Les YPS, les Unités de Défense Civiles, établies par le PKK pour défendre les zones kurdes de Turquie viennent de se doter d’une « coordination générale » pour améliorer leur organisation. Les YPS ont été établiees par analogie avec les YPG du Rojava, elles sont sous la guidance de la YDG-H (le mouvement de jeunesse du PKK), établies à travers tout le Kurdistan turc et sont spécialement actives dans les zones urbaines sous couvre-feu turc.

Des guérilléros YPS

Des guérilléros YPS

La guerre civile pourrait prendre un tournant historique dans les prochains jours. Tous les belligérants se tournent vers l’est de la province d’Alep, et plus particulièrement autour des villes de Manbij et de Al-Bab.

La ville de Manbij est prise d’assaut par les QSD, les Forces Démocratiques Syriennes dirigées par les YPG/YPJ. La libération de cette ville arabe à forte minorité kurde est d’une importance stratégique pour deux raisons : la première est l’unification du canton d’Afrin au reste du Rojava, qui permettra aux forces progressistes kurdes de revendiquer la totalité de leur territoire. Le second enjeu est de couper toute route entre la Turquie et l’État Islamique. Les frappes aériennes russes soutiennent l’avancée kurde alors que les frappes américaines se font plus timides. À l’intérieur de la ville, les islamistes répriment le résistance: un opposant kurde, Farooq Khalo, accusé de soutenir les YPG à notamment été crucifié.

De son côté, l’Armée Syrienne Arabe (loyalistes) a prit d’assaut la ville d’Al-Bab, également occupée par l’État Islamique. une fois que Manbij et Al-Bab auront été débarrassés d’ISIS, ce dernier sera complètement coupé de son allié, l’État turc. Les QSD pourront alors entreprendre la libération de Raqqa, la capitale de l’État Islamique.

Sur le front d’Afrin, les QSD percent les lignes des factions islamistes de « l’Armée Syrienne Libre » (Front Islamique et Front al-Nusra). Leur objectif est de retrouver le front de Manbij à Jarabulus. Mais l’État turc préfère largement un état Islamique à un état kurde à de frontière. Ce jeudi, l’armée turque est donc rentrée à Jarabulus, sans rencontrer aucune résistance de l’occupant islamiste actuel. L’armée turque procède également à des tirs de mortiers contre les Forces Démocratiques à Manbij.

Les négociations de paix de « Genève 3 » qui doivent avoir lieu dans trois jours, réuniront les impérialistes sur le sort de la Syrie. Le Turquie a d’ores et déjà tapé du poing sur la table pour en interdire l’accès aux Kurdes, alors que la succursale Syrienne d’Al-Qaeda, le front al-Nusra, y sera représenté par un comité saoudien.

Carte d’Alep, probablement aussi compréhensible que la situation sur place.

Carte d'Alep, probablement aussi compréhensible que la situation sur place.

La guérilla du PKK a tendu une embuscade aux forces de sécurité turques dans la localité d’Idil dans la province de Sirnak, près de la frontière syrienne, vers 23h30. Un IED a exposé au passage d’un convoi de véhicules blindés des forces spéciales de la police, tuant trois policiers et blessant quatre autres. Ankara a aussi lancé il y a un mois une vaste offensive pour déloger des insurgés kurdes qui ont érigé des barricades dans plusieurs villes sous couvre-feu, notamment à Cizre et Silopi, dans cette province de Sirnak. De même, dans la sous-préfecture Yenişehir de Diyarbakır, un groupe de guérillero ont attaqué à l’aide de lance-roquettes un véhicule blindé de police en circulation. Les forces de sécurité revendiquant la mort de 19 insurgés lors des opérations toujours en cours à Sirnak et Diyarbakır. Toujours à Sirnak, un enfant a été tué par un tir de police.

Le lieu de l’embuscade

Le lieu de l'embuscade

Les autorités turques ont procédé, vendredi 15 janvier, aux arrestations d’une vingtaine d’universitaires ayant signé une déclaration critiquant les opérations militaires au Kurdistan, et appelant à la levée du couvre-feu dans cette région. Le texte, rendu public le 11 janvier, a été signé par un millier de personnalités, dont Noam Chomsky, ainsi qu’une soixantaine d’universitaires français. Sept autres signataires sont recherchés pour ce que le gouvernement turc considère comme de la « propagande terroriste ». Une dizaine d’universités ont parallèlement engagé des poursuites disciplinaires contre plus de soixante autres professeurs ou chercheurs.

