Mécaniciens, conducteurs et autres employés de Canadien Pacifique sont en grève depuis tôt mercredi matin. Les pourparlers achoppent principalement sur les régimes de retraite. CP est la deuxième société ferroviaire au pays derrière Canadien National. La ministre du Travail a calculé que le conflit de travail pourrait coûter un demi-milliard par semaine à l’économie canadienne s’il perdure. Elle exhorte donc Canadien Pacifique et ses 4.500 salariés à négocier ferme pour accoucher d’une nouvelle convention collective. Faute de quoi, elle présentera une loi pour forcer le retour au travail.

La ministre n’a pas précisé quand elle compte légiférer. Elle craint qu’une grève prolongée n’affecte d’autres industries comme celles de l’automobile, du charbon et de la potasse, qui dépendent de Canadien Pacifique pour transporter leur marchandise. Le gouvernement n’a pas hésité à légiférer, ces derniers mois, pour mettre fin à des conflits de travail à Postes Canada et à Air Canada.

Canada: Une loi spéciale contre la grève des cheminots?

Les salariés grévistes de Keolis (conducteurs de bus) occupent depuis vendredi, le bureau du directeur des Transports Urbains de Blois. Comme la reprise des négociations prévue hier après-midi a été reportée à aujourd’hui, certains s’apprêtaient à passer une nouvelle nuit dans les locaux des TUB. La direction a envoyé un huissier pour enjoindre les grévistes à évacuer les locaux (photo). Devant leur refus, un constat d’occupation illégale, préalable à une éventuelle action en justice a été dressé.

France: Un huissier chez les grévistes de Keolis

Le 25 avril dernier, la syndicaliste de la CGT-Barcelone Laura Gomez avait été arrêtée et placée en détention pour avoir brûlé une boîte en carton sur un trottoir lors d’une manifestation devant la Bourse de Barcelone. Le juge avait également prononcé une impossibilité de recours. Finalement, le 17 mai et après 23 jours en prison, le juge a décrété sa libération sous une caution de 6000 euros et avec la condition de ne pas participer à des manifestations. Elle reste néanmoins accusée de ‘désordre public’ et de ‘porter atteinte à l’exercice des droits fondamentaux et des libertés publiques’.

Le 7 mars dernier, dans le cadre des multiples actions (qui se poursuivent depuis) des métallos de Florange pour obtenir le redémarrage des hauts fourneaux de leur usine, la justice française avait promulgué une ordonnance autorisant le recours à la force publique pour faire lever les piquets de grève de l’aciérie. Les syndicalistes, via leur avocat, avaient introduit un recours en référé devant le tribunal de grand instance de Thionville afin d’obtenir l’annulation de ce texte. Hier, le tribunal a refusé d’annuler cette ordonnance qui empêche ‘toute entrave au fonctionnement du site, à l’exercice du travail, à la circulation des biens et des marchandises, à la liberté du commerce et de l’industrie’ et autorise donc l’usage de la force publique pour la faire respecter. L’avocat des syndicats envisage actuellement d’interjeter appel.

Le président d’Unilever France a dénoncé l’occupation vendredi par des salariés de Fralib (groupe Unilever) de l’usine de thés et tisanes en sachet de Géménos (Bouches-du-Rhône). Dénonçant « une opération commando », il a déclaré avoir déposé plainte pour « menaces physiques » (les syndicalistes cagoulés auraient intimidés les vigiles pour forcer l’entrée de l’usine). Les salariés de Fralib sont en lutte pour le maintien de l’usine de thés Lipton et d’infusions Elephant à Gémenos depuis 592 jours.

France: Les patrons d’UNILEVER portent plainte contre les salariés occupant l’usine Fralib

Mercredi, des policiers du Groupement Mobile d’Intervention sont venus disperser les manifestants qui avaient occupé la cour de la direction régionale de la Camerounaise des Eaux (Cde), près du camp Yeyap, à Yaoundé. Les travailleurs de la Cde sont en grève depuis le 2 mai 2012 pour le payement des droits sociaux dus aux employés et aux retraités et pour l’amélioration de leurs conditions de travail. La dette sociale due aux employés de l’ex-Snec, de la Camwater et de la Cde est évaluée à plus d’un milliard F.Cfa.

Depuis l’arrêt des hauts fourneaux de leur usine d’ArcelorMittal à Florange, les métallos mènent diverses actions et grèves afin d’obtenir leur redémarrage. Vendredi, quelques 200 ouvriers s’étaient installés vers 6h du matin à la sortie principale du site de production d’où partent les produits finis de l’usine afin d’en bloquer l’accès. En début d’après-midi, ils ont tenté une incursion dans les locaux administratifs où se tenait un comité d’entreprise extraordinaire, mais se sont vus violemment interrompus par les gardes de sécurité. Un des ouvriers a été blessé au cours des heurts qui s’en sont suivis et a dû être évacué et transporté à l’hôpital.

Une dizaine de syndicalistes et militants des droits de l’homme ont été arrêtés par la police, jeudi à Alger, suite à un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba, militant du Comité national de défense des chômeurs, incarcéré depuis plus d’une semaine à la prison de Serkadji. Selon la même source, le procureur a requis trois ans de prison ferme à l’encontre de M. Kherba pour « incitation directe à attroupement », « usurpation de fonction » et « entrave au fonctionnement d’une institution » pour avoir participé pacifiquement à une manifestation organisée par les travailleurs du secteur de la justice, afin de revendiquer l’amélioration des conditions de travail… Les manifestants ont finalement été relâchés.

Algérie: Syndicalistes arrêtés

Deux syndicalistes d’Euro Disney ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Meaux à 1.200 euros d’amende avec sursis pour avoir publié sur leur blog des informations jugées diffamatoires. Ils ont par ailleurs été condamnés à verser solidairement quelque 4.500 euros de dommages et intérêts à Euro Disney et à deux de ses responsables, au titre du préjudice moral.

Les deux syndicalistes avaient écrit sur leur blog, début 2010, que la direction d’Euro Disney, le vice-président des ressources humaines et le directeur de la restauration étaient responsables du décès des deux salariés, mettant en cause les conditions de travail pour le premier et le fait que personne n’ait tendu la main au deuxième. La première victime, un salarié de 30 ans, travaillait dans un restaurant du groupe et sortait d’une période de dépression. Il avait mis fin à ses jours le 21 février 2010 en faisant irruption sur les voies ferroviaires au passage d’un train. La deuxième, un chef de cuisine âgé d’une quarantaine d’années et père de 4 enfants, s’était suicidé le 26 mars 2010 à son domicile à l’issue d’un arrêt maladie. Il avait gravé sur un des murs de sa maison un ultime message, expliquant ne pas vouloir « retourner chez Mickey ».