Brahim Dahane (photo), président de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme (ASVDH), devait recevoir, lundi 16 novembre à Stockholm, un prix décerné par le gouvernement suédois. Mais sa chaise était vide. Le 8 octobre, il avait été arrêté en même temps que six autres militants sahraouis par les autorités marocaines, officiellement pour avoir visité le camp de réfugiés de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, et s’être affiché aux côtés de dirigeants du Front Polisario. Il a été incarcéré pour ‘haute trahison’ à son retour au Maroc. Déjà emprisonné de 1987 à 1991 et torturé, Brahim Dahane serait détenu à la prison Salé, dans la banlieue de Rabat, attendant d’être jugé par un tribunal militaire.

Dans le même temps, une autre militante sahraouie connue, Aminatou Haidar, est en grève de la faim depuis lundi à Lanzarote, aux Canaries (Espagne), pour protester contre son expulsion du Sahara occidental par les autorités marocaines qui, selon elle, refusent de la laisser revenir chez elle. Détentrice d’un passeport marocain, elle avait inscrit sur sa fiche d’entrée qu’elle était résidente du Sahara occidental. Au Maroc, le ministre des affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a déclaré que Mme Haidar avait de fait ‘rejeté sa nationalité marocaine‘ et que, à ce titre, elle avait été renvoyée vers les îles Canaries.

Brahim Dahane

Brahim Dahane

Le 6 novembre, six militants espagnols pour le respect des Droits de l’Homme au Sahara Occidental ont déployé un drapeau de la République Arabe Sahraouie Démocratique de 10 mètres de long depuis le deuxième étage de la tour Eiffel à Paris. D’autres militants intervenaient au pied de la tour.

Le 8 octobre dernier, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane, Ahmed Naceri, Idagja Lachgare, Saleh Loubbihi, Yahdih Ettarrouzi et Rachid Seghayer ont été arrêtés à l’aéroport de Casablanca, au retour de leur visite à leurs familles et amis dans les campements de réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie). Le royaume du Maroc les a accusé de ‘trahison à la patrie‘ et d’’atteinte contre le souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc‘, et veut les faire juger par un tribunal militaire qui peut requérir jusqu’à la peine de mort. Le 13 novembre, une autre militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haidar, était arrêtée par la police marocaine à son arrivée à l’aéroport d’El Aaiun, au Sahara Occidental, puis expulsée le 14 vers les Canaries.

Banderolle pour le Sahara Occidental

Banderolle pour le Sahara Occidental

Ce vendredi 13 novembre 2009, les prisonniers politiques de groupe Zhara Boudkour et du groupe Abdelhak Ettelhawi entament une grève de la faim durant six jours. En cas de non réponse à leurs exigences, ils entameront une grève de la faim ouverte, mettant le régime en place au Maroc devant ses responsabilités. Cette lutte est une réponse au refus de l’administration de la prison de l’ouverture d’un dialogue sérieux et responsable avec eux en vue de régler leur situation à l’intérieur de la prison malgré la grève de la faim qui duré 46 jours et un nombre de grèves d’alerte qu’ils ont fait, et le dépôt du dossier de leurs exigences à l’administration de la prison.

Les prisonniers du groupe de Zahra Boudkour luttent contre les mauvaises conditions dans lesquelles vivent tous les détenus politiques au Maroc, ces conditions qui se manifestent dans la privation de l’éducation, de la télémédecine et des visites ouvertes sans condition, sans parler des cellules dans lesquelles ils sont serrés qui sont remplies de prisonniers sociaux, des harcèlements et provocations auxquels ils sont soumis par l’administrations de la prison, contre les procès formels contre eux (24 ans de prison ferme pour les membres du groupe).

Manifestation à Marrakech

Manifestation à Marrakech

Le Maroc a relancé sa politique de répression contre la population sahraouie des territoires occupés: femmes et hommes blessés et torturés, enlèvements, maisons saccagées. Cette nouvelle vague de répression a été suivie par des arrestations arbitraires et de nouveaux procès avec de lourdes condamnations. Les défenseurs sahraouis des droits de l’Homme sont particulièrement visés:

-arrestation le 14 août d’Ennaâma Asfari, co-président du CORELSO, et condamnation à 4 mois de prison ferme
-arrestation le 6 octobre de 5 militants sahraouis à la frontière mauritanienne et confiscation de leurs passeports
-arrestation début octobre de Sultana Khaya sur l’aéroport d’El Aaiun pour l’empêcher d’aller en Espagne continuer son traitement médical
-enlèvement le 8 octobre à Casablanca de 7 responsables d’associations sahraouis des droits de l’homme dans l’avion qui les ramenait d’une visite aux camps de réfugiés de Tindouf; ils sont aujourd’hui poursuivis devant le tribunal militaire de Rabat pour ‘atteinte à la sûreté nationale’

Une manifestation aura lieu le samedi 14 novembre à 15h à la Fontaine des Innocents à Paris pour dénoncer les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental, pour exiger la libération des prisonniers politiques sahraouis ainsi que la tenue du référendum d’autodétermination.

Les prisonniers politiques du ‘groupe de Marrakech’ se sont mis en grève de la faim ce mercredi pour protester contre les mauvaises conditions de détention qu’ils subissent. Comme tout les détenus politiques, ils sont privés de droits reconnus aux prisonniers sociaux (droit à l’enseignement, à la télémédecine et la visite ouverte sans conditions). A cela s’ajoute le surpeuplement des cellules et le harcèlement des autorités pénitentiaires.

