En juin 2008, la Ministre de l’Intérieur attaque en justice le Collectif de Soutien aux Personnes Sans-Papiers de Rennes pour ‘Injure et Diffamation envers la Police Aux Frontières’ (suite à la distribution de trois tracts dénonçant l’existence et les pratiques de ce corps de police). En janvier 2009, au procès en première instance, le Collectif est relaxé au nom de la liberté d’expression, le Procureur de la République de Rennes fait appel. En mars 2010, trois membres du Collectif sont condamnés en appel à 500€ d’amende par personne pour diffamation envers la Police Aux Frontières. La phrase condamnée disait que les policiers de la PAF étaient ‘familiers des idées racistes’ même en modérant cette allégation avec l’ajout de l’adverbe ‘souvent’, associé à la dénonciation de leurs ‘méthodes brutales’ visant ‘en priorité les noirs et les arabes’. Cela pour le tribunal ‘excède ce qui est tolérable dans le débat politique’.

Le Collectif de Soutien aux Personnes Sans-Papiers a décidé de se pourvoir en cassation. Ce pourvoi a un coût: celui des frais d’avocats spécialisés à la Cour de Cassation. Le Collectif fait qppel à la solidarité. Assemblée Générale ouverte à tous chaque mardi à 18h30 à la MIR, 7 quai Chateaubrianddrapeau, Rennes. Site: http://www.sp35.tk

En Belgique 6 centres de détention enferment les candidats migrants qui se sont fait arrêter par nos polices, afin de les renvoyer dans leur pays d’origine. Une centaine de personnes ont participé à la manifestation du 27 février devant le centre fermé de Bruges, un centre réputé pour des méthodes d’enfermement des plus répressives, les droits des migrants enfermés étant bafoués, les conditions de vie étant des plus précaires.

Ce rassemblement s’inscrivait dans une continuité d’actions européennes contre le système de contrôle et pour la liberté de migrer, pour la liberté de circulation et d’installation de tous et de toutes,et pour la fin des frontières.

Manifestation contre les centres fermés à Bruges

Manifestation contre les centres fermés à Bruges

Le 15 février dernier à 6h du matin, 7 personnes ont été placées en garde à vue et leurs domiciles perquisitionnés à Paris dans le cadre d’une enquête sur l’agitation autour du procès de la révolte du centre de rétention de Vincennes et contre la machine à expulser.

Les perquisitions ont eu lieu à 6h du matin. Aucune porte n’a été défoncée et la plupart du temps, il a été possible de gagner quelques minutes avant l’entrée des policiers (et avant qu’ils ne menacent d’utiliser leurs béliers). Au total, 50 policiers de la Section Antiterroriste (SAT) de la Brigade Criminelle (accompagnés de la DCRI, de la Brigade Financière, de spécialistes en informatique…) ont été mobilisés. Principalement, ils cherchaient des vêtements particuliers (écharpes, bonnets, blousons, sweat-shirt, chaussures), mais aussi des tracts, brochures et affiches. Ils ont saisis évidemment des ordinateurs, des téléphones portables, des agendas et autres calepins, ainsi que des aérosols de peinture, des banderoles, ils ont pris plein de photos de documents divers et variés et des titres de livres. Des mégots et des brosses à dent ont été emportés en vue de prélèvements ADN; à certains leurs sous-vêtements ont été ‘demandés’, mais en vain; et par excès de zèle un coton-tige ‘ADN’ a été passé sur des draps de lit.

Suite à cela, les personnes ont été emmenées pour être interrogées. Des auditions ont également eu lieu pour d’autres personnes présentes lors des perquisitions. Rappelons au passage qu’il est possible de ne pas s’y rendre.

Aux interrogatoires, les personnes gardées à vue n’ont rien déclaré ni signé. Ils ont refusé le prélèvement ADN, les empreintes digitales et les photos, mais les policiers ont récupéré tout ce qui avait pu être touché: gobelets et couverts en plastique, pailles, mégots etc. Au début des gardes à vue, les chefs d’inculpation retenus sont ‘dégradations ou destructions volontaires graves en réunion’, ‘dégradations ou destructions en réunion par incendie ou substance explosive’ et ‘association de malfaiteurs’. Au cours des gardes à vue le parquet a décidé de requalifier l’instruction de criminelle en correctionnelle, puis de retirer la mention ‘antiterrorisme’.

