Ce 2 février, Frédérique est interpellée pour une pancarte antifasciste, elle s’est rendue à la cérémonie de commémoration des 80 ans de la Libération de Colmar munie d’une pancarte. Elle a fini au commissariat. Afficher son antifascisme lors d’un déplacement de Macron n’est pas toujours bienvenu, même lorsqu’il s’agit de commémorer la fin de l’occupation nazie. Frédérique arrive rue de la République vers 12h55, en main, sa pancarte avertit la foule : « À peine combattu, déjà revenu : le fascisme ». Les renseignements généraux sont venus demander de baisser sa pancarte, Ils ont appelé la police, qui a procédé à son interpellation et conduit Frédérique au commissariat où elle a été fouillée et mise en garde à vue, elle a été libérée après le départ de Macron.

Le chanteur-compositeur russe Vadim Stroykin, âgé de 59 ans, est décédé jeudi 6 février après une chute par la fenêtre de son appartement au dixième étage à Saint-Pétersbourg. La police procédait à ce moment-là à une perquisition, le chanteur s’était exprimé de manière critique sur la guerre en Ukraine. Ce n’est pas la première fois qu’un critique du Kremlin meurt dans des circonstances suspectes. Le musicien semble avoir été victime du « syndrome de la mort subite russe », un terme qui a gagné en popularité après que plusieurs opposants de Poutine soient mystérieusement tombés des fenêtres. L’intervention de la police a eu lieu dans le cadre d’une enquête criminelle sur le « terrorisme », dans laquelle de l’argent récolté par le musicien aurait été envoyé à l’armée ukrainienne.

Les manifestations pro-palestiniennes à Berlin subissent une nouvelle attaque, les slogans et chants en arabe sont désormais interdits sous le prétexte de lutter contre l’antisémitisme. La police s’appuie sur des déclarations non fondés. Une fausse information signée d’un journaliste du journal Bild a affirmé qu’un cortège pro-palestinien scandait  « Quiconque possède une arme doit tirer sur les Juifs ou la remettre au Hamas ». Sauf que cela n’a pas été démontré par les services d’observations des autorités. La police berlinoise en a pourtant profité pour interdire les slogans en arabe. Kai Wegner, maire de Berlin, envisage dans le futur une interdiction totale des manifestations pro-palestiniennes. En Allemagne, soutenir la Palestine devient un délit, et la liberté d’expression un vague souvenir.

Traduction en arabe du nom Palestine

Radio Begum, station afghane animée par des femmes pour les femmes, se trouve privée d’antenne depuis ce mardi 4 février, des officiers de la Direction générale des renseignements, assistés par des représentants du ministère de l’Information et de la Culture, ont fait une descente dans les locaux à Kaboul. Deux travailleurs ont été arrêtés, deux hommes employés pour se conformer aux lois des talibans. Des ordinateurs, disques durs et téléphones ont été saisis. La diffusion est suspendue jusqu’à nouvel ordre. Le ministère tente de justifié cet acte en affirmant qu’« en plus de commettre de multiples infractions, la radio fourni du matériel et des programmes à une télévision basée à l’étranger ». Radio Begum restait la seule à diffuser des programmes éducatifs, des émissions sur la santé pour les femmes et d’autres émissions plus divertissantes ainsi que des sessions dites « psychologiques », à l’écoute des auditrices qui, de plus en plus nombreuses, se disent envahies par les pensées suicidaires.

Radio Begum a été fondé par Hamida Aman, journaliste afghane. Elle avait choisi le 8 mars 2021, Journée internationale des droits des femmes, pour lancer sa station à Kaboul, mais cinq mois plus tard, la capitale afghane tombait à nouveau entre les mains des talibans. La direction de la radio demande la libération de ses employés. 

