Plus de 2000 personnes s’étaient rassemblées hier devant le siège du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy) pour y entendre un communiqué de presse contestant les opérations militaires en cours actuellement dans le sud-est de la Turquie, et pour dénoncer le fait que les corps des militants du PKK tués lors des récents affrontements avec les forces de sécurité n’ont pas été rendus à leurs familles respectives. Les commerçants de la ville avaient gardé porte close en solidarité avec les manifestants. Après la lecture du communiqué, des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police. Cette dernière a fait usage de gaz lacrymogènes et de jets d’eau pour disperser la foule, qui a riposter en lançant des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers.

Les guérilleros du PKK ont pris d’assaut un poste militaire tôt ce matin dans la province de Hakkari. Dix d’entre eux sont décédés durant l’attaque, tout comme trois soldats. Le groupe de militants a ouvert le feu sur le poste militaire avancé de la ville de Semdinli, dans le sud-ouest du pays, entraînant une violente fusillade avec les forces de sécurité. Un opération militaire à grande échelle est toujours actuellement en cours pour tenter de capturer les guérilleros impliqués dans l’offensive.

Selon certains médias turcs, des guérilleros du PKK auraient fait exploser un oléoduc transportant du pétrole de l’Irak vers le port de Ceyhan dans la nuit de samedi à dimanche. Les guérilleros n’ont toujours pas revendiqué cette attaque. Le pompage de l’oléoduc a du être interrompu et dimanche soir, n’avait toujours pas repris.

Explosion d’un oléoduc en Turquie

Une source sécuritaire a annoncé que le PKK avaient également attaqué un poste de l’armée au cours de la même nuit, à Beytussebap, une ville de la province voisine de Sirnak. Deux guérilleros et deux soldats sont décédés durant les combats.

Explosion d'un oléoduc en Turquie

La force aérienne turque a bombardé vendredi la base principale du PKK dans les montagnes Qandil à la frontière iranienne et dans le nord de l’Irak. L’armée a déclaré avoir attaqué les positions des guérilleros en évitant de faire des victimes parmi les civils. Néanmoins, aucun bilan de l’opération n’a encore été publié. Toujours selon l’armée, les avions de guerre turcs sont rentrés à bon port et sans dégâts après l’offensive. Les forces turques visent les cachettes des guérilleros dans le nord de l’Irak en vertu d’une autorisation parlementaire pour les actions militaires transfrontalières, qui avait été adopté en 2007 et qui a été prolongée jusqu’au mois d’octobre. Les USA ont soutenu leur allié, l’OTAN, en fournissant des renseignements sur les mouvements du PKK en Irak.

Par ailleurs, la semaine dernière dans la province de Hatay (sud-est de la Turquie), deux villageois ont été assassinés et un autre blessé par des tirs de soldats turcs qui les avaient pris pour des guérilleros.

Un violent combat opposant le PKK et les forces de sécurité a éclaté cette nuit dans la province de Siirt, à la frontière irakienne. Selon des sources militaires, il aurait fait quinze morts: onze guérilleros, un soldats et trois membres d’une milice gouvernementale. La police affirme que le soldat et les trois miliciens ont été tués durant une attaque d’une unité militaire par les guérilleros. Les onze membres du PKK auraient quant à eux été assassinés dans l’opération militaire qui l’a suivie, mais il n’y a eu aucune confirmation de ces décès.

Par ailleurs, selon une agence de presse turque, les forces de sécurité syriennes auraient interpellé 400 membres du PKK au cours de raids distincts dans cinq villes du pays. Du côté de la Syrie, aucun commentaire pour l’instant. La Turquie, la Syrie et les pays voisins travaillent en collaboration avec les Etats-Unis depuis de longs mois afin de combattre le PKK.

Dans le cadre de l’intensification de ses actions contre le PKK, la Turquie a envoyé des avions de guerre bombarder des positions kurdes dans le nord de l’Irak ce lundi. Selon le porte-parole du PKK, ‘les raids ont visé des nomades kurdes dans la zone frontalière’. Aucune indication n’a été jusqu’à présent fournie sur les possibles victimes kurdes de ces attaques, mais elles ont provoqué des incendies dans les forêts et dans les champs. Ces dernières semaines, la Turquie a lancé de nombreux raids aériens et deux offensives terrestres contre les bases arrières du PKK.

Un guérillero a été assassiné vendredi soir après que des militaires aient trouvé un groupe de militants dans la région montagneuse de Kars, dans le sud-est de la Turquie. Selon le gouverneur de la province, plusieurs d’entre eux ont également été blessés, mais sont parvenus à prendre la fuite. Dans une action distincte menée à la gare de Malataya, les forces de sécurité ont saisi un sac contenant huit kilos d’explosifs et ont interpellé un homme dans un train de passagers. L’armée n’a pas confirmé son appartenance au PKK, mais a annoncé le résultat de son action dans la section relative aux opérations contre les guérilleros sur son site internet.

Dans le cadre de l’enquête sur l’explosion d’un bus mardi à Istanbul, le procureur a finalement pris la décision d’arrêter trois des neufs personnes suspectées d’être impliquée dans l’incident, les accusant d’être membres du PKK. Ce vendredi, une quatrième personne a été arrêtée pour les mêmes faits.

Tard dans la soirée de jeudi, les guérilleros du PKK ont tendu une embuscade à une patrouille militaire circulant dans la province de Elazig, visant également son poste militaire avancé. Deux soldats ainsi qu’une civile sont décédés lors de cette attaque, et six autres militaires ont été blessés. Depuis le week-end dernier, 19 soldats ont été tués au cours d’affrontements avec les membres du PKK. Plus tôt mercredi, un commandant du groupe avait réaffirmé qu’il y aurait de plus en plus d’attaques visant des cibles turques, déclarant que le PKK continuerait à se battre tant que ses exigences pour plus de droits et d’autonomie ne seraient pas entendues.

Par ailleurs, dix des 19 personnes interpellées après l’explosion d’un IED à Istanbul ont été relâchées ce jeudi. 27 personnes avaient été interpellées mercredi soir pour être interrogées, à la suite de quoi 19 d’entre elles ont été envoyées chez le procureur. Selon les enquêteurs, ces 19 personnes auraient pris part à l’attaque de mardi, ainsi qu’à la préparation de celle du 8 juin dernier, deux attaques qui selon eux, seraient liées. Neuf d’entre elles ont finalement été arrêtées et les recherches des forces de sécurité pour retrouver le responsable de l’explosion continuent.

Suspects de l’attaque du bus à Istanbul

Suspects de l'attaque du bus à Istanbul

Suite à l’explosion d’un IED au passage d’un autocar civil transportant des militaires qui a fait cinq morts (quatre soldats et une fille de militaire âgée de 17 ans) mardi dans la périphérie d’Istanbul, 27 personnes ont été interpelées lors d’une opération conjointe de la branche antiterroriste et des forces spéciales de la police.