Le leader maoïste indien Koteswara Rao, mieux connu sous le nom de Kishenji, a proposé ce lundi au gouvernement d’Etat un cessez-le-feu de 72 heures dans le centre et l’ouest de l’Inde pour autant que l’offensive contre eux soit interrompue. Contrairement à ce qui a pu être dit, la proposition de Kishenji n’ouvre pas la porte à de futures négociations. Chidambaram,premier ministre fédéral, y a répondu en disant qu’il souhaitait une renonciation pure et simple des maoïste à la violence.

Pendant ce temps, les corps de trois guérilleros ont été retrouvés dans un village du Bengale occidental, après un affrontement autour d’un camp des forces de sécurité. En outre, les villageois ont affirmé qu’ils avaient vu les maoïstes emmener deux autres corps avec eux. L’une des victimes est un des dirigeants de la milice locale. Selon les activistes pour les droits humains présents sur place, la police avait organisé cette rencontre et l’assassinat des guérilleros. Les policiers sont entrés dans la maison où les trois hommes prenaient leur repas et ont ouvert le feu sans sommation.

La Police de Delhi vendredi a déposé un dossier d’accusation contre le chef Maoïste arrêté Kobad Ghandy, accusé de se livrer à des activités anti-nationales. Kobad Ghandy dirigeait le média du Parti communiste de l’Inde (Maoïste) qui a été interdit. L’acte d’accusation qui comporte plus de 100 pages a été déposé devant le Chief Metropolitan Magistrate Kaveri Baweja. La cellule spéciale de la Police de Delhi a déclaré dans l’acte d’accusation que Kobad Ghandy a été impliqué dans des activités antinationales et avait été un membre actif des maoïstes opérant dans de différentes parties du pays. Le 20 septembre 2009, Kobad Ghandy a été arrêté en vertu de la loi de Prévention des Activités Illégales (Unlawful Activities Prevention Act – UAPA). En décembre de 2009, la cour a rejeté la demande de liberté sous caution de Kobad Ghandy et a accordé encore 90 jours à la Police de Delhi pour déposer un dossier d’accusation. Une nouvelle audition aura lieu le 4 mars.

Afin d’avoir une longueur d’avance dans la lutte contre les maoïstes, le plus grand organisme de recherche et de développement, le DRDO (Defense Research and Development Organisation – Organisme de Recherche et de Développement de la Défense) est en train de créer une collection de nouvelles technologies et de nouveaux systèmes d’arme. Actuellement, le DRDO fourni des drones, des micros véhicules aériens, des radars de pénétration terrestre ainsi que de nombreuses autres armes aux forces paramilitaires et de l’Etat pour le combat contre les maoïstes. Un responsable du DRDO affirme que ces dernières années, la guerre s’est transformée en conflits de faible intensité nécessitant des technologies adaptées et qu’il est du devoir de sont organisme de soutenir le rôle des forces paramilitaires en renforçant leur cause dans la lutte de conflits internes. Une équipe spéciale a même été formée au sein du DRDO afin de développer, dans les quatre années qui viennent, les technologies répondant directement aux exigences des forces paramilitaires. Actuellement, elle travaille à l’élaboration d’un radar terrestre capable de détecter les charges explosives improvisées utilisées par les naxalites ainsi qu’à un laser hyper-puissant capable de les détruire. Outre ces recherches tournées vers la lutte futur, l’organisme offre déjà des brouilleurs mobiles, des outils infra-rouges, des systèmes de surveillance ainsi que des radars qui peuvent ‘voir’ à travers les murs.

