Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les États-Unis et le Canada ont annoncé aujourd’hui qu’ils sanctionnaient conjointement le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens « Samidoun » en l’inscrivant sur la liste des organisations terroristes. Le Canada a inscrit Samidoun sur la liste des groupes terroristes, ce que les conservateurs avaient demandé la semaine dernière, tandis que les États-Unis ont en plus ajouté un citoyen canadien représentant de l’organisation à leur liste antiterroriste. Le département d’État justifie l’interdiction en décrivant Samidoun comme une organisation collectant des fonds pour le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), et désigne Khaled Barakat comme « membre de la direction » du FPLP.

La Cour constitutionnelle turque a déclaré que le fait de scander des slogans pro-kurdes et de chanter des chansons en kurde est protégé par les lois sur la liberté d’expression. Merve Nur Tekin avait été condamnée par la Haute Cour pénale d’Ardahan, dans l’est de la Turquie, pour avoir scandé des slogans tels que « Biji Serok Apo » (Vive le leader Apo), « Le PKK, c’est le peuple, le peuple est là » et fait la promotion du Parti des Travailleurs du Kurdistan lors d’une manifestation à Diyarbakır en 2014. Elle a également été accusée d’avoir chanté une chanson révolutionnaire kurde.

Sa condamnation avait été confirmée par la Cour suprême d’appel, elle a donc fait appel devant la Cour constitutionnelle, arguant que son droit à la liberté d’expression avait été violé. La Cour constitutionnelle a statué en sa faveur, déclarant que ses actes ne constituaient pas une menace et relevaient du champ de la liberté d’expression. Merve Nur Tekin a reçu 30 000 livres turques (environs 800 euros) de dommages et intérêts et l’affaire a été renvoyée devant le tribunal d’Ardahan pour un nouveau procès.

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Lundi 14 octobre, 500 personnes faisant partie du collectif « Voix juives pour la paix » ont pris d’assaut la bourse de New-York pour exiger la fin des crimes commis par Israël en Palestine et l’arrêt des fournitures d’armes à Israël. Les manifestants se sont enchainés à l’entrée du bâtiment et à une clôture pour rendre plus difficile leur évacuation, l’accès a été entravé pendant plus de deux heures. Les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de 200 manifestants.

La bourse a été visée pour dénoncer les profits de guerre réalisés par les firmes étasuniennes de ventes d’armes, comme Raytheon et Lockheed Martin. Les manifestants ont scandé des slogans tels que : «Gaza brûle, Wall Street explose ! Embargo sur les armes tout de suite!», «Plus jamais ça, ça vaut pour tout le monde», « From the River to the Sea , Palestine Will be Free». Plusieurs personnes qui exhibaient le drapeau de l’état d’Israel ont tenté de contre-manifester, ils ont été maintenus à l’écart de l’action en cours, plusieurs d’entre eux ont été arrêtés par la police.

Mouhad Reghif, porte-parole de l’organisation antiraciste Bruxelles Panthères est poursuivi au tribunal pour avoir proclamé, sur la plateforme X, « J’emmerde tout ce qui est suprématie blanche ». La plaignante et les parties-civiles sont les suivantes : Nadia Geerts, l’Association Centre d’action laïque et Wallonie – Bruxelles Enseignement. Ceux-ci ont des moyens, principalement issus de fonds publics, qui leur permettent de se payer les services de coûteux avocats. Bruxelles Panthère appelle donc à un soutien financier pour aider à payer les frais de justice de leur militant. Voici les coordonnées si vous souhaitez faire un don : PayPal : paypal.me/bruxellesp ; Compte Bancaire : BE83-2991-1796-0615 ; Communication « Soutien frais de justice »

Mouhad Reghif passera devant la Chambre des mises en accusation (de la Cour d’appel de Bruxelles) le 16 octobre 2024 à 14h. L’organisation appelle donc à un rassemblement sur la place Poelart, à Bruxelles, dès 13h. Vous pouvez prendre contact avec les organisateurs ici : Email : bruxelles.pantheres@gmail.com

Bruxelles Panthères poursuivie en justice (archive)

Bruxelles Panthères poursuivie en justice (archive)

Mercredi 9 octobre dans l’après-midi, trois militants cagoulés et vêtus de noir ont occupé durant 21 heures une excavatrice, ils ont bloqué les travaux de terrassement de l’usine automobile Tesla à Grünheide, près de Berlin. Une section spéciale de la police a tenter de déloger les occupants à l’aide d’une sorte de plate-forme élévatrice, cette tentative a été interrompue pour des raisons de sécurité en raison du sol mou de la forêt. Cette action a eu lieu sur un site où des arbres ont déjà été abattus en septembre pour de préparer la construction d’une gare de marchandises, une nouvelle gare de passagers ainsi que l’extension du pool logistique de la mega fabrique Tesla.

