La répression des manifestations pro-palestinienne se déchaîne dans de nombreux pays occidentaux. La candidate des Verts à Sydney, Hannah Thomas, a ainsi été grièvement blessée lors de son arrestation. On ignore jusqu’à quel point elle pourrait recouvrer la vue après une grave blessure à l’œil. Elle participait à une manifestation devant SEC Plating à Belmore (Sydney), le vendredi 27 juin, lorsqu’elle a été prise à partie par la police de Nouvelle-Galles du Sud. SEC Plating fournit des composants utilisés dans des avions de chasse des Forces de défense israéliennes. Un policier lui a porté un coup violent puis l’a entraîné pour la mettre en état d’arrestation. La police a justifié les violences en expliquant que les manifestants avaient refusé de se déplacer malgré leur ordre. Hannah Thomas s’était présentée contre le Premier ministre dans sa circonscription de Grayndler à Sydney lors des élections de cette année. Elle doit d’ailleurs comparaître le 12 août devant le tribunal qui lui reprochera sa participation à la manifestation.

Plus de 100 personnes ont été arrêtées à travers le Royaume-Uni dans le cadre de manifestations liées au groupe Palestine Action, désigné comme organisation terroriste par le gouvernement britannique il y a trois semaines (voir notre article). Des manifestations ont eu lieu samedi à Londres, Manchester, Édimbourg, Bristol et Truro dans le cadre d’une campagne coordonnée par le collectif Defend Our Juries, tandis que la répression contre les soutiens présumés de Palestine Action s’accélère.

La police métropolitaine (londonienne) a indiqué samedi que 55 personnes avaient été interpellées à Parliament Square, en vertu de la loi antiterroriste de 2000, pour avoir brandi des pancartes portant « Je m’oppose au génocide, je soutiens Palestine Action » . À Manchester, la police locale a arrêté 16 personnes, toujours en garde à vue pour interrogatoire. À Bristol, la police d’Avon et Somerset a confirmé l’interpellation de 17 manifestants. En Cornouailles, la police du comté a arrêté 8 personnes. En Écosse, un manifestant a également été arrêté. La semaine précédente, plus de 70 personnes avaient déjà été interpellées lors de manifestations similaires à travers le Royaume-Uni (voir notre article).

Les manifestations d’hier interviennent alors que la décision du gouvernement d’interdire Palestine Action continue de susciter de vives critiques. Le groupe a été officiellement désigné comme organisation terroriste le 5 juillet. Un recours en justice contre cette interdiction est attendu lundi : la cofondatrice du groupe, Huda Ammori, doit demander à la Haute Cour l’autorisation de contester la décision. Plusieurs ONG, des figures du monde culturel et des centaines d’avocats dénoncent cette interdiction.

Des rassemblements de joie spontanés ont eu lieu à l’annonce de la libération de Georges Abdallah (voir notre article), place de la République à Paris, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux mais aussi à Zürich et à Bruxelles où plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées au « carré Moscou » de Saint-Gilles, y ont allumé des feux de joie et scandés des slogans comme « Georges Abdallah, tes camarades sont là » et « From the river to the sea Palestine will be free ». Des feux d’artifices ont également été tirés (photo).

Au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak), les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre les coupures de courant prolongées dans les régions rurales. Lors des manifestations dans le district de Warte à Hewlêr (Erbil), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule, tuant un manifestant nommé Hasan Rahman. Quatre autres personnes ont été blessées.

L’alimentation électrique des zones rurales serait largement coupée afin de permettre la mise en œuvre du projet « 24 heures d’électricité ininterrompue » lancé par le gouvernement régional du Kurdistan dans les centres-villes… aux dépens donc des populations rurales qui n’ont d’électricité que 2 à 3 heures par jour et vendue dans le cadre de ce projet est 7 à 10 fois plus chère que la normale. Des manifestations ont également eu lieu dans des villages du district de Xebat à Hewlêr pour les mêmes raisons. À Balisan, les habitants sont descendus dans la rue hier soir pour protester contre les coupures de courant et ont bloqué les routes.

Un équipe propagandiste d’Israël, « Israël Premier Tech », participe au Tour de France. Sylvan Adams, le patron de cette équipe, qui soutient ouvertement l’expulsion des Palestiniens de leurs terres, s’est félicité de n’avoir vu aucun drapeau palestinien sur le Tour de France. Et pour cause : la police française y veille. Depuis le départ du Tour, le 5 juillet, les militantes et militants présents sur le parcours en arborant simplement le drapeau palestinien sont la cible de violences policières. À Lille le 5 juillet, les manifestants ont été nassé·es, contrôlé·es et fouillé·es et les drapeaux saisis. À Caen le 9 juillet, d’autres ont été gazés et jetés à terre. Une banderole a été lacérée de coups de couteaux et détruite, des drapeaux palestiniens ont été volés. Des policiers ont affirmé qu’ils avaient reçu la consigne qu’aucun drapeau ou marque de soutien à la Palestine ne soit visible sur le parcours du Tour de France. À Flers le 10 juillet, une dizaine de militant·es ont été interpellés et là aussi des drapeaux palestiniens ont été saisis.

