Les autorités allemandes détiennent Musa Asoğlu, un responsable du DHKP-C. Musa Asoğlu a été arrêté au début du mois à Hambourg lors d’un raid des services anti-terroristes dans un appartement. 9 autres personnes suspectées d’êtres liées au DHKP-C avaient été interpelées lors de cette opération. Musa Asoğlu figure parmi les militants les plus recherchés par la Turquie mais aussi par les USA: le département d’État des États-Unis offre depuis 2014 une récompense de 3 millions $ pour toute information menant à son arrestation – un militant du DHKP-C ayant mené une attaque kamikaze contre l’ambassade des Etats-Unis à Ankara en février 2013, tuant un garde de sécurité turc.

Musa Asoğlu avait été un des inculpés du dossier DHKP-C en Belgique. A l’issue de sept procès successifs, la cour d’appel de Bruxelles avait écarté les accusations de « terrorisme », d' »association de malfaiteur » et « d’organisation criminelle » pour Asoglu, Saz et Erdal (voir notre article). Le délai raisonnable étant dépassé, Musa Asoglu, a été condamné à trois ans de prison avec sursis.

Musa Asoğlu

Musa Asoğlu

Une explosion, qui aurait été provoquée par un motocycle piégé, s’est produite aujourd’hui jeudi près d’un poste de police dans le quartier de Yenibosna dans la partie européenne d’Istanbul, non loin de l’aéroport international Atatürk. L’explosion a fait dix blessé. De nombreuses ambulances ont été dépêchés sur les lieux. Des témoins ont dit CNN-Turk qu’ils ont entendu une puissante explosion, ainsi que des coups de feu. La police turque a bouclé la zone. L’opération semble être le fait de la guérilla urbaine du PKK, même si ce commissariat avait déjà été attaqué en 2012 par un commando du DHKP-C.
EDIT: L’action a été revendiquée par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Le point de l’explosion

Le point de l'explosion

La tentative de coup d’état a déclenché une immense offensive de la part de l’AKP contre toute l’opposition. Mis à part les purges géantes qui ont lieu dans l’armée et le système judiciaire et les manifestations pro-Erdogan qui défilent en scandant « Allah Akbar », des affrontements ont éclaté dans plusieurs villes du pays entre pro et anti-AKP.

Dans cette vidéo, on peut voir les habitants d’Armutlu (Province de Yalova) qui mettent en fuite les militants islamistes:

A Gazi, le quartier rouge d’Istanbul, massivement habité par des Alévis et des Kurdes, les militants d’AKP ont été escortés par la police, ses blindés et ses autopompes, lors d’une manifestation pro-Erdogan. Les manifestants islamistes ont rapidement été chassés par les habitants et des émeutes ont suivi durant la nuit.

L’auto-défense armée à Gazi

L'auto-défense armée à Gazi

La justice française a enfin libéré Nezif Eski, ce militant franco-turc détenu en France pour son soutien au DHKP-C. Le 20 décembre 2012 dernier, le Tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à cinq ans de prison dont quatre ans ferme. Il avait mené une longue grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention, notamment les fouilles à nu continuelles (voir notre article). il est atteint d’une maladie incurable extrêmement douloureuse.

Rassemblement à Bruxelles en 2013 en soutien à Nezif Eski

Rassemblement à Bruxelles en 2013 en soutien à Nezif Eski

Après avoir été arrêté en janvier dernier en vertu d’un mandat d’arrêt délivré par la Turquie, Erdal Gökoglu est passé en cour d’extradition le 6 avril dernier. Le tribunal a finalement décidé de laisser Erdal rentrer en Belgique. Des dizaines de manifestants étaient rassemblés devant la cour.

Manifestants rassemblés devant le tribunal

Manifestants rassemblés devant le tribunal

Erdal Gökoglu a été incarcéré comme prisonnier politique e juin 1995, alors qu’il était étudiant. A Ulucanlar, le 26 septembre 1999, dix de ses compagnons de chambrée ont été massacrés par les militaires. Erdal a été blessé par les balles. Les militaires l’ont cru mort et ont mis son corps avec celui des détenus tués dans les douches de la prison. Après avoir découvert qu’il était vivant, ils l’ont déporté vers la prison de Burdur. Le 5 juillet 2000, l’armée intervient cette fois à la prison de Burdur avec des bulldozers après que les prisonniers politiques aient refusé de comparaître à leur procès en raison des mauvais traitements qu’ils subissaient sur le chemin du tribunal. Erdal Gökoglu a une nouvelle fois été blessé.

Lorsque le gouvernement a annoncé l’ouverture de prisons d’isolement, Erdal a participé au vaste mouvement de grève de la faim qui s’est soldé par la mort de dizaines de détenus. Le 19 décembre 2001, l’armée est intervenue dans 20 prisons pour mater la grève. Erdal Gökoglu, a été gravement blessé mais a malgré tout poursuivi sa grève de la faim. Après plusieurs mois de grève de la faim, Erdal Gökoglu a été alimenté de force. Aujourd’hui encore, il souffre de séquelles de cette intervention. En 2001, il est libéré plus mort que vif suivant une loi qui prévoit une remise en liberté de six mois (éventuellement renouvelable) pour raisons médicale. Erdal est exfiltré du pays par ses amis pour qu’il puisse recevoir des soins médicaux adéquats. En 2002, Erdal introduit une demande d’asile politique en Belgique, demande reconnue en 2007. Erdal a participé à plusieurs des activités du CLEA en Belgique et a figuré parmi les intervenants du Festival du film d’Attac.

