Au moins huit personnes ont été arrêtées pour leurs liens présumés avec le PKK à Istanbul. Des escadrons antiterroristes ont mené des opérations simultanées dans sept quartiers de la ville, dont Ataşehir, Kadıköy et Üsküdar, pour appréhender ces personnes qui sont accusés d’avoir diffusé une « propagande terroriste », d’avoir apporté un soutien financier au PKK et d’avoir participé à certaines activités du parti. Des documents, ainsi que diverses armes et munitions auraient également été saisis lors des raids. Neuf autres personnes accusées de lien avec le PKK ont été arrêtés mardi dans la province de Bitlis, par des unités anti-terroristes de la Direction de la sécurité provinciale. La police affirme avoir saisi une arme automatique, un pistolet, ainsi que des documents papiers et numériques. Au même moment, un opération de la guérilla du PKK a causé la mort d’un militaire et blessé 3 autres à Silopi, district de la province de Sirnak. Ces militaires étaient chargés d’assurer la sécurité de la société pétrolière turque « Türkiye Petrolleri Anonim Ortaklığı » (TPAO) très souvent ciblés par les combattants du PKK.

Combattants du HPG, la guérilla du PKK

 

 

 

Dans la nuit du dimanche 18 au lundi 19 août, les maires de Diyarbakir (Amed), Mardin (Mêrdîn) et Van (Wan) ont été démis de leur mandat de maire. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, les accuse d’appartenance au PKK et ils sont poursuivis par le ministère de l’Intérieur pour « appartenance à une organisation terroriste » et « propagande terroriste ». Déjà en 2016, les co-maires HDP ou affiliés de 95 municipalités sur 102 avaient été limogés et remplacés par des administrateurs de l’État. À la veille des élections locales de mars 2019, le président turc avait prévenu que les futurs maires du HDP seraient à leur tour privés de leur mandat.

Un rassemblement de soutien se tiendra ce lundi 19 août à 18h à la gare centrale (Bruxelles).

Ahmet Türk (Mêrdîn), Adnan Selçuk Mızraklı (Amed) et Bedia Özgökçe Ertan (Wan)

Ahmet Türk (Mêrdîn), Adnan Selçuk Mızraklı (Amed) et Bedia Özgökçe Ertan (Wan)

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Le jeudi 15 août (date commémorant la première attaque du PKK en 1984), les forces du HPG ont mené une série d’actions contre l’armée turque dans les districts de Iouksekova et Cukurca à Hakkari. À Iouksekova, les guérilleros sont entrés dans quatre positions militaires turques, faisant sept victimes. À Cukurca, le HPG a mené une action de sabotage contre un véhicule militaire de l’armée turque. Le véhicule a été détruit tuant 2 soldats et en blessant 3. Dans le même district, le HPG a mené deux autres actions contre des positions de l’armée turque. Le nombres de victimes n’a pas été communiqué. Une autre attaque a été mené le vendredi 16 août à Cudi (Hakkari). Les guérilleros ont pris pour cible un convoi de camion militaire turc. Le nombre de morts et de blessés n’a pas été communiqué.

Combattants HPG (Archives)

Combattants HPG (Archives)

 

Le 30 juillet débutait le procès de Tuna Altinel, professeur de mathématique en France, emprisonné depuis le 11 mai (voir notre article). Il est actuellement jugé pour « appartenance à une organisation terroriste ». À la fin de cette première audience, le juge a accordé la liberté provisoire sans mesures de contrôle judiciaire. Il reste néanmoins sous le coup d’une mesure administrative le privant de son passeport l’empêchant de quitter la Turquie. La prochaine audience de son procès aura lieu le 19 novembre.

Tuna Altinel

Tuna Altinel

Une maison située dans l’arrondissement de Bağlar à Amed (Dyarbakir) a été perquisitionnée samedi soir par la police turque. Au cours du raid, une personne a été tuée et un officier de police de l’équipe spéciale a été blessé. Deux personnes ont été arrêtées. Les perquisitions ne cessent pas au Kurdistan Nord, visant les réseaux urbains de la résistance kurde. Les gendarmes de l’arrondissement de Nusaybin (région de Mardin), ont saisi 40 kg d’explosifs et arrêté 5 personnes le 18 juillet.

