Faruk Ereren est un opposant politique turc de longue date. Durant les années 1970, époque où les Loups Gris massacraient les travailleurs, les étudiants, les intellectuels et les minorités ethniques et religieuses ainsi que les habitants des bidonvilles par milliers, Faruk Ereren s’engagea activement dans la résistance antifasciste. Arrêté par la junte militaire qui prit le pouvoir le 12 septembre 1980, Faruk Ereren subira de longues séances de tortures. Il poursuit cependant le combat politique en prison et ce, jusqu’à sa libération. Durant les années 1990, il entre en clandestinité et prend les chemins de l’exil.

Le 8 avril 2007, il est arrêté à Hagen en Allemagne et placé sous régime d’isolement strict. Vingt mois plus tard, son procès commence devant la Haute Cour Régionale (OLG) de Düsseldorf, comparable à une Cour d’appel. Avec ses plus de 50 audiences s’étalant sur près d’un an, son procès tourne au marathon judiciaire. Faruk Ereren est accusé d’exercer des fonctions dirigeantes au sein du DHKP-C. Il est poursuivi en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand qui punit toute appartenance à une ‘organisation terroriste étrangère’ (photo: une affiche de la campagne contre cette loi). Le 29 janvier 2010, la 2e Chambre criminelle de la Haute Cour Régionale de Düsseldorf a donné son feu vert à la demande d’extradition émise par les autorités turques à l’encontre de Faruk Ereren. Mais le 6 février dernier, les avocats de Faruk Ereren ont demandé à la Cour un délai de quatre semaines afin de pouvoir introduire un recours contre cette demande d’extradition devant la Cour constitutionnelle.

Affiche contre le §129

Affiche contre le §129

Un tribunal turc a condamné ce mercredi Ozan Ciliç, éditeur en chef du journal en langue kurde Azadiya Welat à 21 ans et trois mois de prison pour avoir ‘diffusé la propagande d’une organisation terroriste’ en publiant des images et des rapports du PKK et de son leader Ocalan au mois de juin dernier. Kilinç, à qui appartient également le journal, a été prononcé coupable d’avoir ‘commis un crime au nom d’une organisation terroriste’. Depuis sa création en 2004, le journal a régulièrement été la cible d’actions judiciaires basées sur le fait qu’il serait un porte-parole du PKK. L’éditeur en chef précédant, Vedat Kursun, est détenu depuis treize mois et poursuivi pour ‘diffusion de propagande terroriste, pour avoir fait l’éloge de criminels et aidé des terroristes’ (sic).

Le commandant en chef américain en Irak Ray Odierno s’est entretenu ce mercredi avec de nombreux officiels, officiers et diplomates à Ankara, dans le cadre du ‘mécanisme tripartite’ visant à anéantir le PKK. Ce mécanisme a été établi conjointement par la Turquie, l’Irak et les Etats-Unis en 2008 après qu’Ankara et Washington ai décrit le PKK comme un ‘ennemi commun’ suite à une attaque dans le sud-est de la Turquie.

Depuis longtemps, la Turquie se plaint que les militants du PKK se réfugient dans le nord de l’Irak voisin et lancent des attaques vers des cibles turques. Ce jeudi, Ray Odierno a rendu un rapport de ces discussions. Il y affirme notamment: ‘au sein de cette structure tripartie, les Etats-Unis travaillent avec les gouvernements turc et irakien pour assurer la sécurité aux frontières et pour en finir avec le terrorisme du PKK. Nous pouvons aider dans la détermination des mesures politiques, économiques et sécuritaires qui contribueront à augmenter la sécurité du peuple turc et irakien‘.

La police a mené une nouvelle vaste opération anti-PKK ce mercredi dans la ville de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie. Elle a perquisitionné 25 lieux et placé en garde à vue seize membres de l’ex DTP, aujourd’hui interdit pour ses prétendus liens avec le mouvement kurde. Ils sont suspectés d’appartenir à une filiale urbaine du PKK et ont tous été interrogés. Des documents ont également été saisis. Une opération similaire avait déjà été entreprise le 5 janvier dernier par l’unité antiterroriste du département de la police de Gaziantep. Sur les 22 personnes placées en garde à vue ce jour-là, 21 ont été arrêtées.

Le 9 octobre dernier s’est déroulée une manifestation dans la ville de Batman, au Kurdistan. En marge du rassemblement, plusieurs personnes avaient été arrêtées pour participation à une marche illégale. Parmi elles, Berivan, 15 ans, qui a été jugée ce mercredi par une haute cour criminelle de Diyarbakir, accusée d’avoir caillassé la police et chanté des slogans illégaux. La jeune fille a affirmé ‘Je n’ai pas jeté de pierres aux officiers de police. Je n’avais rien à voir avec la marche. J’ai remarqué la foule et me suis dirigée vers elle pour voir ce que c’était. La police encerclait déjà les gens avant que je n’arrive. Un policier m’a arrêté en pensant que j’étais une manifestante, mais je n’en étais pas une. J’allais juste rendre visite à ma tante dans le centre de la ville‘. Ce matin, Berivan a écopé d’un total de treize ans de prison: sept ans pour avoir commis un crime au nom d’une organisation illégale, cinq ans pour avoir pris part à une manifestation illégale, et un an pour avoir fait de la propagande pour le groupe. Au vu de son jeune âge, la peine a été réduite à sept ans et neuf mois.

