Selahattin Demiras est le co-président du principal parti légal défendant les droits des kurdes en Turquie, le Parti de la paix et de la Démocratie. En 2006, en tant que dirigeant d’une des sections de l’Association des Droits de l’Homme, il prend la parole au micro de Roj TV. Au cours de sa déclaration, il affirme qu’Ocalan, dirigeant emprisonné du PKK, pourrait jouer un rôle dans la résolution de la question kurde. Immédiatement, il est accusé de faire l’apologie d’une organisation terroriste et l’affaire est portée devant le tribunal de Diyarbakir. Le jugement est tombé aujourd’hui. Demirtas écope d’une peine de dix mois avec un sursis de cinq ans. Cette affaire a été jugée malgré le fait que Demirtas soit actuellement député au parlement (et aurait donc du bénéficier d’une certaine immunité) parce que la Cour Suprême a estimé qu’elle était en lien avec le terrorisme.

Ce vendredi, des membres de Tayad ont entrepris de rallier à pied la ville d’Ankara en partant d’Istanbul. Cette marche avait pour but de protester contre les conditions de détention dans les prisons turques, d’exiger la libération des prisonniers gravement malade et la suppression du régime d’isolation qui est appliqué aux détenus. Le groupe de marcheurs a distribué des tracts aux habitants de villages qu’ils ont traversé. Durant toute la route, ils ont été encadré par la police.

Dans la journée de samedi, à proximité de Bolu, ils ont été attaqué par un groupe d’une cinquante de jeunes personnes qui leur ont lancé des pierres et des bouteilles en verre. Plus tard, elles ont été rejointes par des artisans qui s’en sont pris aux militants avec des outils, tels que des tourne-vis. Un avocat présent dans le groupe de marcheurs a déclaré à la presse que la police n’avait eu de cesse de provoquer les villageois durant toute la marche en leur disant que le groupe était composé de membres du PKK et qu’ils portaient le corps d’un des leurs pour un enterrement. La police n’a, à aucun moment, tenté de disperser les assaillants. Finalement, les militants de Tayad ont continué leur chemin, toujours sous surveillance policière.

Les autorités turques ont remis vendredi au ministre allemand de l’Intérieur un dossier sur l’action du PKK en Allemagne, invitant ce pays à sévir contre ce mouvement interdit en Allemagne depuis 1993. Le PKK est interdit dans les pays de l’Union européenne (UE) mais la Turquie souhaite que les ONG, fondations ou associations qui soutiennent la cause kurde soient également réprimées par la justice.

Le ministre allemand, en visite en Turquie, a indiqué que ses services étudiaient le dossier qui lui est remis. Il a aussi ajouté que la Turquie et l’Allemagne avaient décidé de mettre en place un comité politique pour « mieux coordonner » les efforts en matière de lutte anti-terroriste.

Deux personnes suspectées d’entretenir des liens avec le PKK ont été arrêtées ce mercredi à la suite d’une vaste opération urbaine de la police. Neufs suspects avaient été placés en garde à vue vendredi dernier par les équipe de contre-terrorisme du Département de Police d’Istanbul. Sept d’entre eux ont rapidement été libérés. Un des deux arrêtés, Abuzer D., est accusé d’être lié à une attaque réalisée par le PKK au mois de juin.

Selon l’agence de presse Firat, le PKK aurait annoncé avoir prolongé son cessez-le-feu jusqu’à une date encore indéterminée. Le 13 août dernier, l’organisation avait déclaré une trêve unilatérale en raison du ramadan. Le délai fixé pour celle-ci était ce lundi, mais aujourd’hui, le PKK a indiqué qu’il annoncerait le semaine prochaine sa décision finale quant à ce cessez-le-feu qui restera donc en vigueur jusqu’à cette date.

Dix personnes, dont six policiers, ont été blessées vendredi dans un attentat à la bombe à Yüksekova, dans la province de Hakkari, à la frontière avec l’Iran et l’Irak. Quatre policiers sont dans un état grave.

Cette explosion survient au lendemain de l’explosion d’une mine qui a coûté la vie à neuf villageois kurdes. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que l’attentat de jeudi était l’oeuvre du PKK, mais celui-ci a mis en cause les services secrets turcs. Des milliers de personnes ont défilé sur l’artère principale de Yüksekova après avoir assisté aux funérailles de deux des villageois tués la veille dans le minibus. Avant l’explosion, la foule s’est heurtée à la police anti-émeutes à coups de pierres. La police a riposté avec des canons à eau et des grenades lacrymogène avant de tirer en l’air pour disperser les manifestants. C’est alors que la bombe visant les policiers a explosé.

Les hauts fonctionnaires du gouvernement turc se sont réunis ce mercredi pour une réunion top secrète dans les bureaux du premier ministre Erdogan. L’ordre du jour portait notamment sur la conduite à tenir vis à vis du PKK et à déterminer la voie que la Turquie va adopter dans sa politique de contre-guérilla. Peu d’éléments ont filtré de ce rendez-vous, mais il semblerait que les autorités vont prendre de nouvelles mesures politiques et économiques visant à couper les guérilleros des masses populaires. De nouvelles mesures de sécurité devraient permettre également de diminuer la pression visible du gouvernement.

Vers 9h hier soir, un groupe de guérilleros du PKK a pris d’assaut un poste de contrôle de police à l’entrée de la ville de Semdinli, dans la province de Hakkari. L’attaque à la roquette a blessé trois policiers, qui ont été emmené à l’hôpital. L’un d’entre eux se trouve dans un état critique. Les forces de sécurité ont immédiatement déclenché une vaste opération afin de capturer les assaillants.

Depuis l’annonce lundi d’une opération militaire tuant neuf guérilleros kurdes, alors que le PKK respecte un cessez-le-feu unilatéral jusqu’au 20 septembre, le Kurdistan vit une émeute quasi-permanente qui s’étend de ville en ville, avec son cortège de blessés. Parmi eux un enfant de 13 ans, touché par une balle en pleine tête et qui est dans un état critique, plus proche de la mort que de la vie.

Hier, la police à tiré en l’air et s’est affrontée à plusieurs centaines de manifestants kurdes aujourd’hui sur une place centrale de d’Istanbul.
Des représentants de manifestants, rassemblés à l’appel du principal parti pro-kurde BDP. Les manifestants se sont ensuite heurtés à la police anti-émeutes, ont saccagé la devanture d’un hôtel et se sont pris à coup de pierres et de bâtons à trois voitures, dont une de la police, provoquant des dégâts. La police a tiré en l’air pour disperser la foule et a procédé à des arrestations.