Placés en garde à vue puis relâchés, 8 militants d’Extinction Rébellion encourent une amende de 750 euros pour «souillure de matériel affecté au transport ferroviaire». Ceux-ci ont été interpellés mardi « pour avoir apposé des stickers contre les JO dans les espaces du métro parisien » selon le parquet de Paris. A deux jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux les activistes dénoncent une procédure d’intimidation.

Contenu des stickers : «Les JO, c’est pas jojo ! Nettoyage social à Paris : expulsion de 12 500 personnes».

Depuis le 18 juillet, des restrictions d’accès dans certaines zones, entourées de barrières, sont en vigueur à Paris. 4,87 km² (environ 5% de la ville) seront inaccessibles pour les personnes ne pouvant justifier d’une raison valable de pénétrer dans le périmètre « Sécurité insécurité et lutte contre le terrorisme » (SILT) tandis que 10,88 km2 — soit 10,33 % de la surface de la ville sont interdits aux véhicules sans autorisation.

L’accès à ces zones se base sur des QR Codes qui permettent de contrôler l’identité de tout individu au crible de onze fichiers de la police et du contre-espionnage français, tel que le casier judiciaire ou la liste des fichés S. Ainsi, toute personne figurant parmi l’un de ces fichiers, pourra se voir interdire l’accès à ces zones, même si elle y habite, ou se faire interpeller par la police notamment si elle est fait l’objet d’un avis d’expulsion. Pour ce faire, 180 analystes travaillent à temps plein pour vérifier l’ensemble des profils inscrits sur la plateforme du gouvernement générant ces QR Codes. Le régime juridique entourant le traitement de ces données, leur durée de conservation ou même la nature précise des informations collectées, est flou.

En parallèle, les caméras qui surveilleront les jeux sont dotées de puissants logiciel d’intelligence artificielle qui analyseront les images à la recherche de tout comportement inhabituel dans la foule. Plus précisément le modèle mesurera les modèles « comportementaux » tels que les mouvements et le positionnement du corps.

Cette vidéo-surveillance algorithmique avait été légalisée en mars 2023 (voir notre article), officiellement pour surveiller les Jeux Olympiques et Paralympiques. Elle a cependant déjà été testée dans d’autres cadres, tels que des stations de métro, le festival de Canne et un concert de Dépéche Mode. Par ailleurs, à l’instar d’autres technologies de répression, il est possible qu’elle soit ensuite introduite de manière permanente.

Notons que cette technologie permet également l’utilisation de la reconnaissance faciale. Une fonction qui n’est pas encore utilisée pour l’instant.

Enfin, le gouvernement français, avec cette analyse de données à l’aide de l’IA, s’organise dans le cadre de partenariats avec un certain nombre d’entreprises technologiques, notamment Wintics, Videtics, Orange Business et ChapsVision. Une autre entreprise, Obvious Technologies, avait d’ailleurs été attaquée pour son rôle dans la surveillance des JO (voir notre article).

Zones restreintes à Paris pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques

Zones restreintes à Paris pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques

Vendredi 19 juillet, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Tunis, à l’appel de la Coordination d’action commune pour la Palestine, pour la libération de la Palestine et de Georges Abdallah.

La foule a scandé plusieurs slogans exprimant son engagement en faveur du communiste libanais et dénonçant la responsabilité politique de la France dans son maintien en détention.

Les manifestant·es ont également exprimé leur solidarité avec la résistance du peuple palestinien (qui subit, en ce moment, un génocide), dénoncé la normalisation des régimes réactionnaires arabes avec l’Etat sioniste et rejeté le rôle criminel de l’impérialisme occidental. Plus d’informations sur cette manifestation ici.

Samedi 20 juillet, un total d’environ 6000 personnes ont manifesté à la Rochelle dans le cadre de la mobilisation contre les mégabassines. Un des deux cortèges, avec environ 2000 personnes, s’est dirigés vers le port de commerce de La Rochelle dans l’objectif de le bloquer « symboliquement » pour dénoncer les pratiques de l’agro-industrie. Des affrontements ont eu lieu avec la gendarmerie avec des barricades, feux de poubelles, jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes.Une gendarme a été blessée par brûlure ainsi que cinq manifestants, blessés légèrement.

L’autre cortège, composé d’environ 3.000 personnes, a longé la côte depuis le centre-ville pour s’approcher à pied, certains en kayaks ou canots gonflables, du terminal agro-industriel du port de La Pallice, cible de la journée de mobilisation. Au total, 7 personnes ont été arrêtées dans la journée.

Dans la droite ligne des manifestations (réprimées en utilisant des moyens d’ordre militaire) de Sainte Soline de mars 2023, une opération « Faire bassine arrière » a débuté ce vendredi 19 juillet 2024, dans le département de la Vienne (voir notre article).

Ces manifestations s’opposent à une opération d’accaparement à grande échelle de l’eau des nappes phréatiques au bénéfice de quelques exploitations agricoles géantes. Pour tenter d’empêcher la progression de quelques 10.000 manifestant.e.s, la gendarmerie a tiré des grenades lacrymogènes qui sont tombées dans des champs de blé fauchés. Ces grenades ont
provoqué un incendie impossible à maîtriser, ce que les manifestant.e.s présent.e.s ont tenté, en
vain.

La plupart des manifestant.e.s a réussi à déjouer le dispositif policier et à se rassembler au « village de l’eau », avant de se diriger ce samedi 20 juillet vers le port de La Rochelle.

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

Une semaine de mobilisation contre un projet de méga-bassine à Migné-Auxances est organisée entre de mardi 16 et le samedi 21 juillet.