Le marquage d’une piste cyclable par des militants d’Extinction Rebellion sous le couvert d’une enquête tout azimuts. Une personne suspectée d’être un militant influent d’Extinction Rebellion vient d’être mise en garde à vue ce 30 janvier, son avocat dénonce une recherche de preuves disproportionnée et trop intrusive. Surveillance rétroactive de télécommunications pour localiser les portables, ordre de dépôt des extraits bancaires et des déclarations fiscales, recherche des achats effectués dans des grands magasins avec photos des articles concernés, analyse de la vidéosurveillance d’un commerce, informations sur toutes les réservations effectuées auprès de la compagnie EasyJet ou encore demandes d’adresses et contenus e-mails à Google et Microsoft avec commissions rogatoires internationales à la clé. En réalité, ces investigations tout azimuts, ordonnées par le très motivé procureur Walther Cimino, visent à démasquer les activistes du climat ayant tracé une piste cyclable de couleur jaune sur le bitume genevois.

Quatre morts, dont un enfant et un policier, des blessés par balle en pagaille et de multiples arrestations. Mardi 4 février, à Nkoteng, les travailleurs en gréve de l’entreprise sucrière Sosucam, filiale du groupe français Somdiaa, ont bloqué le site pour exiger leur salaire. La réponse: matraque, tirs à balle réelle et arrestations. L’intervention des forces de l’ordre alertées par la direction a été très violente, elles ont été accueillies par une foule en colère refusant le retour au travail. À Mbandjock, même scène : routes bloquées, plantations incendiées, et la  colère qui monte. Depuis plusieurs mois les travailleurs triment pour rien, les salaires arrivent en retard voir pas du tout, alors que l’entreprise continue de remplir les poches des actionnaires.

La détention provisoire de Louna, meuf trans anarchiste engagée contre le projet de l’A69, a été prolongée jusqu’au 15 juin alors qu’elle est incarcérée depuis octobre 2024 à la prison pour hommes de Tarbes où elle est placée à l’isolement.  Elle est accusée d’avoir participé à la destruction d’une pelleteuse. Lundi 3 février, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le Tribunal de Toulouse afin de lui apporter du soutien et exiger sa libération immédiate (voir notre article).

Rassemblement de soutien à Louna le 3 février 2025 à Toulouse.

Le lundi 3 février, l’actrice Melisa Sözen, qui incarnait une combattante kurde dans la série française « Le bureau des légendes » a été entendue plus de sept ans après les faits, par la police turque pour « propagande terroriste et soutien au PKK » à la demande du procureur général d’Istanbul qui a ouvert une enquête. Dans la série, elle portait l’uniforme d’une combattante kurde des Unités de défense de la femme (YPJ). L’interpellation de l’actrice s’inscrit dans la vague d’arrestation et de procès menée depuis des années par le pouvoir en place contre des journalistes, des avocats, des personnalités politiques ou des personnalités du monde culturel.

Les forces de l’ordre ont débarqué ce matin pour évacuer une nouvelle fois les militants écologistes opposés à la LGV ( Ligne à Grande Vitesse ) Bordeaux-Toulouse. C’est la deuxième évacuation en moins de 15 jours, la « guinguette vaillante » avait déjà été démantelée le 22 janvier, une douzaine de militants avaient alors été placés en garde à vue. Ce matin, la police, accompagnés de la CNAMO (cellule nationale d’appui à la mobilité) brigade spécialisée dans l’expulsion des ZAD et dans le dégagement d’obstacles complexes, sont intervenus pour enlever les installations au sol et en hauteur, dans les arbres. Ils ont délogé ceux qui s’étaient réfugiés dans des cabanes et tenté de dénicher  « les écureuils », militants perchés. Depuis le 30 août 2024, cette ZAD résiste sur un triangle boisé coincé entre le canal latéral de la Garonne, les voies ferrées et les travaux préparatoires. Les militants dénoncent un projet absurde, destructeur de terres agricoles et de biodiversité. Trois personnes ont été interpellées lors de l’intervention de la gendarmerie.

Samedi 1er février, plus de 500 personnes ont manifesté dans les rues de Toulouse pour dénoncer la menace de dissolution contre le Collectif Palestine Vaincra (voir notre article). Lors d’une manifestation déterminée, de nombreux slogans dénonçaient la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien ou affirmaient leur soutien à la libération de Georges Abdallah et de tous les prisonniers politiques palestiniens. Cette initiative était appelée par 60 organisations locales, dont le Secours Rouge Toulouse.