La branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à mort quatre citoyens baloutches : Eidou Shabakhsh, Abdul Ghani Shabakhsh, Abdul Rahim Qanbarzahi et Suleiman Shabakhsh. Les quatre hommes ont été reconnus coupables de « rébellion et de formation de groupes opposés au régime iranien ». Le contexte de l’agression israélienne pousse le régime affaibli à la répression. Depuis le cessez-le-feu, au moins 115 personnes ont été arrêtées dans la seule province de Kermanshah pour « trouble à la sécurité ». D’autres arrestations ont été signalées par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et la police à Hamedan, Hormozgan, Fars (53 détenus), Gilan (36) et Zarand (11 arrêtés pour activités anti-régime). Le CGRI et ses forces paramilitaires Basij ont installé des points de contrôle aux entrées et sorties des villes kurdes, fouillant des véhicules et arrêtant plusieurs personnes. Un important déploiement de forces de sécurité en civil, dépêchées depuis d’autres provinces, a été observé dans les rues des villes kurdes. Ces forces ont arrêté des individus qu’elles jugent suspects sans présenter de mandat judiciaire. L’organisation du renseignement du CGRI et le ministère du Renseignement ont également convoqué et interrogé des membres des familles de militants politiques kurdes vivant à l’étranger, les menaçant et faisant pression pour les contraindre à cesser leur activisme à l’étranger.

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Des personnes solidaires organisent un concert de soutien à Nikos Maziotis, prisonnier politique en Grèce et militant anarchiste de Lutte Révolutionnaire, suite au rejet de sa demande de libération et à la prolongation de sa détention. Pour la sixième fois, la justice a refusé sa demande de libération conditionnelle (voir notre article), bien qu’il ait dépassé les 3/5 de sa peine depuis 2022, comme le prévoit les « lois » pour tous les détenus·es. En Grèce, il est le seul prisonnier politique avec une peine fusionnée de 20 ans — donc pas à perpétuité — à vivre cette situation, simplement parce qu’il n’a pas montré de « repentir » ni de « réforme morale ». Ancienne prisonnière politique et cofondatrice de Lutte Révolutionnaire, Pola Roupa interviendra par téléphone lors de cette soirée.

Rendez-vous le samedi 28 juin dès 20H30 au bar Les Clameurs (23 Rue d’Aguesseau, 69007 Lyon)

Lors de l’audience du 20 juin du procès de Maja, au tribunal de Budapest, le juge a rejeté la demande d’assignation à résidence, en raison d’un supposé risque de fuite. Cette assignation aurait signifié une amélioration considérable de la situation de Maja et aurait pu ainsi mettre fin à sa grève de la faim. Étant donné qu’il n’est plus question d’une assignation à résidence en Hongrie, la seule solution envisageable est la satisfaction de la requête avec laquelle Maja a commencé sa grève de la faim – son renvoi en Allemagne.

Le rejet de la demande d’assignation à résidence montre aussi qu’il n’y a pas eu de pression diplomatique sur la Hongrie de la part de l’Allemagne ou qu’elle n’a pas été suffisante. Cela nous montre, à son tour, que la pression du mouvement de solidarité sur le gouvernement allemand doit être considérablement accrue. Aujourd’hui lundi, Maja est en grève de la faim depuis 23 jours.

L’état de santé du journaliste et militant Mohamed Lamin Haddi, détenu à la prison de Tiflet 2, à l’est de Rabat (Maroc), depuis 15 ans, est inquiétant. Il n’a pas bénéficié de soins médicaux appropriés depuis une hospitalisation en 2016. Il souffre de septicémie, d’asthme, d’infections chroniques (notamment aux oreilles), de douleurs dorsales, d’insomnies sévères, ainsi que d’une quasi-cécité. Ces affections résulteraient directement d’une négligence médicale et des conditions de détention inhumaines auxquelles il est soumis.

Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2 le 19 juillet 2017, il est maintenu dans un isolement prolongé, enfermé dans une cellule souterraine sans fenêtre, privé d’air et de lumière naturelle. Il reçoit une nourriture de qualité médiocre, en quantité insuffisante. Le 13 janvier 2021, il avait entamé une grève de la faim de 63 jours pour protester contre ses conditions de détention, grève qui s’est achevée par une alimentation forcée imposée par l’administration pénitentiaire. Il s’était vu révoquer son droit aux visites familiales en mars 2021. Aujourd’hui, à l’exception de sa mère qu’il peut joindre occasionnellement par téléphone, M. Haddi est privé de toute communication avec toute autre personne.

Mohamed Lamin Haddi avait été arrêté le 20 novembre 2010 à Laâyoune par les services secrets marocains alors qu’il s’apprêtait à rencontrer deux médecins belges pour les accompagner lors de leur visite auprès de plusieurs victimes de coups de feu qui avaient eu lieu lors du démantèlement du camp sahraoui de protestation de Gdeim Izik. Le 17 février 2013, le Tribunal de Rabat l’a condamné à 25 ans de prison dans le contexte du macro-jugement de Gdeim Izik.

En grève de la faim depuis 247 jours, la mère d’Alaa Abdel Fattah appelle le gouvernement britannique à faire libérer immédiatement son fils détenu illégalement en Égypte depuis 2019 (nos articles ici et ici). La sexagénaire, hospitalisée, refuse tout traitement tant que le gouvernement britannique n’aura pas fait preuve de fermeté vis-à-vis du Caire. Laila Soueif a débuté une grève de la faim en septembre dernier. Hospitalisée depuis trois jours sous perfusion de protéines, Laila Soueif risque de décéder à tout instant. Épuisée, elle s’est dite prête à mourir. Ce mardi, son état s’est légèrement amélioré mais elle ne recommencera à se nourrir que quand son fils sera libéré. Il aurait dû quitter les prisons du Caire en septembre dernier.

Sanaa Salameh Daqqah, veuve de Walid Daqqah, a été arrêtée à un poste de contrôle militaire à Jérusalem par les forces d’occupation israéliennes jeudi. Elle risque à présent de se voir retirer sa citoyenneté et d’être expulsée en vertu d’une nouvelle loi proposée par le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir. Plus tôt dans la journée, Ben-Gvir avait menacé de déchoir de leur citoyenneté et d’expulser les Palestiniens détenteurs de la citoyenneté israélienne s’ils sont les familles de combattants palestiniens emprisonnés ou s’ils reçoivent des fonds de la Commission des affaires des prisonniers de l’Autorité palestinienne. Il a noté que le Bureau du Procureur général de l’État a approuvé l’ouverture d’une enquête contre Sanaa Daqqah, citant comme preuve des messages sur ses médias sociaux commémorant son mari et d’autres militants palestiniens décédés, ainsi que des images de sa famille avec Zakaria Zubeidi, ancien chef de la résistance armée à Jénine qui s’était lié d’amitié avec Walid Daqqah en prison.

Sanaa Daqqah est militante, journaliste et traductrice palestinienne. Son défunt mari, Walid Daqqah était un écrivain palestinien et un prisonnier politique qui a participé à la lutte armée contre l’occupation israélienne en tant que membre du FPLP. Il est décédé à la prison de Ramleh le 7 avril 2024, après 38 ans d’emprisonnement (voir notre article). Le corps de Walid est toujours emprisonné par l’occupation. Sanaa et Walid sont les parents de Milad, leur petite fille née grâce à du sperme sorti clandestinement de prison en 2020. L’arrestation de Sanaa laisse Milad sans ses parents.

