Depuis lundi, des centaines de manifestants campaient dans un champ à Yvetot-Bocage, à proximité de Valognes, d’où un train de déchets nucléaires devait partir cette après-midi en direction de l’Allemagne. L’objectif de l’appel lancé par le collectif ‘Valognes Stop Castor’ était de bloquer le départ du convoi. Depuis le début de la semaine, un hélicoptère survolait continuellement la zone alors que des dizaines de véhicules de police patrouillaient dans la région. Un arrêté préfectoral interdisait en outre toute manifestation à 500 mètres de part et d’autre du trajet entre Valognes et Lison (environ 70 kilomètres) ce mercredi. Durant la nuit, les autorités avaient érigé des barrages sur tous les principaux accès routiers mais les voies restaient accessibles dans la campagne. Vers 8h ce matin, les militants se sont rassemblés le long de la voie et une violente confrontation s’est produite avec les forces de l’ordre. Celles-ci ont d’abord fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser, avant d’utiliser leurs matraques et de les menacer de faire usage ‘d’explosifs’. Au moins cinq militants ont été interpellés.

Manifestation anti-nucléaire

Manifestation anti-nucléaire

Le décret n° 2011-1520 du 14 novembre 2011 relatif à la désignation des avocats pour intervenir au cours de la garde à vue en matière de terrorisme prévoit que, en vue de l’établissement d’une liste nationale, « le conseil de l’Ordre de chaque barreau propose au bureau du Conseil national des barreaux des avocats inscrits au tableau depuis plus de cinq ans », le nombre des avocats proposés par chaque barreau ne pouvant « ni excéder 10 % du nombre des avocats inscrits au tableau ni être inférieur à trois ».

En d’autres mots, les accusés de « terrorisme » verront leur choix d’avocats particulièrement restreint en comparaison avec les accusés pour d’autres causes. Le Conseil national des barreaux a déclaré à plusieurs reprises être opposé à cette disposition qui, selon l’institution, va à l’encontre du principe de libre choix de l’avocat, inscrit dans la Convention européenne des droits de l’Homme. Le décret est applicable à compter du 17 novembre 2011.

Les « indignés » parisiens occupaient depuis 15 jours le parvis de la Défense. Mardi 15, une centaine de policiers et de gendarmes mobiles ont saccagé avec violence leur campement installé depuis la fin du sommet du G20 de Cannes, le 4 novembre, confisquant les cartons, pancartes, bâches qui constituaient leur campement avant d’encercler la centaine de manifestants présents. Plus tard dans la nuit, le campement s’est vu à nouveau saccagé par les forces de l’ordre qui sont allées jusqu’à piétiner la nourriture et les médicaments.

Deux descentes ont été opérées mardi 15 dans des squats de Toulouse par les forces de gendarmerie. Peu après 6 heures, avenue Camille-Flammarion, derrière la gare, dans le quartier de Jolimont, des dizaines de gendarmes ont investi un immeuble. Un peu plus tard, vers 8 heures, c’est cette fois un squat de l’avenue Jean-Rieux, dans le quartier Côte Pavée, qui était la cible des forces de l’ordre. Il y a eu six interpellations. Quatre appartement privés ont aussi été perquisitionnés.

Ces opérations conjointes, menées sur réquisition du parquet, s’inscrivent dans le cadre de l’enquête sur l’attaque, le 5 juillet, à Labège, des locaux de la direction interrégionale Sud de la protection judiciaire de la jeunesse. Ce jour-là, en fin de matinée, un commando d’une dizaine de personnes cagoulées avait fait irruption dans les lieux. Ils avaient déversé des bouteilles remplies d’excréments sur les ordinateurs et les bureaux, tagué des slogans et lancé des tracts.

Ces deux descentes de gendarmerie ont abouti aux interpellations de six personnes: 4 sont en préventives, 1 en contrôle judiciaire, 1 en tant que témoin assisté. L’inculpation est « association de malfaiteurs en vue de dégradations ou de violences envers personnes ».

Vendredi 11 novembre 2011, soixante membres du Mouvement des jeunes communistes de France ont profité du match France/États-Unis pour brandir un grand calicot « PALESTINE, YES WE CAN ! ». Ils ont laissé les stadiers la leur prendre, mais ont refusé de se dessaisir de leurs drapeaux palestiniens alors même que ceux d’autres pays flottaient dans le stade. Les stadiers et les policiers sont alors intervenus violemment : coups reçus par des jeunes femmes, des mineurs, un militant jeté dans les gradins puis dans les escaliers en béton, un autre tiré par les testicules… Ils ont été regroupés en tas, évacués du stade, entassés dans un bus jusqu’à 2h du matin.

