Les députés espagnols ont voté jeudi une loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans condamnés ou poursuivis pour la tentative de sécession avortée de 2017 en Catalogne. Négociée par le Parti socialiste de M. Sánchez avec les deux partis indépendantistes catalans, dont le soutien lui est indispensable pour pouvoir gouverner, la mesure a été adoptée par 178 voix contre 172, sur un total de 350 députés. Elle doit maintenant être soumise au Sénat, contrôlé par la droite, farouchement opposée à cette mesure et qui a promis de retarder le plus possible son examen. Le texte devra ensuite revenir à la chambre basse et son adoption définitive n’est pas prévue avant mai. L’amnistie, qui devrait bénéficier à environ 400 personnes, a pour objectif de mettre fin aux poursuites et d’annuler les condamnations découlant des évènements de 2017, lorsque le gouvernement régional catalan, présidé par Carles Puigdemont, avait organisé unilatéralement un referendum d’autodétermination illégal, la pire crise politique de l’histoire contemporaine de l’Espagne.

 

Dossier(s): Espagne Tags: ,

Une loi d’amnistie devra bénéficier à toutes les personnes condamnées ou poursuivies en raison de leur rôle dans la tentative d’indépendance avortée de la Catalogne de 2017. Cet accord survient à quelques heures de la date butoir pour approuver le texte à la Commission de justice du Congrès et l’envoyer à la session plénière pour être voté à une date ultérieure. Une loi concernera “toutes les personnes liées au processus indépendantiste” et sera “pleinement conforme à la Constitution, au droit et à la jurisprudence européenne”. Le Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez, s’était engagé à faire voter une telle mesure par le Parlement en échange du soutien des sept députés de Junts per Catalunya (JxCat, Ensemble pour la Catalogne), le parti de Puigdemont, à sa reconduction en novembre à la tête du gouvernement pour un nouveau mandat de quatre ans. Un premier projet de loi soumis par les socialistes avait été rejeté le 30 janvier par les députés en raison du vote contre des représentants de JxCat, qui estimaient que le texte n’allait pas assez loin et risquait de ne pas bénéficier à toutes les personnes concernées, à commencer par Carles Puigdemont. Le Tribunal suprême a annoncé la semaine dernière l’ouverture d’une enquête pour “terrorisme” contre le dirigeant indépendantiste catalan.

Dossier(s): Espagne Tags: ,

Les manifestations des agriculteurs se sont terminées ce mardi en Espagne par des tensions, des charges policières, des affrontements et des interruptions de la circulation lorsque les manifestants ont tenté de descendre dans les rues de Cordoue avec leurs tracteurs sans autorisation. Les agriculteurs avaient l’intention d’entamer un cortège de  de tracteurs depuis le pont Arenal jusqu’à la sous-délégation du gouvernement, bien qu’ils n’en aient pas reçu l’autorisation. Trois personnes ont été arrêtées et jusqu’à neuf policiers ont été légèrement blessés. Les trois agriculteurs arrêtés ont ensuite été libérés sous caution.

Dossier(s): Non classé Tags: ,

Le Tribunal national espagnol a décidé d’inculper plusieurs personnes, pour leur prétendue relation avec le « Tsunami Démocratique », mouvement apparu en 2019 en réaction à l’arrêt de la Cour suprême contre l’organisation du référendum sur l’indépendance de la Catalogne du 1er octobre 2017. Parmi les inculpés, le journaliste de Directa Jesús Rodríguez (photo), l’ancien président de la Generalitat Carles Puigdemont et le secrétaire général d’Esquerra Republicana de Catalunya Marta Rovira, que le tribunal accuse d’être les « coordinatrices politiques » de la plateforme qui a appelé à certaines des manifestations contre la décision judiciaire, comme la marche vers l’aéroport El Prat ou la fermeture de la route AP-7. Le tribunal fait relever les activités de « Tsunami Démocratique » du domaine du terrorisme parce que selon lui elles « mettent en danger l’intégrité physique de nombreux membres des Forces et Organismes de Sécurité agissant, des manifestants eux-mêmes, des voyageurs et des travailleurs de l’installation, en plus de la sécurité aérienne elle-même ». Le tribunal lie la manifestation de l’aéroport au décès d’un citoyen français à l’aéroport de Barcelone suite à une crise cardiaque lors de la mobilisation pour pour poursuivre les poursuites malgré la loi d’amnistie sur les causes liées au processus indépendantiste.

