Le tribunal d’Athènes a rendu sa décision sur le dossier de la tentative d’évasion de prisonniers révolutionnaires la prison de Korydallos, dont Nikos Maziotis, au moyen d’un hélicoptère détourné par Pola Roupa (voir notre article). Le tribunal, qui avait commencé ses audiences en février (voir notre article) se prononçait aussi sur l’expropriation de deux banques à cette période au profit de « Lutte Révolutionnaire » et sur la possession d’armes à feu et d’explosifs.

Pola Roupa a été reconnue coupable de toutes les accusations, et condamnée à 65 ans avec absorption de peine pour 25 ans.
Nikos Maziotis a été condamné à 37 ans avec absorption de 24 ans.
Konstantina Athanasopoulou a été condamné à 60 ans, avec absorption de 35,5 ans pour les accusations de participation à « Lutte révolutionnaire », expropriation d’une banque et de possession d’armes à feu et d’explosifs.
Un quatrième accusé, qui n’était pas un accusé politique, a été condamné à 58 ans, avec absorption de 34,5 ans pour participation à « Lutte révolutionnaire » et expropriation d’une banque.
Les 4 prisonniers des CCF ont été acquittés.

Ce matin devant la prison de Koridallos

Ce matin devant la prison de Koridallos

Il y a quelques jours, le prisonnier anarchiste Giannis Michailidis (parfois appelé Yannis et surnommé Mihailidis) s’est échappé de la prison rurale de Tyrintha dans le Péloponnèse.

Arrêté en 2013, Giannis Mihailidis purgeait une peine de 16 ans et 4 mois suite au double cambriolage de la Banque agricole et de la poste à Velventos (dans la région de Kozani) avec trois autres militants anarchistes (Nikos Romanos, Dimitris Politis et Andreas-Dimitris Bourzoukos). En outre, en 2015, il a été condamné à 15 ans de prison, accusé d’avoir participé à un affrontement armé contre des policiers à Pefki. Deux policiers ainsi qu’un anarchiste, Theofilos Mavropoulos, avaient été blessés à l’occasion d’une tentative de contrôle par la police. Les deux autres militant·e·s s’étaient échappés en volant un véhicule de police et en capturant un policier.

Giannis Mihailidis est également connu comme « l’archer de Syntagma » puisqu’en février 2011, il a été arrêté pour avoir tiré à l’arc sur la police anti-émeute qui protégeait le parlement grec. Enfin en 2015, il avait participé à une grève de la faim aux cotés d’autres prisonniers anarchistes (voir notre article)

L’archer de la place Syntagma

L'archer de la place Syntagma

La décision de la cour d’appel du 10 mai concernant Nikos Maziotis dans l’affaire de l’attaque à l’explosif contre la Banque de Grèce et le FMI revendiquée par Lutte Révolutionnaire a réduit la peine de prison à vie en 25 ans de réclusion. Cette décision influencera nécessairement celle du procès en appel pour Pola Roupa qui sera jugée pour cette même attaque en février 2020. Pola avait été condamnée en première instance à une peine d’emprisonnement à perpétuité (voir notre article).

Lire le communiqué (en anglais) de Nikos et de Pola: Conclusions and Political Importance of the Judgement of the Second Revolutionary Struggle Trial

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Très tôt vendredi matin, le quartier du centre-ville d’Athènes, Exarchia, a été témoin d’une nouvelle série d’affrontements entre anarchistes et policiers. Un groupe d’environ vingt-cinq hommes a lancé vers deux heures du matin des cocktails Molotov sur une unité de la police anti-émeute qui était stationnée au croisement des rues Patission et Tositsa dans la capitale grecque. Les affrontements ont duré environ quinze minutes, mais les policiers n’ont réussi à arrêter aucun des assaillants.

À Thessalonique, vers 3 heures du matin, un groupe de personnes a quitté l’Université Aristote pour attaquer au cocktails Molotov l’unité de police anti-émeute en faction devant le consulat de Turquie. La police a riposté en larguant des gaz lacrymogènes et des grenades. D’autre part, toujours à Thessalonique, deux agences bancaires ont été attaquées: le feu a été bouté sur les appareils distributeurs de billets et les vitres ont été brisées.

Affrontements à Exarchia

Affrontements à Exarchia

De nouveaux affrontements ont eu lieu samedi soir dans le quartier d’Exarchia à Athènes. Un groupe de jeunes manifestants venus des locaux de l’École polytechnique ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur une unité de la police stationnée sur l’avenue Patision à 23 h 30, heure locale. Les affrontements ont duré environ une heure et demie. Un peu plus tard, vers trois heures du matin, un autre groupe a lancé des pierres et des cocktails Molotov sur des policiers qui se trouvaient à Exarchia. Les affrontements ont duré jusqu’à quatre heures du matin.