« Le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité et en particulier l’interdiction de la torture et des mauvais traitements garanti par la Constitution et par les conventions internationales a été violé », affirme la déclaration. « Nous demandons que l’État cesse son massacre délibéré ». Suite à cet appel, des enquêtes judiciaires ont été ouvertes jeudi pour « propagande terroriste », « insulte aux institutions et à la République turque » et « incitation à violer la loi ». Le président Erdogan et le Premier ministre Davutoglu ont dénoncé cette pétition, parlant de « soutien au terrorisme ».

Opération militaire turque au Kurdistan

Opération militaire turque au Kurdistan

Jitse A, un ancien militaire néerlandais soupçonné d’avoir combattu aux coté des YPG/YPJ en Syrie a été arrêté ce vendredi aux Pays-Bas. Il a été relâché le jour, le tribunal a saisi son passeport pour l’empêcher de retourner au Rojava. L’homme de 47 ans avait parlé de son engagement contre l’Etat Islamique sur Facebook. Il pourrait être inculpé de « meurtre » s’il s’avérait qu’il a tué un ou plusieurs djihadistes.

Le tribunal a fait la différence entre les militaires néerlandais qui combattent au coté des peshmergas irakiens (Peshmergas-KDP) dans le cadre de l’OTAN et les combattants qui rejoignent individuellement la lutte des YPG/YPJ. Le parquet néerlandais a également brandit « l’étude » mensongère réalisée par Amnesty International il y a quelques semaines à charge des forces démocratiques kurdes en Syrie.

Jitse A

Six personnes ont été tuées et 39 blessées jeudi au Kurdistan dans une attaque à la voiture piégée, dans la nuit de mercredi à jeudi, contre le complexe de la police de Cinar, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Diyarbakir. Deux personnes ont été tuées dans l’explosion de la voiture piégée et quatre autres, dont un bébé, ont péri dans l’effondrement d’un bâtiment adjacent réservé au logement des policiers et de leurs familles. Après l’explosion du véhicule piégé, une groupe de guérilleros a attaqué le complexe au lance-roquettes et à l’arme automatique, déclenchant une riposte des forces de sécurité.

Le complexe de police de Cinar

Le complexe de police de Cinar

Notre dossier sur le Kurdistan, qui reprend des notes sur les organisations politiques dans les quatre parties du Kurdistan vient d’être largement mis à jour. Les changements concernent principalement le Rojava. Mais d’autres changements concernant le Bakuré ont également été faits (Notamment, le YDG-H qui est devenu YPS).

Voir le dossier « Notes sur le Kurdistan ».

Drapeau du PKK.

Drapeau du PKK.

Depuis plus d’une semaine, les Forces Démocratiques Syriennes (QSD, alliance formée par les YPG) progressent dans la province d’Alep vers la ville de Manbij. Deux villages (Sakawiyah et Tal Aresh) ont été libérés dans la périphérie de cette ville de 100.000 habitants, 15 djihadistes membres de l’Etat islamique ont ainsi été abattus. Les forces démocratiques sont actuellement concentrées sur le quartier de « Little London » devenu célèbre ces derniers jours dans la presse mainstream pour son importante « communauté » britannique islamiste. Au moins une centaine de djihadistes anglais occupent cette ville aux cotés de l’Etat Islamique. On ignore pour le moment combien de combattants QSD ont été tués ces derniers jours, mais le nombre est probablement élevé: la ville de Manbij est un enjeu extrêmement important pour Daesh qui pourrait perdre toutes ces positions dans la province d’Alep et toutes ces frontières avec la Turquie. Au moins six quartiers-généraux QSD ont ainsi été attaqués par les islamistes.

Sur le front de Raqqa (qui s’étend entre les capitales du Rojava et de l’Etat Islamique) 16 djihadistes ont été tués par les Forces Démocratiques.

Un blindé kurde aux portes de

Un blindé kurde aux portes de

Cette vidéo de « Bakur Revolt » (Bakuré= Kurdistan Nord) résume les 6 derniers mois au travers d’une courte vidéo. Depuis le 20 juillet dernier, date de l’attentat de Suruç qui a débouché sur le retour à la guerre entre le PKK et l’état turc, les divers attentats islamistes ainsi que l’agression militaire turque ont fait 405 morts jusqu’au 10 janvier 2016.

405 civils tués par l’Etat turc et l’Etat islamique en 6 mois en Turquie.

405 civils tués par l'Etat turc et l'Etat islamique en 6 mois en Turquie.

La Confédération des Immigrés Opprimés d’Europe (AvEG-Kon) et l’Union des Femmes Socialistes (SKB) tiendront une permanence de soutien à la résistance du peuple kurde contre l’agression turque.

Ces permanences auront lieu les 13-14-15 janvier de 10h à 16h à la Place du Luxembourg, à Bruxelles.

Belgique/Kurdistan: Permanences de soutien au peuple kurde sur la Place du Luxembourg du 13 au 15 janvier