Dans le cadre de l’Opération Catatumbo, les militaires colombiens continuent à procéder à des opérations anti-guérilla. ils ont ainsi découvert un ensemble de mortiers artisanaux de l’ELN dans municipalité de Tibú, département de Norte de Santander. Il s’agit de huit tubes permettant le tir parabolique d’engins explosifs également artisanaux surnommé « tatuco ». 64 de ces projectiles ont été trouvés, ainsi qu’une grande quantité de munitions, d’explosifs, des radios etc. Ces équipements appartenaient au Front Luis Enrique León Guerra de l’ELN. La semaine passée, les commandants Silvana Guerrero et Ricardo de l’ELN se disent prêts à la confrontation face à toute action militaire de Bogota qui, selon eux, est passé d’une politique de paix à une « guerre totale ».

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Depuis décembre, 42 000 Koweïtiens et Koweïtiennes ont été déchus de leur nationalité au mépris du droit international. Suite au virage autoritaire du nouvel émir du Koweït, Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, officiellement, il invoque la lutte contre la fraude, « atteinte à la morale » ou « menace à la sécurité de l’État ». Opposants, tribus nomades, femmes étrangères mariées à des Koweïtiens sont privées de leur nationalité et transformées en fantômes administratifs. Plus de papiers, plus de soins, plus d’écoles pour leurs enfants. Idem pour les bidouns, 100 000 sans-patrie coincés depuis des générations dans un vide juridique. Le souverain de 83 ans a décidé de suspendre le Parlement le 10 juin 2024 et veut modifier la constitution, il affirme qu’il ne laissera pas la démocratie « détruire l’État ». Plusieurs personnes ayant critiqué cette initiative ont été arrêtées, des députés ont été poursuivis dans une vague de répression.

Burkhard Garweg et Volker Staub sont, depuis l’arrestation de Daniela Klette il y a un an (voir notre article) et après 30 ans de clandestinité, les derniers membres recherchés de la Fraction Armée Rouge. Ils sont accusés d’avoir participé à plusieurs actions réalisées par la RAF entre 1984 et 1993 (année de l’auto-dissolution de l’organisation), et à plusieurs hold-up ayant servi, entre les années 1999 et 2016, à financer leur clandestinité. Alors que les policiers arrivaient pour l’arrêter, Daniela a eu le temps d’envoyer un message à Burkhard qui a pu s’échapper de justesse. Il résidait dans un camping-caravaning près de Berlin. La police avait alors relancé ses recheches de manière frénétique, couvrant les villes d’Allemagne de photos récentes et détaillées de Burkhard. Celui-ci avait alors rendu public une longue lettre, des « salutations de la clandestinités ».

Lire la lettre de Burkhard Garweg

Lire une lettre de Daniela Klette

Lire l’histoire de la Fraction Armée Rouge

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Chers participants à la Conférence Rosa Luxemburg –

Chers camarades,

Je vous salue aujourd’hui depuis la prison de Vechta. Il y a près d’un an, après des décennies de clandestinité, j’ai été arrêtée. Devant moi se trouvent plusieurs années de procès, où je suis accusée d’avoir participé à des expropriations armées. Par ailleurs, la justice poursuit un autre procès contre moi, où je serai accusée d’avoir participé à des actions de guérilla urbaine contre le capitalisme et l’impérialisme.

J’avais 17 ans lorsque la lutte de libération vietnamienne a vaincu l’impérialisme mené par les États-Unis. Cette incroyable victoire a été obtenue grâce à la solidarité mondiale – malgré le napalm, malgré l’immense machine militaire qui s’est dressée contre le mouvement de libération et malgré les massacres de la population vietnamienne commis par l’armée américaine avec l’aide et la complicité de l’Occident, en particulier de l’Allemagne.

J’avais 16 ans lorsque j’ai appris le meurtre d’un homme en détention, en grève de la faim contre la torture de l’isolement. Il s’agissait d’Holger Meins, qui s’était élevé contre le système et avait été tué en prison, victime d’une malnutrition délibérée et du refus de soins médicaux lors d’une alimentation forcée ordonnée par l’État.

