Environ 200 manifestants ont tenté hier lundi d’empêcher l’accès à la conférence qui se tenait le soir sur le campus du Solbosch à l’initiative du Centre Jean Gol, avec entre autres Louis Sarkozy et Georges-Louis Bouchez. Pour rappel, Louis Sarkozy a déclaré au sujet de la guerre au Liban et à Gaza « Qu’ils crèvent tous, Israël fait le travail de l’humanité ». Quant au soutien du président MR au génocide de Gaza, il est sans faille. Quatre personnes ont été arrêtées administrativement par la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles. Les quatre manifestants ont été depuis relachés.

Le mouvement étudiant pro-palestinien a finalement obtenu, après de longues et nombreuses mobilisations, que l’ULB boycotte les univesrités israéliennes.

Ce jeudi 28 novembre, après des années de lutte pour sauver l’îlot Donderberg, le projet d’urbanisation a été annulé. La ZAD de Donderberg avait vu le jour le 11 octobre. Un projet d’urbanisation « Hop 5 » qui comptait une école, des logements privés et des places de parking n’aura pas vu le jour. Une victoire retentissante pour cette lutte, malgré cela, de nombreux enjeux persistent dans la reconversion de cet espace naturel. Ce terrain vaste de 2,6 hectares ne devrait pas être urbanisé, mais transformé en un parc public. Sans intervention humaine depuis 50 ans, ce site s’est progressivement transformé en un véritable écosystème, on y ressence plus de 500 essences d’arbres, des renards, des furets et de nombreux insectes…Le combat pour la préservation de cette friche n’est pas encore fini, les occupant soulignent la nécessité que cet espace naturel ne soit pas transformé en parc.

Une proposition de loi a été déposé le 18 novembre par le député Vlaams Belang Ortwin Depoortere (que l’on voit en photo dans sa jeunesse faire le salut hitlérien avec ses amis nazis) pour que soient légalement catégorisés « terroristes » le mouvement antifa « et ses satelittes », Black Live Matter et Extinction Rebellion. Le projet demande aussi que la Belgique propose l’inscription de ces organisation sur la liste des organisations reconnues comme « terroristes » de l’Union Européenne. Lire le projet : Proposition Résolution Etendre liste belge Organisations Terroristes 24

Dans le cadre des négociations visant à la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale de droite (N-VA, MR, CD&V, Vooruit, Les Engagés), une note présentée par le formateur Bart De Wever révèle l’importance du tournant sécuritaire du futur gouvernement.

Le ministre de l’Intérieur serait remplacé par un ministre de la « Sécurité » qui centraliserait toutes les compétences liées à la sécurité. Les fonctions de la police fédérale seraient réduites pour qu’elle se concentre sur les missions spécialisées (crime organisé, anti-terrorisme, cybercrime, …). Les zones de polices de Bruxelles seraient fusionnées. La lutte contre la drogue sera une priorité avec une tolérance zéro et des sanctions immédiates pour les consommateurs comme pour les vendeurs. L’utilisation de l’IA pour lutter contre le trafic de drogue, fermeture de la salle de consommation de drogues à Bruxelles complètent le dispositif.

Des investissements sont prévus pour la police judiciaire, pour la lutte contre la drogue et le terrorisme. Des personnes pourraient être interdites de manifestation. Est aussi prévu le retrait de la nationalité belge à toute personne ayant une double nationalité et condamnée pour terrorisme ainsi que la suppression du jury populaire dans les procès pour terrorisme. Le cadre juridique des agents de sécurité privée serait » assoupli », l’armée déployée pour la défense des infrastructures et des institutions critiques, et la reconnaissance faciale autorisée. Enfin, un nouveau cadre juridique faciliterait les dissolutions d’associations – Samidoun étant expressément dans le collimateur.

Une tribune publiée sur Bruxelles Dévie analyse le regain d’intérêt policier récent sur « l’extrême gauche » à Bruxelles et son volet médiatique.

Saint-Gilles, là où les médias préparent la répression de la gauche révolutionnaire

1. Un, deux, trois…

« Saint-Gilles, là où l’extrême gauche prépare la révolution » titrait cet été le média bruxellois Bruzz. Ce très long article succède à une double page sur le même sujet dans La Libre Belgique et à une émission dédiée sur la télévision flamande. Un article dans un média, c’est un article. Deux articles dans deux médias, c’est une coïncidence. Trois articles dans trois médias, c’est une campagne. Et c’est d’autant plus flagrant que, primo, cette rafale survient après des années de black-out médiatique sur l’extrême gauche et, secundo, le thème est abordé exactement de la même manière, en reprenant tel quel le narratif policier. Lire la suite

Samidoun se retrouve une nouvelle fois dans le collimateur en raison de ses liens supposés avec l’Université populaire de Bruxelles qui a fait l’objet de plaintes au pénal suite l’occupation de locaux de l’ULB dans le campus Solbosch au printemps dernier et suite à ses déclarations sur les réseaux sociaux (voir notre article). Samidoun, une organisation de soutien aux prisonniers palestiniens issue de la gauche laïque révolutionnaire palestinienne,  est interdite en Allemagne  aux États-Unis et au Canada, mais pas en Belgique où elle est considérée comme une organisation « extrémiste », mais pas « terroriste », « ne présentant pas de risque direct de passage à la violence politique ». Samidoun est cependant ciblée par la coalition Arizona qui, si elle parvient à trouver un accord de gouvernement, devrait prononcer sa dissolution, à la demande de Georges-Louis Bouchez, qui souhaite aussi que ministre de l’Intérieur  se substitue aux bourgmestre pour interdire certains rassemblements. Le tout accompagné par les habituels amalgames entre antisionisme et antisémitisme.

