Dimanche 19 janvier, un tribunal iranien a condamné en appel le rappeur Amir Tataloo à la peine capitale, après avoir été reconnu coupable de « blasphème ». « La Cour suprême a accepté le recours du procureur » contre une précédente peine de cinq ans d’emprisonnement, et « cette fois-ci l’accusé a été condamné à mort pour insulte au prophète » Mahomet.

Le jugement n’est pas définitif et peut faire l’objet d’un nouvel appel. Âgé de 37 ans, le chanteur et compositeur a été l’un des pionniers du rap en Iran, où il a commencé sa carrière au début des années 2000. Il s’était installé en Turquie en 2018, n’ayant pas obtenu de licence d’activité musicale des autorités iraniennes.

En décembre 2024, la justice turque avait remis l’artiste à l’Iran sur l’ordre d’un tribunal de Téhéran. Son procès s’était ouvert en mars 2024, au motif d’« encourager la jeune génération à la prostitution », « faire de la propagande contre » la République islamique et « diffuser des contenus obscènes sous forme de clips et de chansons ». Avant son départ pour la Turquie, Amir Tataloo avait été arrêté à plusieurs reprises, notamment en 2016 pour avoir « perturbé l’opinion publique ».

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Ali Razini et Mohammad Moghiseh, deux juges iraniens de la Cour Suprême iranienne ont été abattus ce samedi 18 janvier dans l’enceinte de la Cour suprême à Téhéran. L’assassin s’est donné la mort par la suite.

Ali Razini et Mohammad Moghiseh ont été tués après qu’un homme armé est entré dans le tribunal de la capitale Téhéran, samedi matin. Les deux juges ont participé à la répression des opposants au gouvernement iranien depuis les années 1980. Ils comptaient parmi les membres les plus importants des commissions qui ont massacré les manifestants kurdes et baloutches en Iran et exécuté des milliers de prisonniers politiques au cours des dernières décennies. Mohammad Moghiseh avait présidé de nombreux procès politiques, notamment ceux impliquant des partisans du Mouvement vert en 2009. Il était sous le coup de sanctions de l’Union européenne et des États-Unis pour violations des droits de l’homme. Razini avait occupé de nombreux postes importants au sein du système judiciaire et avait été accusé par l’opposition iranienne d’être impliqué dans une série d’exécutions extrajudiciaires de prisonniers politiques en 1988.

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Amir Reisiyan, l’avocat de la prisonnière politique kurde Pakhshan Azizi, a annoncé que la Cour suprême iranienne avait confirmé la condamnation à mort de sa cliente. Dans une déclaration sur son compte de médias sociaux, l’avocat a indiqué que les documents soumis à la Cour pour la défense de Pakhshan Azizi ont également été rejetés.
Le 23 juillet, accusée d’être membre du Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), elle sera condamnée à la peine de mort par pendaison pour « rébellion armée contre le système » (voir notre article). Son dossier a ensuite été transmis à la Cour suprême.
Début août 2024, Aziz Azizi (le père de Pakhshan), Parshang Azizi (sa sœur) et Hossein Abbasi (son beau-frère) ont été condamnés dans une affaire commune avec Pakhshan Azizi. Chacun d’entre eux a été condamné par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran à un an de prison pour avoir « aidé un criminel à se soustraire à son procès et à sa condamnation ». Le 26 septembre, la cour d’appel a confirmé ces décisions. Aziz Azizi, Parshang Azizi et Hossein Abbasi avaient été arrêtés en même temps que Pakhshan Azizi, puis libérés sous caution.

Deux ans après le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à cause d’un voile « non-conforme » à la charia et le déclenchement du mouvement «Femme, Vie, Liberté» ( voir article ici ), le régime iranien a exécuté 31 femmes au cours de l’année 2024, soit le plus grand nombre annuel de femmes exécutées depuis 17 ans.

Selon l’ONG Iran Human Rights : « L’exécution de femmes en Iran révèle non seulement la nature brutale et inhumaine de la peine de mort, mais aussi la discrimination et l’inégalité entre les sexes profondément ancrées au sein du système judiciaire»

Un nombre inconnu de femmes attendent toujours la peine de mort, leur vie étant en danger à tout moment. Parmi elles figurent les militantes kurdes Warisha Moradi et Pakhshan Azizi, qui sont dans le couloir de la mort (Voir article ici et ici)

Rapport complet en lien ( ici

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Le 19 décembre, une audience s’est tenue dans le cadre de la procédure à l’encontre de Sharifeh Mohammadi. Cette audience fait suite à l’annulation de sa condamnation annoncée le 12 octobre 2024. Lors de l’audience, faite en partie en ligne, Sharifeh Mohammadi a dû se défendre contre les accusations portées contre elle.  Le 22 décembre, elle et Pakshan Azizi, une autre prisonnière politique kurde, ont été autorisée à rencontrer leur famille lors d’une visite d’une heure. Le 31 décembre, Sharifeh Mohammadi, souffrant d’une infection au pied non soignée et qui se propageait, a finalement pu être transféré pour un traitement médical externe.

