A l’occasion de la fête nationale des États-Unis, des manifestations ont eu lieu dans de nom breuses villes (sur la photo: dans le centre-ville de Los Angeles) pour protester contre les récentes opérations de ratissage des services fédéraux d’immigration. Une des manifestations a eu lieu dans le Michigan pour dénoncer l’ouverture, à Baldwin, du North Lake Correctional Facility, un centre de détention pour immigrants situé. Avec une capacité de 1 800 places, il s’agit du plus grand centre de détention du Midwest.Les manifestantsd dénonçaient le groupe GEO, l’entreprise privée sous contrat fédéral qui gère le centre pénitentiaire de North Lake, et qui est le principal opérateur pénitentiaire du pays

GEO est dénoncé pour son influence sur les politiques d’immigration et de justice pénale, favorisant ainsi l’incarcération à des fins lucratives. Pendant le cycle électoral de 2024, GEO et ses filiales ont fait don de près d’un million de dollars à des candidats politiques, dont environ 90 % à des candidats républicains. GEO s’est étroitement associé au président Trump. Au cours de son premier mandat, 237 nouveaux contrats ont été signés entre GEO et le gouvernement fédéral. De plus, près de 71 % du financement du groupe GEO provient de l’ICE. L’accent mis par l’administration Trump sur la détention de masse ne profite qu’au groupe GEO. Le projet de loi budgétaire de l’administration Trump a alloué 170 milliards de dollars à la lutte contre l’immigration et à la détention, dont 45 milliards destinés aux centres de détention.

Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a souhaité moderniser en profondeur la stratégie carcérale afin de répondre aux « nouvelles menaces pesant sur ses agents » et « accélérer la construction de places de prison » (voir article ici). Plusieurs chantiers ont été mis en œuvre, notamment la création de prisons modulaires en béton. Ces établissements, livrables en 18 mois contre 7 ans pour des établissements classiques et pour un coût divisé par deux (200 000€ la place contre 400 000€ pour des prisons classiques), garantissent les mêmes standards de solidité (construction en béton armé) et de fonctionnement à l’usage que les constructions classiques. La construction modulaire a été lancée pour 1 500 premières places. Le premier établissement de préfabriqués ouvrira à l’automne 2026 à Troyes – Lavau, 1500 autres places seront livrables d’ici 2027. 16 autres sites ont été retenus pour la construction de prison modulaire : Valence (Drôme), Brest (Finistère), Lille Sequedin (Nord), Mont-de-Marsan (landes), Eysses (Lot et Garonne), Châteaudun (Eure et Loir), Laon (Aisne), St-Quentin-Fallavier (Isère), Fleury-Mérogis (Essonne), Liancourt (Oise), Maubeuge (Nord), Moulins (Allier), Tarascon (Bouches du Rhône), Meaux (Seine et Marne), Lorient (Morbihan), Le Port (La Réunion).

Dossier(s): France - Autres sujets Tags: ,

Lors d’une interview radio le 30 juin 2025, le ministre français de la Justice a annoncé son intention de transformer des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) fermés en prison. Cette annonce exprime la volonté affichée de lutter contre la surpopulation carcérale qui est elle-même entretenue par une politique de plus en plus répressive des autorités françaises. Dans le même sens, il a indiqué avoir lancé deux appels d’offres pour la construction de 3 000 places de prison modulaires, construites en 18 mois (contre 7 ans pour les prisons classiques) ainsi que son intention de louer des places de prison à des pays voisins.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags: ,

Sevda Perihan Erkılınç est une journaliste du média Özgür Gelecek, elle a été arrêtée à son domicile le matin du 29 avril dans le cadre des opérations de répression menées avant le 1er mai à Istanbul. Le bureau du procureur a justifié cette opération par des accusations en raison des « appels à manifester sur Taksim malgré les interdictions du 1er Mai » et d’une « planification de provocation ». Après deux mois d’emprisonnement, son acte d’accusation n’est pas encore rédigé alors qu’elle subit de mauvais traitements en détention.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: ,

La surpopulation carcérale en Belgique franchit un nouveau record. Selon les chiffres de l’administration pénitentiaire, il y avait, lundi, 13.118 détenus incarcérés dans les prisons belges pour 11.040 places, 320 prisonniers dorment sur un matelas posé à même le sol. La Belgique a pourtant précédemment été condamnée par la CEDH pour des faits similaires (voir ici). La surpopulation oblige certains détenus à dormir à même le sol, dans des cellules conçues pour une seule personne et désormais occupées par quatre. Des matelas sont placés au sol dans des cellules vétustes de 9 m², entre un lit superposé, une étroite table, deux chaises et un W-C séparé par un petit muret, empêchant les détenus de bouger alors qu’ils sont enfermés 23 heures/24. 