Les affrontemzents de samedi à Exarchia

Les affrontemzents de samedi à Exarchia

Dimanche 7 avril, le « Collectif de soutien à Rouvikonas » a lancé une cagnotte en ligne pour soutenir les membres de Rouvikonas face à la répression. Parmi les membres Giorgios Kalaitzidis, l’un des membres les plus exposés du groupe anarchiste qui vient d’être condamné à payer 3 000 euros sans quoi il sera aussitôt incarcéré pour une durée de 1 an et 4 mois de prison. Cette somme s’ajoute à beaucoup d’autres amendes et frais de Justice et, concernant les peines, à un total de 56 mois de prison à lui seul (Giorgos a déjà passé 18 mois en prison).

Le groupe Rouvikonas dans son ensemble est aujourd’hui menacé de 200 000 euros d’amendes et de 528 mois de prison (44 ans au total), auxquels s’ajoutent environ 25 000 euros de frais de Justice. C’est pourquoi cet appel a été lancé. Son objectif est d’atteindre au moins 10 000 euros. L’appel bénéficie également du soutien de Alternative Libertaire.

Pour d’infos sur le groupe Rouvikonas voir notre dossier.

Pour l’appel complet et le lien vers la cagnotte voir sur ce lien.

Rouvikonas forçant l’entrée des studios de l’ERT (archive)

Rouvikonas forçant l’entrée des studios de l’ERT (archive)

À Athènes, une quarantaine de personnes masquées ont attaqué un commissariat de police du quartier de Koukaki en lançant au moins quatre bombes incendiaires. L’entrée de l’immeuble a été endommagée, de même que deux voitures de patrouille garées à l’extérieur. La police a arrêté dix personnes.

À Thessalonique, une cinquantaine de personnes ont attaqué des policiers gardant le consulat de Turquie vers 2 h 40 dimanche, en lançant des bombes incendiaires et des pierres. La police a riposté avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, mais les assaillants se sont rendus sur le terrain de l’Université Aristote, qui, comme tous les campus universitaires du pays, sont interdits à la police. Les pompiers ont éteint deux petits incendies allumés par les bombes incendiaires.

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Des manifestants se sont affrontés hier à la police anti-émeute à Athènes lors du rassemblement pour dénoncer la mort de Ebuca Mama Subek, 34 ans. Ce Nigérian, père de deux enfants, décédé dans un poste de police de la capitale particulièrement connu pour ses violences contre les migrants, celui du quartier d’Omonia. Les policiers ont d’abord niés avoir arrêté Ebuca Mama Subek, puis ont changé de version en affirmant qu’il était venu s’effondrer dans la salle d’attente… Les manifestants ont érigé des barricades en flammes et lancé des pierres en se dirigeant vers le poste de police mercredi soir. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et chargés les manifestants rassemblés à l’appel du Mouvement contre le racisme et la menace fasciste (KEERFA) qui exige la publication du rapport d’autopsie.

Affrontements à Omonia

Affrontements à Omonia

Notre délégation à Athènes était également présente ce matin à un autre procès impliquant Nikos Maziotis et Pola Roupa, membres de l’organisation Lutte Révolutionnaire. Ce procès concerne la tentative d’évasion par hélicoptère orchestrée par Pola Roupa le 21 février 2016 (Pour rappel), visant à libérer Nikos Maziotis ainsi que plusieurs autres prisonniers politiques, mais également deux expropriations de banques. Huit personnes sont au banc des accusé.e.s: Pola Roupa, Nikos Maziotis, Konstantina Athanasopoulos, Christos et Gerasimos Tsakalos, Olga Ekonomidou, Giorgos Polidoros et Haralambidis.

Ce matin devant la prison de Koridallos

C’est avec une grande joie que nous avons à nouveau rencontré Pola Roupa et Nikos Maziotis, combattant.e.s emprisonné.e.s de l’organisation Lutte Révolutionnaire, ce matin à Athènes. Deux secrétaires du Secours Rouge International ont témoigné à la barre pour défendre « Lutte Révolutionnaire », la légitimité de son projet stratégique politico-militaire, et les moyens que l’organisation s’est donnée pour mettre en œuvre ses objectifs. Nos délégué.e.s ont souligné que la révolution n’avait rien d’une utopie puisqu’elle est déjà une réalité au Rojava. À la question de la juge « Quand la violence cessera-t’elle? », notre déléguée a retourné la question « Quand est-ce-que la violence de votre classe cessera-t’elle? »

Notre délégation aux côtés de Nikos et Pola

Notre délégation aux côtés de Nikos et Pola