Chargé de la déontologie des contenus, le nouveau conseil de surveillance du réseau social compte parmi ses vingt membres l’ancienne directrice générale du ministère de la justice israélien. Sous les ordres de la ministre Ayelet Shaked, figure de l’extrême droite, Emi Palmor avait mis en place une cyber-unité chargée de contrôler et censurer les posts de Palestiniens. Le conseil de surveillance du réseau social aura pour mandat de « prendre des décisions définitives » sur la suppression de contenus sur les pages Facebook et les comptes Instagram. Indépendant de Facebook, mais financé à 100 % par un fonds mis en place par la multinationale et doté de 130 millions de dollars (115 millions d’euros), ce conseil pourra être saisi par un internaute qui souhaiterait voir un contenu disparaître, comme par un autre dont le post aurait été supprimé par les modérateurs de Facebook, et qui en ferait en quelque sorte appel. Cette instance sera également susceptible de faire des « recommandations » sur la suppression de tel ou tel type de publication. Plus d’infos ici.

Emi Palmor

Emi Palmor

Les révoltes contre les crimes policiers, initiées suite au meurtre de George Floyd continuent. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Les manifestations massives continuent d’avoir lieu notamment hier à Los Angeles ou encore à Seattle qui était noyée sous les gaz lacrymogènes. Ces gaz ont provoqué la mort d’au moins une personne dans le pays. Il s’agit de d’une militante écologiste et des droits civiques, du nom de Sarah Grossman. Elle est morte le 30 mai dernier suite aux manifestations Black Lives Matter à Columbus. Elle aurait reçu des gaz lacrymogènes, ce qui lui aurait provoqué une insuffisance respiratoire, menant à sa mort. À Minneapolis, le conseil municipal a annoncé la dissolution de la police. Les fonds alloués à la police seront reversé à un futur organisme public qui sera chargé de la sécurité. Ils ont aussi annoncé vouloir travailler avec les représentants des communautés. Une possible opposition du maire, récemment hué lors d’un rassemblement pour avoir exprimé son hostilité à une dissolution de la police, ne serait pas suffisante pour empêcher ce processus.

La police de Minneapolis dissoute

La police de Minneapolis dissoute

Vendredi 29 mai, un drone lourd General Atomics « Predator B », appartenant à l’US Department of Homeland Security, a été utilisé afin de suivre les manifestations consécutives à la mort de George Floyd. Cet appareil, basé à Grand Forks, dans le Dakota du Nord, et utilisé d’ordinaire pour la surveillance des frontières, a orbité au-dessus de Minneapolis pour donner des images nettes aux forces de l’ordre.  Ce survol n’est pas simplement l’expression d’une escalade technologique dans la répression, il marque aussi une escalade du point vue de sa légalité (ou de son illégalité…). Ce drone appartient à une organisation fédérale et son intervention pour une mission de maintien de l’ordre a eu lieu plus de 24 heures avant que Donald Trump n’ait décidé de la mobilisation de moyens fédéraux.

Un drone "Predator" (celui ayant survolé Minneapolis n'était pas armé)

Mercredi 3 juin, deux manifestations se sont déroulées à à Athènes et à Londres pour protester contre le meurtre de George Floyd et les crimes policiers. À Londres, des milliers de personnes se sont rassemblées pour marcher vers le parlement. Des affrontements se sont déclenchés lorsque des policiers ont tenté d’isoler un homme de la foule. Les manifestant·es ont répliqué, lançant notamment plusieurs objets sur les policiers et leurs voitures. Au moins une personne a été arrêtée. À Athènes, 4000 personnes étaient rassemblées devant l’ambassade des États-Unis. Des affrontements ont éclaté entre les manifestant·es et les policiers qui protégeaient l’ambassade. Les policiers ont notamment utilisé des gaz lacrymogènes alors que les manifestant·es jetaient des pierres. Par ailleurs, l’ambassade des États-Unis a été attaquée au cocktail molotov.

