Plus les semaines passent, plus le budget ‘sécurité’ des Jeux Olympiques augmente. Il y a sept ans, lors de l’attribution de l’événement à la capitale britannique, il avait été évalué à 2,37 milliards de livres (près de 3 milliards d’euros). L’estimation actuelle du montant total que coûteront finalement toutes ces mesures est de 11 milliards de livres (13 milliards d’euros).

Les Jeux Olympiques seront le théâtre de la plus grande mobilisation de forces militaires et de sécurité britanniques depuis la seconde guerre mondiale. Environ 13500 militaires seront déployés à travers la ville. Durant les Jeux, un porte-avions sera amarré sur la Tamise. Des systèmes de missiles sol-air balayeront le ciel. Des drones survoleront les stades et les cérémonies d’ouverture et de clôture. Un milliers d’agents diplomatiques américains et du FBI ainsi que 55 patrouilles canines patrouilleront dans la zone olympique. Celle-ci sera cloisonnée du reste de la ville par une clôture électrifiée à 5000 volts d’une quinzaine de kilomètres.

Outre ces mesures voyantes et spectaculaires, d’autres changements sont en cours. Les autorités ont adopté le London Olympic Games Act, ainsi que d’autres lois punitives qui sont déjà entrée en vigueur. Celles-ci légitiment l’utilisation de la force, potentiellement par des sociétés privées de sécurité, pour proscrire les mouvements du type ‘Occupy’. Elles autorisent également le personnel de la sécurité olympique de traiter par la force toute exposition de matériel commercial qu’il estimerait contester la gestion de Londres en tant que ‘ville propre’ pour n’être marquée que par les sponsors officiels.

Londres est aussi en train d’être équipée de scanners, de cartes d’identité biométriques, de multiples systèmes CCTV (notamment de reconnaissance faciale), de systèmes de suivi des maladies, de nouveaux centres et postes de contrôle policiers,… Tout cela a été mis en place pour un événement long de 17 jours, qui accueillera 17000 sportif pour un coût de 3500 livres (4000 euros) par athlète par jour. Les autorités ont par ailleurs déjà annoncé que tous les systèmes sont destinés à subsister longtemps après les Jeux Olympiques.

Le Gouvernement britannique dirigé par Cameron a prévu de réduire de 20% le budget de la police en 4 ans. Des compétences relevant actuellement de la police, par exemple les enquêtes criminelles, le patrouillage, le suivi et la détention de suspects à haut risque -ce dernier ayant déjà été confiés à des sociétés de gardiennage récemment- devraient être transférés vers le privé. Le contrat représente 1,5 milliards de Livres Sterling tandis que 200 millions ont déjà été investis dans la privatisation de certains services au profit de G4S.

Un groupe se revendiquant de la FAI-IRF, ‘Cellule de Feu’ a bouté le feu à des véhicules de luxe en Angeterre. Ils ont revendiqués l’attaque en solidarité avec Billy & Eat (Indonésie, cellule ‘Long Live Tortuga’), avec 3 prisonniers chiliens, et avec une personne arrétée injustement au nom d’un autre incendie de la même cellule.

D’après les chiffres publiés par le Ministère de la Justice britannique ce jeudi, près de 1000 personnes ont été envoyées en prison pour une moyenne de 14 mois pour avoir pris part aux émeutes de l’été dernier. Les chiffres officiels indiquent qu’au 1er février, 1483 personnes ont été reconnues coupables et condamnées par les tribunaux pour des délits liés à ces événements. Cela représente 55% des 2710 personnes appelées à comparaître jusqu’à présent. Les chiffres confirment l’approche punitive adoptée par les tribunaux à l’égard des accusés, 945 d’entre eux ayant été condamnés à des peines de prison d’une moyenne de 14,2 mois. Cela correspond à quatre fois la longueur moyenne d’une peine prononcée par les tribunaux pour des accusations similaires en 2010 (cambriolage, troubles violents, vols et dommages criminels). La majorité des affaires impliquait des actes commis à Londres, mais également dans les West Midlands, à Manchester, à Merseyide et à Nottingham. Enfin, la majorité des personnes ayant comparu avaient moins de vingt ans, et 27% d’entre elles moins de 18.

En vertu des nouveaux projets antiterroristes gouvernementaux, les détails de tous les appels téléphoniques, SMS, e-mails ainsi que des sites internet visités en ligne devront être enregistrés dans une série de vastes bases de données. D’après ces plans, les sociétés de téléphonie terrestre et mobile ainsi que les fournisseurs internet seront obligés de stocker les données durant un an, et de les rendre disponibles pour les services de sécurité. Les bases de données n’enregistreront pas le contenu des appels, des SMS et des e-mails, mais les numéros et les adresses depuis lesquels ils sont envoyés et de ceux qui les reçoivent. Pour la toute première fois, les services de sécurité auront un accès généralisé à tous les renseignements sur qui a communiqué avec qui sur les sites de réseaux sociaux comme Facebook. Les messages instantanés entre les abonnés de sites tels que Twitter seront également enregistrés, tout comme les communications entre les joueurs de jeux vidéo en ligne.