L’anarchiste Ruslan Sidiki était jugé pour avoir attaqué une base aérienne militaire avec un drone (et l’aide logistique des services secrets ukrainiens) et fait exploser un train de marchandises dans la région de Riazan, à l’ouest de la Russie, C’est vendredi 23 mai que le juge du Deuxième tribunal militaire du District ouest, lors d’une audience hors site au tribunal militaire de la garnison de Riazan, a condamné Sidiki, de 37 ans, à 29 ans de détention dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité. Il purgera les neuf premières années en prison, ensuite il sera transféré dans une colonie à régime strict. Dans sa déclaration finale, Sidiki a une fois de plus affirmé qu’il avait été torturé après son arrestation et il a précisé que son but était de mettre hors d’usage l’infrastructure militaire russe. Le procureur avait requis une condamnation à trente ans, dans une colonie à régime strict.

En savoir plus et lire la déclaration finale de Sidiki devant la cour

La manifestation annuelle (du 14 juin) pour la libération de Georges Abdallah revêt cette année une importance particulière, puisqu’une audience décisive pour sa libération se tiendra quelques jours plus tard – le 19 juin (voir notre article). C’est pourquoi, le Secours Rouge International sera présent et appelle à y participer largement (lire l’appel en intégralité ici).

Dans ce cadre, le Secours Rouge de Belgique organise un départ collectif depuis Bruxelles. Les modalités pratiques seront déterminées en fonction du nombre et des disponibilités des camarades intéressé.es. Quoi qu’il en soit, il est essentiel que nous soyons nombreuses et nombreux à répondre à l’appel !
Pour rejoindre ce départ collectif, envoyez nous un mail à l’adresse info@secoursrouge.org

Pour celleux qui voudraient rejoindre directement la manifestation, celle-ci se tiendra le samedi 14 juin à 14h au départ de la Place de République à Paris.

Alexey Rozhkov avait mené la troisième attaque incendiaire connue contre un bureau de recrutement de l’armée, après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Il a réalisé ce geste le 11 mars 2022 : « J’ai juste compris que je ne pouvais pas rester indifférent. (…) Chaque guerre signifie la mort, pour les gens ordinaires et simples. La guerre, au 21e siècle, me semble quelque chose de complètement étranger. Surtout avec des raisons si absurdes [que celles qu’ils ont données. » 

Jusqu’à l’automne 2022, de tels incendies n’étaient pas toujours classés comme du terrorisme. C’est pourquoi, après six mois de détention préventive, Rozhkov a été libéré, avec une interdiction de sortir du pays, car au début il avait été accusé d’un délit de gravité moyenne, une dégradation de la propriété d’autrui. Alexey a réussi à s’échapper au Kirghizistan, espérant aller dans un pays de l’Union européenne. Mais après six mois, le FSB et les autorités kirghizes ont organisé une opération secrète pour enlever Rozhkov, le ramener en Russie, le torturer et le renvoyer en détention préventive. Le chef d’accusation a été re-classifié comme « terrorisme ». Rozhkov a été accusé aussi d’ »apologie de terrorisme » et de diffuser des « fausses informations » sur l’armée russe, en raison d’une interview qu’il a donnée. La sentence : seize ans.

Le 21 mai a été décrété par l’opposition biélorusse Journée des prisonniers politiques. C’est un 21 mai, en 2021, que le premier prisonnier politique est mort en prison en Biélorussie. Il s’appelait Vitold Ashurak. La mort d’un 8ᵉ prisonnier politique en prison en Biélorussie a été confirmée ce 21 mai. Il s’appelait Valiantsin Shtermer (photo) et avait été condamné à 5 ans de prison en 2023 pour l’article 368 du Code pénal (Insulte au président de la République de Biélorussie), l’article 361-1 (Création d’une formation extrémiste ou participation à celle-ci), et l’article 130 (incitation à la haine) ; en fait pour avoir critiqué l’agression de la Russie contre l’Ukraine. 5 ans après l’élection présidentielle frauduleuse et les manifestations réprimées dans la violence, il y a encore 1.200 prisonniers d’opinion dans les prisons de Biélorussie. Ils subissent en détention des tortures psychologiques et physiques.