Notre délégation à Athènes était également présente ce matin à un autre procès impliquant Nikos Maziotis et Pola Roupa, membres de l’organisation Lutte Révolutionnaire. Ce procès concerne la tentative d’évasion par hélicoptère orchestrée par Pola Roupa le 21 février 2016 (Pour rappel), visant à libérer Nikos Maziotis ainsi que plusieurs autres prisonniers politiques, mais également deux expropriations de banques. Huit personnes sont au banc des accusé.e.s: Pola Roupa, Nikos Maziotis, Konstantina Athanasopoulos, Christos et Gerasimos Tsakalos, Olga Ekonomidou, Giorgos Polidoros et Haralambidis.

Ce matin devant la prison de Koridallos

Une trentaine de manifestants se sont réunis devant l’ambassade de Grèce à Bruxelles ce 11 juillet en solidarité avec les militants révolutionnaires incarcérés, à l’appel du Secours Rouge, du Front Populaire, de Upotudak et du Collectif Anarchiste de Leuven. Des textes présentant la situation de plusieurs collectifs de prisonniers ont été lus : Rouvikonas, Nikos Maziotis et Pola Roupa (Lutte Révolutionnaire), les prisonniers du Front Populaire (Halk Cephesi), Turgut Kaya, ainsi qu’un texte général sur la situation répressive et les nombreux autres prisonniers (17 novembre, Cellules de Feu). Les manifestants ont scandé « AKP assassin, Syriza complice », « Liberté pour tous les prisonniers révolutionnaires », et d’autres slogans anticapitalistes.

Manifestation devant l’ambassade de Grèce

Communiqué du Secours Rouge International

Manifestation devant l'ambassade de Grèce

Vendredi 24 et samedi 25 février, de multiples attaques coordonnées au cocktail molotov ont été menées contre la police anti-émeute dans le quartier d’Exarchia à Athènes en solidarité avec le militant anarchiste Konstantinos « Dinos » Yigtzoglou.

Dinos Yigtzoglou a été arrêté en novembre 2017 dans le cadre de l’affaire de l’attaque par lettres piégées contre l’ancien premier ministre Lucas Papademos (voir notre article) et était détenu depuis à la prison de Korydallos. Pour s’opposer à son transfert vers la prison de Larisse, il a commencé une grève de la faim le 21 février pour demander son transfert permanent à la prison de Korydallos. Le 25 février, la police a emmené de force Dinos Yigtzoglou vers la prison de Larrisa. En réaction une action d’occupation des prisonniers de Korydallos a eu lieu pour demander son retour. Suite à ce transfert de force, Dinos Yigtzoglou a débuté une grève de la soif.

Attaques en solidarité avec Konstantinos

Attaques en solidarité avec Konstantinos

Le mercredi 1er novembre, Konstantinos « Dinos » Yigtzoglou a été emmené à la chambre judiciaire, où un procureur et un juge spécial pour des questions de terrorisme ont ordonné sa mise en détention. Konstantinos, qui avait été arrêté le 28 octobre, doit faire face à des accusations liées à l’attaque avec une lettre piégée contre l’ancien Premier ministre grec Lucas Papademos le 25 mai 2017, pour des colis explosifs trouvés dans le centre de distribution de la poste, et suivant l’article 187A de participation à une organisation criminelle, à savoir la Conspiration des Cellules de Feu, le groupe qui a réclamé l’envoi de l’un des colis explosifs. Il a été emprisonné dans les prisons de Larissa. Vendredi 3, une audience était prévue pour les armes qui ont été trouvées dans l’appartement dans lequel il a été arrêté le samedi 28 octobre.

Les enquêteurs de la police travaillant là ou l’ancien premier ministre Papademos a été sérieusement blessé par une bombe

Les enquêteurs de la police travaillant là ou l'ancien premier ministre Papademos a été sérieusement blessé par une bombe

Tasos Theofilou avait été condamné le 7 février 2014 à 25 ans de prison pour des inculpations de complicité d’homicide et de braquage en lien avec le braquage d’une banque sur l’île Paros en 2012 lors duquel un civil qui tentait d’empêcher les braqueurs de prendre la fuite a été abattu. Le tribunal avait tenté de faire passer Tasos pour un membre de la Conspiration des Cellules de Feu, la seule preuve de toutes ces inculpations était un échantillon d’ADN controversé qui aurait été abandonné sur les lieux. L’inculpation d’avoir « formé et participé à une organisation terroriste (la Conspiration des Cellules de Feu) » a été abandonnée. Aucun témoin n’a reconnu Tasos et celui-ci a été condamné sur base d’une décision à la majorité de trois jurés alors qu’elle requiert l’unanimité. Tasos avait fait appel, et le 21 novembre 2016, le procès d’appel avait commencé. A l’issue de ce procès, Tasos a été acquitté de toutes les inculpations qui pesait sur lui et libéré, après avoir passé plusieurs années en prison

Tasos Theofilou

Tasos Theofilou

Alfredo Cospito purge actuellement une peine de prison de 9 ans et demi pour la jambisation de Roberto Adinolfi, le PDG d’une entreprise d’énergie nucléaire, il est également inculpé dans une nouvelle opération judiciaire anti-anarchiste « Scripta Manent ». Il est emprisonné en aile de haute sécurité à la prison de Ferrara. Il a récemment été invité à participer à une nouvelle publication anarchiste qui paraîtra probablement au début de l’année prochaine. Il s’est rendu compte que sa longue contribution avait été censurée une dizaine de jours plus tard en recevant des demandes de ses camarades. C’est le chef de l’aile, chargé de photocopier le moindre courrier entrant ou sortant, qui a transmis la contribution au procureur en charge de Scripta Manent, qui a décidé d’en empêcher la publication.