Les sociétés, parmi lesquelles BT, Sky, Virgin Media, Vodafone et O2 devront elles-même conserver les enregistrements, plutôt que ce ne soit le gouvernement qui ne le fasse de manière centralisée. Grâce à ce projet, les services de sécurité obtiendront des accès ‘en temps réel’ aux enregistrements téléphoniques et internet des personnes qu’ils souhaitent placer sous surveillance, ainsi que la capacité de reconstituer tous les mouvements grâce aux données stockées dans les fichiers. Le système pistera les ‘qui, quand et où’ de chaque message, permettant une surveillance extrêmement rapprochée. Ce projet gouvernemental, pour lequel le ministère de l’intérieur britannique a débuté les négociations avec les sociétés de télécommunications il y a plus de deux mois, devrait être officiellement annoncé dans le courant du mois de mai.

A Sussex (banlieue de Londres), au début du mois, un agent de police sur le terrain a été contacté par sa centrale parce que le système élaboré de vidéosurveillance avait détecté un rodeur. Le policier se met à la chasse du cambrioleur présumé, guidé par radio, en temps réel, par un collègue, lui-même informés par le système. Mais alors que son collègue n’arrête pas de lui dire qu’il est sur les talons du suspect, le policier ne parvient jamais à retrouver l’homme en question : chaque fois que le suspect s’aventure dans une ruelle voisine, le policier se précipite dans cette même ruelle, sans rattraper ni même voir le rôdeur. Cela a duré 20 minutes, le temps qu’il a fallu pour un officier de comprendre que le système avait identitifé comme « suspect » ce même policier (habillé en civil), qui s’était donc poursuivi lui-même.

La police londonienne a lancé ce lundi sa campagne contre-terroriste qui doit durer au minimum quatre semaines. Son nom: ‘It’s Probably Nothing, But…’ (Ce n’est probablement rien, mais…). Elle consiste en des publicités dans la presse locale et des minorités ethniques, ainsi qu’en un spot radio. Des tracts vont également être distribués dans 1,4 millions de domiciles londoniens. Stuart Osborne, sous-commissaire adjoint: ‘La menace terroriste pour Londres et la Grande-Bretagne demeure réelle. Nous, à la police de Londres, avons un rôle clé pour contrecarrer cette menace, qu’elle provienne de groupes inspirés d’al-Quaïda ou de groupes républicains dissidents irlandais – mais nous ne pouvons jouer ce rôle qu’avec le soutien de toutes nos communautés. Les terroristes vivent parmi nous. Nous voulons que vous nous disiez tout ce que vous voyez qui ne vous semble pas comme d’habitude dans vos vies quotidiennes. Nous savons qu’il se peut que vous soyez inquiets à l’idée de parler à la police, peut-être parce que vos amis ou votre famille pourrait le découvrir. Mais peut-être bien que vous avez des renseignements qui pourraient sauver des vies’.

Suite aux émeutes du mois d’août 2011, les autorités londoniennes ont pris diverses mesures répressives et administratives. Elles ont entre autres nommé un nouvel homme à la tête de la police de la capitale et créé une nouvelle unité, la Trident Gang Crime Command. Elles ont également décidé d’affecter des forces locales spécialisées aux 19 arrondissements londoniens les plus concernés par de potentiels soulèvements urbains. Hier, le nouveau patron de Scotland Yard a dirigé une offensive spectaculaire contre les gangs et les collectifs suspectés d’avoir joué un rôle dans les émeutes de l’été. Plus de 1300 policiers ont effectués plus de 300 raids coordonnés dans la capitale. Au total, 213 personnes ont été arrêtées et 34.000 livres (environ 41.000 euros) en liquide ont été saisies.

Arrestation à Londres

Arrestation à Londres

Le commissaire de la police de londonienne a annoncé qu’un grand nombre de ses hommes étaient actuellement formés aux techniques anti-émeutes afin de gérer d’éventuelles futurs mouvements dans la capitale. Il a également affirmé qu’à partir de dorénavant, davantage de véhicules seraient disponibles si nécessaire. D’après lui, le bilan des événements d’août dernier révèle qu’il y avait trop peu de policiers sur le terrain et qu’ils étaient insuffisamment formés pour faire face à la situation. ‘Nous devons plus nous porter vers l’avant, en utilisant nos véhicules, avancer, et ne pas rester debout en ligne’. Il a ajouté que l’utilisation des canons à eau et des balles en plastique devait être une décision politique qui ne devait pas dépendre de la police.

En marge du G20 en avril 2009, la police londonienne avait fait usage de la tactique du ‘kessel’ pour contenir les manifestants. Cette tactique consiste à maintenir la foule à l’intérieur d’un cordon policier en l’empêchant d’en sortir, en général durant de longues heures. Deux militants avaient porté plainte contre les autorités et la Haute Cour s’était prononcé en leur faveur, estimant que les forces de l’ordre avaient fait preuve d’une ‘force disproportionnée’ contre des manifestants non-violents, et qu’il n’y avait aucune preuve d l’imminence d’une atteinte à l’ordre public qui aurait pu justifier la mise en place du ‘kessel’. Suite à ce jugement, la police londonienne avait fait appel, arguant que les tactiques utilisées s’étaient révélées nécessaires pour contenir un groupe de manifestants violents et l’empêcher de ‘récupérer’ toute la foule pacifique. La Cour d’Appel s’est, ce jeudi, prononcée en faveur de la police de Londres. Celle-ci a statué que ‘la décision de contenir la foule était justifiée en raison des craintes que celle-si soit rejointe par d’autres manifestants qui étaient violents et agités’. Elle a par ailleurs jugé que la Haute Cour avait ‘appliqué un mauvais test pour évaluer s’il y avait un risque imminent de trouble de l’ordre public’.