Lors des auditions des vidéos ont été présentées aux mis en examen. Notons que la plupart du temps les images des caméras (‘boules’ placées au dessus des distributeurs) sont plutôt de bonne qualité: haute définition, couleur, possibilité de zoomer… Une soixantaine de bandes vidéo sont déjà versées au dossier. Elles ne concernent bien sûr par que les distributeurs de billet endommagés, mais aussi les collages et les tags réalisés lors des manifs (sur des Hôtels Ibis, des agences postales, des BNP, LCL, Société Générales, Air France…).

Après 48h de garde à vue et 10h au dépôt, le juge est vu individuellement en présence d’un avocat. Trois alternatives sont laissées: se taire, faire une déclaration initiale, ou répondre aux questions du juge. Le contrôle judiciaire consiste pour les 4 personnes finalement mises en examen en une interdiction de se voir et d’entrer en contact, une obligation de répondre aux convocations de l’APPé (Association d’Aide Pénale), et l’interdiction de quitter le territoire national sans en demander la permission à la juge auparavant. Au final, 4 personnes sont donc mises en examen pour ‘dégradations ou destructions en réunion’, 2 parmi elles sont également inculpés de ‘dégradations ou destructions par incendie ou par substance explosive’. Une cinquième personne est toujours recherchée pour les mêmes faits.

Chaque année, des centaines de personnes sont enfermées dans les centres fermés pour le simple fait d’avoir choisi un meilleur avenir en Belgique. Pour leur montrer notre soutien et notre solidarité, une manifestation bruyante est organisée à Bruges ce samedi 27 février à 13h45. Rendez-vous à l’arrière de la gare de Bruges.

Affiche de la manif contre les centres fermés

Affiche de la manif contre les centres fermés

Ce midi, quelques dizaines de personnes se sont rassemblées sur la Place du jeu de balle. Le temps de dérouler la banderole qui disait ‘centres fermés, prisons – dedans comme dehors vive la révolte’ et les voilà parties en déambulation à travers les rues du quartier des marolles. Dans le mouvement, des équipes collent des affiches, d’autres crient des slogans, certaines personnes écrivent sur les murs tandis que la situation créée permet au reste de la troupe de distribuer des tracts dans un contexte ouvert à la discussion. Différents tracts ont été distribués, notamment un qui s’intitulait ‘beau comme des centres fermés qui flambent…’ dans lequel on pouvait notamment retrouver un passage sur les récentes arrestations en France de camarades accusés de s’être attaqués à la machine à expulser en sabotant de diverses manières des distributeur d’argent appartenant à des banques ayant balancé des sans-papiers.

Rue Clavel, 19e arrondissement de Paris, la nuit du 10 au 11 février 2010, au lendemain du réquisitoire au procès de Vincennes, deux distributeurs de billets ont été incendiés. Des tags dénoncent la construction des CRA (les centres fermés), les rafles, les expulsions et la collaboration des institutions bancaires et financières.

Incendies de distributeur à Paris

Incendies de distributeur à Paris

Le 22 juin 2008 éclatait une révolte collective au Centre de Rétention Administrative de Vincennes suite au décès suspect d’un tunisien de 41 ans qui y séjournait. Après plus d’un an d’enquête à charge, le procès s’était ouvert le 25 janvier dernier dans la même veine, entraînant dès le 1er février les dix inculpés et leurs avocats à déserter la salle d’audience. Ceux-ci ont affirmé ne pas avoir les moyens de la défense et ne pas vouloir être ‘la caution de cette comédie’.

Le réquisitoire est tombé ce mercredi 10 février, le procureur n’émettant aucun doute sur la participation des dix hommes aux dégradations du CRA. Les dix sans papiers jugés étaient inculpés d’incendie volontaire, de dégradation et de violence en réunion. Contre sept d’entre eux, des peines égales ou supérieures à un an de prison ferme ont été requises. Trois peines de six à dix mois de prison ferme ont été également requises. La plus lourde des réquisitions, trois ans ferme, vise un prévenu sous mandat d’arrêt depuis les faits, alors que la plupart des autres prévenus ont effectué une peine de détention provisoire. Le jugement a été mis en délibéré au 17 mars.