Des affrontements ont eu lieu entre la police de Bruxelles et des manifestants antifascistes lors d’un rassemblement de plusieurs centaines de personnes  contre la venue du président du Rassemblement National, Jordan Bardella. Ce dernier était attendu à à la Maison de la Hongrie afin de présenter son premier livre et donner une séance de dédicaces. Dès 18h00, les manifestants se sont rassemblée au croisement de l’avenue des Arts et de la rue de la Loi, à l’appel de plusieurs collectifs. Une tentative de forcer le barrage policier a été repoussée à la  matraque et au gaz lacrymogène. Une manifestation sauvage s’est mise en route, attaquant le siège du VB au passage, place Madou, et a pu atteindre le rond-point Schuman où la police a procédé à une violente charge. La police a tiré des cartouches lacrymogènes et fait usage de canons à eau sur la foule. Il y aurait une vingtaine d’arrestations – les antifas arrêtés ayant été transférés aux casernes d’Etterbeek.

EDIT: Après quelques heures de détention, les manifestants sont libérés par petites groupes et déposés dans différents endroits de la ville.
EDIT2: Il y a eu en fait une quarantaine d’arrestations administratives

A Bruxelles: Rassemblement pour la libération de Georges Abdallah ce jeudi 14 novembre à 18h30 au 42 boulevard du Régent devant le Consulat français à l’appel de nombreuses organisations dont notre Secours rouge.
A Saint-Denis: « On ne joue pas avec le génocide – Non au match France-Israël! » Rassemblement jeudi 14 novembre à 18h devant l’hôtel de ville de Saint-Denis
A Lyon: Pour la libération de Georges Abdallah, contre le génocide à Gaza, pour le cessez-le-feu au Liban : Marche aux flambeaux le 14/11 à 19h à Terreaux
A Grenoble: Rassemblement pour la libération de Georges Abdallah – jeudi 14 novembre, 18h devant le Tribunal de Grenoble, place Firmin Gautier.
A Bordeaux: 18H devant l’Hôtel de ville pour la libération de Georges Abdallah, contre le génocie et la criminalisation du mouvement palestinien.

Les négociations ont tourné court ce mercredi après-midi chez Audi Brussels. La tournure des discussions autour du plan social entre syndicat et direction n’a pas plu aux travailleurs qui sont montés vers la salle de réunion. La direction promettait « des cacahuètes » en guise d’indemnité, a commenté le représentant syndical CNE. Dans ce contexte la direction a prétendu mettre fin aux négociations, ce que les travailleurs n’ont pas accepté. La délégation patronale a alors été séquestrée. La police s’est rendue sur place, a chargé les grévistes à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Finalement la direction est revenue à la table des négociations tandis que les travailleurs restaient toujours devant le site. Un permanent syndical a été légèrement blessé et conduit à l’hôpital.

L’Université Populaire de Bruxelles avait publié un communiqué soutenant les pro-palestiniens qui s’étaient opposés par la force aux diverses agressions commises par les hooligans d’extrême droite de l’équipe israélienne du Maccabi Tel-Aviv à Amsterdam (voir notre article).

Ce communiqué a, entre-autres, mené l’organisation sioniste « l’Insitut Jonathas » à déposer plainte contre l’UPB. Cette organisation amalgame, en effet, les appels à délégitimiser l’état d’Israël ou appeler à sa disparition à de l’antisémitisme. Pour ce faire, elle utilise une définition créée par « l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste » (IHRA). Or celle-ci affirme notamment, que déclarer que « l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste » ou encore que comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis, est antisémite (voir notre article).

Cette organisation souhaite donc à criminaliser les mouvements en faveur de la libération totale de la Palestine et de la fin du projet colonial sur son territoire. La définition de l’IRHA n’est cependant pas encore utilisée par les autorités belges.

Rappelons que les étudiant·es et personnes soupçonnées de soutenir l’UPB, soit plus de 100 personnes, font l’objet d’une enquête très poussée de la part du parquet bruxellois (voir notre article). Vous pouvez les aider à payer leurs frais d’avocats en faisant un versement au Fond Marius Jacob contre la Répression (au compte BE65 5230 8110 3896, Communication : FONDS SOLIDAIRE). Il est possible d’effectuer ce versement via ce QR-code :