Scripta Manent est une opération de la police italienne qui vise actuellement 8 anarchistes (dont deux étaient déjà emprisonnés), accusés d’appartenir à une « organisation terroriste », à savoir la FAI.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

Le 16 décembre, la cour suprème espagnole a réduit les peines de Monica Caballero et Francisco Solar, accusés d’avoir placé une bombe dans la Cathédrale-Basillique de Notre-Dame de Pillar, à Saragosse, en octobre 2013. La peine est passée de 12 ans à 4 ans et 6 mois. Cette décision a eu lieu après un appel de la défense de Francisco pour que les « dommages terroristes » et le reste ne soient pas traitées comme résultant d’actions différentes. Il a aussi été noté que les deux avaient pris des précautions pour que personne ne soit blessé dans l’attaque (elle a eu lieu dans les heures de fermeture, l’engin ne contenait pas de shrapnels, un avertissement avait été donné auparavant,…)

Les coûts des dommages causés ont également été réduits de 182.601 à 143.317 puisqu’il n’y a pas d’indication que des objets ayant valeur historique ou culturelle n’ont été endommagés. La Cour a également considéré que les deux anarchistes avaient agis d efaçon autonome, c’est à dire en-dehors de la FAI-FRI ou des GAC (Groupes Anarchistes Coordonnés).

Francisco Solar et Mónica Caballero

Francisco Solar et Mónica Caballero

Ce mardi 6 septembre, 7 anarchistes ont été arrêtés car accusés d’être membres de la Fédération Anarchiste Informelle (FAI-FRI). L’opération a été menée par la DIGOS (Division des Investigations Générales et des Opérations Spéciales) dirigée par le procureur Roberto Sparagna. Le chef d’inculpation est « appartenance à une association subversive avec intention de commettre des actes terroristes ». Ils sont accusés d’avoir placé trois bombes: une dans le quartier de Crocetta à Turin le 5 mars 2007 eu les 2 autres au centre d’entraînement de la police de Fossano le 2 juin 2006.

L’opération a visé 29 habitations, 8 autres personnes sont visées par l’enquête. Les 7 arrêtés sont Anna Beniamino (46), Marco Biseti (33), Emiliano Danilo Cremonese (40), Alsessandro Mercogliano (43), Valentina Spaziale et deux autres personnes qui pourraient bien être les deux anarchistes déjà emprisonnés pour la jambisation de Roberto Adinolfi à Gênes en 2012, c’est à dire Nicola Gai et Alfredo Cospito.

La jambisation d’Adinolfi

La jambisation d'Adinolfi

Ce 28 juillet, un colis piégé à été envoyé au procureur Houzouris, il s’agissait d’une petite bombe emballée dans un livre vidé avec des lames de rasoir et des clous reçue au domicile de Houzouris. Une équipe de démineurs de la police a fait exploser l’engin. La police a comparé ce colis qui avait déjà été envoyé au juge Ponga, celui qui avait refusé de libérer Evi Statiri l’année dernière. La presse et la police grecques accusent la Conspiration des Cellules de Feu, en particulier Gerasimos Tsakalos qui s’est récemment exprimé à propos du tribunal de Houzouris.

Un colis piégé pour le procureur Houzouris

Un colis piégé pour le procureur Houzouris

Ce 8 juillet, le tribunal de prison de Koridallos a condamné tous les membres de la Conspiration des Cellules de Feu pour les accusations d’avoir placé un engin explosif au bureau du fisc de Koridallos, pour avoir envoyé un colis piégé au commissariat d’Itea, pour avoir envoyé un colis piégé au juge spécial anti-terroriste, pour avoir planifié une évasion armé de la prison de Koridallos et pour possession d’armes à feu, d’explosifs et d’armes anti-chars RPG. Tout cela avec l’objectif de « perturber la vie sociale, économique et politique du pays ». Ils ont également été condamnés pour avoir « dirigé une organisation terroriste » et pour avoir « incité » quatre tentatives de meurtres.

Les 10 membres de la Conspiration qui comparassaient ont tous écopé de 115 années de prison, il s’agit de Gerasimos et Christos Tsakalos, Giorgos Polidoros, Olga Ekonomidou, Theofilos Mavropoulos, Panagiotis Argirou, Giorgos Nikolopoulos, Michalis Nikolopoulos, Damiano Bolano et Haris Hadjimihelakis. L’anarchiste Angeliki Spyropoulou (non-membre de la CCF) a été condamné à 28 années d’emprisonnement.

Du côté des proches des membres de la CCF: Athena Tsakalos et Evi Statiri (la mère des deux frères Tsakalos et la compagne de l’un des deux) ont été reconnues « majoritairement » (et non unanimement) non-coupables. Par contre, Christos Polidoros (frère de Giogors) a été condamné à 6 ans de prison avec sursis pour « appartenance à une organisation terroriste ».

Christos Rodopoulos (a.k.a Iasonas) qui avait nié toutes les accusations a été condamné à 75 ans de prison. Christodoulos Xiros (membre de l’organisation 17-Novembre) a été condamné à 65 ans de prison. Quatre accusés ont été condamnés pour appartenance à l’organisation à des peines de 27 ou 28 ans et quatre autres ont été acquittés mais ont reçu 6 années de sursis. Fabio Dusko a été condamné à 8 ans, deux autres personnes ont été reconnues coupables de délits mineurs et deux autres ont été acquittés.

Tag solidaire à Zürich

Tag solidaire à Zürich