Le président de l’Association Sahraouie Des Victimes des Violations Graves des Droits de l’Homme commises par l’Etat du Maroc, Brahim Dahanne, et un groupe de défenseurs de droits de l’hommes et militants Sahraouis (à savoir Lachgare Degja membre du bureau exécutif de l’ASVDH, Nassiri Hammadi président du comité de défense des droits de l’homme à Smara et membre de l’ASVDH, Ali Salem Tamek secrétaire général du CODESA, Tarouzi Ihdih membre de l’ODS et Saleh Lebaihi membre du CODESA), ont visité des campements des réfugies Sahraouis entre le 23 septembre et le 8 octobre. Leur avion a atterrit sur l’aéroport Med V à Casablanca au Maroc à 13h27 (GMT). A 13h37 (GMT) Brahim Dahanne a téléphoné de nouveau pour dire que pas loin de l’avion, il y a quelques voitures de la police et qu’ils seraient peut être arrêtés. Depuis ce moment, on a perdu tous contacts avec lui et avec la délégation.

Lachgare Degja

Le site de l’ASVDH

Lachgare Degja

Au début du mois de juillet dernier, Zahra Boudkour était condamnée à deux ans de prison ferme au Maroc, en compagnie de 10 autres étudiants, pour avoir manifesté le 14 mai.

Cette manifestation faisait suite à la demande d’un établissement de soins de paiements exorbitants à des jeunes de familles modestes qui avaient subi une intoxication alimentaire et avaient du être hospitalisé. Arrêtée avec 18 autres personnes, Zahra sera emprisonnée durant plus de 11 mois (durant lesquels elle sera brutalement maltraitée: coups, violences répétées, insultes, menaces,…) avant d’être jugée, et donc condamnée à deux ans d’emprisonnement. Ses idées révolutionnaires et son appartenance à l’Union des Etudiants du Maroc ont clairement orienté le verdict rendu et elle est aujourd’hui la plus jeune détenue d’opinion au Maroc. Zhara Boudkour s’est récemment confiée lors d’une interview, dans lequel elle explique ses conditions de détention et réaffirme sa détermination dans la lutte pour le peuple marocain.

Lire l’interview

En mai 2008, une vingtaine d’étudiants de Marrakech consomment un jus de fruit périmé et, sérieusement intoxiqués, doivent être hospitalisés. L’établissement de soins réclame 1.000 dirhams – une petite centaine d’euros – à chaque étudiant, une somme trop élevée pour ces jeunes issus de familles modestes. Une marche de 3.000 étudiants démarre alors le 14 mai. Les CMI (Compagnies Mobiles d’Intervention) s’en donnent à coeur joie et tapent sur tout ce qui bouge. Abdelkader Bahi, étudiant en droit, tombe du quatrième étage d’un bâtiment de la cité universitaire et se trouve aujourd’hui dans un fauteuil roulant, la colonne vertébrale brisée.

Arrêtée avec 18 autres étudiants de l’Université Cadi Ayad, Zahra Boudkour (photo) est rouée de coups, torturée et violentée pendant cinq jours, dans un poste de police proche de la Jamaa el Fna (une place touristique de Marrakech). Durant les six premiers mois, rien ne lui a été épargné: insultes des gardiennes, menaces de codétenues manipulées par la direction, examens ratés, humiliations diverses. Militante communiste, comme ses camarades, Zahra se bat pour une université gratuite. Ses idées irritent profondément les autorités, à commencer par un certain Ahmed Taoual, adjoint du préfet de police de Marrakech, qui a couvert toutes ces brutalités et proféré des menaces de mort à l’égard des étudiants.

Après plus de onze mois de détention des camarades communistes du mouvement estudiantin à Marrakech, couramment connu sous le nom de ‘groupe de Zahra’ (du nom de la militante Zahra Boudkour), la première chambre de la cour d’appel à Marrakech a prononcé de lourdes peines:

-Mourad Chouini: 4 ans de prison ferme et 60.000 DH d’amende (ce qui équivaut à 5.354 euros);
-Zahra Boudkour, Mohamed Jamili, Mohamed Larbi Jeddi, Otman Chouini, Youssef Machdoufi, Youssef El Alaoui, Jalal El Qotbi, Aalae Edderbali, Abdalla Errachdi, Khalid Meftah: 2 ans de prison ferme.

Zahra Boudkour

Zahra Boudkour

Une dizaine de personnes ont manifesté ce vendredi midi devant le consulat du Maroc à Lambersart, près de Lille. Ce rassemblement était organisé à l’occasion de la venue dans la région d’Ahmed Marzouki, détenu pendant plus de dix-huit ans dans le bagne secret de Tazmamart, rasé depuis. Les tortures reprennent au Maroc et le système répressif se fait de plus en plus fort. Un débat public a eu lieu en soirée à Hellemmes, près de Lille, autour du témoignage d’Ahmed Marzouki et de son livre ‘Cellule n°10’, récit de ses années dans le noir des cellules de Tazmamart.

Au Maroc, les révolutionnaires emprisonnés ont besoin de notre solidarité, d’une solidarité intelligente, capable de leur apporter des forces afin de faire face à la répression de l’Etat semi-colonial semi-féodal marocain. Le combat est politique, c’est en raison de leur appartenance à l’Union National des Etudiants du Maroc (UNEM) et à la Voie Démocratique Basiste que sont frappés ces camarades. Les familles elles-mêmes sont la cible de la répression.

Zahra Boudkour

Lire le communiqué des familles (.pdf)