Le 16 juin dernier, le gouvernement panaméen a fait passer en force et sans débat parlementaire une loi qui criminalise la grève et réduit le financement des syndicats. Les diverses interventions arguant de son inconstitutionnalité, du non-respect des traités internationaux et du règlement du Parlement lui-même sont toutes passées à la trappe sans autre forme de procès. La réaction des travailleurs contre cette nouvelle loi ne s’est pas faite attendre, la répression de leurs mouvements non plus. Depuis dimanche, de nombreux travailleurs sont en grève illimitée et des manifestations se déroulent dans tout le pays. Le gouvernement a réagi par l’envoi de l’armée de certaines régions pour réprimer les grévistes. La répression est particulièrement violente: deux syndicalistes ont été tués, ainsi que de nombreux manifestants qui ont été asphyxiés par les gaz lacrymogènes. Des centaines de travailleurs ont été blessés et plusieurs personnes ont perdu la vue suite aux tirs des policiers dont les cartouches étaient remplies de billes à plomb. Il y a eu également des centaines d’arrestations. Samedi dernier, la police a encerclé pendant des heures un hôtel de Panama-City où s’étaient rassemblés des représentants d’ONG, de syndicats, de mouvements d’étudiants et d’organisations des droits de l’homme pour faire le point sur la situation. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été emmené par les forces de l’ordre et leurs familles sont toujours sans de nouvelles de certains d’entre eux.

Répression policière au Panama

Répression policière au Panama

Depuis une semaine, les FARC bloquent tous les services de transport dans la municipalité d’Algecira dans le cadre d’une grève. La grève était illimitée, et les FARC ont menacé de mettre le feu à tout véhicule qui tenterait de rompre la grève en sortant de la ville. Ce mercredi, des guérilleros ont mis le feu à un véhicule, ayant appris qu’une manifestation était organisée contre leur opération.

Jeudi 11, plus de 150.000 personnes sont descendues dans les rues d’Athènes, contre les mesures d’austérité, dans une marche de protestation de masse qui se sont concluent par de longues batailles dans la capitale grecque. Toute la Grèce a été paralysée pour 24h suite au second appel à la grève générale en moins d’un mois. Les transports en commun étaient totalement paralysés pendant que la grève des aiguilleurs du ciel paralysait les vols à l’intérieur comme l’extérieur du pays. Les hôpitaux fonctionnent seulement avec le personnel d’urgence. Toutes les banques sont fermées au public, ainsi que les bureaux des services publics et les services municipaux. Le canal de Corinthe a été fermé par les travailleurs qui le contrôlent. Tous les bateaux ont été immobilisés dans les ports. Les bureaux de poste sont restés fermés, tandis que les travailleurs de la compagnie nationale d’électricité, de la compagnie des Eaux et celle des Télécom participent à la grève par la fermeture pour toute la journée de tous les bureaux de ces secteurs. Toutes les écoles et universités sont aussi restées fermées. En raison de la participation à la grève de la télévision, de la radio, des sites d’informations en ligne, et de la presse, il n’y a pas de bulletins d’information pendant 24h. Plus de 3 millions de personnes (sur une population totale de 11 millions) sont censés avoir pris part à la grève.

De violents affrontements ont éclaté entre des centaines de jeunes manifestants et des policiers à Athènes, suite à la manifestation de masse contre les mesures d’austérité. Les manifestants ont fait tomber plusieurs policiers motocyclistes, tandis que les forces anti-émeute tiraient des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour tenter de disperser la foule. Des pierres et cocktails Molotov ont été lancés sur la police, cassant à coups de masses les vitrines d’une dizaine de magasins, banques et bijouteries. La police a déclaré avoir arrêté au moins neuf manifestants et compter deux blessés dans ses rangs. Des incidents moins graves ont également perturbé la manifestation à laquelle participaient environ 14.000 personnes dans le centre de Thessalonique, la deuxième ville du pays, dans le nord.