L'ambassade des États-Unis à Athènes attaquée au cocktail molotov

L’ambassade des États-Unis à Athènes attaquée au cocktail molotov

Les manifestations de masse aux États-Unis ont propulsé l’application de messagerie sécurisée Signal parmi les applications les plus téléchargées du pays. Elle est à présent 8è au classement des apps les plus téléchargées dans la catégorie réseaux sociaux. Hier soir, Signal a déployé une mise à jour bien utile puisqu’il est désormais possible de flouter des visages dans une photo que l’on envoie : « Nous avons travaillé sur de nouvelles façons d’aider tous ceux et celles qui sont dans la rue pour le moment. Une chose est sûr, 2020 est une bonne année pour se couvrir le visage. La dernière version de Signal pour Android et iOS introduit une fonctionnalité de floutage dans son éditeur d’image. » En plus de cela, Signal distribuera de vrais masques gratuitement aux manifestant·e·s.

Les émeutes, suite à l’assassinat de George Flyod par un policier, se sont poursuivies dans la nuit du 31 mai au 1er juin. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Des émeutes ont notamment été signalée à Aurora, Boston, Chicago, Madison, Miami, New-York, Philadelphie, Phoenix , Santa Monica et Washington. Dans la capitale, un couvre-feu a été décrété dès 23h, ce qui n’a pas découragé les nombreuses personnes venues manifester. Alors que de nombreuses personnes étaient massées devant la Maison Blanche, le président Donald Trump s’est réfugié dans un bunker souterrain. Il y serait resté pendant près d’une heure, escorté par des agents des services secrets. La Maison Blanche a éteint ses lumières, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1889. Le capitole était quant-à-lui noyé dans les fumées des feux et des lacrymogènes et « l’Église des présidents » en face de la Maison Blanche a été incendiée. Une banque a été saccagée à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. À Minneapolis, un camion a foncé sur une foule de manifestant·es assemblé·es sur l’autoroute I-35. À Philadelphie, des dizaines de voitures de police ont été détruites, brûlées ou utilisées comme voitures béliers contre d’autre voitures de police. Le président Trump accuse des groupes de gauche d’être responsable des manifestations et a annoncé son intention de déclarer le mouvement antifa comme organisation terroriste.

La nuit de mardi à mercredi aurait cependant été globalement plus calme, après une journée de grandes manifestations. Toutefois quelques éléments sont à signaler, tels que l’utilisation de parapluies en première ligne comme à Hong Kong, des manifestations à cheval ou encore l’utilisation de plots et de bouteilles pour contrer les gaz lacrymogènes. Des manifestations massives ont également éclaté un peu partout de nuit malgré les couvre feu. Enfin si l’armée n’est pas encore intervenue, un bataillon de police militaire en service actif, composé de 200 à 250 militaires s’est déployé lundi à Washington, DC. À New York, les soignant·es sont sorti·es pour applaudir les manifestant·es de Black Lives Matter. À Dallas, la police a demandé aux habitant·es de dénoncer tout comportement répréhensible sur l’application « iWatch Dallas ». Mais au lieu de recevoir des vidéos de manifestants en action, elle a été inondée de vidéos de K-pop, au point que l’application est devenue temporairement indisponible. Il s’agit d’une attaque par déni de service (ou DDoS) orchestrée manuellement depuis les réseaux sociaux.

Manifestant·es à cheval aux États-Unis

Manifestant·es à cheval aux États-Unis

Plus d’une semaine après la mort de George Floyd (voir notre article), les initiatives se multiplient à travers le monde pour dénoncer le racisme et les meurtres de policiers. En France, de nombreux rassemblements ont été organisés en soutien aux mobilisations actuelles aux Etats-Unis (voir notre article) mais aussi pour dénoncer les violences et les crimes de la police française. A Paris, un rassemblement à l’initiative du comité Vérité pour Adama a rassemblé près de 40.000 personnes devant le Tribunal de Grande Instance. Celui-ci était interdit par la préfecture et a été dispersé par des gaz lacrymogènes. A Toulouse, Montpellier, Lille, Marseille et ailleurs, des milliers de personnes ont bravé les interdictions de manifestations pour dénoncer les violences policières.

