Des demandeurs d’emploi en sit-in ont bloqué la sortie des camions chargés de phosphate à partir de la ville d’Oum Larayes (Gouvernorat de Gafsa) en direction des usines des engrais chimiques. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont brûlé des pneus en caoutchouc devant l’unité de production de phosphate commercial. Ces affrontements, qui ont eu lieu aux abords de la laverie de phosphate et des quartiers environnants, ont stoppé le processus de chargement des camions démarré mardi matin aux premières heures par la Compagnie des Phosphates de Gafsa qui n’a pu expédier que 7 camions vers les usines du Groupement Chimique Tunisien.

Le 21 septembre dernier, le contact a été perdu avec une embarcation transportant des migrants clandestins à travers la Méditerranée, avec à son bord 18 personnes, dont la plupart étaient originaires de la ville de Zarzis. Les habitants de Zarzis ainsi que les familles des migrants disparus ont voulu se rendre à Djerba pour faire entendre leurs voix et appeler les autorités à intervenir  pour révéler la vérité sur la disparition de leurs enfants. C’est sur l’Ile de Djerba que se tenait le Sommet de la Francophonie en présence de 89 délégations officielles. Cette en marche en direction de Djerba s’est arrêtée au niveau de la zone touristique de Zarzis en raison des barrières sécuritaires mis en place pour empêcher les protestataires de rejoindre Djerba. Les protestataire ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre qui ont fait usage du gaz lacrymogène et procédé à des arrestations. Les maisons et écoles alentours ont été noyées de gaz et ont dû être évacuées.

 

 

Dans le gouvernorat de Kairouan, 12.000 élèves n’ont pas encore commencé leur année scolaire, puisqu’il manque 600 enseignants. Ainsi, le conflit qui oppose le ministère de l’Education et la Fédération générale de l’enseignement secondaire (Fges) est marqué par beaucoup d’escalade, de mouvements de contestation du boycott et de suspension des cours. Les enseignants grévistes qui participaient, lundi matin, au sit-in au siège de la direction régionale de l’éducation à Kairouan, ont été chargés par la police. Lors des affrontements qui ont suivi, trois enseignants ont été arrêtés et quatre autres blessés et hospitalisés.

 

Le journaliste et militant Ghassen Ben Khélifa, en détention pendant 5 jours sur instructions du parquet du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, a été libéré ce dimanche. Le syndicat des journalistes a dénoncé « la facilité du ministère public à émettre des mandats de dépôt contre des citoyens et des journalistes sans qu’il y ait de soupçons ou éléments de crimes ». Le journaliste, arrêté dans une affaire terroriste liée à une page Facebook qui publie des contenus contre le président Saïed, avait entamé le 9 septembre une grève de la faim en signe de protestation contre les conditions de sa détention. Une marche de protestation avait été organisée vendredi dernier à partir du siège du syndicat national des journalistes tunisiens en direction de l’avenue Habib Bourguiba pour revendiquer la libération de Ghassen Ben Khelifa. D’autres rassemblements avaient eu lieu, notamment à Montréal.

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Ghassen Ben Khelifa, militant tunisien pour la justice sociale a été arrêté le 6 septembre. Rédacteur en chef d’Inhiyez, une publication en ligne, il est bien connu pour son engagement en faveur de la libération de la Palestine, notamment en s’organisant avec le Comité tunisien de boycott et d’anti-normalisation et le Comité tunisien pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Le matin du 6 septembre, une douzaine de membres des forces spéciales de sécurité en Tunisie, en civil, ont fait irruption au domicile de Ben Khelifa et de ses parents, confisquant son téléphone portable et deux ordinateurs. Il a été transféré au Bureau judiciaire antiterroriste. Il est maintenant détenu en vertu d’un ordre de détention de cinq jours, susceptible d’être renouvelé. Aucune raison n’a été donnée pour son arrestation et aucune charge n’est connue. Bien qu’il ait le droit d’être accompagné par des avocats lors des interrogatoires, en vertu de la loi tunisienne, ces droits lui ont été refusés. Vendredi 9 septembre, le Comité national pour la libération de Ghassan Ben Khalifa organisera une marche à 17 heures à Tunis, du Syndicat national des journalistes à la rue Habib Bourguiba, pour demander sa libération et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui.