C’était une époque de tentatives de libération et de luttes anticoloniales dans de nombreux pays : par exemple, les Black Panthers contre l’oppression raciste et pour la révolution aux États-Unis, la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, ou le FSLN au Nicaragua contre la dictature. J’ai commencé à comprendre ce que l’humanité pouvait attendre du capitalisme et de l’impérialisme. Oui, je me considérais comme faisant partie des mouvements mondiaux luttant pour la libération de l’exploitation et de l’oppression, contre le capitalisme et le patriarcat, et contre la guerre et le militarisme.

Le système judiciaire examine actuellement ma culpabilité au sens juridique du terme. Pour moi, il ne s’agit pas de culpabilité, mais de ce qui a mobilisé et continue de mobiliser des millions de personnes : comment surmonter les conditions mondiales qui engendrent la guerre, les déplacem l’exploitation, l’oppression patriarcale et raciste, la pauvreté et la destruction écologique totale ?

Les puissants se préparent à la grande guerre pour préserver leur pouvoir. La société est marquée par une pauvreté croissante, la militarisation et une dérive vers la droite. Le capitalisme court à la catastrophe écologique. L’état du monde actuel montre sans équivoque que les questions sur la manière de surmonter ces conditions étaient justifiées et demeurent nécessaires. Ces questions nous concernent tous, et nous ne pouvons y répondre que collectivement et par des mouvements de grande ampleur. J’aimerais être avec vous pour travailler ensemble sur ces questions. Mais la répression et la détermination de l’État à condamner l’histoire de l’opposition fondamentale empêchent une telle chose.

Aucune personne emprisonnée en raison de ses actes, présumés ou réels, n’est emprisonnée au nom de la gauche libératrice et révolutionnaire. Nous sommes tous emprisonnés à cause de la volonté de l’État de délégitimer l’histoire des luttes révolutionnaires et de décourager les luttes futures en nous condamnant à des années de souffrance en prison. Cela s’applique autant à moi qu’à Mumia Abu-Jamal et Leonard Peltier aux États-Unis, aux anarchistes emprisonnés en Grèce – Marianna, Dimitri, Nikos, Dimitra – et à de nombreux autres prisonniers politiques dans le monde.

En ce sens, le procès contre moi est un procès contre une opposition émancipatrice, radicale de gauche et anticapitaliste.

J’apprécierais grandement que ceux qui le peuvent assistent à mon procès, qui s’ouvrira bientôt – afin de montrer qu’il ne s’agit pas seulement d’un procès contre moi, mais, à un autre niveau, d’un procès contre tous ceux qui s’engagent dans la lutte pour le dépassement du capitalisme. J’apprécierais profondément toute solidarité !

Je vous souhaite beaucoup de succès et, oui, beaucoup de joie à la Conférence Rosa Luxemburg de cette année !

Avec solidarité, combativité et mes salutations les plus chaleureuses à tous,
D. K.

Affiche de solidarité avec Daniela Klette

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1500 personnes ont manifesté hier samedi à Bruxelles contre les violences policières. La manifestation est partie de la place du Luxembourg et a traversé le centre ville pour terminer place du Congrès. Le cortège a effectué plusieurs arrêts sur le parcours, afin de permettre à diverses personnes de prendre la parole, notamment des proches de victimes de la violence policière, mais aussi pour se recueillir en mémoire des personnes assassinées. De nombreux tags ont été réalisés le long de ce parcours. Des véhicules de police et de la STIB ont également été tagués et leurs vitres brisées. Dix arrestations ont eu lieu après la manifestation. Au moins huit de ces arrestations seraient judiciaires, dont une qui concernerait un jeune manifestant arrêté avec des engins pyrotechniques (photo de gauche diffusée par la police de Bruxelles).

EDIT: Le bilan est en fait de sept arrestations administratives et deux arrestations judiciaires.

