Organisée par le Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) et le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F), la marche pour la liberté du leader Kurde Abdullah Öcalan a débuté le 22 janvier et finira le 15 février. Elle vise à rallier Strasbourg, siège des institutions de l’Union Européenne, sous le slogan “Liberté pour Abdullah Öcalan, Justice pour les Kurdes”. La marche se terminera le 15 février qui est jour anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Öcalan, au Kenya le 15 février 1999, suite à la coopération de services secrets internationaux. La communauté kurde saisit cet anniversaire pour exiger la libération de ce leader âgé de 74 ans et une solution politique à la question kurde. D’autres cortèges marchent sur Strasbourg, ainsi un parti de Bâle (photo).

La date anniversaire de l’emprisonnement de Georges Abdallah est depuis des décennies une journée de mobilisation. Cette année, la mobilisation a été entravée par les interdictions de manifester pour la cause palestinienne. Néanmoins plusieurs initiatives ont eu lieu dans plusieurs pays (nos photos: rassemblement à Athènes et manifestation sauvage à Zurich où toute manifestation liée au Proche-Orient était interdite), et la revendication de la libération de Georges a été portées dans les manifestations de ce dimanche à Paris (30.000 manifestants) et à Bruxelles (20.000 manifestants).

 

La répression de l’expression de la solidarité avec les Palestiniens ne diminue pas en Europe. En Belgique, les deux propositions  de manifestation du Secours Rouge (une à 1000 Bruxelles, une à Ixelles) ont été interdites, et le meeting de Samidoun (à Jette) est « sous enquête ». En Allemagne, la brutale répression d’une manifestation interdite a tourné à l’affrontement : 174 personnes ont été interpellées, dont 65 font l’objet d’une enquête pénale pour avoir résisté aux forces de l’ordre. Il y a eu des dizaines de blessés. En Suisse alémanique, aucune manifestation relative au Moyen-Orient sera autorisée les prochains jours. C’est en France où la répression est la plus forte: les plus petites initiatives organisées dans les plus petites localités et jusqu’à l’intérieur de locaux sont interdites et interrompues par la police. Et comme toujours dans ce genre de situation, le zèle mène au ridicule: La police municipale de Valence est intervenue mercredi soir pour faire éteindre l’enseigne du restaurant « Chamas Tacos ». En raison d’une panne d’éclairage de la première lettre, elle affichait « Hamas Tacos »…

En France cependant, le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française s’est prononcée mercredi contre l’interdiction systématique des rassemblements propalestiniens décidée par Gérald Darmanin. Le Conseil d’État a estimé qu’il revenait aux seuls préfets d’apprécier s’il y avait localement un risque que de telles manifestation constituent des troubles à l’ordre public. Le Conseil d’Etat avait été saisi en urgence par le Comité action Palestine.

Souha Bechara, résistante libanaise, ancienne prisonnière politique et militante communiste a été arrêtée alors qu’elle se rendait de Beyrouth en Suisse en passant par Athènes. Elle a été détenue pendant plusieurs heures et expulsée vers le Liban, au motif qu’elle représentait une “menace pour la sécurité nationale” de “pays européens”. Souha Bechara est une personnalité extrêmement populaire au Liban. Elle a rejoint la résistance libanaise en 1986 en luttant contre l’occupation du Sud-Liban par l’armée israélienne et ses mercenaires libanais de l’Armée du Liban Sud (ALS). En 1988, Bechara a reçu la mission d’abattre le commandant de l’ALS, le fasciste Antoine Lahhad. Elle le blessera grièvement de deux balles à la mâchoire et au bras. Cela lui vaudra d’être torturée à l’électricité pendant trois mois dans la célèbre prison de Khiam, gérée par l’ALS pour le compte des services secrets israéliens. Elle y sera détenue 10 ans dans une cellule minuscule.

Libérée et remise à la Croix-Rouge le 1er septembre 1998 (photo), après une campagne de pressions internationales, elle fut accueillie en héroïne à Beyrouth. Après sa libération, elle a passé du temps et étudié en France, puis s’est installée en Suisse, où elle s’est mariée et a eu deux enfants. Cette interdiction d’entrée dans l’espace Schengen fait partie intégrante de l’escalade de l’Union européenne contre la résistance palestinienne et arabe.