Le vendredi 22 janvier, le feu a été mis dans le service local des Etrangers à Göttingen. Une forte déflagration s’est produite blessant légèrement un employé qui tentait d’éteindre l’incendie. La police a trouvé à proximité des lieux une sorte de lettre de revendication exigeant un arrêt général des expulsions de réfugiés.

Service local des étrangers de Gottingen

Service local des étrangers de Gottingen

En décembre 2004, un texte qui dénonçait la participation de la société Bouygues aux chantiers des centres de rétention et appelait au lancement d’un mouvement contre l’entreprise, dans le cadre de la campagne anti-rétention qui s’est déroulée de novembre 2004 à avril 2005, était reproduit sur les sites CNT, Indymedia, Pajol, Réseau anti-pub. En janvier 2005, la société Bouygues a porté plainte contre la diffusion de ce texte.

Aujourd’hui, après cinq ans d’instruction, quatre personnes, dont les administrateurs techniques des sites Indymedia, Pajol, Réseau anti-pub, sont renvoyés en correctionnelle, pour avoir commis le délit de ‘provocation directe, suivie d’effet, à la commission de destructions, dégradations et détériorations dangereuses pour les personnes’.

Rassemblement de soutien aux personnes inculpées vendredi 12 février 2010 à 13h à la 17e chambre correctionnelle de Paris, Palais de Justice de Paris, 4 bd du Palais, 75001 Paris (métro Cité).

Le 25 janvier a commencé le procès de dix personnes sans-papiers accusées d’avoir participé, le 22 juin 2008, à la révolte collective qui a abouti à la destruction du centre de rétention administrative de Vincennes (photo). Ils sont inculpés d’incendie volontaire, dégradation et violence en réunion.

Le procès est à l’image de l’instruction, menée exclusivement à charge pendant un an. La quasi totalité des demandes de la défense (circonstance de la mort de Salem Souli la veille de la révolte, expertises techniques des matériaux des bâtiments, rapport des pompiers…) a été rejetée. Seule a été acceptée la demande de visionnage de la totalité des bandes de vidéosurveillance, mais en audience. Cette décision qui apparaissait comme une concession a, en fait, porté atteinte aux droits de la défense en imposant, sans concertation et du jour au lendemain, aux avocats et aux prévenus trois semaines d’audience consécutives. Ainsi depuis le 1er février, le procès se poursuit entre personnes de connivence: les juges, le procureur, les avocats des parties civiles, à savoir l’Etat, ainsi que les policiers du centre. Les inculpés et leurs avocats ont quitté le procès, ces derniers affirmant ne pas avoir les moyens de la défense et ne voulant pas être ‘la caution de cette comédie’.

Suite à un appel à une semaine de solidarité avec les inculpés de Vincennes du 16 au 24 janvier, partout en France et ailleurs, des personnes ont exprimé leur solidarité de diverses façons: repas de solidarité à Reims; banderoles accrochées à Trièves, Grenoble, Paris, Bordeaux et Marseille; occupations à Air-France, et à Carlson-wagonlit travel (Paris); soirées d’information et de débats à Paris, Marseille, Dijon, Milan et, Saint-Etienne; manifestations de rues et balades-diffusions de tracts à Paris, Bordeaux et Angers; rassemblement devant les palais de justice de Paris, de Marseille et de Limoges; rassemblements devant les centres de rétention de Marseille, d’Utrecht, de Besançon et de Turin; inscriptions et collages sur les murs des villes, des camps, des palais de justice, des banques qui dénoncent les sans papiers, des entreprises qui construisent les camps à Paris, Lyon, Turin, Bordeaux, Angers, Grenoble, Nîmes, Reims et Marseille; sabotage des distributeurs des banques qui dénoncent des sans papiers, entreprises qui participent à la machine à expulser (Paris). RDV à l’audience du mercredi 10 février à 13h30 Au TGI de Paris (16e chambre)

Centre de rétention de Vincennes

Centre de rétention de Vincennes