Depuis huit jours, le métro d’Athènes ne roule plus. Les syndicats et employés dénoncent les coupes salariales prévues par le gouvernement dans le cadre de son plan de rigueur. Hier, ce dernier a annoncé sa décision de réquisitionner le métro. Concrètement, cette réquisition ouvre la voie au licenciement des grévistes réfractaires. Malgré cette annonce, pour le neuvième journée consécutive, le métro de la capitale ne roule pas ce vendredi. En outre, tous les transports en commun, bus, trolley, tramways et trains de banlieue ont lancé ce matin un arrêt de travail de 24h en solidarité.

Ce matin, la police est intervenue pour évacuer un barrage installé dans la Mondeolaan devant l’usine Ford de Genk. Les travailleurs entendaient bloquer l’accès aux fournisseurs de pièces détachées. Plusieurs dizaines de policiers ont pris le piquet d’assaut, entraînant des échauffourées avec les grévistes. La semaine dernière, les travailleurs des sous-traitants avaient fait grève, empêchant le redémarrage de la production de Ford.

Mercredi, les ouvriers agricoles sud africains ont repris leur mouvement de grève déclenché en novembre dernier pour exiger une augmentation de leur salaire journalier. Après une première journée au cours de laquelle des heurts les ont opposés aux forces de l’ordre qui ont procédé à 44 arrestations et fait plusieurs blessés, les affrontements ont repris ce jeudi. A De Doorns, à 140 kilomètre du Cap, les échauffourées entre grévistes et policiers ont duré plusieurs heures, ces derniers tirant des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes vers les ouvriers qui avaient érigé des barricades. Des incidents ont également eu lieu dans deux autres localités alors que plusieurs villages des environs étaient totalement isolés, les forces de l’ordre ayant coupé les routes. La journée s’est soldée par l’arrestation de 18 personnes.

Police contre ouvriers agricoles en Afrique du Sud

En novembre dernier, les ouvriers agricoles de la région du Cap avaient entamé une grève afin d’obtenir une augmentation de leur salaire journalier de 6 à 13 euros. De nombreux affrontements entre les grévistes et les forces de l’ordre avaient émaillé le mouvement, et ceux-ci s’étaient entre autre soldés par la mort de deux personnes. Après une trêve de plus d’un mois, la grève a repris ce mercredi, les heurts également. La police sud-africaine a tiré des balles en caoutchouc sur les ouvriers lorsqu’ils ont tenté de franchir un barrage policier bloquant l’accès au centre-ville. La route principale menant vers la ville a été fermée par les forces de l’ordre, renforcées par deux véhicules anti-émeutes et plusieurs camions de transport de troupes, un hélicoptère survolant la zone. Plus de 3000 ouvriers leur ont fait face toute la journée, dont aucun bilan n’a été communiqué.

Police contre manifestants au Cap

Police contre manifestants au Cap

Mercredi, la justice espagnole a une nouvelle fois refusé la libération d’Alfonso. Agé de 21 ans, cet ouvrier a été arrêté le 14 novembre, jour de la dernière grève générale en Espagne, alors qu’il se rendait à un piquet de grève, et inculpé pour détention d’explosifs. Suite à la décision de mercredi, il reste incarcéré dans l’attente de son jugement. Mercredi soir, des manifestations de soutien ont été organisées dans trente villes espagnoles et dans plusieurs capitales européennes et sud-américaines. Unique détenu des suites de la grève générale, Alfonso dénonce également la répression brutale des mouvements sociaux par le gouvernement central.

Solidarité avec Alfonso

Depuis plusieurs mois, les actions de mineurs se multiplient dans le pays. Plus de cinquante d’entre eux sont décédés durant les manifestations en marge de leurs grèves, manifestations continuellement réprimée par la force. Aujourd’hui, la police a tiré des balles en caoutchouc pour disperser les mineurs du site géré par Harmony Gold, à l’ouest de Johannesburg. Les mineurs ont déclenché leur action de protestation après l’annonce de la suspension de près de 600 d’entre eux pour avoir participé à une grève illégale le 15 décembre dernier. Cinq mineurs ont été blessés par les forces de l’ordre qui encerclent toujours le site en compagnie des hommes de la sécurité de Harmony Gold pour ‘contrôler’ la foule.

La police anti-émeute grecque a utilisé hier jeudi des gaz lacrymogènes pour disperser 2.000 jeunes manifestants, qui jetaient des cocktails Molotov et des pierres lors d’une manifestation à Athènes à l’occasion du quatrième anniversaire de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos, âgé de 15 ans, le 6 décembre 2008. Plus tôt, des affrontements ont également éclaté lors des manifestations similaires à Thessalonique, deuxième ville du pays. Trois manifestants ont été arrêtés.

Grèce: Emeutes pour l’anniversaire de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos

Depuis plusieurs jours, les ouvriers agricoles du sud-ouest du pays mènent des actions de grève pour réclamer une augmentation de leurs salaires. Employés par des entreprises agricoles dirigées par des étrangers, les travailleurs touchent environ 7 euros par jour de travail. Mardi, le conflit s’est étendu aux régions voisines de De Doorns, où il était resté confié jusque là, à l’appel de divers syndicats. Mercredi, des milliers de travailleurs s’étaient rassemblés à Ceres, et de violents heurts les ont opposés aux forces de l’ordre. Des véhicules ont été incendiés, des pierres lancées, des champs mis à feu et la route principale reliant Johannesburg à Cape Town bloquée par des barrages. La police a fait usage de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc. Un homme de 28 ans est décédé dans les affrontements alors que cinq autres personnes ont été blessées.

La police contre des ouvriers agricoles en Afrique du Sud

La police contre des ouvriers agricoles en Afrique du Sud

En Espagne et au Portugal, les manifestations anti-austérité de la journée internationale d’actions appelée par la Confédération Européenne des Syndicats s’set clôturée par des affrontements entre les forces anti-émeutes et les manifestants. A Lisbone, ces derniers s’étaient rassemblés devant le Parlement à l’issue du cortège de l’après-midi. Alors que la foule était entassée derrière des barrière de protection, celle-ci s’est confrontée aux policiers qui ont rapidement réagit en chargeant à coups de matraque. Les manifestants ont eux lancé des pierres et autres objets. Cinq d’entre eux ont été blessés. A Madrid et à Barcelone, les forces anti-émeutes ont également chargé pour disperser les manifestants rassemblés en fin de journée, n’hésitant pas à tirer des balles en caoutchouc sur la foule qui lançait des projectiles. Au total, en Espagne, 142 personnes ont été interpellées et 74 blessées.

Policiers anti-émeutes

Policiers anti-émeutes

L’enquête se poursuit pour déterminer les responsabilités dans les morts des mineurs tués le 16 août dernier en marge de la grève des mineurs de Marikana. Hier, de nouveaux éléments accablants la police ont été révélés. Des photos suggèrent que de grands couteaux auraient été déposés à proximité des corps après qu’ils aient été touchés par balles. Su une photo, un homme mort est couché à même le sol près de la mine. Une seconde photo, prise plus tard le même jour, est identique mis à part qu’une machette se trouve sous la main droite de l’homme. L’enquête porte sur un total de 44 morts, alors que 34 grévistes sont décédés après que la police ait ouvert le feu sur la foule de mineurs. Cette dernière affirme avoir agi pour se protéger.