Parastoo Ahmadii, chanteuse iranienne populaire, a été arrêtée pour avoir, selon le régime islamiste: « enfreint plusieurs règles strictes du code de l’habillement des femmes ». Elle s’est présentée sur scène tête nue et portant une robe sans manche en signe de protestation contre le régime iranien durant un concert en ligne. En Iran, les chanteuses sont confrontées à des restrictions sur leur performance devant un public mixte. Compte tenu de ces lois, Ahmadi pourrait faire face à des accusations liées à l’indécence publique, à la violation du code vestimentaire du pays et même à la mise en danger de l’ordre public. Deux autres membres du groupe ont été arrêtés dans leur studio à Téhéran. Le lieu de détention des 3 personnes n’est pas connu, ils semblent n’avoir aucun contact avec l’extérieur.

ÉDIT: La chanteuse et ses deux musiciens ont finalement été relâchés au bout de quelques heures de détention.

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Six prisonniers politiques ont été condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire de la 26e chambre à Téhéran après des mois d’interrogatoires et de tortures. Ils étaient accusés d’«appartenance à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, de «rassemblement et conspiration contre la sécurité », d’« insurrection armée contre le pouvoir », de « formation d’unité ou de groupe dans le but de perturber la sécurité nationale » et de « destruction de biens publics à l’aide d’armes de type lance-roquettes ».

Abolhassan Montazer, 65 ans, diplômé en architecture, est un ancien prisonnier politique des années 1980. Il a été arrêté et emprisonné à plusieurs reprises en 2018 et 2020. Sa dernière arrestation remonte à janvier 2024. Pouya Ghobadi, 32 ans, ingénieur en électricité, a été arrêté en mars 2024. Il avait déjà été arrêté à deux reprises auparavant. Vahid Bani-Amirian, 32 ans, titulaire d’un master en gestion, a été arrêté en janvier 2024. Depuis 2017, il a été arrêté à plusieurs reprises et a passé un total de quatre ans en prison.

Babak Alipour, 33 ans, diplômé en droit, a été arrêté en janvier 2024. Auparavant, il avait été arrêté en novembre 2019 à Racht et avait passé quatre ans en prison. Ali Akbar Daneshvarkar, 57 ans, ingénieur en génie civil, a été arrêté en janvier 2024. Mohammad Taghavi, 58 ans, est un ancien prisonnier politique des années 1980 et 1990. Il avait également été arrêté en 2020 et avait passé trois ans en prison pour des accusations de lien avec l’OMPI. Deux autres accusés Mojtaba et Ali Taghavi ont été condamnés à la prison et à l’exil.

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La prisonnière politique kurde iranienne Warisha Moradi a été condamnée à mort par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran pour « trahison ». Ses avocats ont été informés dimanche de la condamnation à mort prononcée contre sa cliente. Les audiences du procès ont eu lieu les 16 juin et 5 octobre 2024. Le président le tribunal, n’a pas permis à Moradi de se défendre pendant les audiences. Il n’a même pas permis à ses avocats de la défendre. De plus, les avocats, qui s’étaient vu refuser le droit d’examiner l’affaire, n’ont pu examiner le dossier de leur cliente que quelques heures après la fin de la deuxième audience.

Warisha Moradi, également connue sous le nom de Ciwana Sine, a été arrêtée le 1er août 2023 lors d’un contrôle de police près de sa ville natale de Sine (Sanandaj) et a d’abord été victime d’une disparition forcée. Elle a été torturée et interrogée par les services secrets iraniens à Sine pendant des semaines après son arrestation. Elle a ensuite été transferée à Téhéran fin août 2011 dans le tristement célèbre quartier de haute sécurité 209 de la prison d’Evin. Moradi est membre de la Communauté des Femmes Libres du Rojhilat » (KJAR), que le pouvoir iranien considère comme une « organisation terroriste séparatiste » car faisant partie du Parti pour une Vie Libre au Kurdistan (PJAK).

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Samedi 2 novembre, une étudiante iranienne a été arrêtée après s’être dévêtue en public, la jeune femme s’est déshabillée en signe de protestation après avoir été harcelée par des agents de l’université estimant qu’elle ne respectait pas le strict code vestimentaire islamique obligatoire. Lors de son arrestation, elle a été violemment embarquée dans une voiture par les forces de sécurité. Les inquiétudes et interrogations s’accroissent concernant son arrestation devant l’université Azad de Téhéran, elle pourrait avoir subi un possible transfert dans un hôpital psychiatrique.

EDIT:  Mardi 19 novembre, la justice iranienne n’a engagé aucune poursuite judiciaire contre l’étudiante arrêtée à Téhéran après s’être déshabillée en public. Ahou Daryaei a finalement été remise à sa famille mardi.

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Entre du 22 septembre et 21 octobre, l’intensification des exécutions des prisonniers a atteint le nombre de 150. La majorité des prisonniers exécutés sont des Kurdes, des Baloutches, des Arabes et des Afghans vivant en Iran. Actuellement des centaines de prisonniers sont en grève de la faim pour protester contre la peine de mort et exiger la fin des exécutions ( voir article ici ). Au cours de la 39e semaine de la campagne « Non aux mardis des exécutions », les prisonniers de 23 prisons d’Iran ont publié une déclaration, portant à l’attention du monde entier les voix des protestations des prisonniers politiques contre l’augmentation continue des exécutions.

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