L’opération policière rue Karacadağ, à Bağlar

L'opération policière rue Karacadağ, à Bağlar

Le tribunal de Turin a rejeté les mesures de surveillance spéciales à l’encontre de deux internationalistes qui s’étaient rendus au Rojava. La décision concernant les trois autres internationalistes a été reportée à une date ultérieure. Cinq militants internationalistes italiens qui se sont rendus au Rojava faisaient face à des mesures répressives lorsque la police a demandé à la Cour de se prononcer sur des ordres d’expulsion et une surveillance spéciale (voir notre article).

internationalistes turin

Après presque trois ans passés dans les prisons turques, l’étudiante toulousaine Ebru Firat est sortie de prison samedi. La jeune militante franco-kurde avait quitté Toulouse en 2014 pour combattre Daesh en Syrie. Elle avait notamment participé à la bataille pour libérer Kobané. Le 8 septembre 2016, elle a été arrêtée à l’aéroport d’Istanbul alors qu’elle tentait à nouveau de rejoindre la Syrie depuis Toulouse. Condamnée à cinq ans de prison pour appartenance au PKK, sa demande de transfèrement pour qu’elle puisse purger sa peine en France avait échoué (voir notre article).

Ebru Firat est arrivét au stade de sa peine où elle peut faire une demande de semi-liberté qui aurait compris l’obligation de rentrer en prison le soir. Elle a donc été placée dans un centre de semi-liberté près d’Ankara durant trois jours. Elle y a été observée et samedi son régime s’est assoupli. Elle est donc désormais libre de ses mouvements même si elle doit rester en Turquie pendant au minimum un an et pointer une ou deux fois par semaine.

Ebru Firat

Ebru Firat

Depuis quelques jour, l’armée turque mène des bombardements aériens et des parachutages dans la région kurde de Khakurk au Sud-Kurdistan (Irak). Selon le commandement des Forces de Défense du Peuple (HPG), l’attaque de Khakurk serait une tentative d’occupation. Selon Murat Karayilan membre du comité exécutif du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et commandant du quartier général des HPG, cette les opérations militaires turques se mènent avec le soutien de l’OTAN et plus particuliérement des États-Unis. Il a également annoncé que les guérilleros aller donner la réponse nécessaire à cette tentative d’occupation et mettre en place la résistance nécessaire.

Plus d’infos ici

Murat Karayilan, membre du Conseil exécutif du PKK

Murat Karayilan, membre du Conseil exécutif du PKK

L’activiste avait brandit le drapeau des YPJ pendant une manifestation contre la conférence de sécurité de Munich en février 2018. Il était par la suite accusé de faire la propagande du PKK. Le juge a acquitté l’activiste, estimant que les liens entre les YPJ et le PKK étaient insuffisamment prouvés. La même cour avait déjà acquitté un autre activiste, poursuivi pour avoir porté un drapeau du PYD à une manifestation contre l’invasion d’Afrin par l’armée turque.

En Allemagne, l’affichage de symboles du PKK, ainsi que ceux d’organisations considérées comme affiliées au PKK, est interdit. Par ces interdictions, l’état allemand répond à la demande de la Turquie de durcir la répression contre les activistes pro-kurdes.

YPJ drapeau

YPJ drapeau

Le samedi 11 mai, Tuna Altinel, professeur de mathématiques à l’université Lyon 1, a été arrêté et est actuellement en garde à vue à Balikesir (région de Marmara, Turquie). Il est accusé de terrorisme pour avoir signé en 2016 une pétition appelant à une solution pacifique au conflit militaire opposant les forces de sécurité turques au PKK. Plus de 1000 universitaires tuques avaient signés cette pétition. Tuna Altinel a été arrêté alors qu’il se rendait à un poste de police de Balikeskir pour obtenir des informations sur une restriction de voyage imposée à son passeport. Il a été arrêté pour propagande d’une organisation illégale. Son avocat a déclaré qu’il était accusé d’avoir fait de la propagande pour le PKK lors d’une table ronde en France, alors qu’il n’était pas présent ce soir-là. Jusqu’à présent, 121 universitaires ayant signé la pétition ont été condamnés à des peines de prison. Ils font tous face à des accusations de diffusion de propagande terroriste.

Tuna Altinel