Il a été arrêté le 24 janvier dernier à la frontière germano-polonaise alors qu’il se rendait au mariage de l’un de ses amis. Il est menacé d’extradition vers la Turquie sur base d’un mandat d’arrêt international turc pour son appartenance présumée au DHKP-C. Il est jugé dans la ville de Gorzow Wielkopolski ou il comparaît dans une cage en verre, menottes aux poignets et chaînes aux pieds. Il est détenu à la prison de Goleniow. Erdal Gökoglu est en grève de la faim. Il demande la fin de ses mauvais traitements et son rapatriement en Belgique.

Manifestation pour Erdal Gökoglu devant l’ambassade de Belgique à Berlin

Manifestation pour Erdal Gökoglu devant l'ambassade de Belgique à Berlin

Deux militantes du DHKP-C, Cigdem Yaksi et Berna Yilmaz, ont mené une attaque ce jeudi contre le quartier général des unités de la police antiémeute dans le district de Bayrampasa à Istanbul. En milieu de matinée, les deux femmes ont lancé plusieurs grenades, qui n’ont pas explosé, puis ouvert le feu à l’arme automatique. Les policiers ont riposté et blessé une des deux assaillantes. Deux policiers ont été légèrement blessés. Les deux militantes ont été tuées lors d’une opération lancée par les forces de l’ordre contre l’immeuble où elles s’étaient retranchées après leur attaque.

Quatre personnes ont été arrêtées à l’inauguration d’Europalia-Turquie, alors que la famille royale belge avait invité le président turc Erdogan à participer à l’ouverture de l’événement. Trois personnes ont d’abord été arrêtées en tentant de perturber l’évenement, puis une quatrième qui tentait de s’interposer entre policiers et manifestants a également été emmenée. La femme de Bahar Kimyonhur (opposant belgo-turc qui a été régulièrement arrêté en Belgique et en Europe ces dernières années), Deniz, figure parmi les personnes arrêtées.

EDIT (7/10): Les manifestants ont été libérés cette nuit.

Le président turc est en visite à Bruxelles depuis dimanche soir, officiellement pour discuter de la crise des migrants, officieusement pour défendre la zone tampon qu’il aimerait installer dans le nord de la Syrie et faire sa campagne éléctorale parmi la communauté turque de Belgique. Il est venu accompagné de son propre service de sécurité. Les agents en question en sont venus au main, un agent a mis un coup de coude à un policier bruxellois avant d’être plaqué au sol, le motif de la bagarre serait que les agents d’Erdogan veulent vérifier les pièces dans lesquelles Erdogan se rend avant que la police n’en fasse autant.

Quatre manifestants anti-erdogan arrêtés à Bruxelles.

Quatre manifestants anti-erdogan arrêtés à Bruxelles.

La Turquie est en train de mettre en place un système qui récompensera ceux qui dénonceront les membres des groupes révolutionnaires tels que le PKK ou le DHKP-C. La hauteur de la récompense dépend de la qualité de l’information. La dénonciation d’un membre ‘lambda’ sera récompensée 200.000 livres (€61.000), alors que la dénonciation d’un cadre ou l’empêchement d’une action sera payée 4 millions de livres (€1.23 millions). Le communiqué précise que l’informateur ne doit pas nécessairement avoir la nationalité turque pour être une balance, mais qu’il ne peut pas être lui même membre d’une organisation considérée comme terroriste par le régime.

Depuis la reprise des hostilités (la fin du mois de juillet dernier), au moins 2.500 révolutionnaires ont été emprisonnés en Turquie.

Un policier des forces spéciales turques.

Un policier des forces spéciales turques.

Les actions de la guérilla du PKK se poursuivent. La plus importante d’entre elles aujourd’hui a eu lieu dans la province de Siirt: un IED a explosé au passage d’une patrouille militaire dans une zone rurale du district de Pervar, tuant huit soldats turcs et en blessant plusieurs autres. Mais d’autres embuscades, tirs de harcèlements, et résistance armée aux opérations de contre-guérilla ont eu lieu dans tout le Kurdistan. Cinq autres soldats des forces armées turques ont perdu la vie ce mercredi lors des affrontements à Lice et à Hani.

A Istanbul, la police a tué pendant la nuit de mardi à mercredi un jeune manifestant kurde. Les affrontements avaient éclaté lorsqu’un groupe a tenté d’organiser une manifestation interdite dans le district d’Esenler, sur la rive européenne d’Istanbul. A Istanbul toujours, une explosion a retenti à proximité du palais ottoman de Dolmabahçe où se trouvent les bureaux du Premier ministre. Il y a aussi eu des échanges de coups de feu. Un policier a été blessé. Deux hommes ont été arrêtés très peu de temps après l’assaut, ils seraient membres du DHKP-C.

La police turque boucle le palais ottoman de Dolmabahçe

Mise à jour (jeudi 20/8): La police antiterroriste stambouliote a mené une vaste opération ce matin à l’aube contre le DHKP-C Plusieurs personnes ont été arrêtées dans les descentes de police effectuées à Sariyer et Baltalimani, deux districts de la rive européenne de la ville. Le DHKP-C a revendiqué l’attaque contre des policiers en faction devant le palais de Dolmabahçe.

La police turque boucle le palais ottoman de Dolmabahçe