La principale base des islamistes à Kobané a finalement été reprise aujourd’hui par les Unités de Défense du Peuple (YPG). Cette victoire coupe la route des approvisionnements de l’État Islamique à Kobané et pourrait bien être un tournant dans la bataille qui dure depuis des mois. Les forces kurdes contrôlent à présent plus de 70% de la ville. Une immense banderole de 75 mètres de long vert-jaune-rouge a été accrochée à un pilonne sur une colline qui surplombe la ville, annonçant cette victoire. C’est sur cette colline qu’Arin Mirkan était morte en combattant l’EI en octobre dernier.

Immense drapeau YPG accroché lors de la libération de Kobané en janvier 2015.

A Hassekeh, les combats se poursuivent entre l’armée du régime syrien et les YPG (Unites de Protection du Peuple, kurde). Cette ville proche des frontières irakienne et turque est depuis 2012 le théâtre d’affrontements entre les principales forces de la région : islamistes d’ISIS et du front Al-Nusrah, ALS et armée syrienne. Depuis quelques temps la ville était partagée entre les YPG qui contrôlaient les quartiers kurdes et arabo-kurdes alors que le régime syrien contrôlait le reste.

Le conflit qui s’est ouvert il y a deux jours aurait éclaté après que les YPG aient arrêtés une dizaine de soldats syriens qui opéraient dans une zone « démilitarisée » de cette ville de 200’000 habitants. Le bilan est incertain : il y aurait au moins 8 morts du coté kurde et 9 du coté loyaliste.

Dans l’est du Rojava, la ville de Hasseké est sous le contrôle partiel du YPG depuis 2011, et assiégée par l’Etat Islamique depuis 2013. Selon un communiqué des YPG, l’armée syrienne régulière a attaqué hier soir un checkpoint des Asayish (forces de sécurité kurdes). Les combats se poursuivent à l’heure actuelle dans le quartier Al-Talayi, autour d’une caserne de pompier, du centre de traitement d’eau, de la gare routière et de plusieurs checkpoints Asayish (forces de sécurité kurdes). Au moins 20 soldats syriens auraient été tués ainsi que 5 combattants du YPG.

Des combattants du YPG à Hasseké

Des combattants du YPG à Hasseké

Une délégation du Secours Rouge suisse, emmenée par la secrétaire de notre Secours rouge International, se trouve actuellement au Kurdistan, à la frontière entre la Turquie et la Syrie, à Suruc, la ville jumelle de Kobane. La délégation a apporté une importante somme d’argent produit de la récolte « Des armes pour le Rojava (le Kurdistan syrien libéré) ».
Cette campagne était une réponse à la livraison d’armes par la Suisse au Qatar – armes que le Qatar a aussitôt livrées aux islamistes syriens: « la bourgeoisie arme ses amis, nous armons les nôtres ». Un débat a lieu en Suisse sur la possible illégalité de cette collecte, et donc sur d’éventuelles poursuites judiciaires.

La délégation du Secours rouge suisse à Suruc

L’affiche de la campagne de collecte de fonds

le site du Secours rouge suisse

un article dans la presse suisse

La délégation du Secours rouge suisse à Suruc
L'affiche de la campagne de collecte de fonds

Les YPG/YPJ (Unités de Défense du Peuple/des Femmes) viennent de publier leurs bilans officiels de la résistance kurde contre l’Etat Islamique au Rojava, dans la partie syrienne du Kurdistan. Les chiffres sont très révélateurs : 4.964 membres d’ISIS ont été tués par les YPG/YPJ, 11 ont été faits prisonniers, alors que 537 combattants des Unités de Défenses sont morts dont 14 étaient membres des brigades Burkan al-Firat (milices syriennes pro-YPG). Le commandement kurde précise que les trois opérations majeures de l’année 2014 ont été le secours porté aux 150.000 Yézidis attaqués au Mont Sinjar, la défense de la ville de Kobané et la libération des zones du Rojava sous l’emprise de l’EI. Des centaines d’équipements militaires lourds (Technicals, Hummers, tanks, mortiers, batteries anti-aériennes mobiles, mitrailleuses lourdes, ordinateurs, caméras, vestes-suicides,… ont été détruits ou saisis.
Les YPG/YPJ ont organisé 337 opérations contre l’EI et sont rentrés dans des affrontements avec eux à 414 reprises. Malgré la complicité de l’Etat turc et les armes lourdes de l’EI, les islamistes semblent continuer à perdre du terrain. Hier encore, les autorités turques ont arrêtés les membres d’une ONG européenne à Suruç (ville turque frontalière de Kobané) et brûlé le stock de médicaments qu’ils transportaient, leurs appareils photos ont été saisis.