 

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La police tunisienne a procédé vendredi à des arrestations musclées de manifestants protestant contre le président Kais Saied et la nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum lundi. Cette nouvelle Constitution accorde de vastes pouvoirs au président. Les  manifestants s’étaient rassemblés devant le Théâtre municipal sur l’avenue Habib Bourguiba, l’artère centrale de la capitale, encadrée par un important dispositif policier. Les manifestants, qui scandaient: «nous, peuple tunisien, n’avons pas écrit cette Constitution», se sont dirigés vers le siège du ministère de l’Intérieur et ont tenté de retirer des barrières de sécurité. Des policiers, matraques et bombes de gaz lacrymogène à la main, leur ont barré la route et ont arrêté une dizaine de manifestants.

Lacrymogènes, canons à eau et arrestations. Les forces de sécurité ont dispersé manu militari vendredi à Tunis des manifestations organisées contre le président en dépit d’une interdiction des rassemblements, officiellement pour des raisons sanitaires. La dispersion brutale des manifestations, qui marquaient également le 11e anniversaire de la chute de Ben Ali, a donné lieu à des scènes de violence rarement vues dans la capitale depuis la révolte qui a renversé le dictateur en 2011 et donné le coup d’envoi des soulèvements du Printemps arabe dans la région.

Les opposants l’accaparement des pouvoirs par le président, le 25 juillet, lorsqu’il avait limogé le gouvernement et suspendu le Parlement pour gouverner par décrets. Les manifestants ont réussi à briser plusieurs cordons policiers et ont été refoulés à coups de matraques et gaz lacrymogènes et par des jets d’eau sale. Empêchés d’accéder à l’artère principale, l’avenue Habib Bourguiba, ils se sont éparpillés en plusieurs groupes distincts. Des dizaines d’interpellations ont eu lieu, plusieurs personnes dont au moins un adolescent de 15 ans étant frappées et traînées au sol. Des motards ont foncé sur certains groupes pour les disperser, et des tirs de sommation ont été entendus.

 

La militante tunisienne Myriam Bribri vient d’être condamnée 4 mois de prison et à une amende pour « outrage à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions », en fait avoir dénoncer une violence policière. Myriam avait été convoquée le 7 octobre dernier par la police judiciaire suite à une plainte déposée par le syndicat des forces de sécurité de Sfax portant sur un commentaire Facebook consécutif à une vidéo de violence policière. Ce jugement est donc la vengeance du syndicat de police. Myriam Bribri anime un atelier de création de vêtements artisanaux mais son atelier est aussi un lieu d’activités politiques et culturelles qui animent le quartier pauvre de la médina de Sfax.

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Des manifestants dans la ville d’Agareb (voir notre article), dans le sud de la Tunisie, ont incendié, au matin de ce mardi, un poste de la Garde nationale, sur fond de la mort d’un jeune homme de 35 ans, en raison des gaz lacrymogènes, lors de la dispersion des manifestations du lundi. Les forces de l’ordre se sont retirées du poste de la Garde nationale à la suite de l’incendie. Des unités de l’armée ont été déployées pour sécuriser les points stratégiques de la ville.

Des centaines de jeunes résidant dans la ville d’Agareb, sont descendus, mardi soir, dans la rue, pour protester contre la décision de rouvrir la décharge d’ordures d’El Guenna, dans les environs de leur localité. Les protestataires ont bloqué les routes avec des pierres, et ont caillassé les voitures des policiers. Des renforts de police sont arrivés sur place, et les agents ont utilisé du gaz lacrymogène dans une tentative de disperser les manifestants.