Un juge de Turin a avalisé les mandats d’arrêts des quatre manifestants arrêtés pendant la journée de mobilisation et lutte du 3 juillet en Val Susa contre le projet du TAV. Les accusations sont plus ou moins les habituelles du « paquet manifestation »: « résistance à officier public, coup et blessure ». Voici les adresses des militants arrêtés: Marta Bifanin, Roberto Nadalin, Salvatore Soru, Gianluca Ferrari : Casa circondariale “Lorusso e Cutugno” ; via Pianezza 300 ; 10151 Torino; Italie.

Plusieurs milliers de personnes (certaines sources parlent de 50.000 personnes) avaient rallié le Val de Suse ce matin pour protester contre le projet de ligne TGV entre Lyon et Turin. Le chantier pour creuser la descenderie a bien et bien commencé le 1er juillet, date butoir pour les autorités. Après celle-ci, elles n’auraient plus pu bénéficier des subsides octroyés au projet par l’Europe. Le début des travaux a engendré une intensification de la résistance, et donc de la répression policière. Ce matin, un groupe de militant est parvenu à ouvrir une brèche dans une clôture, entraînant l’arrêt des travaux pour la journée, et le début des affrontements. Encore une fois, les forces de l’ordre étaient présentes en masse. Lundi dernier déjà, des combats les opposants aux manifestants avaient fait de nombreux blessés dans les deux camps. Aujourd’hui, la police a répliqué aux jets de pierres et de cocktails molotov par d’autres cocktails molotov ainsi que des jets d’eau et de grenades lacrymogènes. De nombreuses personnes ont été blessées au cours des échauffourées. La police a également procédé à cinq arrestations.

Résistance dans le Val de Suse

Résistance dans le Val de Suse

Résistance dans le Val de Suse
Résistance dans le Val de Suse

C’est ce matin que devaient reprendre les travaux de percement du tunnel nécessaire à la future ligne TGV Lyon-Turin. Au début du mois de juin, les opposants au projet étaient parvenus à empêcher l’ouverture du chantier en bloquant l’avancée des blindés et du matériel. Les forces de l’ordre, présentes en nombre, avaient même du faire demi-tour face à la pression des militants. Dans la journée d’hier, ces derniers ont disposés des obstacles sur toutes les voies d’accès au chantier et ont monté des campements pour empêcher le début des travaux. Hier soir, plus de 2000 personnes ont défilé au flambeau pour manifester leur opposition au projet. A 5h ce matin, les forces de l’ordre sont arrivées pour permettre l’ouverture du chantier. A 7h, les affrontements avec les militants ont débuté. Après plusieurs heures, face au gaz lacrymogènes et autres matraques, les manifestants se sont repliés dans la forêt. Pour le gouvernement italien, l’enjeu est énorme. Les travaux doivent absolument commencer avant le 30 juin, sous peine de se voir retirer des centaines de millions d’euros de subventions européennes.

Manifestation dans le val de Suse

Manifestation dans le val de Suse

Une manifestation anti-répression a eu lieu le 18 juin à L’Aquila. C’est à la prison de L’Aquila qu’est détenue, à l’isolement total, la militante des Brigades Rouges Nadia Lioce. Une manifestation devant la même prison avait débouché sur des incidents et le procès de vingt manifestants – parmi lesquels une militante du Secours Rouge. Les manifestants ont scandés des slogans pour la solidarité de classe avec les prisonniers révolutionnaires et contre la répression contre les comités de Secours Rouge en Belgique, Suisse, Italie et Espagne.

Italie: Manifestation à L’Aquila

Ci-dessous, le communiqué du Collectif de Prisonniers Communistes ‘Aurora’ à l’occasion de la Journée Internationale du Prisonnier Révolutionnaire du 19 juin prochain.

L’occasion également pour eux de rendre hommage à Luigi Fallico, décédé à la prison de Sienne le 23 mai dernier.