Dossier(s): Espagne Tags: ,

Jose Miguel Arenas Beltran – connu sous le nom de scène de Valtonyc – s’était réfugié en Belgique en 2018 (voir notre article) après une condamnation en Espagne à trois ans et demi de privation de liberté pour « apologie du terrorisme » et « insultes » et « menace à la couronne » dans ses textes. Le rappeur de 29 ans a pu retourner dimanche en Espagne car la sentence qui a été prononcée à son encontre a expiré en raison du délai de prescription. Valtonyc a retrouvé sa famille à son arrivée à Majorque, une île des Baléares dont il est originaire.

En 15 mois, ce sont au total six policiers infiltrés qui ont été identifiés dans les mouvements sociaux d’Espagne et de Catalogne. Le dernier policier débusqué après un opération d’infiltration qui a duré 9 ans… En 2015, « Sergio Botana » établit un premier contact avec une banque alimentaire, qui lui permettra de rejoindre le collectif de jeunesse antifasciste « Distrito 14 ». Personne ne connaît son adresse, il n’est pas originaire du quartier et il vit avec un oncle que personne n’a rencontré. Des soupçons apparaissent, mais il gagnera la confiance au fil des années. Il participe à de nombreuses actions : occupation de banques, manifestations antifascistes et pour l’autodétermination de la Catalogne… Sergio en vient même à habiter avec d’autres militants, jusqu’à avoir une relation sur plusieurs années avec une d’entre eux. Il s’engage trois ans plus tard dans le « Movimiento Antirrepresivo de Madrid » (MAR). Une répression s’abat sur le collectif à partir de 2021 sans que l’on sache si c’est lié à cette infiltration. Il prend par la suite ses distances avec le groupe en prétextant vouloir devenir pompier.

Plusieurs éléments ont permis de découvrir des mois plus tard que « Sergio Botana » se nommait en réalité Sergio Gigirey Amado et qu’il était policier. Tout part d’une photo d’une course à pied dans laquelle son vrai nom apparaît. Après quelques investigations, le MAR retrouve une seconde photo de Sergio passant son concours de policier en 2014. Enfin, l’entreprise dans laquelle il était censé travailler a confirmé au MAR qu’aucun Sergio ne travaillait à cette époque-là.

Une policière qui, entre 2012 et 2015, avait obtenu un diplôme en criminologie à l’Université de Barcelone, et qui avait ensuite suivi l’école de police d’Avila, a infiltré la gauche indépendantiste catalane pendant trois ans dans la ville de Gérone. Elle s’est inscrite en 2020 sous une fausse identité dans une école de la ville pour adulte et a participé aux mouvements sociaux locaux. Elle a séduit une figure connue de la gauche indépendantiste catalane, se liant à sa famille et vivant en couple avec lui pendant deux ans. Cette liaison et son activisme lui a gagné la confiance du milieu au point d »assister à des réunion où les avocats décidaient des stratégies pour défendre 21 militants poursuivis pour avoir coupé les voies du train à grande vitesse le 1er octobre 2018. Elle quittait épisodiquement la ville en prétextant la maladie de son père. C’est sa disparition lorsqu’une autre infiltration a été démasquée qui a attiré les soupçons sur elle.

remise de diplôme de criminologie

en infiltration

La grève de la métallurgie dans la ville de Vigo (Pontevedra) s’est intensifiée au cours de son troisième jour de conflit. Jeudi matin, les affrontements entre les travailleurs et la police se sont poursuivis avec des jets de pierres, de boulons et d’engins pyretechniques, repoussés par les agents à l’aide de balles en caoutchouc. Un groupe de manifestants a même réussi à bloquer l’autoroute AP-9 à deux reprises en jetant des branches d’arbres sur la route, provoquant de longs embouteillages.

La Cour suprême espagnole a condamné Dani Gallardo à quatre ans de prison pour les délits de « trouble à l’ordre public » et « d’attaque contre des policiers », liés à une manifestation à Madrid contre les condamnations pour « sédition » des dirigeants indépendantistes catalans, le 16 octobre 2019. La chambre pénale de la Cour suprême devait réexaminer la peine initiale de 4 ans et demi de prison prononcée par l’Audience de Madrid et ratifiée par le Tribunal supérieur de justice de Madrid. La plus haute juridiction espagnole n’a réduit en appel sa peine que de six mois : le délit de « trouble à l’ordre public » passe d’un an à six mois, mais le tribunal maintient les trois ans et demi pour le délit « d’attaque contre des policiers ». Cela signifie que Gallardo devra retourner en prison, où il a déjà passé un an en détention provisoire (voir notre article).

Dossier(s): Espagne Tags: ,