Une grande vague de protestation et solidarité s’est levée autour de Mimmo Lucano, qui fut maire d’une petite localité de Calabre – Riace – où il a développé en son temps un remarquable travail d’accueil des migrant(e)s débarquant sur ces côtes, ainsi que de repeuplement de ce vieux bourg abandonné par l’émigration des prolétaires italiens. Depuis que la vague raciste et fascisante a pris pour cible les activités solidaires et, notamment le sauvetage en mer (voir notre article), ce maire fut attaqué et harcelé pour des « fautes » administratives et comptables, au point de le faire démissionner. Personne pourtant n’ose l’accuser d’enrichissement individuel. Il a été ouvrier, militant dans la gauche révolutionnaire des années 70-80, et pauvre. Et pauvre il est resté. Accusé de délits allant de l’aide à l’immigration clandestine à l’abus de pouvoir, de la fraude aux dépens de l’État à l’association de malfaiteurs, son procès s’est achevé par une condamnation à une peine de plus de 13 ans de prison. Pratiquement le double de celle requise par le procureur.

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Une manifestation féministe pour «une Europe sans muraille» et visant à dénoncer les violences exercées contre les migrantes dans leurs pays d’origine a eu lieu à Nice. La ville a été choisie en raison de sa proximité de Vintimille. Les milliers de manifestantes portaient des banderoles comme « Feminist against boarders » ou « la solidarité n’a pas de frontières »… Lors du passage des manifestantes sur la Promenade des Anglais, un drapeau français a été arraché et de nombreux tags contre la police et soutenant les migrants ont été tracés. Il y a eu des incidents avec la police. Dix-sept personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre, pour des affrontements lors de cette manifestation, dont trois à qui il est en outre reproché des tags. La ville de Nice va porter plainte.

Le navire hôpital Sea-Eye 4 de l’organisation allemande Sea-Eye était amarré au port de Palerme après avoir débarqué 415 migrants dans le port sicilien de Pozzallo et observé une période de quarantaine imposée par les autorités sanitaires, quand il a été « inspecté » par les garde-côtes italiens. Ceux-ci ont évoqués «diverses irrégularités de nature technique de nature à compromettre non seulement la sécurité des membres d’équipage mais aussi celle des personnes qui ont été ou qui pourraient être à l’avenir récupérées à bord au cours d’opérations de secours» pour ordonner l’immobilisation du navire. Ce n’est pas la première fois que les autorités italiennes invoquent des raisons techniques pour bloquer le travail des navires de sauvetage civils. Il s’agissait de la première mission du Sea-Eye 4, qui avait quitté le chantier naval de Rostock (nord de l’Allemagne) mi-avril pour se diriger vers la Méditerranée.

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Mercredi 3 mars vers 7h45, des policiers ont investi le premier étage de l’Hôtel Flambeau, un squat accueillant des personnes transmigrantes. Ils ont demandé à ce qu’on leur indique la chambre d’un occupant, située au premier étage, afin d’y effectuer une perquisition. Devant le refus des occupant·es, les policiers ont menacé de fouiller l’ensemble du bâtiment. Les occupant·es ont donc finalement obtempéré. L’occupant visé par la perquisition a été arrêté près de la région d’Anvers et est accusé de « trafic d’êtres humains ». Comme il avait sur lui la clé de l’Hôtel, les agents ont pu rentrer facilement. D’après Getting the voice out, ces dernières semaines, plus d’une centaine de personnes transmigrantes ont été arrêtées sous prétexte qu’ils se livreraient à du trafic d’êtres humaines. Cette accusation vise en réalité des personnes qui s’entraident pour passer les frontières (par exemple : un migrant qui ferme la porte d’un camion dans lesquels d’autres migrants se sont introduits). Plus d’infos ici.

l'Hotel Flambeau

l’Hôtel Flambeau

Une cinquième ouverture de bâtiment vient d’avoir lieu dans le cadre de la Campagne de Réquisitions Solidaires. Plus de 200 personnes viennent d’investir l’ancien Hospice Pacheco, appartenant au CPAS de Bruxelles-ville et vide depuis 4 ans. Le bâtiment est situé rue du Grand Hospice 7, 1000 Bruxelles. La campagne appelle a un soutien devant le bâtiment.

