Les trois militants sahraouis, défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Hammadi Naciri, détenus à la prison de Salé depuis plus de 11 mois sans inculpation ni jugement, ont décidé d’entamer une grève de la faim de 48 heures le 15 septembre 2010 pour exiger un procès équitable, ou une libération inconditionnelle.

Le 28 avril 2010, ils avaient suspendu leur grève de la faim illimitée après quarante et un jours de jeûne, en réponse à l’engagement des autorités marocaines de mettre un terme à leur emprisonnement (la libération conditionnelle de trois de leurs camarades faisait partie de cet engagement). Mais les autorités marocaines les maintiennent en prison et n’ont même pas commencé les préparatifs de leur procès.

Le prisonnier politique saharaoui, Ali Bouamoud, 22 ans, a été transféré jeudi dernier dans un état de santé « critique » à l’hôpital en raison de la négligence de l’administration de la prison de Tiznit de son état de santé. Il avait été arrêté en décembre 2008 à la ville de Tan-Tan, (sud du Maroc) pour sa participation à des manifestations pacifiques et condamné à quatre ans de prison ferme. La plupart des prisonniers politiques saharaouis souffrent des maladies chroniques en raison de grèves de la faim répétées et des conditions de vie auxquelles ils sont soumis dans les prisons marocaines.

Quatorze espagnols ont été arrêtés samedi soir à Lâayoune, capitale du Sahara occidental occupé par le Maroc, au cours d’une manifestation en faveur de l’indépendance du territoire. Membres de l’association espagnole « SaharAcciones », les militants cherchaient à déployer des pancartes en faveur du peuple sahraoui et du respect des droits de l’homme quand un groupe de policiers en civil les a chargés sauvagement, arrêtés et conduits au commissariat.

Deux militants ont été blessés à la tête et au corps par des coups de pieds et poings. Les 14 manifestants ont été regroupés sur « recommandation des autorités locales » à la Casa Espana (hôtel espagnol) à Lâayoune en attendant d’embarquer dimanche soir à 21HGMT pour les Canaries. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est l’objet d’un conflit opposant le Front Polisario, partisan de l’indépendance, au Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975 et propose une autonomie élargie.

Lors d’une meeting organisée par le confédération démocratique du travail (CDT), le 13 juin les militants des syndicats nationaux des enseignants, les camarades Abdelkarim haha, secrétaire de la section, et Jamal Mojbar membre du bureau ont été arrêtés et emmenés par les gendarmes de Talsint et Bouarfa (Est du Maroc) pour être déférés devant le procureur du Roi.

Souad Haouti est née en 1987, elle a obtenu son baccalauréat et est inscrite à la faculté du droit d’Agadir, où elle s’est affiliée à l’organisation Voix Démocratique bassiste. Suite à son militantisme étudiant, elle a été arrêtée avec ses trois de ses camarades, Mohamed Majdof, Mohamed Chwisse et Abdelaziz Ahdibi.

Début septembre 850 mineurs de l’OCP (entreprise étatique qui extrait du phosphate), dans la région de Khouribga, se sont mis en grève. Ce mouvement est la conséquence de leurs licenciements secs pour leur refus d’accepter les nouvelles conditions de travail au sein de l’entreprise. La Direction de l’OCP entendait revenir sur des acquis sociaux (CDI, salaire, sécurité sociale) conquis dans le passé au prix de luttes souvent très dures. Parmi cette remise en cause, il y a entres autres l’idée de systématiser des CDD (contrats à la semaine) et de diviser les salaires par deux.

Comme cela arrive souvent au Maroc, ce qui prouve que le Maroc de Mohamed VI n’est pas très éloigné de la réalité des « années de plomb » des années 80, la seule réponse est la politique de la matraque. La police a attaqué systématiquement tous les rassemblements de soutien. 13 ouvriers de SMESI-OCP et 2 citoyens solidaires avaient été arrêtés le jeudi 22 avril 2010 suite aux affrontements qui avaient eu lieu entre les forces de répression d’un côté et 850 prolétaires licenciés abusivement par l’OCP et les citoyens solidaires de ces victimes de l’autre. Le 7 juin, les 15 prisonniers ont été condamnés le lundi 7 juin 2010 à 4 mois de prison ferme et 500 dh d’amende.

Le Secrétariat International de la CNT en appelle à la solidarité financière la plus active. L’argent récolté sera remis en main propre en juillet, une délégation de la CNT se rendra à cet effet à Khouribga rencontrer les mineurs en lutte. Cet argent servira à fournir une aide matérielle aux détenus et plus généralement aux mineurs (et à leurs familles) privés de salaire depuis leur licenciement en juillet dernier soit quasiment un an. Il servira aussi à contribuer à payer les frais d’avocats. Les chèques seront centralisés par la CNT Gard.
Ils ont à adresser à la CNT ETPIC 30 et à envoyer à : CNT 30, 6 rue d’Arnal, 30 000 Nîmes. Mettre mention « Solidarité OCP » au dos du chèque.

La tribu Igli, région Missour (Maroc oriental), a été spoliée illégalement de ses terres collectives. Les habitants avaient décidé d’organiser un sit in (qui dure depuis plusieurs semaines) réclamant justice. Le jeudi 10 juin, les forces de répression ont donné l’assaut: des dizaines de blessés (à majorité femmes et enfants), 17 arrestations, parmi lesquelles un membre du comité local de la voie démocratique.

Les militants pour les droits de l’homme incarcérés au Maroc pour « trahison » depuis octobre 2009, après s’être rendus en visite dans les camps de réfugiés sahraouis, ont interrompu leur grève de la faim au terme de 41 jours. Les conditions de santé du groupe étaient parvenues à un stade critique. La grève suspendue contre l’engagement des autorités marocaines à résoudre le dossier des détenus politiques.

Arrêtés en octobre 2009 à l’aéroport de Casablanca, les sept militants avaient entrepris une grève de la faim (à l’exception de Dejga Lachgar, en liberté surveillée depuis janvier dernier pour raisons de santé) en faveur de leur libération ou tout au moins de leur droit à un procès. La grève visait aussi à manifester leur soutien aux dizaines de prisonniers politiques sahraouis détenus dans des prisons du Maroc. La question de la souveraineté du Sahara Occidental, ex-colonie espagnole occupée par le Maroc depuis 1975, contraint depuis près de 30 ans des milliers de personnes à vivre dans des camps de réfugiés dans des conditions précaires.