Le 5 septembre, la police judiciaire française avait arrêté Josu Iraizoz Esparza, membre présumé d’ETA et visé par un mandat d’arrêt européen émis par les autorités espagnoles. Celui-ci visait sa possible appartenance à l’organisation basque Ekin, considérée par l’Espagne comme le coeur de l’ETA. Le 25 octobre, le pourvoi en cassation d’Esparza contre ce MAE avait été rejeté et il avait été placé sous contrôle judiciaire. Le second MAE, émis le 27 septembre, a été validé ce matin par le cour d’appel de Pau. Il porte sur des faits qualifiés d’exaltation du terrorisme commis à Pampelune entre le 26 mars et le 5 avril 2009. L’Espagne l’accuse d’avoir participé à une ‘korrika’ (course en faveur de la langue basque) en brandissant une pancarte avec la photo d’un prisonnier basque. Le tribunal de Pau a ordonné sa remise aux autorités espagnoles après avoir exigé la révocation du contrôle judiciaire et décerné un mandat d’arrêt français contre lui.

Josu Iraizoz Esparza

Josu Iraizoz Esparza

Le 19 septembre dernier, plus de 80 personnes avaient été interpellées place de la Bourse à Paris où les ‘indignés’ s’étaient rassemblés pour tenir une assemblée populaire. La plupart ont subi un contrôle d’identité avant d’être relâché, mais onze d’entre eux avaient été placé en garde à vue et poursuivis pour ‘dégradation de biens publics’, en l’espèce ‘le décollement d’une des vitres du fourgon’ dans lequel ils se trouvaient. Le 31 octobre, devant le tribunal correctionnel, la procureur avait requis de lourdes peines, dont trois mois de prison ferme pour une des manifestantes, affirmant que la situation avait dégénéré et que les prévenus avaient poussé cette vitre de leurs mains dans une action collective et concertée. Ce lundi matin, la présidente du tribunal a annoncé la relaxe des onze inculpés.

« Faux et usage de faux en écriture publique » : voilà le motif pour lequel une information judiciaire a été ouverte, cette semaine à Nanterre, sur l’enquête des sabotages de TGV. Cette décision fait suite à la plainte des inculpés de Tarnac qui accuse la police antiterroriste d’avoir rédigé un procès-verbal mensonger pour les mettre en cause.

Selon les avocats du groupe de Tarnac, leur mise en cause repose notamment sur un PV de la sous-direction antiterroriste de la PJ française, faisant état d’une filature de Julien Coupat et Yldune Levy la nuit des faits, PV qui, selon eux, est un faux bourré d’invraisemblances qui rendent impossibles la présence de Julien Coupat et Yldune Levy à cet endroit-là et à ce moment-là. Deux autres plaintes ont été déposées par les avocats. Des plaintes, qui selon la défense, devraient remettre en cause l’implication du groupe de Tarnac. La première a été déposée à Clermont-Ferrand, elle concerne une subornation de témoins et conteste les déclarations d’un témoin sous X. La seconde, déposée à Brive-la-Gaillarde, vise des faits d’atteinte à la vie privée, liée notamment à la surveillance de l’épicerie de Tarnac. Ces deux procédures en sont au stade de l’enquête préliminaire. Libérés après le début de l’enquête, les suspects restent mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et pour certains « destructions en réunion ». Des faits passibles des assises.

Lors que Nicolas Sarkozy se déplaçait à Strasbourg, des militants associatifs, syndicaux et politiques se sont rassemblés pour protester contre la politique du gouvernement. Rapidement la police a repoussé violemment les manifestants, arrachant les drapeaux, donnant des coups, projetant l’un d’eux au sol. Le groupe a été encerclé et immobilisé pendant près de 3 heures.

Les salariés de FRALIB (groupe UNILEVER) sont en lutte depuis le 28 septembre 2010, contre la fermeture de leur usine. Une décision de justice prise en octobre dernier, avait autorisé la direction de se faire accompagner de gardes du corps armés pour sa protection physique.

Ce 8 novembre des membres de la direction sont venus sur le site accompagnés d’une trentaine de garde du corps, véritable milice patronale. Après avoir donné les ordres, la direction a quitté les lieux, mais les trente miliciens ont bloqué les accès de l’usine aux salariés et leurs représentants, les empêchant de rentrer. Des affrontements s’en sont suivis, suite à quoi Trois syndicalistesde nos camarades ont dû se rendre aux urgences, et deux autres (femmes) ont dû être transportés par les pompiers, victimes d’agression physique de la part de la milice mise en place par la direction. Les salariés de FRALIB ont finalement repris pied dans l’entreprise, les miliciens ayant dû quitter les lieux

France: Milice patronale contre grévistes de FRALIB