La police a arrêté une soixantaine de personnes dans une opération menée dans quatre provinces turques et visant des membres et des sympathisants du PKK. La police a organisé des descentes dans les maisons et les bureaux des suspects à Istanbul, mais aussi dans les provinces de Batman, Diyarbakir (sud-est) et de Van (est) ainsi que dans la ville d’Igdir. Les accusations contre les personnes arrêtées sont diverses, allant d’être membre actif du PKK à soutenir le parti et encourager la population à rejoindre le collectif ainsi que participer à sa campagne armée. La police a, entre autre, arrêté le bourgmestre de Igdir Mehmet Nuri Gunes, membre du BDP (Peace and Democracy Party – créé suite à la mise hors la loi du DTP pour ses prétendus liens avec le PKK) ainsi que huit autres membres du DTP. Refusant de suivre les officiers, Nuri Gunes a été rapidement menotté et emmené. La police a également saisi plusieurs armes et explosifs.

Hier, nous vous annoncions l’arrestation de deux membres du PKK pour avoir prononcé un discours à Diyarbakir le 30 novembre. Aujourd’hui, une instruction judiciaire a été lancée contre huit membres du parti récemment revenus en Turquie en provenance des camps de réfugiés du Kurdistan irakien à l’appel de leur leader Abdullah Ocalan. Le bureau du ministère public de Diyarbakir les accuse d’avoir ‘fait la propagande d’une organisation terroriste’ et ‘l’apologie du crime et des criminels’. Les suspects ont témoigné devant le chef du ministère public, affirmant que leurs déclarations ne contenaient aucun élément criminel et qu’ils oeuvraient pour la paix. Le discours avait été prononcé lors d’une conférence de presse de l’Association des Droits de l’Homme. La porte-parole du groupe, Gülbahar Cicekci y avait affirmé que la position du gouvernement pour une solution dans le problème kurde était, depuis le départ, celle du déni et de la destruction. Elle avait également dit que, de l’autre côté, le PKK s’était toujours efforcé d’apporter une solution pacifique et démocratique.

Ce jeudi 7 janvier, l’État turc, partie ‘civile’ dans le procès DHKP-C, s’est pourvu en cassation, suite à la décision de la Cour d’appel de Bruxelles du 23 décembre dernier. Ce pourvoi ne pouvant concerner que les aspects civils de l’affaire pour les dédommagements financiers réclamés. Il est à noter que jusqu’à présent, l’État turc a toujours demandé un euro symbolique, un euro qui lui a d’ailleurs été octroyé par la Cour d’appel. Le verdict prononcé par les trois juges de Bruxelles constitue une victoire définitive pour Bahar Kimyongür, Musa Asoglu, Kaya Saz, Sukriye Akar, Ferihye Erdal et Zerrin Sari qui demeureront, quoi qu’il arrive, libres.

Le verdict prononcé le 23 décembre met un terme à la majeure partie des éléments du dossier DHKP-C. Il confirme notamment, de manière définitive, l’acquittement de Bahar Kimyongür et la non-utilisation de la loi antiterroriste dans ce procès.

18 étudiants d’une université de la ville, majoritairement kurde, de Van, dans le sud-est de la Turquie, ont été arrêtés ce lundi dans le cadre d’une opération de surveillance des activités clandestines du PKK dans les centres urbains. Ils sont accusés d’avoir tenté de forcer d’autres étudiants à participer à des manifestations de soutien au PKK. Selon les forces de l’ordre, ils les auraient menacé, entraînant l’abandon des cours de certains d’entre eux, suite à des intimidations. Des documents du PKK et des ordinateurs ont été saisis suite aux perquisitions menées dans les dortoirs. Les étudiants arrêtés ont été emmené à la section antiterroriste du Département de Police de Van et seront traduit en justice à une date ultérieure. La police affirme que cette opération, qui dure déjà depuis deux mois, va continuer et que les recherches se poursuivent.

Le 19 octobre dernier, 34 personnes, venant des camps de réfugiés du Kurdistan irakien s’étaient rendus à la frontière turque. Certains de ces réfugiés y avaient été arrêtés, mais tous avaient rapidement été relâchés. Hier et aujourd’hui, deux d’entre eux (photos) ont à nouveau été arrêtés par les forces de l’ordre. Gülbahar Cicekci se rendait à Ankara en compagnie d’un autre réfugié lorsqu’elle a été arrêtée par des officiers chargés du contrôle des identités ce dimanche. Nurettin Turgut à quant à lui été arrêté ce lundi à l’aéroport de Van, dans le sud-est de la Turquie. La police affirme qu’un mandat d’arrêt avait été lancé envers les deux militants suite à un discours prononcé à Dogubayazit. Turgut a été détenu pendant quelques heures à l’aéroport avant d’être transféré au département de police. Cicekci a quant à elle été emmenée à la division antiterroriste du Département de Police de Diyarbakir en attente de sa comparution devant un tribunal régional ce lundi.

Gülbahar Cicekci

Gülbahar Cicekci