Le 6 avril dernier, la police italienne avait mené une large vague de perquisitions dans plusieurs villes à la suite desquelles quelques 26 personnes présentées comme anarcho-insurrectionalistes avaient été mises en examen. La police politique avait finalement exécuté cinq arrestations. Ce mardi 26 avril, les incarcérés et ceux qui avaient été frappés de différents contrôles judiciaires (mise en résidence surveillée à l’extérieur ou interdiction de fréquenter Bologne) sont passé en appel, et le tribunal a rendu sa décision hier. Il a refusé la demande de remise en liberté, ne faisant tomber que la finalité de ‘subversive’ à l’accusation d’ ‘association de malfaiteurs »‘ Pour tout le reste, les thèses du procureur demeurent en l’état.

Hier matin 6 avril à l’aube, plus de 300 policiers ont mené 60 perquisitions à Bologne, à Ferrara, Modena, Roma, Padova, Rovereto, Reggio Calabria, Ancona, Torino, Lecce, Napoli, Trieste, Genova, Teramo, Forlì, Ravenna et Milano. Bilan : 26 personnes présentées comme anarcho-insurrectionalistes mis en examen, ils seraient liés au local anarchiste bolognais “Fuoriluogo”, mis sous séquestre judiciaire. La Digos (police politique) a exécuté 12 mesures préventives : 5 incarcérations et 7 assignations à résidence ou interdiction de la ville. L’enquête aurait démarré en 2009, et a été complétée fin 2010 par des faits récents (un raid incendiaire contre les bureaux de IBM et de l’ENI).

Pour leur écrire : Martino Trevisan ; Robert Ferro ; Nicusor Roman ; Stefania Carolei ; Pistolesi Anna Maria c/o
casa circondariale
via del Gomito 2
40127 Bologna
Italie

Mardi 29 mars, huit personnes de Bologne et Ferrara liés à la bbliothèque anarchiste Fuoriluogo ont été réveillées par les perquisitions de la Digos, qui est entrée chez elles au prétexte de recherche d’armes et d’explosifs. Les agents ont finalement saisi des ordinateurs, des photos de vacances, des lettres personnelles, des brochures, des outils de travail et des bougies. Le procureur-chef de Bologne a souligné que le matériel saisi pouvait constituer une intéressante source de renseignement pour identifier les responsables des récentes attaques contre des structures de la domination.

Le 31 décembre dernier, au dernier jour de son mandat, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Sliva a annoncé qu’il refusait d’extrader Cesare Battisti. Ce dernier est réfugié au Brésil depuis 2004 (et y a obtenu le statut) mais est réclamé par l’Italie où il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité en 1993 pour quatre meurtres. Hier, le Parlement européen a voté une résolution pour demander au Brésil de revenir sur cette décision. Il est à noter que cette résolution n’a aucune valeur contraignante. L’ancien militant des Prolétaires Armés pour le Communisme se trouve toujours actuellement dans une prison de Braisilia, où il est incarcéré depuis 2007. Début février, la Cour Suprême examinera le demande de libération déposée par ses avocats.

Ces dernières semaines, 2 micros ont été dénichés au local du collectif 400colpi, a Florence. Le premier était situé dans un boîtier électrique, bizarrement trop chaud. Il était constitué, en plus d’un micro, d’une micro-caméra de surveillance. Une semaine après, un autre a été retrouvé dans une prise industrielle.

Italie: Encore des micros, encore des caméras

Lundi dernier, les avocats de Césare Battisti avaient introduit une demande de libération de l’ancien militant des Prolétaires Armés pour le Communisme, après que Lula ait refusé son extradition en Italie. Battisti est incarcéré depuis 2007 à Brasilia et a reçu le statut de réfugié en janvier dernier. Hier, le président de la Cour Suprême et juge de garde Peluso a décidé de renvoyer le cas devant le rapporteur de l’affaire. Cela signifie que Battisti restera incarcéré au moins jusqu’à la fin des vacances judiciaires, au début du mois de février. Le juge de garde a souligné qu’il n’avait pas trouvé dans la demande de mise en liberté les conditions justifiant une décision de caractère exceptionnel. Soulignons également que Peluso a affirmé dans son communiqué qu’il n’avait constaté ‘aucun acte ou fait nouveau’ justifiant des craintes de persécution politique en Italie, contestant ainsi ouvertement la décision de l’ancien président du Brésil.

Le président brésilien Lula a décidé aujourd’hui que Césare Battisti, condamné en Italie pour des actions commises dans les années 70 et réfugié au Brésil depuis 2004, ne serait pas extradé. Cette décision présidentielle intervient alors qu’au mois de novembre, les juges de la Cour Suprême s’étaient prononcés en faveur d’un renvoi du militant vers l’Italie tout en reconnaissant que selon la Constitution brésilienne, le dernier mot revenait au président. Le gouvernement italien et son ministre de la Défense ont réagit à cette décision, « C’est un affront à l’Italie et au gouvernement italien. L’Italie tentera absolument tout sur le plan juridique mais aussi pour tous les autres moyens permis par la loi afin que le Brésil revienne sur sa décision ».

Césare Battisti, ancien membre des Prolétaires Armés pour le Communisme a été condamné à une peine de prison à perpétuité en Italie pour des actions armées remontant aux années 70. D’abord réfugié en France, il se trouve depuis 2004 au Brésil, où il a obtenu le statut de réfugié en janvier dernier. L’Italie, qui souhaite le retour de Battisti afin qu’il purge sa peine, a introduit une demande d’extradition. Celle-ci a été examiné au mois de septembre par la Cour Suprême. A la mi-novembre, les juges s’étaient prononcés en faveur de l’extradition par cinq vois contre quatre, départagés par le président de la Cour. Mais la Constitution brésilienne attribue les relations extérieures à l’exécutif, ce qui donne au président Lula le pouvoir de s’opposer à cette décision, ce que les juges de la Cour Suprême ont confirmé après un long débat (certains opposants faisaient valoir un traité d’extradition entre le Brésil et l’Italie obligeant le chef de l’Etat à se conformer à la décision de la justice). Lula avait déclaré qu’il se prononcerait avant le 31 décembre, moment où il passera la main à son successeur. Selon le quotidien brésilien Globo, il aurait décidé de ne pas extrader le militant afin de préserver son intégrité physique. L’information n’a toutefois pas été confirmée de source officielle.

Deux colis piégés ont explosé cet après-midi à Rome, l’un à l’ambassade de Suisse (où un employé de l’ambassade a été blessé), l’autre à l’ambassade du Chili, le troisième à l’ambassade d’Ukraine. Le parquet de Rome a immédiatement ouvert une information judiciaire pour « attentat à finalité terroriste ». Aucune de ces deux actions n’a encore été revendiquée, mais les enquêteurs visent les milieux anarchistes. Selon eux, ces actions pourraient être liés aux prisonniers actuellement détenus en Suisse, Marco Camenisch, Costa, Silvia et Billy. En octobre dernier, un paquet incendiaire avait déjà été retrouvé devant l’ambassade de Suisse à Rome exigeant la libération de Costa, Silvia et Billy. Tous trois ont été arrêtés au mois d’avril à Zurich, et sont soupçonnés d’avoir projeté un attentat contre le nouveau centre de recherche d’IBM.

Bombe à l’ambassade de Suisse à Rome

Bombe à l'ambassade de Suisse à Rome