Rassemblement à Toulouse en hommage à George Floyd.

La révolte continue aux États-Unis, voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Des émeutes ont éclaté à Minneapolis, Atlanta, Chicago, Cincinnati, Columbia, Columbus, Dallas, Denver, Harrisburg, Indianapolis, Jacksonville, La Mesa, Lincoln, Los Angeles, Madison, Miami, New York, Oakland, Philadelphie, Portland, San Antonio, San Francisco, Seattle, Toledo, Washington, Pittsburgh, Salt Lake City, Nashville, et Ferguson. Le couvre feu a été instauré dans plusieurs états et au moins 25 villes, mais la colère ne semble pas prête de s’arrêter. La garde nationale a été déployé notamment au Minnesota où plus de 10000 soldats ont été déployés. À Minneapolis, la garde nationale a tiré des balles en caoutchouc sur une habitante qui filmait le passage d’un char dans sa rue. La police de New York (NYPD) a quant-à-elle foncé avec deux véhicules sur la foule des manifestant·es. Par ailleurs, les hackers de Anonymous ont visé le département de police de Minneapolis pour déconnecter leur site. D’une manière générale, l’intervention policière se fait de plus en plus violente. Au total, on dénombre pour l’instant plus de 1500 arrêté·es et 8 morts.

Enfin, les résultats préliminaires d’une autopsie sur George Floyd, réalisée par le comté de Hennepin, prétendent qu’il est décédé d’une combinaison de maladies cardiaques et de substances intoxicantes potentielles dans son système qui ont été exacerbées par la retenue imposée à lui par les policiers et non par strangulation ou asphyxie. Le famille ne croit bien évidemment pas cette version et a d’ores et déjà engagé un expert indépendant.

Un cortège de voiture de police détruite dans les émeutes

Un cortège de voiture de police détruite dans les émeutes

La 4e nuit de révolte suite à la mort de George Floyd a marqué un net embrasement de la colère partout aux États-Unis. À Washington, la maison blanche à été prise pour cible. Les manifestant·es ont monté des barricades et jeter des projectiles sur les forces de sécurités. À New York, plusieurs affrontements avec la police, souvent à main nue ont été signalé. Plusieurs voitures et camion de la police ont été brûlés. De nombreuses personnes ont été arrêtées à tel point qu’un bus de la ville a du être réquisitionné. Le chauffeur du bus a cependant refusé de le conduire et d’aider la police. À Atlanta, le siège de CNN a été pris d’assaut. De nombreux véhicules de police ont été incendiés. À Los Angeles : de nombreux policiers ont été frappé par les manifestant·es. À Detroit : un jeune homme de 19 ans a été tué par une personne ayant ouvert le feu sur les manifestant·es. À Minneapolis : malgré l’arrivée de l’armée, encore les affrontements continuent. Les manifestants ont réussi a entrer dans le poste de police où travaillait le meurtrier de George Floyd. Ils l’ont saccagé et laisser un message sur les murs « et maintenant, vous nous entendez ? ».

Plus d’infos ici.

Quatrième nuit de révolte aux États-Unis

Quatrième nuit de révolte aux États-Unis

La nuit dernière, la révolte s’est encore intensifiée à Minneapolis et dans le reste des États-Unis contre les crimes policiers et le racisme. Le commissariat de police de la ville a été incendié (voir la vidéo) et les policiers ont du fuir précipitamment, des magasins ont pris feu, et les pillages ont continué. La police a blessé de nombreuse personnes à la tête en leur tirant dessus avec des balles en caoutchouc. La révolte s’est propagée ailleurs aux USA : à Louisville, où la police aurait tiré à balles réelles, à Phoenix où le commissariat a été caillassé, New York, Los Angeles ou encore Saint-Paul.

Troisième nuit de révolte suite au meurtre de George Floyd

Troisième nuit de révolte suite au meurtre de George Floyd