Affrontements en Grèce

Affrontements en Grèce

Le PCI(Maoïste) a lancé un appel à une grève de 72 heures dans le centre de l’Inde du 25 au 27 janvier afin de protester contre l’Opération de contre-guérilla Green Hunt qui se déchaîne contre les adivasis (peuples indigènes). Dans un communiqué de presse rendu public ce matin, Patrap, porte-parole du bureau régional central du PCI(M) et Azad, porte-parole du Comité Central ont appelé la population du Chhattisgarh, du Telengana nord, de la région frontière entre Andhra et Orissa, du Gadchiroli et du Chandrapur à observer une grève générale. Ils font appel au peuple pour construire un mouvement militant de masse puissant pour obliger les dirigeants réactionnaires à arrêter le bain de sang dans les régions adivasis.

Dans ce communiqué, ils disent entre autre: ‘Nous appelons tous les membres, à tous les échelons du parti, tous les braves combattants de l’Armée Populaire de Guérilla de Libération et les masses révolutionnaires à repousser vaillamment l’offensive brutale des dirigeants. Il est clair que les agents des impérialistes et des entreprises qui dirigent notre pays se préparent à évacuer les adivasis de toute la forêt et à remettre le territoire riche en minerais à leur maîtres contre de grosses commissions. Alors qu’il ne se sont jamais tracassés de fournir de l’eau potable aux adivasis durant les 62 dernières années, ils dépensent des millions pour mettre en place des bases aériennes et pour développer des infrastructures‘.

Lire une interview d’Azad, porte-parole du PCI(M)

Le procès en appel des salariés de Continental, condamnés en septembre 2009 à des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, s’est tenu ce mercredi après-midi devant la cour d’appel d’Amiens. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 5 février. Le ministère public a requis de deux à cinq mois avec sursis contre les ‘Contis’, laissant entendre que les peines avec sursis pourraient être commuées en travaux d’intérêt général. La partie civile, qui avait chiffré les dégâts en première instance à 63.000 euros, a curieusement indiqué aujourd’hui qu’elle n’était pas en mesure de donner de chiffres.

Une manifestation de soutien, réunissant 1.500 personnes a eu lieu en fin de matinée dans les rues de la ville

Le 1er septembre 2009, Xavier Mathieu, délégué CGT avait écopé de cinq mois avec sursis. Un autre salarié avait également été condamné à la même peine, trois autres à trois mois avec sursis et un dernier à quatre mois avec sursis. Les six salariés étaient jugés pour avoir saccagé la sous-préfecture de Compiègne le 21 avril 2009, suite à l’annonce du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) qui les déboutait de leur demande d’annulation du plan de fermeture de leur usine, qui comptait 1.100 salariés.

Le tribunal de Compiègne avait condamné lourdement six manifestants suite au saccage des locaux de la sous-préfecture de l’Oise à Compiègne. Ce saccage rentre dans le cadre de la lutte contre la fermeture de leur usine ‘Continental’ de Clairoix, usine employant 1120 travailleurs. Le procès en appel se tiendra auprès de la cour d’appel d’Amiens mercredi 13 janvier, avec une manifestation appelée par l’intersyndicale et le comité de lutte des ‘Conti’. Rendez-vous à 11 h devant la gare d’Amiens.

Cela fait maintenant 25 jours que des milliers de travailleurs de Tekel (monopole public de l’alcool et du tabac) protestent contre la privatisation de leur entreprise. Celle-ci les obligerait à quitter leur emploi, ou à accepter de travailler dans d’autres entreprises publiques avec un salaire revu à la baisse. Leur protestation a commencé le mois dernier quand cent bus les ont emmené à Ankara pour une grande manifestation devant le siège du parti au pouvoir. Mais la police les a empêché et conduit dans un parc voisin. Les forces de l’ordre ont installé des barricades tout autour du parc et ont fait usage de pompes à eau et de gaz lacrymogènes contre les travailleurs. Ils ont également été battus avec des bâtons et nombre d’entre eux ont du être hospitalisés.

