En janvier 2010 s’est déroulé le procès des inculpés de l’incendie du Centre de Rétention Administrative de Vincennes. De nombreuses campagnes de solidarité ont eu lieu à l’époque, notamment pour dénoncer les différentes entreprises qui participent à l’exploitation, à l’enfermement et à l’expulsion des sans-papiers, et briser la cohérence de la ‘machine à expulser’. Différentes opérations ont visé les constructeurs de prisons (Bouygues, Eiffage), les compagnies de transport qui participent aux expulsions (Air France, Carlson Wagonlit), les banques qui dénoncent les sans-papiers à la police (La Poste, BNP, LCL) et les associations qui encadrent la rétention. Mercredi soir, un nouveau militant a été arrêté et mis en examen pour ‘dégradation en réunion’. A la demande de la juge d’instruction, il a été incarcéré à Fleury-Mérogis. Depuis un an, plusieurs personnes ont déjà été arrêtées, perquisitionnées et mises en examen.

Un groupe de militants ont attaqué l’immeuble où se trouvent les bureaux de la société Stéria à Bruxelles. Le slogan ‘Smash Eurodac’ a été peint sur les murs et plusieurs vitres ont été brisées. Stéria est la société qui a conçu la base de données Eurodac dans le cadre de la politique de migration répressive mise en place en Europe. Ce système permet aux états membres d’identifier les demandeurs d’asile et les personnes ‘ayant illégalement franchi les frontières extérieures de l’Europe’ en comparant leurs empreintes digitales avec celles contenues dans une base de données centrale où figurent deux millions de candidats à l’immigration. Stéria a récemment vanté l’exceptionnelle efficacité de son système ‘capable de traiter 500.000 comparaisons par seconde avec un taux de précision de 99,9%.

Système Eurodac

Système Eurodac

Un millier de manifestants se sont retrouvés vers 13h pour défiler jusqu’au centre ville de Bruxelles depuis le Parc Maximilien. Ce rassemblement clôture la semaine du camp No Border dans la capitale, organisé en soutien avec les sans-papiers et pour dénoncer les politiques d’immigrations. La manifestation, parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge, s’est terminée peu avant 17H00. Le seul incident constaté pour l’heure est la découverte par les militants d’un policier en civil au milieu du défilé. Identifié, celui-ci a été forcé de s’enfuir, poussé par les cris des manifestants: ‘c’est difficile d’être un flic en civil’. Le rassemblement se clôturera ce soir sur le lieu du camp par des concerts.

Samedi 2 octobre à 13H00, le Camp No Border organise une manifestation dans le centre de Bruxelles en solidarité avec les sans-papiers ainsi que tous ceux qui subissent la répression liée au régime des frontières. Nous réclamons la liberté de mouvement pour tous.

La manifestation (autorisée) partira du Parc Maximilien, face à l’Office des Etrangers, passera devant le Petit Château, le centre ville et la Bourse pour retourner au point de départ. La manifestation est l’évènement qui clôture le Camp No Border exigeant la fin du système des frontières qui criminalise ceux qui, à la recherche d’une vie meilleure décident de tenter leur chance en Europe. Plus de 700 personnes meurent chaque année en essayant de passer les frontières européennes. Actuellement plus de 32 000 personnes sont emprisonnées dans 250 centres dispersés dans l’UE sans aucune forme de procès.

Mardi tôt dans la matinée des inconnus ont saccagé les façades de différents entreprises activement impliquées dans le contrôle des flux migratoires. La façade de Carlson Wagonlit (gère le séjour des sans-papiers avant qu’ils soient expulsés) et de Randstad (livre les gardiens dans les centres fermés) ont par exemple été taguées.

Bombage sur Carslon Wagons-lits

Bombage sur Carslon Wagons-lits

La première activité organisée dans la cadre du No Border Camp s’est tenue ce dimanche après-midi, non sans avoir été largement réprimée. Les militants s’étaient donné rendez-vous à la gare de Nossegem à 14h pour se rendre au centre fermé de Steenokkerzeel pour dénoncer, entre autre, la politique d’expulsion de la Belgique. Mais déjà à la gare, la police entre en action. Les militants sont empêchés d’entrer dans le train, les forces de l’ordre contrôlent les cartes d’identité, filment les visages, fouillent les voitures. Les personnes présentes sont bloquées dans la cage d’escalier de la gare. Finalement, une centaine de personnes atteignent le 127 bis aux sons des slogans ‘Solidarité avec les sans-papiers’ et ‘Police partout, justice nulle part’. La manifestation est directement encerclée par la police, et onze militants qui bloquaient l’entrée du centre sont interpellées. Vers 17h, une auto-pompe arrive sur place, ainsi que des policiers à cheval. Poussée dans le dos par les policiers, la manifestation retourne vers la gare où les onze personnes interpellées sont relâchées. Cinq autres militants, qui ont tenté de franchir le cordon policier, ont également été arrêtés. L’un d’eux aurait été frappé violemment. Un avocat présent sur place et témoin de la scène, a signifié qu’il ne s’agissait pas d’un cas d’auto-défense.

Le camp No Border offre la possibilité d’exécuter une grande variété d’ actions. Il s’agit également de renforcer la lutte internationale. Toute la semaine il y aura des films (Consulter le programme du Nova), des débats, événements et expositions. Chaque jour, les événements tournent autour d’un thème différent.

– Samedi 25 / 9 : Construction du Camp
– Dimanche 26 / 9 : Manifestation en mémoire de Sémira Adamu
– Le lundi 27/09 : Politiques migratoire européenne et militarisation des frontières
– Mardi 28/09 : Centres de rétention et déportations
– Mercredi 29/09 : Capitalisme et migrations
– Jeudi 30/09 : Clandestinité et les luttes des migrants
– Vendredi 1/10 : Extension des politiques frontalières européennes
– Samedi 02/10 : grande manif No Border
– Dimanche 03/10 : Evaluation et démontage du Camp

Ce programme est encore en construction

Lien avec le site du No Border Camp

‘No Border No Nation’

À l’initiative du ministre de l’intérieur français, deux militant-e-s du réseau RESF d’Indre-et-Loire, et deux du collectif Soif d’Utopies sont poursuivis devant le Tribunal correctionnel de Tours pour « diffamation publique » contre l’administration préfectorale : ils avaient dénoncé les méthodes utilisées dans la chasse aux sans-papiers et à leurs enfants, rappelant celles de la police de Vichy, en particulier l’utilisation par l’administration des fichiers de la « base-élèves ».

Cette affaire survient après l’affaire des 6 de Pau, condamnés pour injures pour avoir établi cette même comparaison. Une campagne est lancée en France pour exiger leur relaxe.

Site du Comité de soutien