selon la Commission pour les Droits Humains, il pourrait avoir été tué par des militaires, dont la présence va toujours croissant dans la région. En ce qui concerne la fosse de La Macarena, le Haut Commissariat des Nations-Unies a révélé que l’armée colombienne a été impliquée dans les assassinats systématiques de civils colombiens. Or, le charnier de La Macarena se trouve à proximité de la plus grande base militaire de la région.

Fosse commune de La Macarena

Fosse commune de La Macarena

Cinq soldats ont été tués et six autres blessés vendredi en marchant dans un champ de mines installé par les FARC dans la province du Putumayo du sud, près de la frontière avec l’Equateur. Les guérilleros des FARC auraient disposé ces mines anti-personnel dans un champ proche du village d’Alto Lorenzo, en ayant appris que la patrouille militaire passerait par là. Un combat a ensuite eu lieu entre les guérilleros et les soldats (appuyé par l’aviation).

Deux guérilleros des FARC ont été tués dimanche dans un combat près de Vicente San del Caguan, dans le département du Sud-Caqueta. Trois autres ont été tués dans la municipalité Agustin San (département du Huila du Sud-Ouest). Quatre soldats ont été blessés au cours de ces raids qui ont aussi provoqué l’arrestation d’un responsable présumé des FARC connu sous le pseudonyme ‘d’Alcides’.

La Police nationale a en outre annoncé l’arrestation d’une membre de FARC connue sous le nom d »Andrea’, lors d’un raid dans le département d’Arauca. L’armée a arrêté un responsable des FARC connu sous le nom de ‘Pompilio’, lors d’une opération dans la ville Planadas de département Tolima.

Un soldat a été tué et autre blessé samedi dans une embuscade des FARC contre un convoi de l’armée à Porto Rico, le département de Meta. Les guérilleros ont aussi mis le feu à trois camions militaires.

Deux membres présumés des FARC ont été tués dimanche à la frontière entre la Colombie et l’Equateur lors d’une fusillade les opposant aux forces équatoriennes. Celles-ci affirment avoir saisi deux fusils d’assaut, des explosifs, un équipement de communication, dix sacs à dos contenant de la nourriture, de la ‘littérature subversive’ ainsi que des vêtements civils et militaires. Depuis début 2008 et le raid non-autorisé mené par l’armée colombienne contre un camp de rebelles sur son territoire, l’Equateur a accru sa présence sur la zone frontalière et mène des offensives régulièrement. Le mois dernier, les militaires ont annoncé la destruction d’un camp des FARC situé à la frontière et qui servait d’usine de fabrication d’explosifs. Selon le gouvernement équatorien, il y a aurait actuellement 187 camps clandestins sur son territoire.

Le Département Administratif de la Sécurité (Departamento Administrativo de Seguridad – DAS) annoncé mardi que Rodrigo Gaitan Rincon, ‘el Pija’, un des guérilleros les plus recherché du 27ème Front des FARC avait été capturé dans la nuit de lundi à mardi dans la ville de Villavicencio, la capitale du département de Meta. Rodrigo Gaitan Rincon était recherché notament pour avoir organisé en novembre 2006 l’attaque à la voiture piégée de la carserne de la 7e Brigade de l’armée colombieenne à Villavicencio (photo). Plus tôt lundi, une unité anti-terroriste de la police colombienne avait arrêté Ruben Dario Granda, le frère du responsable des Affaires Etrangères des FARC, Rodrigo Granda, dans Bogota pour aide à la guérilla. L’Armée colombienne a d’autre part découvert un dépot des FARC contenant 727 kilos d’explosif dans une zone rurale du Puerto Rico, dans le département du Caquetá, où plusieurs Fronts des FARC sont actifs.

attaque des FARC contre l’armée (novembre 2003)

attaque des FARC contre l'armée (novembre 2003)

Diomedes, 27 ans, est un des 7.500 prisonniers politiques détenu par l’Etat colombien. Son état de santé calamiteux est dû au fait que le 25 mai 2002, blessé, les militaires lui ont tiré un coup de fusil à bout portant dans l’estomac qui a touché sa moelle épinière ; un militaire lui a arraché un oeil avec un poignard et lui a tranché la gorge pour le faire passer pour un guérillero « mort au combat ». Après avoir miraculeusement survécu, il a été emprisonné et condamné à 17 ans de prison pour rébellion. Il est actuellement détenu dans le quartier trois de la prison de Palogordo (Girón – Santander) ; il se déplace en chaise roulante en raison de sa paraplégie.

Il y a un an, il s’est fait une petite blessure qui n’a pas été traitée comme elle l’aurait dû, en dépit des demandes. Ce n’est qu’en octobre 2009 que l’on s’est aperçu que la blessure avait été infectée par une bactérie pseudomone (bactérie agressive qui s’attaque aux personnes dont les défenses sont affaiblies) ; l’administration de gentamicine n’a pas permis de l’éliminer ; par la suite, le dispensaire s’est contenté de soigner la blessure à l’isodine alors qu’elle était toujours infectée et dégageait une forte odeur. Les 30 novembre et 1er décembre 2009, tant Diomedes que 18 autres prisonniers politiques du quartier trois de la prison de Girón ont mené une grève de la faim pour exiger des soins médicaux urgents.

Diomedes a été sorti de la prison le 1er décembre et conduit à l’hôpital universitaire de Bucaramanga, uniquement pour faire cesser la grève de la faim, car on l’a gardé là-bas jusqu’au 3 décembre sans lui prodiguer aucun soin, puis on l’a ramené à la prison dans le même état. Ensuite, Diomedes a été traité dans la prison avec des ampoules de céphalexine, qui ont provoqué une forte réaction allergique ; le 8 décembre, il a appris qu’une partie de l’os du talon était touchée par l’infection, ce qui nécessitait une intervention chirurgicale spécialisée immédiate. Il ne reçoit pas le traitement requis ; la blessure infectée s’élargit et s’approfondit, le pied gauche est fortement enflammé et prend une couleur quasi noire, et on peut voir l’os à l’oeil nu.

Diomedes

Diomedes