Les affrontements qui ont éclaté lundi 7 juillet lors d’une nouvelle journée de mobilisation au Kenya (voir notre article), ont fait dix morts et 56 blessés. La police kényane a annoncé avoir arrêté 567 personnes au total. La Journée Saba Saba (« Sept, sept » en swahili, pour 7 juillet) commémore chaque année le soulèvement du 7 juillet 1990, lorsque les Kényans ont manifesté pour l’instauration du multipartisme durant les années sombres du régime autocratique de Daniel arap Moi (1978-2002). Cette année, cet hommage se conjugue à la vague de contestation qui secoue depuis plus d’un an le pays. Les manifestants sortent régulièrement dans les rues pour protester contre les taxes, la corruption, les disparitions forcées et les brutalités policières sous la présidence de William Ruto.

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Le 5 juillet 2025, des mauvaises nouvelles sont arrivées sur l’état de santé de Maja toujours en grève de la faim, Maja pèse seulement 65 kg et a donc perdu environ 13 kg, le foie et les reins ne sont plus en très bon état. Le premier janvier, les vitres du consulat d’Allemagne à Zürich ont été brisées et sa façade taguée en solidarité avec Maja. Toujours en Suisse, un rassemblement a eu lieu devant l’ambassade d’Allemagne à Berne. Il y a eu samedi 5 et dimanche 6  des manifestations à Berlin, Dresde, Pforzheim, Chemnitz, Karlsruhe, Hambourg (plus de 600 manifestants, photo), Leipzig, Halle et ailleurs. Des tags et accrochages de banderoles ont eu lieu un peu partout et le siège du parti politique CDU à Hambourg a été caillassé la nuit du 2 au 3.

La police kenyane a dispersé aujourd’hui lundi des manifestants commémorant le 35e anniversaire des rassemblements pro-démocratie dans la capitale Nairobi. Les militants se rassemblent chaque année le 7 juillet pour commémorer la date de 1990, lorsque les opposants au président de l’époque, Daniel Arap Moi, ont lancé une campagne pour transformer le pays en une démocratie multipartite. La manifestation est appelée « Saba Saba » – « sept sept » en kiswahili – en raison de cette date.

Les autorités avaient renforcé le déploiement policier à Nairobi depuis les manifestations menées par des jeunes du mois dernier. La police avait auparavant bloqué les principaux axes routiers menant à Nairobi et fortement restreint la circulation automobile dans la ville, laissant les rues désertes, à l’exception des manifestants venus à pied. Lorsque la manifestation a commencé, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau lundi pour disperser la foule le long d’une artère clé de Nairobi.

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A l’occasion de la fête nationale des États-Unis, des manifestations ont eu lieu dans de nom breuses villes (sur la photo: dans le centre-ville de Los Angeles) pour protester contre les récentes opérations de ratissage des services fédéraux d’immigration. Une des manifestations a eu lieu dans le Michigan pour dénoncer l’ouverture, à Baldwin, du North Lake Correctional Facility, un centre de détention pour immigrants situé. Avec une capacité de 1 800 places, il s’agit du plus grand centre de détention du Midwest.Les manifestantsd dénonçaient le groupe GEO, l’entreprise privée sous contrat fédéral qui gère le centre pénitentiaire de North Lake, et qui est le principal opérateur pénitentiaire du pays

GEO est dénoncé pour son influence sur les politiques d’immigration et de justice pénale, favorisant ainsi l’incarcération à des fins lucratives. Pendant le cycle électoral de 2024, GEO et ses filiales ont fait don de près d’un million de dollars à des candidats politiques, dont environ 90 % à des candidats républicains. GEO s’est étroitement associé au président Trump. Au cours de son premier mandat, 237 nouveaux contrats ont été signés entre GEO et le gouvernement fédéral. De plus, près de 71 % du financement du groupe GEO provient de l’ICE. L’accent mis par l’administration Trump sur la détention de masse ne profite qu’au groupe GEO. Le projet de loi budgétaire de l’administration Trump a alloué 170 milliards de dollars à la lutte contre l’immigration et à la détention, dont 45 milliards destinés aux centres de détention.

Le bilan des manifestations meurtrières ont eu lieu à la fin de juin dans 23 comtés à travers le Kenya (voir notre article), estt finalement de 485 personnes arrêtées pour « meurtre, terrorisme, viol, viol en réunion, incendie volontaire, obstruction au travail de policiers en service, destruction et vol (…), incitation à la violence, manipulation de biens volés, détérioration de propriétés avec intention de nuire et possession d’armes à feu illégales »., selon une déclaration de la police le 30 juin. Les manifestations au niveau national devaient initialement être un hommage aux victimes du mouvement citoyen de 2024 contre un projet de hausse des impôts et la corruption. Mais les rassemblements ont changé de caractère le 25 juin, lorsque de jeunes hommes ont affronté la police et dévasté des milliers de commerces dans le centre de Nairobi. La Commission nationale kényane des droits humains a affirmé que 19 personnes avaient été tuées et 531 blessées. Onze policiers ont été grièvement blessés pendant les manifestations.

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