Depuis, ils manifestent quotidiennement devant le siège de la Turkish Union Confederation, malgré le grand froid et la répression. Aujourd’hui, ils se sont rendus devant le bâtiment du Parti du Développement et de la Justice (AKP) et certains ont tenté de s’enchaîner aux grilles de l’immeuble. La police a procédé à 42 arrestations, dont celles de huit femmes. Suite au refus du gouvernement d’entendre leurs revendications, les travailleurs avaient décidé mercredi, par référendum, de poursuivre leur mouvement.

La cour d’appel d’Amiens a fait savoir que le procès en appel du jugement du tribunal de Compiègne (qui avait condamné lourdement six manifestants qui protestaient contre la fermeture de leur usine Continental de Clairoix) se tiendrait le mercredi 13 janvier 2010. Les condamnations pénales et financières prononcées contre les six salariés suite à la lutte victorieuse des 1120 travailleurs de Continental-Clairoix, sont des condamnations pour l’exemple qui s’adressent à l’ensemble des travailleurs du pays. Pour prononcer ces condamnations, le tribunal, à la demande du parquet, et donc des autorités gouvernementales, a remis sur pied une loi abrogée depuis 28 ans: la loi dite ‘anticasseurs’, qui permettait, comme c’est le cas dans cette affaire, de condamner des personnes sans avoir de faits précis à leur reprocher, au nom d’une prétendue responsabilité collective qui découlerait de leur seule présence à une manifestation. Certains ont immédiatement réclamé que soit généralisé dans tout le pays, et pour toutes les manifestations, ce qu’ils ont appelé ‘la jurisprudence Continental’.

Manifestation mercredi 13 janvier à 11h de la gare d’Amiens au Palais de Justice pour exiger la relaxe des 6 ouvriers de l’usine Continental de Clairoix condamnés par le tribunal de Compiègne le 1er septembre 2009.

Manifestation pour les ouvriers de Continental

Manifestation pour les ouvriers de Continental

Les policiers quadrillaient la capitale du Népal, Katmandou, mardi 22 décembre, au deuxième jour d’une grève générale de trois jours dans le pays, lancée à l’appel des maoïstes. Les manifestants ont attaqué des voitures, forcé des magasins à fermer et bloqué les autoroutes du pays dimanche. Des échauffourées ont eu lieu avec la police, qui a annoncé l’interpellation d’au moins 70 manifestants, tandis que les maoïstes ont fait état d’une centaine de militants blessés. De nouvelles échauffourées ont eu lieu lundi entre la police et les manifestants, et une demi-douzaine de véhicules ont été incendiés.

L’opposition maoïste appellait à une nouvelle grève générale ce dimanche 20 décembre. Les maoïstes veulent en effet paralyser le pays pour forcer la coalition au pouvoir à reconnaître que le président avait outrepassé ses pouvoirs en mai dernier lorsqu’il avait rappelé à son poste le chef des armées alors que celui-ci venait d’être limogé par le leader maoïste Prachanda, à l’époque Premier ministre. Prachanda avait limogé le chef de l’armée parce qu’il refusait d’incorporer les ex-combattants maoïstes dans l’armée. Les anciens guérilleros, qui ont renoncé à la lutte armée en 2006 et sont désormais majoritaires au parlement, organisent depuis des manifestations contre le président.

Des affrontements ont opposé la police anti-émeutes népalaise et des maoïstes, qui ont également attaqué des véhicules, contraint des magasins à fermer et bloqué des routes dimanche au Népal, paralysé dimanche par la grève générale. Les affrontements ont eu lieu dans deux endroits de Katmandou, la capitale, les manifestants lançant des pierres sur la police, qui a riposté à coups de grenades lacrymogènes et à coups de bâton, a annoncé le porte-parole de la police. Six policiers ont été blessés, dont un grièvement, ainsi qu’une vingtaine de manifestants. Au moins 67 personnes été interpellées dans tout le pays. Les maoïstes ont lancé un mot d’ordre de grève de trois jours.