Vue de la prison de Saint-Gilles

Samedi le 14 Juin, plus de 6 000 personnes se sont rassemblées à Iéna pour manifester leur solidarité avec les antifascistes emprisonnés et persécutés. L’attention était principalement portée sur l’antifasciste Maja, en grève de la faim à l’isolement depuis le 5 juin en Hongrie . Elle fait partie des militants antifascistes arrêtés dans l’affaire des « antifas de Budapest » (voir notre article). Lina E., une autre militante de l’affaire des antifas de Budapest, a également adressé des salutations de son emprisonnement de solidarité à l’égard de Maja. Maja se retrouve dans une situation bien plus difficile que ses camarades emprisonnés en Allemagne, puisqu’elle est emprisonnée en Hongrie où les conditions sont bien pires. Le père de Maja était présent à la manifestation et a prononcé un discours sur les conditions de vie de Maja en prison, malgré la chaleur intense. Les manifestants ont également demandé la libération des prisonniers antifascistes et socialistes en Turquie (voir notre article).

Des avocats pour la liberté (ÖHD) dénoncent des violations des droits humains, notamment des fouilles à nu imposées aux proches des prisonniers politiques kurdes, lors des visites dans les prisons dans la ville d’Urfa. Les proches des prisonniers sont soumis à des mauvais traitements, à des pratiques discriminatoires et à des fouilles portant atteinte à la dignité humaine lors des visites ouvertes et fermées. Les fouilles sont effectuées sur les prisonniers et les visiteurs du quartier masculin de la prison de type T n° 2 d’Urfa, condamnés ou détenus pour appartenance au PKK. Le coordinateur d’ÖHD déclare : « Des pratiques telles que dépouiller les femmes en visite de leurs sous-vêtements, de toucher leurs parties intimes, de leur retirer de force leur foulard constituent clairement un traitement dégradant et une violation de l’interdiction de la torture et des mauvais traitements. Ce sont autant d’atteintes non consensuelles à la vie privée et au corps d’une personne. Les fouilles observées dans la pratique sont systématiques, arbitraires et disproportionnées. 9 des 12 victimes fouillées étaient des femmes».

Sept responsables indépendantistes arrêtés en juin dernier en Kanaky et déportés dans l’Hexagone vont passer en jugement. Un rassemblement solidaire avec ces prisonniers et avec la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) est organisé par l’AISDPK, le CSK et le MKF le mardi 27 mai de 9h à 12h au Parvis du tribunal judiciaire de Paris, au niveau de l’accès de la station Porte de Clichy, sortie tribunal.

Ce mardi 20 mai, la section de lutte contre la cybercriminalité de la JUNALCO (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée ) a déclenché l’opération baptisée « Prison break » visant à perquisitionner simultanément près de 500 cellules dans 66 lieux de détention sur l’ensemble du territoire français, afin de saisir les téléphones miniatures mis en circulation par une société chinoise et revendus en France par le fournisseur « OPORTIK ». Cette enquête a été confiée conjointement à la BL2C (Brigade de Lutte Contre la Cybercriminalité de la Police judiciaire de la préfecture de police de Paris) et à l’UNC (Unité Nationale Cyber de la gendarmerie nationale). L’UNC a été chargée d’identifier les clients utilisant ces téléphones.

De la taille d’un briquet et paramétrés de façon spécifique, ces téléphones étaient vendus comme indétectables aux portiques d’entrée dans les lieux de détention. La participation du Service national de renseignement pénitentiaire (SNRP) a contribué à identifier les utilisateurs. Ce même 20 mai, le nom de domaine de la société « OPORTIK » a été saisi. Trois fournisseurs sur le territoire français ont été interpellés. Des téléphones seront expertisés par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) afin de vérifier l’éventuelle aspiration de données vers l’étranger par des backdoors.

Le ministre de la Justice français a annoncé l’ouverture d’ici à 2028 d’une prison de 500 places à Saint-Laurent-du-Maroni, en pleine jungle guyanaise, intégrant un quartier de haute sécurité de 60 places. Avec un régime carcéral extrêmement strict, celui-ci est officiellement prévu pour les narcotrafiquants, mais aussi des détenus « radicalisés ». L’établissement appliquera la nouvelle loi contre le narcotrafic, notamment une surveillance 24h/24, des promenades et des visites limitées, fouilles intégrales en cas de contact physique avec l’extérieur, etc. (voir notre article).

Dossier(s): France - Autres sujets Tags: ,