Les manifestations consécutives à l’incendie de l’usine Fashions Tazreen qui a tué plus 111 ouvriers, et blessé plus de 150 autres, font rage depuis trois jours. Des milliers d’ouvriers du textiles ont manifestés pour des usines plus sûres et des sanctions pour les responsables de l’incendie mercredi à Ashulia, une banlieue industrielle de la capitale. Ils bloquent la circulation, et affrontent la police qui use de gaz lacrymogènes et de matraques. Au moins 20 personnes ont été blessées dans les heurts rien que pour la journée de mercredi. La plupart des 300 usines de confection dans la région sont à l’arrêt.

Trois surveillants de l’usine textile ont été arrêtés pour négligence mercredi, mais une vidéosurveillance indiquerait une incendie volontaire. Certains survivants ont déclarés que les directeurs d’usine ont quitté le bâtiment à temps parce que, pour eux, une alarme incendie s’est déclenchée. Wal-Mart Stores Inc, la plus grande société de commerce de détail au monde, qui s’approvisionnait (via un réseau de sous-traitants chre Fashions Tazreen), a déclaré qu’elle définirait de nouvelles procédures pour contrôler la sous-traitance. Le Bangladesh compte environ 4.500 fabriques de vêtements et est le premier exportateur mondial d’habillement après la Chine.

Bengladesh: Emeutes ouvrières à Ashulia

Patrice Jullien, délégué syndical CGT chez Norbert Dentressangle Distribution comparaissait le 22 novembre au tribunal de grande instance d’Amiens. Il est accusé d’avoir détérioré une caméra de surveillance placée dans la salle de pause de l’agence Norbert Dentressangle de Roye en décembre 2011, lors d’un mouvement de grève pour un collègue. Le tribunal a jugé la vidéosurveillance illicite (faute de consultation des représentants du personnel), l’image insuffisante pour identifier Patrice Jullien. Le tribunal a déclaré ‘’considérant que le directeur de l’agence a tenu des propos particulièrement véhéments et hostiles à l’encontre du salarié, du syndicat qu’il représente et qu’il a implanté avec succès dans l’établissement, et de son épouse également salariée ; que malgré l’engagement pris le 9 décembre 2011 de ne pas sanctionner de salarié au motif de sa participation à la grève, il a sollicité l’autorisation de licencier Monsieur Jullien, qu’en conséquence, un lien existe entre la demande de licenciement et le mandat et l’activité syndicale du salarié.’’
Le syndicaliste a été relaxé.

France: Syndicaliste relaxé

Alors que la libération de tous les ouvriers et syndicalistes de Ford Genk interpellés hier sur le site de Cologne avait été annoncée dans la soirée, un syndicaliste a tout de même passé la nuit en prison. Accusé d’être le principal instigateur des incidents, il doit comparaître en procédure accélérée ce jeudi devant la justice allemande. Le juge doit décider si le délégué peut être libéré ou non.

Ce matin, quelques 250 ouvriers et syndicalistes de chez Ford Genk se sont rendus sur le site de l’usine Ford à Cologne où se tiendra le conseil d’entreprise européen de Ford jeudi pour protester contre la fermeture de leur usine. La police est rapidement intervenue pour les empêcher d’accéder au site et a chargé à plusieurs reprises en direction des manifestants, lesquels ont lancé des pétards. Les policiers ont répliqué à coups de matraque avant de parvenir à encercler la délégation belge. Tous les travailleurs font l’objet d’une procédure d’arrestation administrative.

Manifestation des travailleurs de Ford Genk à Cologne

Manifestation des travailleurs de Ford Genk à Cologne

Quatre ouvriers ont été blessés devant l’usine IKEA de Piacenza vendredi matin. L’établissement est le principal centre de stockage IKEA en Italie. Les ouvriers qui y travaillent sont employés par des « coopératives », mais en Italie les « coopératives » sont souvent des formes légales cachant des entreprises contournant les lois du travail et les conventions collectives.

C’est précisément ce que dénonçaient les ouvriers (parmi lesquels beaucoup de migrants) qui sont en grève depuis plusieurs jours. La direction d’IKEA a riposté en licenciant 12 ouvriers dont 9 membres des syndicats de base (COBAS). Le 30 octobre, des premiers incidents violents ont eu lieu quand la police a forcé les barrages des grévistes pour permettre aux camions d’IKEA d’approvisionner les magasins de la chaîne. L’incident s’est reproduit ce 2 novembre, avec attaque du piauet de grève à la matraque et aux gaz lacrymogènes.

Italie: Violence policière contre les grévistes d’IKEA

Une centaine de grévistes ont tenté de prendre d’assaut l’armurerie de la mine de Magdalena, exploitée par le groupe canadien Forbes & Manhattan près de Dannhauser, dans le nord du KwaZulu-Natal (est), quand ils en ont été empêchés par des vigiles. Les vigiles ont pourchassé les manifestants jusqu’au bidonville voisin, et en ont blessé deux, qui sont morts à l’hôpital. La police est alors intervenue. Les mineurs de la mine de charbon bitumineux de Magdalena sont en grève depuis le 17 octobre, et réclament d’importantes augmentations de salaires.

Afrique du Sud: Deux mineurs tués

Hier mercredi, une manifestation syndicale à Barcelone, paralysée par la grève des transports, a été l’occasion de plusieurs incidents. Des manifestants (appartenant en partie aux syndicats anarchiste CNT) ont attaqué des magasins appartenant à des grandes chaînes (FNAC, APPLE…). Le magasin ZARA, appartenant à une société espagnole dont le proprétaiere, Amancio Ortega, est la troisième fortune du monde, a été particulièrement visé. La police catalane a arrêté un syndicaliste porteur de seaux de peintures, et prétend avoir identifié une trentaine de manifestants ayant envahi et dévasté les magasins.

Espagne: Incidents lors de la grève à Barcelone

Dans le bras de fer entre la direction d’IVECO-MAGIRUS-CAMIVA et les salariés du site de Saint-Alban-Leysse (Savoie), une nouvelle étape a été été franchie mercredi 24 octobre avec l’arrivée de « camions de déménagement » aux abords de l’usine. Le fabricant de véhicules d’incendie IVECO-MAGIRUS-CAMIVA a annoncé son intention de délocaliser la production de son unité de Saint-Alban. Le site fait partie des usines promises à une fermeture en Europe pour regrouper l’activité en Allemagne.

Les ouvriers de CAMIVA ayant été condamnés au tribunal à 1.000 euros d’astreinte en cas de blocage, ils ont donc lancé un appel à leurs collègues d’autres entreprises pour bloquer le site à leur place. Les cheminots ont répondu en nombre. Jeudi 25 octobre peu avant 9H, les CRS sont intervenus pour déloger des syndicalistes de la région venus soutenir leurs collègues de CAMIVA. Après l’intervention de CRS, huit camions de déménagement ont pu entrer. Dans un communiqué la préfecture de la Savoie explique que l’intervention qui s’inscrivait « dans le cadre de la prévention des entraves à la circulation », selon « l’article L.412-1 du code de la route » (sic).

France: CRS contre syndicalistes à CAMIVA