Communiqué du Collectif Aurora à l’occasion de la JIPR – format pdf

En 1993, en Italie, Cesare Battisti a été condamné par contumace à une peine de prison à perpétuité pour des faits datant des années septante. D’abord réfugié en France, il est parti au Brésil où il est arrêté en juillet 2007 à proximité de Rio. Depuis lors, il était incarcéré dans une prison de haute sécurité en attente de son extradition vers l’Italie. En novembre 2010, la Cour Suprême du Brésil s’était prononcée en faveur d’un renvoi de l’ancien militant des ‘Prolétaires armés pour le communisme’ vers son pays, tout en reconnaissant que selon la constitution brésilienne, la décision définitive devait revenir au président, Lula à l’époque. Au dernier jour de son mandat, le 31 décembre 2010, celui-ci a rejeté l’extradition de Battisti, estimant qu’il serait victime de persécution politique s’il devait être renvoyé en Italie. Cette décision a été vivement contestée par le gouvernement italien, qui avait introduit un appel afin qu’elle soit réexaminée. Hier, à l’issue d’un débat de plus de six heures, les juges de la Cour Suprême ont jugé par six voix contre trois que l’Italie ne pouvait contester la décision souveraine de l’ex-président. Peu après minuit, heure locale, Battisti est sorti libre de la prison de Brasilia. Un de ses avocats a déclaré qu’il n’avait aucunement l’intention de quitter le Brésil et qu’il allait solliciter un visa de résident permanent. Silvio Berlusconi a quant à lui vivement réagi, indiquant que Rome entendait contester cette décision devant la Cour internationale de justice de La Haye.

Libération Césare Battisti

Libération Césare Battisti

Depuis 2005 et grâce à une mobilisation massive (et au manque de fonds !), les travaux du TGV Turin-Lyon, le TAV, étaient au point mort… Mais les travaux vont commencer, qui devraient se terminer en 2023, ravageant toute la vallée. Pour ouvrir le chantier, des blindés des forces de l’ordre ont remonté la route menant à Chiomonte où la résistance s’est concentrée.

Toute la nuit, des centaines d’opposants sillonnent la vallée éclairés par les lampes frontales et par la lune. Des dizaines d’arbres ont été coupés et placés sur les différentes routes qui mènent au site ; des tranchées sont creusées au caterpillar , tout moyen et bon pour stopper l’avancée des blindés : arbres, rails de chemin de fer, terre, pierres, etc. Les forces de l’ordre traversent un tunnel et à leur sortie… sont obligés d’y rentrer à nouveau, car les gens, placé sur le flanc de la montagne, leur lancent des centaines de pierres. Ils ont finalement été obligés de faire demi-tour.

Italie: Affrontements au Val de Suse

Luigi Fallico, 59 ans, est mort dans sa cellule de la prison de Mammagialla à Viterbe. Dans les dernières semaines, il avait signalé de fortes douleurs à la poitrine. A l’infirmerie de la prison, on s’est contenté de lui mesurer la pression, celle-ci allait de 110 à 190, ce qui aurait dû commander son hospitalisation d’urgence, mais on l’a simplement ramené en cellule.

Militant de l’Union des Communistes Combattants et emprisonné à ce titre dans les années ’80 et ’90, Luigi Fallico avait été arrêté une nouvelle fois en 2006 et accusé de tentative de reconstruction des Brigades Rouges et de projet d’actions armées contre la caserne de la division d’élite Folgore (fer de lance des interventions italiennes outre-mer) et contre le sommet du G8 à la Maddalena (le sommet s’étant finalement tenu à l’Aquila)

Italie: Un camarade est mort

Trois des cinq anarchistes incarcérés le 6 avril à Bologne lors de l’opération « Outlaw », ont été quitté la prison de la Dozza. Les adresses pour leur écrire et les soutenir sont les suivantes : Anna Maria Pistolesi c/o Casa Circondariale di Mantova, Via Carlo Poma 3, 46100 Mantova, Italie. Martino Trevisan c/o Casa Circondariale di Vercelli, Via del Rollone 19, 13100 Vercelli, Italie. Stefania Carolei c/o Casa Circondariale di Vigevano, via Gravellona 240, 27029 Vigevano (PV), Italie.

En outre, Maddalena Calore, qui était assignée à résidence à Rome suite à cette même opération répressive a été incarcérée dans la capitale le 12 mai suite à un ordre de mise en détention préventive émis par les autorités judiciaires bolognaises. Pour lui écrire: Maddalena Calore c/o Casa Circondariale Roma Rebibbia III, via Bartolo Longo, 92, CAP, 00156 Roma, Italie.

Ce 4 mai, 78 étudiants ont été mis sous enquête par les autorités de Florence dans le cadre des enquêtes relatives aux mobilisations étudiantes qui ont eu lieu fin 2010 dans toute l’Italie. Toutes les personnes visées mercredi s’étaient réunies à proximité du local du Spazio Liberto 400 Colpi (collectif anarchiste). Parmi elles, 22 doivent subir des mesures de limitation de la liberté personnelle dans l’attente d’un procès, cinq sont assignées à résidence et les autres seront obligés de pointer quotidiennement au commissariat. Le local du collectif a été perquisitionné (avec saisie et destruction de matériel), tout comme 22 domiciles. Les faits reprochés à tous ces jeunes sont, notamment: association de malfaiteurs, manifestation non-autorisée, incitation au crime, occupation abusive de bâtiments publics, résistance et violence contre les forces de l’ordre,…