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La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)  a rejeté le recours du PKK contre la décision du Conseil de l’Europe de maintenir le PKK sur sa liste des organisations terroristes. Dans son arrêt du 13 mars, la CJUE a déclaré que ce maintien était légal et a rejeté cinq objections principales soulevées par les avocats du PKK. Les avocats du PKK avait fait appel de la décision du Conseil de l’Europe, arguant qu’elle contenait des erreurs de droit, que les motifs invoqués étaient obsolètes et que les mesures prises étaient disproportionnées. La Cour a rejeté le recours, arguant qu’il existait suffisamment de preuves pour maintenir le PKK sur la liste. Avec cette décision, le PKK restera sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. C’est la cinquième fois que la Cour de justice confirme la décision de l’UE concernant la liste des organisations terroristes.

La Mauritanie est un point de départ pour de nombreux migrants qui tentent de rejoindre l’Europe par la mer. Samedi 8 mars, un poste de police a été pris pour cible à Gogui par des personnes qui étaient sur le point de se faire expulser vers le Mali. Le poste de police a été attaqué à coups de pierre, avant d’être incendié. Depuis plusieurs jours, des ONG alertent sur une campagne d’arrestations et d’expulsions de personnes en situation irrégulière et appellent à ne pas arrêter les migrants dans des conditions inhumaines. Les centres de détention avant expulsion sont surpeuplés. Le manque de nourriture et d’hygiène y sont criants.

Inspirée du « carcere duro » ou régime d’isolement carcéral « 41bis » italien, une nouvelle manière d’emprisonner était annoncée depuis des semaines par Gérald Darmanin. Ce jeudi 6 mars, la décision a été prise, ce régime verra le jour dans les prisons de Vendin-le-Viel (Pas-de-Calais) où seront incarcérés 100 détenus dès le 31 juillet et Condé-sur-Sarthe (Orne) qui fera de même dès le 15 octobre, cela concerne pour le moment « les narcotrafiquants ». Ce régime est largement dénoncé comme une forme de torture en Italie et a touché progressivement plusieurs prisonniers révolutionnaires, comme les militants des BR-PCC ou Alfredo Cospito.

Parmi les travaux et aménagements en vue des placements à l’isolement de ces prisonniers : le démontage des téléphones fixes dans les cellules, le blindage des vitres au parloir, l’impossibilité de recevoir des visites familiales dans les pièces prévues à cet effet, ni même d’avoir le moindre contact avec des proches, la présence d’agents pénitentiaires lors de chacun de leurs déplacements dans l’enceinte de ces prisons, y compris en promenade, afin que les détenus ne puissent plus communiquer entre eux. D’autres établissements sécurisés pourraient voir le jour d’ici la fin 2027.

À Bruxelles, le 7 mars, à l’occasion du tour en bus et en vélo des actions et piquets de la Grève féministe contre l’Arizona et l’extrême-droite, un rendez-vous est donné à 16H00, place Poelart (devant la grande roue), sur le thème « Résistance féministe internationale : liberté pour les prisonnier·es politiques, dénonçons les crimes et viol de guerre et génocides « . Plusieurs organisations et collectifs, dont le Secours Rouge, seront présents et y prendront la parole. Voir ici le programme complet de la grève et de ses activités.

À Toulouse, plusieurs manifestations sont organisées à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour l’émancipation des femmes et minorités de genre. La manifestation radicale féministe du 7 mars (non déclarée) vient d’être interdite par la préfecture. Le lendemain, samedi 8 mars, une autre marche est organisée au départ du métro Capitole à 15H. Le Secours Rouge sera présent pour mettre en avant le combat des prisonnières révolutionnaires (voir notre article).

1 700 personnes étaient présentes ce dimanche à une manifestation régionale à Lorient ( Bretagne) contre l’extrême droite et pour une Bretagne ouverte et solidaire à l’appel d’une centaine d’associations et de collectifs de gauche. Le parcours du cortège a été semé de tags, collages, de bris de vitrines, la vitrine du local du Parti socialiste (PS) a subi l’assaut des manifestants en colère, ainsi que des vitrines d’agences d’intérim ou de distributeurs bancaires. De nombreux slogans ont été scandés tel que : « le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève », des pancartes étaient brandies mentionnant: « pas de répit pour les fachos » ou « Bretagne anti fasciste ». Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes, les manifestants ont riposté par des tirs de mortiers et de jets de pierres.Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.