Une cinquantaine de guérilleros maoïstes à mobylette ont pris d’assaut un camp des forces de sécurité ce lundi. Ils l’ont encerclé avant de faire feu et d’y faire exploser une mine, entraînant un grand incendie. Les maoïstes ont également été rejoints par d’autres combattants, qui eux ont utilisé des armes automatiques. Au moins une vingtaine de corps ont été retrouvés, certains tués par balle, d’autres brûlés vifs dans l’incendie du camp. Le bilan définitif du raid, qui a duré plus d’une heure, n’est pas connu car plusieurs policiers sont toujours portés disparus. Plus tôt dans la journée, deux guérilleros avaient été tués à la suite d’une fusillade avec les forces de sécurité, toujours dans le Bengale occidental.

Le chef de l’aile militaire du CPI(M) a revendiqué la responsabilité de l’attaque contre le camp paramilitaire. Il a également affirmé que cette attaque était le début de ‘l’Opération Peace Hunt’, la réponse maoïste à l’Opération Green Hunt menée par le gouvernement depuis plusieurs mois. Il a enfin averti que d’autres raids de ce type continueraient à se produire tant que l’offensive contre les maoïstes perdurera.

Il y a deux jours, les forces de police ont mené une nouvelle opération contre les maoïstes dans l’Uttar Pradesh, celle-ci s’ajoutant à l’opération gouvernementale continue qui s’y déroule depuis des mois. Onze dirigeants maoïstes ont été arrêtés, dont deux membres du Comité Central. Les sources divergent quant à la manière avec laquelle cette attaque s’est organisée, néanmoins elles s’accordent pour dire qu’elle a eu lieu sur base de renseignements transmis par la police de l’Andhra Pradesh.

Balraj, membre du Comité Central, du Bureau Politique et en charge du Bureau Régional du Nord, ainsi que Banshidar, membre du Comité Central et du Comité 3U (Uttar Bihar, Uttar Pradesh et Uttarkhand) ont été arrêtés. Il y a trois mois, Bandishar avait été libéré de prison et était à nouveau rentré dans la clandestinité. Il avait déjà été arrêté en 2006. Bandishar est un dirigeant tellement important du CPI(M) que le parti a décidé de ne pas lui appliquer la règle selon laquelle tout dirigeant arrêté qui souhaite réintégrer la structure est placé sous observation durant un an. Quant à Balraj, il est l’un des acteurs cruciaux de la réunification des révolutionnaires qui a vu la fusion des diverses forces maoïstes depuis le début des années 2000.

Il semblerait que les autres naxalites arrêtés soient trois membres de l’Uttar Pradesh State Organizing Committee (Comité Organisateur de l’Etat de l’Uttar Pradesh – UP-SOC), trois membres du Comité Régional de l’Uttar Pradesh et quatre messages importants du parti. La police a également saisi de nombreux documents, qui pourraient révéler les stratégies maoïstes en vue de faire face à l’Opération Green Hunt, lancée contre eux par différents Etats.

La New’s People Army (NPA – Nouvelle Armée du Peuple, photo) a remporté une série de victoires militaires dans les régions de Cordillera et de Bicol. Dans le Cordillera, la guérilla maoïste a contrecarré les opérations de la 5° Division d’Infanterie de l’Armée Philippine et a mené avec succès une série de batailles contre les forces gouvernementales:

-Le 14 janvier, la NPA a tendu une embuscade victorieuse contre l’Equipe des Opérations Spéciales du 2e bataillon d’infanterie à Barrangay Taplacon, Camalig, Albay entraînant la mort d’un militaire.
-Le 15 janvier, deux soldats du 49e bataillon d’infanterie ont été tués lorsque les guérilleros de la NPA ont fait feu sur leur camion à Barrangay Palogtok, Irosin, Sorsogon.
-Le même jour, quatre soldats appartenant au 9e bataillon d’infanterie ont été tués et six autres blessés lorsque leur véhicule est tombé dans une embuscade à Baranggay Lalaguna, Mobo, Masbate.
-Le 20 janvier, des guérilleros de la NPA a fait exploser une bombe contre les installations du 9e bataillon d’infanterie et du PNP-RMG à Barranggay Armenia, Unson, Masbate.
-Le 27 janvier, la NPA a tendu une embuscade au peloton d’élite du 54e bataillon d’infanterie aux environs du Mont Bato à Mainit, Bontoc, tuant cinq soldats et blessant quatre autres.
-Le 31 janvier, trois soldats du 50e bataillon d’infanterie ont été tués dans un combat avec une unité de la NPA à Tubo, Abra Barangay du sud jouxtant la Mountain Province.
-Le même jour, les forces de la NPA ont quasiment anéanti un peloton du 41e bataillon d’infanterie à Barangay Lap-ey dans le Malibcong. Cinq soldats ont été tués et huit autres blessés.

