La Cour suprême du Chili a confirmé mardi les condamnations à des peines de cinq à 20 ans de prison à l’encontre de 14 militaires chiliens et uruguayens pour l’assassinat d’un ancien agent de la police secrète du général Pinochet, afin de s’assurer son silence. Le chimiste Eugenio Berrios, ancien responsable de la production de gaz toxiques au sein de la Direction nationale du renseignement (Dina), avait fui en Uruguay en 1991, après la fin de la dictature au Chili (1973-1990). Son corps avait été retrouvé sur une plage uruguayenne en 1995, présentant des impacts de balles dans le crâne.
D’après l’enquête, les militaires mis en cause avaient pour mission d’effacer les traces des crimes commis par le régime chilien. Il s’agirait de l’une des dernières opérations du Plan Condor, une vaste opération de répression contre des opposants menée en coopération par les dictatures d’Amérique du sud dans les années 1970 (lire ici notre dossier sur le plan Condor). La police secrète chilienne a notamment eu recours à des gaz neuro-toxiques comme le sarin, le soman ou le tabun, pour éliminer des opposants.
Un des condamné: l’ex général et procureur militaire Fernando Torres Silva (à droite)