Les YPG/YPJ donnent leur bilan de l’année 2014.

Les YPG/YPJ donnent leur bilan de l'année 2014.

Une cinquantaine de personnes ont assisté à la soirée « Femmes de Kobane » co-organisée par notre Secours Rouge, le Comité de soutien aux prisonniers politiques (Turquie/Kurdistan), Alternative libertaire Bruxelles et l’institut kurde. Les fonds récoltés seront reversés au profit de combattant(e)s de Kobane enfermé(e)s en Turquie alors qu’ils/elles passaient la frontière entre la Syrie et la Turquie.

Bruxelles: Succès de la soirée « Femmes de Kobané »

Pour la troisième fois depuis le début de la bataille de Kobané, une combattante du MLKP a été tuée. Sibil Bulut, 28 ans a été tuée en repoussant les forces de l’Etat Islamique sur le front sud de Kobané. De nombreux combattants révolutionnaires du Moyen-Orient prêtent main forte aux Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ), l’enclave du Kurdistan syrien réprimée tour à tour par l’état turque et l’Etat Islamique.

Sibel Bulut

Sibel Bulut

Au 75ème jour de siège, les YPG (Unités de Défense du Peuple, guerilla kurde en Syrie) contrôle à présent 80% de Kobané, des membres de l’EI (Etat Islamique) ont aujourd’hui tenté une nouvelle attaque pour prendre le contrôle de la ville. Si on avait pu constater quelques actes de complaisance de la part des autorités turques envers les islamistes, les membres d’EI ont aujourd’hui attaqué depuis le coté turque de la frontière en commettant notamment 4 attaques suicides qui auraient tué plusieurs combattants kurdes, l’un de ces attentats visait le poste-frontière kurde. Toutefois les YPG annonce avoir réussi à empêcher les islamistes de traverser la frontière. Les autorités turques nient qu’elles laissent les islamistes utiliser leur territoire comme base arrière et que les attentats suicides soient venus de son territoire.

Un combattant du YPG

Un combattant du YPG

Il y a deux semaines, la Turquie avait placé en détention un groupe d’environ 250 personnes appartenant au Parti de l’union démocratique (PYD) ou à sa milice armée, les Unités de protection du peuple (YPG), qui avait franchi la frontière en provenance de la ville de Kobané, assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique. Ces réfugiés ont été retenus, officiellement pour vérification d’identité, par les autorités turques qui les soupçonnent d’être liées au PKK. Une centaine d’entre eux avaient été remis en liberté la semaine dernière et avaient rejoint à Kobané les combattants kurdes qui luttent contre l’EI. Les autres avaient entamé une grève de la faim pour dénoncer leur détention dans une salle de sports de la ville frontalière turque de Suruç.

La police et l’armée turque réprime sauvagement les militants qui sont actifs à la frontières turco-syrienne. Kader Ortakaya manifestait ce 6 novembre à Suruç, une ville turque à 15 kilomètres de Kobané, lors d’un rassemblement d’artistes solidaires des combattants kurdes qui résistent à l’Etat Islamique. L’armée turque a attaqué cette manifestation avec des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Kader a reçu une balle dans la tète et est morte sur le coup. Un rassemblement a eu lieu à Istanbul pour commémorer sa mort, celui-ci a été attaqué par la police.

Turquie : L’armée abat une militante kurde près de la frontière syrienne, la police attaque la commémoration de sa mort