Au total, au moins 28 soldats ont été tués dans les régions de Cordillera et de Bicol, et 25 autres blessés. Quatre guérilleros ont été tués lors de ces opérations, alors que les opérations de l’armée philippines s’accompagnaient de violents bombardements aériens d’hélicoptères de combat et d’avions à réaction, entraînant la destruction de rizières, de terrasses, de canaux d’irrigations, de systèmes d’eau domestiques et l’incendie des forêts de montagne dans les villes de Mainit et du Guinaang. Dans leurs opérations de ratissage, les militaires ont abattus et fait disparaitre des civils.

Swapan Dasgupta est mort en détention le 2 février 2010, avant son procès. Il avait été arrêté en vertu de la loi du 6 octobre 2009 (Loi sur la prévention des activités illégales) pour l’édition de People’s March (la version en bengali du magazine maoïste), même si la publication n’est pas encore interdite. Il s’est vu refuser une caution et a été placé en détention dans des conditions épouvantables. Comme il était asthmatique achronique, le traitement éprouvant de la détention à aggravé sa maladie.

Le corps de Swapan Dasgupta

Le corps de Swapan Dasgupta

2.500 tribaux regroupés sous la bannière du PCAPA (People’s Committee Against Police Atrocities) et appuyés par les maoïstes ont pris d’assaut le commissariat de Barikul dans le Bankura ce lundi, réclamant la libération de seize villageois innocents détenus. Cinq activistes du PCAPA ont été grièvement blessés durant l’affrontement avec les policiers. Trois policiers ont également été blessés. La police a violemment dispersé la foule et en représailles à cette attaque, elle a investi le village. Trois maoïstes ont été blessés durant cet assaut, mais immédiatement secourus par d’autres. Urmila Sigh Sardar, membre de l’escadron d’action maoïste du Midnapore occidental a quant à elle été arrêtée.

Cinq soldats ont été tués et un autre blessé au cours d’une fusillade entre une détachement de l’armée et une vingtaine de guérilleros maoistes de la Nouvelle Armée Populaire, branche armée du Parti Communiste des Philippines interdit, dans la ville de Bontoc, à 285 kilomètres au nord de Manille.

Guérilléros de la NPA

En prévision de la grande offensive coordonnée contre les naxalites, les forces de sécurité sont en train d’essayer de fortifier l’Orissa afin de fermer toutes les portes de sortie des maoïstes. Plus de 60.000 membres de la sécurité centrale accompagnés de différents employés de la police d’Etat ont pris position dans les régions où sont actifs les naxalites. Leur mission est de couper tous les chemins de retraite. L’Orissa est frontalier avec quatre autres états également touchés par la guérilla maoïste: le Chhattisgarh, le Jharkhand, le Bengale occidental et l’Andhra Pradesh. Selon un officier de la Task Force anti-naxalite ‘il y a des chances pour que les maoïstes qui subiront la pression de l’opération dans un état s’en aillent vers un autre, en utilisant l’Orissa comme un pont entre les deux. L’accent est mis sur la fortification de l’Orissa en premier pour fermer toutes les portes de sortie.’ Alors que certaines opérations isolées ont déjà commencé dans certains états, il semblerait que l’offensive coordonnée sous la direction des forces centrales ne commencera que quand toutes les modalités finales auront été mises en place.