De nouveaux affrontements entre manifestants anti-gouvernementaux et forces de sécurité ont eu lieu lundi après-midi dans le secteur de Puerto Rellena, dans la ville de Cali. Les manifestants ont tenté de barricader les rues du secteur, ce qui a provoqué l’intervention de la brigade anti-émeute, l’Esmad. Les manifestants ont lancé des projectiles sur les policiers qui faisaient usage de gaz lacrymogènes.

Lundi 30 juillet, le Front de guerre urbaine Camilo Torres Restrepo de l’ELN a mené une attaque d’un poste de police à Cúcuta, dans le département du Nord de Santander. Cette attaque avait pour but de répondre aux « actions de répression généralisée de l’armée et de la police » contre la population civile lors des mouvements de protestation qui ont débuté en avril (voir nos articles ici et ici). On dénombre 14 blessé·es.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Jeudi 26 août, une grève nationale était organisée pour dénoncer l’inaction gouvernementale suite aux assassinats de leaders sociaux et d’ex-combattant·es, ainsi que pour protester contre un projet de réforme fiscale discuté en ce moment au congrès. Quelques 60 000 policiers étaient mobilisés dans le pays (dont 2500 à Cali) tandis que 400 000 militaires étaient prêts, au besoin, à intervenir. Les forces de sécurité nationale, en coordination avec le ministère de la Défense, avaient également préparé un poste de commandement unifié

Des manifestations se déroulées au cours desquelles des affrontements ont été signalés dans plusieurs villes du pays. À Bogota, les émeutes ont éclaté la veille dans le sud de la ville, principalement sur le « Puente de la Dignidad » (Pont de la Dignité). Les forces anti-émeutes (Esmad) ont mis plusieurs heures pour réprimer la manifestation et ont finalement arrêté huit personnes. D’autres affrontements entre manifestant·es et Esmad ont été signalés, le jeudi à Popayán, capitale du Cauca. Les manifestant·es ont notamment attaqué un bâtiment de la police nationale. On dénombre au moins quatre blessés.

Affrontements dans le cadre d'une grève nationale

Affrontements dans le cadre d’une grève nationale

De violents affrontements ont eu lieu dans la nuit du mercredi 18 août dans la commune de Suba, à Bogota, entre les forces anti-émeutes (Esmad) et des manifestants anti-gouvernementaux. Les manifestants ont érigé des barricades et allumé des feux de joie, forçant la suspension des transports publics dans ce quartier de la capitale. Ils ont affrontés la police avec des cocktails Molotov, des gourdins et des machetes. La même nuit, des barricades ont été édifiées dans d’autres endroits de Bogota.

Lundi, les forces de sécurité ont chassé les paysans occupants illégalement des terres de la firma El Retiro, dans le département du Cauca. Un des occupants, Huber Samir Camayo, a été tué par balle par la police à cette occasion. Le jeune homme a été transféré à l’hôpital universitaire de la ville de Popayán, où il est décédé après avoir subi une série d’interventions chirurgicales. Suite à cela, il y a eu une émeute contre le commissariat. Hier mercredi, après l’enterrement, il y a eu de nouvelles attaques contre les policiers restés dans le poste, provoquant l’intervention des forces anti-émeutes (Esmad). Les manifestants cagoulés se sont alors dirigés vers les bureaux du maire de Cajibío et les ont incendiés.

Au troisième mois de grève générale, de nouvelles manifestations de masse contre l’austérité ont débouché sur des affrontements en Colombie. A Bogotá, le 28 juillet, suite à 17 marches et mobilisations, quatre affrontements distincts ont eu lieu. Dans le secteur d’Usme, au sud de la capitale, des manifestants cagoulés ont caillassé plusieurs policiers. Six policiers ont été blessés et ont été évalués. Il y a eu des émeutes et des affrontements à proximité du Portal de Americas et du Portal de Suba. Au carrefour de la Carrera 10 avec la Calle 27 Sur, il y a eu un barrage, et l’intervention policière a conduit à des émeutes.

Dans la ville de Bucaramanga, après les manifestations, tard dans la nuit, il y a eu des émeutes dans la zone autour de l’Université industrielle de Santander. Deux policiers ont été blessés et le système de vidéosurveillance a été saboté. Plus au nord, à Barranquilla, trois manifestations se sont terminées dans le centre-ville par une attaque contre la mairie de district. Il y a eu aussi trois émeutes à Medellín, dont l’une était importante et a duré plusieurs heures dans le quartier de Moravia, au nord-est de la ville. Cinq policiers ont été blessés.

La fraction des FARC qui n’a pas mis bas les armes a revendiqué, dans une vidéo, plusieurs attaques contre les forces armées mais aussi le mitraillage de l’hélicoptère transportant le président et une attaque contre une base américaine. Le bloc Magdalena Medio des FARC, dirigé par alias Iván Mordisco et Gentil Duarte, a notamment revendiqué l’action contre la 30e brigade de l’armée à Cúcuta, une action d’abord attribuée à l’ELN (voir notre article) et celle contre le quartier général des forces US en Colombie (voir un extrait de la vidéo).

Dossier(s): Amérique Latine Tags: , ,

Il y a quelques jours, lors des manifestations antigouvernementales à Medellin, en Colombie, une jeune fille de 15 ans a été violée par la police. Le 2 juillet, des groupes de féministes ont attaqué le commissariat avec des cocktails Molotov. Ce n’est pas un cas isolé, dans le cadre de la répression des manifestations anti-gouvernementales commencées il y a plus de deux mois, 28 femmes ont été violées.

Dossier(s): Amérique Latine Tags:

Les mobilisations antigouvernementales ne cessent pas en Colombie. Mercredi, une manifestation qui s’est déroulée à Floridablanca, Santander, s’est terminée par l’attaque de la mairie (photo). Le même jour, la manifestation ayant lieu dans le quartier « Sena Norte » de la ville de Popayán a donné lieu à de violents affrontements entre les manifestants et les policiers des Escouades mobiles anti-émeutes, les Esmad. Deux localités de la métropole, Bogota, ont également été le théâtre d’affrontements: les municipalités de Suba et d’Usme. Les manifestants ont bloqués des routes, détruits des bus et affrontés la police. Hier vendredi, c’est dans le quartier « 20 de Julio » de Bogotá que des manifestants se sont affrontés aux Esmad.

Voilà maintenant deux mois que des manifestations massives et des grèves contre la politique du président Ivan Duque secouent la Colombie. Les troubles ont été déclenchés par une proposition de réforme fiscale désormais retirée. Plus de 60 personnes sont mortes depuis le début du mouvement. Lundi, un commissariat de police dans la ville de Madrid, dans la région centrale de Cundinamarca, a été attaqué par une foule de manifestants. Le siège a duré plus de cinq heures. Les émeutiers ont érigé des barricades et incendié des motos de patrouille. Plusieurs policiers ont été blessés. Des émeutes et des affrontements avec la police ont eu lieu lundi dans d’autres villes, dont la capitale du pays, Bogota, où huit bus ont été incendiés et six personnes arrêtées. A Facatativa, un tribunal a été incendié pour la deuxième fois depuis mai. À Barranquilla, un groupe de manifestants a renversé une statue de Christophe Colomb vieille de près de 130 ans.