Plus tôt dans la journée, des manifestants ont essayé à plusieurs reprises de franchir une clôture du chantier de construction pour rejoindre les manifestants, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz poivrés pour les en empêcher. Depuis de nombreux mois, le collectif « Tesla stoppen » mène des actions de protestation et des manifestations à Grünheide contre la seule usine européenne de Tesla d’Elon Musk.

Un des activistes a quitté l’excavatrice de façon autonome avant la fin de l’action, il n’a pas été inquiété par les forces de l’ordre, les deux autres manifestants ont été interpellés.

G N Saibaba, ancien professeur de l’université de Delhi, est décédé ce samedi soir 12 octobre. Il avait passé 10 ans en prison pour des liens présumés avec les maoïstes avant d’être acquitté en mars de cette année. Saibaba avait été admis il y a dix jours à l’Institut des sciences médicales de Nizam à Hyderabad en raison de problèmes de santé. Âgé de 57 ans, il est décédé des suites de complications post-opératoires après avoir subi une intervention chirurgicale (voir nos articles).

Dossier(s): Inde-Népal

L’armée colombienne a lancé, hier samedi 12 octobre, une offensive nommée Opération « Perseo » contre la guérilla de l’état-major central (EMC) des FARC, cette guérilla dissidente des FARC. Lopération a débuté à l’aube dans la ville de El Plateado (photo). Les combats ont été intenses, l’EMC ayant utilisé des drones d’attaques porteurs de grenades. Les forces armées colombiennes ont, elles, déployé des avions, de l’artillerie et des véhicules blindés dans la région pour combattre les rebelles. En juillet, l’armée avait déjà lancé une offensive dans la zone. El Plateado est l’un des principaux bastions de l’EMC dans la région du canyon de Micay, complexe montagneux.

Dossier(s): Amérique Latine Tags: , ,

Avant le rassemblement organisé par la « Plateforme des institutions démocratiques » pour revendiquer la libération d’Abdullah Ocalan, de nombreux endroits de Diyarbakır, la principale ville du Kurdistan turc, avaient été bloqués par des blindés. De nombreuses personnes, dont des députés du parti DEM, se sont rassemblées dans le quartier de Fatih et ont marché vers la place İstasyon. De nombreuses autres personnes se sont rassemblées devant la place AZC dans le quartier d’Ofis. Les forces de sécurité empêchant les marches de converger vers le centre, la ville a été le théâtre de plusieurs meetings et manifestations improvisées.

D’autre part, des milliers de personnes qui voulaient se rendre à Diyarbakır en provenance de différentes villes en ont été empêchés par la police. Un bus en provenance de Çanakkale et Balıkesir a été arrêté et contrôlé sept fois samedi soir, et à été définitivement bloqué à Bursa. À Ankara, les personnes qui s’étaient rassemblées dans le parc Kurtuluş pour se rendre ensemble à Amed ont été encerclées par la police. Le siège du parti DEM à Yüksekova est assiégé par une importante force policière depuis samedi matin. À Mersin, Adana, Dersim, Urfa, Batman, Siirt et Van, les départs ont également été empêchés. Les personnes en provenance d’Urfa ont été arrêtées au poste de police de Pirinçli à l’entrée de Diyarbakır.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Hier samedi, à Lerm-et-Musset (Gironde), sur le tracé de la LGV Bordeaux-Toulouse, plus de 1 000 personnes se sont rassemblées pour dénoncer le projet d’autoroute ferroviaire qui couperait le territoire en deux. Sur ordre de la préfecture, la gendarmerie s’était déployée pour éviter que le campement ne se transforme en ZAD. Un fourgon de la gendarmerie a été attaqué par une cinquantaine de manifestants cagoulés. Le véhicule à essayer de partir mais il s’est enlisé et les quatre gendarmes l’ont abandonné et se sont encourus, laissant les manifestant le piller, le dévaster et le taguer (« ACAB », « on s’est servit merci » et « ça c’est pour l’hélico » : l’hélicoptère des gendarmes avaient effectué des vols à basse altitude sur le camp au milieu de la nuit – il avait d’ailleurs essuyé des tirs d’engins pyrotechniques). Voir une vidéo

 

Dans la nuit du 2 octobre, trois groupes ont mené une attaque coordonnée contre des caméras de surveillance et de lecture automatisée de plaques d’immatriculation produites par l’entreprise Flock Safety, dans la région métropolitaine d’Atlanta. Treize caméras ont été complètement détruites, avec des méthodes différentes. Plusieurs ont été arrachées des poteaux et détruites, après que le poteau ait été abattu ou que la caméra ait été enlevée par quelqu’un.e debout sur les épaules d’une autre personne. Dix caméras ont eu leurs lentilles recouvertes de peinture. Ce n’est pas la première fois que les réseaux de caméras Flock sont attaquées: 6 caméras ont été mises hors services dans la ville de Traverse (Michigan) en août,, 6 autres à Savannah (Géorgie) en juillet.
Pour en savoir plus sur ces caméras
Pour lire le communiqué de l’action

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