Le 1er mai à Zurich, où plus de 10’000 personnes ont défilé dès 10h30, de nombreux manifestants ont lancé des pétards et allumés des fumigènes, tagué des façades et attaqué deux banques dont les vitres ont été brisées. La police de de Zurich a tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc et a blessé gravement un jeune camarade à l’oeil et un autre à la main. A Bâle, de nombreux policiers sont intervenu pour bloquer le cortège et isoler le bloc de tête. La police a proposé un autre parcours « à ceux qui souhaitaient défiler pacifiquement ». Mais cette tentative de provoquer la désolidarisation du cortège a échoué: les autres manifestants ont refusé l’itinéraire alternatif et ont choisi de rester en soutien au bloc encerclé. La police a alors utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour séparer les deux groupes.

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Voici la déclaration faite par notre camarade G. lors de son procès pour son engagement internationaliste au Rojava:

« Aujourd’hui on m’accuse de service militaire à l’étranger. La grande question semble être de savoir si oui ou non j’ai contribué à la résistance des Unité de Défense du Peuple (YPG) lors de mon séjour. En tant que militant communiste suisse, le but de mon voyage était de voir une révolution de mes propres yeux et d’y participer.
Aujourd’hui, la Confédération suisse me juge par votre biais car j’aurais violé la «fameuse» neutralité helvétique en me rendant au nord de la Syrie et j’aurais porté atteinte à la puissance défensive du pays. A se demander si la Suisse a tant d’intérêt commun avec l’État Islamique ou le fascisme turc ?
Deux rapports de police disent clairement qu’il n’est pas possible de savoir ce que j’aurais fait durant mon séjour. Les preuves manquent à l’évidence. A contrario, les preuves que la neutralité suisse n’est qu’un mythe bien utile à la bourgeoisie sont nombreuses.
Quand la Suisse vend des armes ou des composants d’armes à l’État fasciste turc la neutralité importe peu, seul le profit compte. Ces armes servent à réprimer les mouvements progressistes en Turquie. Certaines se sont aussi retrouvées dans les mains de l’Etat Islamique.
Quand la Suisse extrade des militants et militantes progressistes turques et kurdes à la demande du régime d’Erdogan ou d’autres Etats européens, où est donc la neutralité ?
Quand les plus grandes banques du pays investissent chaque année plusieurs milliards dans l’industrie de l’armement, qui alimente les conflits du monde entier, où est donc la neutralité ?
L’État suisse n’est pas neutre. Il a choisi son camp depuis longtemps, celui de l’impérialisme occidental. Moi aussi j’ai choisi mon camp, celui des opprimés.
Depuis deux siècles s’est développée une tradition de solidarité révolutionnaire internationale. En me rendant au Rojava, j’y ai soutenu le camp des peuples qui luttent pour leur liberté. Il n ‘ y a qu’une solidarité internationale, ses formes sont multiples et toutes sont légitimes. Une révolution ne peut se construire sans projet de société et elle ne peut vivre si elle ne peut pas se défendre.
En suivant l’exemple donné par Norman Bethune ou Barbara Kistler , j’ai continué cette tradition. De même que toutes celles et ceux qui ont participé, d’une manière ou d’une autre, à la lutte de peuples qui n’était pas le leur. De la résistance antifasciste en Espagne à la lutte pour la libération de l’Algérie ou de la Palestine, nombreux et nombreuses sont les camarades qui ont porté leur engagement au niveau international. Cet engagement a pris différentes formes, toutes ayant leur importance.
En me rendant au Rojava, j’ai soutenu la construction d’une société basée sur des principes de justice sociale, de féminisme et d’écologie. Une société qui aujourd’hui lutte toujours contre le fascisme turc et ses soutiens occidentaux.
Mon choix est un choix politique, tout comme celui que l’État Suisse fait en me faisant passer, sur mandat de l’exécutif, devant ce tribunal. Sans preuves concrètes, je suis amené à comparaître devant vous, ceci sur un simple et seul avis des Service de renseignement de le Confédération, qui n’ont visiblement pas daigné fournir les fondements de leurs allégations.
Partout en Europe, la solidarité avec le mouvement kurde est attaquée. Le peuple du Kurdistan nous montre qu’une révolution est possible et bien réelle. C’est pour cette raison que notre solidarité et les liens que nous construisons sont vus comme dangereux.
Quelque que soit l’issue de ce jugement, je n’ai aucun regret. Je continuerai à soutenir la lutte révolutionnaire au Kurdistan car comme le dit un de leur proverbe : « La résistance, c’est la vie ! »
En tant que militant révolutionnaire et internationaliste, je tiens à finir ma déclaration en saluant le camarade Alfredo Cospito et toutes celles et ceux qui luttent contre le régime d’isolement 41bis en Italie.
Je salue aussi Georges Ibrahim Abdallah et les prisonniers et prisonnières de la cause palestinienne.
Je salue Pola Roupa et Nikos Maziotis emprisonnés en Grèce pour leur engagement révolutionnaire.
Je salue aussi les milliers de prisonnières et prisonniers politiques actuellement dans les geôles du régime fasciste turc.
Je salue l’engagement de celles et ceux qui crient tous les jours dans les rues d’Iran, «Jin, Jîyan Azadî» et se font emprisonner ou tuer.
Je salue Serge, militant français dalns le coma qui lutte pour garder la vie. Il y a deux semaines, il a été gravement blessé par la police lors des manifestations contre le projet écocidaire des mégas-bassines dans l’ouest de la France.
Tous ces militants et militantes nous démontrent que même en faisant face à la plus dure des répressions, la lutte pour un monde meilleur continue.
Comme l’a très bien dit le camarade Fred Hampton : «On peut emprisonner un révolutionnaire, mais on ne peut pas emprisonner la révolution.»« 