Plus de 3 000 policiers étaient déployés pour contenir cette mobilisation et le parquet de Bordeaux avait émis une réquisition ordonnant aux forces de l’ordre de vérifier, au sein des convois se rendant vers Melle, des infractions en «matière de terrorisme» mais aussi de «prolifération d’armes de destruction massive» ou encore «d’explosifs».

Durant toute la semaines, les agents ont donc mis en place un dispositif de fouilles systématiques dans un périmètre de quelques kilomètres autour de Melle (où les militants avaient organisé leur point de rendez-vous/village). Ils prétendent avoir saisis 1600 objets « dangereux ». Cependant parmi ces objets, on retrouve des objets aussi anodins que des piquets de tente ou du matériel défensif tels que des lunettes de protection.

Devant ces maigres résultats, les forces de l’ordre ont voulu faire croire qu’elles avaient saisi des haches et des cartouches de fusils parmi les opposants au projet, en diffusant vers la presse des images d’une saisie. Cependant en lisant les étiquettes accompagnant ces objets (que les agents ont oublié de flouter), on apprend qu’ils ont été saisis chez un chasseur (difficilement compatible avec le profil d’un militant écologiste) à 120km de la zone de la mobilisation.

Notons que cet important dispositif policier est resté inactif lors que les militants écologiste ont subi une violente agression le soir du 16 juillet, par un commandant de 5 anti-écologistes/pro-agro-industrie. Cette agression a fait deux blessés et des dégâts matériels.

La réquisition du parquet de Bordeaux

La réquisition du parquet de Bordeaux

Le 19 juin, 13 membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) ont été arrêtées en Kanaky (Nouvelle-Caledonie). Sept d’entre elles seront envoyées en prison en France (voir nos article ici et ici). Il s’agit de Christian Tein, Brenda Wanabo-Ipeze, Frédérique Muliava, Guillaume Vama, Yewa Waetheane, Steeve Unë et Dimitri Qenegei.
Après plusieurs semaines à l’isolement, le 10 juillet, Frédérique Muliava et Brenda Wanabo-Ipeze ont été libérées sous conditions. Elles n’auront pas le droit d’entrer en contact avec les autres mis en examen, elles devront respecter certains horaires pour sortir, elles ont interdiction de quitter le département où elles logent et devront porter un bracelet électronique. Les 5 autres militants déportés sont actuellement toujours en prisons.

Quarante trois pays vont aider la France à sécuriser les Jeux olympiques (JO) en y envoyant des forces de l’ordre (environs 1800 militaires et policiers). Parmi eux, des militaires belges, polonais ainsi que des policiers marocains (voir notre article). Le Qatar sera également de la partie puisqu’il enverra 105 policiers des Forces de sécurité intérieure (Lekhwiya) dans le pays dont 43 sont déjà arrivés.

Cette coopération est régie par un contrat entre Paris et Doha. Les missions de la Lekhwiya comprendront des « patrouilles à pied », « l’utilisation de drones », « la neutralisation des explosifs et munitions », ou encore « le contrôle des véhicules, les premiers secours et les opérations de recherche et de sauvetage ». À ce sujet, le ministère de l’Intérieur indique que la délégation qatarie est « composée d’équipes cynotechniques en recherche d’explosifs, et de policiers qui patrouilleront à l’aéroport Roissy – Charles-de-Gaulle ».

Ces renforts étrangers, n’ayant pas de prérogatives judiciaires sur le sol français, sont systématiquement en binôme avec des forces de sécurité intérieure françaises.

En parallèle, le renseignement français a mené quelques 770 000 enquêtes administratives dans le cadre des JO. Hier, samedi 13 juillet, le ministre de l’Intérieur a annoncé que 3 512 personnes se sont vu refuser une accréditation de sécurité (dont 130 personnes fichées S et 16 personnes fichées pour « radicalisation »).

Au total, près d’un million de personnes (athlètes, entraîneurs, journalistes, volontaires, agents de sécurité privée ou même riverains de la cérémonie d’ouverture) sont concernés de près ou de loin par les Jeux olympiques (26 juillet – 11 août) et paralympiques (28 août – 8 septembre) de Paris feront l’objet au préalable d’une enquête de sécurité.

Les forces de sécurité du Qatar arrivent en France dans le cadre des JO

Les forces de sécurité du Qatar arrivent en France dans le cadre des JO

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Lors de la soirée électorale du dimanche 8 juillet 2024, 3 personnes ont été arrêtées dans le cadre d’une manifestation. Le lendemain, 2 sont ressortis dans la journée alors que le 3ème a été transféré à la maison d’arrêt de Nantes. Celui-ci est, en effet, accusé d’avoir volé un drapeau français à une fenêtre lors de la manifestation antifasciste du 10 juin 2024.

Étant donné qu’il avait été condamné sur une affaire précédente à 3 mois aménageables, la justice a ordonné la mise en exécution de la peine afin de l’incarcérer, sans même une possibilité d’un débat contradictoire où il aurait pu se défendre.

Face à cette répression, l’Association de soutien juridique et administratif des étudiantes de Nantes a lancé une campagne de dons pour soutenir leur camarade.

Campagne de soutien pour un militant incarcéré accusé d'avoir volé français

Campagne de soutien pour un militant incarcéré accusé d’avoir volé français

Le 3 avril,  le conseil de ministres prononçait la dissolution de la Défense Collective (DefCo), un collectif rennais qui lutte contre la répression et vient en aide aux personnes inquiétées par la justice (voir notre article). Le mercredi 10 juillet, le Conseil d’État a cependant suspendu cette dissolution.

Le ministre de l’Intérieur Darmanin a multiplié les procédures de dissolution depuis son entrée en fonction (contre la Gale, les Soulèvements de la terre et le Collectif Palestine Vaincra qui ont toutes été suspendues ou annulées) et menaces de dissolution (contre Nantes Révoltée).

Logo de Défense collective

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