21h20: L’ensemble des personnes arrêtées (38) administrativement ont été libérées. Il y aurait 2 ou 3 arrestations judiciaires.
20h50: Une quarantaine de personnes auraient été arrêtées. Après contrôle des identités et photos, elles sont actuellement relâchées au fur et à mesure.
19h45: Arrestations en cours.
19h30: Un certain nombre de personnes ont réussi à sortir du bâtiment.
19h10: La police est entrée en nombre par l’arrière du bâtiment.et commence à embarquer les occupants.
19h05: La brigade canine est arrivée en renfort et s’est mise en place devant les portes du bâtiment.
18h15: Un fourgon de police est arrivé sur les lieux.
18h05: La police vient d’arriver devant le bâtiment.
18h: Une manifestation de soutien se rassemble devant le bâtiment.

Ancien Hospice Pacheco - Campagne de Réquisitions Solidaires

Une quatrième ouverture de bâtiment vient d’avoir lieu dans le cadre de la Campagne de Réquisitions Solidaires qui avait commencé avec l’Hospitalière à Saint-Gilles, le 18 décembre dernier. L’occupation a lieu à Molenbeek, au 38 rue de Kokinck, le bâtiment appartient à la région et est géré par Citydev (acteur bien connu de la gentrification bruxelloise), et a une superficie de 12.000 m2. La police est présente sur place et des négociations sont en cours. Des personnes sont rassemblées en soutien devant le bâtiment.

Mise à jour 18h : La police est partie, l’occupation peut rester jusque lundi et les négociations seront entamées.

La nuit du 16 au 17 mai 2018, un véhicule transportant des migrants s’est immobilisé sur un parking autoroutier à Maisières, près de Mons, après avoir été visé par un coup de feu, fatal pour une petite Kurde âgée de deux ans.  Le policier poursuivi avait reçu toutes les informations indiquant que des migrants, dont des enfants, se trouvaient dans la camionnette qui circulait sur l’E42. Lundi, le policier avait menti en déclarant qu’il pensait poursuivre des individus qui venaient de commettre un vol cargo sur un parking dans la région de Namur.

Pourtant, ce n’est qu’une peine d’un an de prison avec sursis qui a été requise contre le policier assassin, tandis que des peines lourdes étaient demandées contre les deux jeunes Irakiens poursuivis dans le cadre de l’affaire Mawda. Le chauffeur encourt dix ans et son convoyeur présumé sept ans de prison ferme! Après les plaidoiries de l’avocat du policier poursuivi et de l’avocat de l’État belge, le tribunal correctionnel de Mons a suspendu l’audience. Celle-ci reprendra le 10 décembre avec les plaidoiries des avocats des deux détenus. A l’ouverture du procès, un millier d’espaces publicitaires ont été détourné pour dénoncer la politique migratoire de la Belgique et le meurtre de Mawda.

Le réquisitoire a été prononcé au tribunal de Bolzano, fortifié pour l’occasion, contre les 63 anarchistes accusés d’avoir affronté les forces de police au col du Brenner, le 7 mai 2016, lors d’une manifestation contre le « mur anti-migrants » décrété par l’Autriche (voir notre article). Le procès, qui s’achemine donc vers sa conclusion, se déroule selon une procédure abrégée (acceptée par les accusés). Le procureur a requis de la prison ferme pour les 63 prévenus. Les chefs d’accusation les plus graves sont ceux de dévastation et de pillage. Les demandes d’emprisonnement vont de quelques mois à un maximum de dix ans. D’autres auditions suivront, réservées à la défense et aux débats, avant d’arriver au prononcé de la sentence dans les semaines à venir.

Les affrontements au col du Brenner