La déclaration en anglais

Ce 14 avril, s’est tenu Sion le procès, devant la justice militaire suisse, d’un militant du Secours Rouge de Genève. Il est accusé « d’atteinte à la puissance défensive du pays » et de « service militaire à l’étranger ». L’État suisse lui reproche d’avoir pris les armes, pendant environ six mois entre 2015 et 2016, pour défendre la révolution au Rojava contre le Daesh. Une mobilisation solidaire a eu lieu pendant l’audience, devant le tribunal (photo). La justice a conclu que notre camarade s’était bien rendu au Rojava, mais que les preuves de sa participation à des combats armés ont été jugées insuffisantes. Le verdict est donc un acquittement. Les coûts de la procédure ainsi que les frais d’avocat sont à la charge de la Confédération.

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Une manifestation non autorisée a tourné à l’affrontement à Zurich dans la nuit de samedi à dimanche. La gauche révolutionnaire a défilé dans la Langstrasse derrière une banderole « Let the Night shine bright like a Diamond » (« Que la nuit brille comme un diamant »). Les forces de l’ordre sont alors intervenues avec un important dispositif. Mais la riposte des manifestants a été immédiate à coups de pierre, de barres en fer et de cocktails Molotov. Les policiers ont nassé un groupe pour effectuer des contrôles d’identité. Mais ils se sont fait jeter des bouteilles dessus et des manifestants se sont engagés pour libérer des manifestants arrêtés. Un policier a été roué de coup. La police municipale indique avoir contrôlé une soixantaine de manifestants et arrêté 17 personnes. Sept policiers ont été blessés, une personne a dû être transportée à l’hôpital. Les dommages matériels causés ne peuvent pas être quantifiés pour le moment.

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Des centaines de manifestants se sont rassemblées samedi après-midi derrière la gare à Genève pour une manifestation non autorisée contre le parti d’extrême-droite UDC (« Union Démocratique du Centre ») qui tenait son assemblée à Meyrin, en périphérie de Genève. Le rassemblement a eu lieu dès 15h00 dans le parc des Cropettes. Vers 15h30, quelques incidents ont eu lieu entre des manifestants masqués et des photographes indiscrets dont les objectifs ont été sprayés. La manifestation s’est mise marche, d’abord en direction de la gare et ensuite vers le quartier des Grottes. C’est à ce moment qu’elle a été bloquée par la police. Les militants ont chargé à deux reprises, derrières des banderoles renforcées, les forces de l’ordre qui ont fait usage de tirs de balles en caoutchouc, de matraques de gaz lacrymogène et de grenades. La police a pu tenir sa position, et les manifestants se sont repliés dans le Parc des Cropettes.

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Des affrontements avec la police ont eu lieu mercredi à Bâle et à Winterthur lors des manifestations pour la Journée internationale des droits des femmes. La manifestation, dédiée la «Journée de lutte féministe queer», n’avait pas été autorisée par les autorités. La police s’est d’abord rendue avec un grand nombre d’agents au point de départ prévu, la Barfüsserplatz, et l’a bouclée. Les manifestant.e.s ont toutefois évité la Barfüsserplatz et se sont regroupé.e.s à la place Saint-Pierre. La police a fait une nasse et les heurts ont commencé. La police a fait usage de balles en caoutchouc. Des rassemblements non autorisés se sont aussi produits à Winterthur et Berne. A Winterthur (photo), les manifestant.e.s ont tenté de forcer un barrage de la police municipale. Celle-ci a fait usage de spray au poivre.

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